Chapitre 28.
Rappel:
Une flamme brûle désormais dans leurs yeux, ils ont confiance en moi. Ils savent que je fais cela pour les sauver mais une pointe d'inquiétude transperce la flamme d'ardeur et de courage qui s'était créé, ils savent que je pourrais y laisser la vie. Que je vais sans doute y laisser la vie. Et, une victoire n'en n'est pas une si l'un des membres du bataillon, perd la vie.
Je suis courageuse, je connais les risques mais je le ferais, pour mes parents, pour mon frère, pour Milya, pour mes amis et pour le peuple car rien n'est plus beau que de redonner un semblant d'espoir au monde.
PDV Isy:
La porte de la salle s'ouvre sur l'entrée fracassante de mes amis, Naya et Mehdi sont en tête, suivis de Lisa, Raphaël et Liam, eux même survient de Léanne et Cole.
—Aiden, du sang, partout au sol, il nous a mené jusqu'ici, attention, on pourrait être attaqué.
Le petit groupe reprend difficilement sa respiration, ne m'ayant pas encore remarqué, j'en profite pour cacher mon visage tuméfié de leurs regards grâce à la longue capuche de mon pull.
—Qui-est-ce?
Tous les regards convergent vers moi tendit-ce que Naya me détaille du regard. Je baisse la tête espérant pouvoir cacher un peu mieux mes blessures.
—C'est lui le sang, regardes ses affaires.
Lisa me regarde horrifiée, elle n'a jamais été une grande amatrice de sang, la voix de Naya m'arrête dans ma contemplation.
—Isy?!
Je hoche la tête doucement ne voulant réveiller mes douleurs, Naya à vraiment un troisième sens hors du commun, grâce à ma carrure des plus banales je ne pensais pas que l'on pourrait me reconnaître. Ma tête est d'ailleurs baissée et aucun reflet n'a pu me trahir.
Je tente de me lever de la chaise sur laquelle je suis assise mais passe à deux doigts de m'écrouler, tout le monde se précipite pour m'aider, Lisa en première. La capuche qui couvre mon visage glisse doucement sans que je ne puisse rien faire. Ils se stoppent tous dans leur course. Le sang séché sur ma lèvre tuméfiée, les ecchymoses sur chacune de mes pommettes et mon arcade sourcilière grossièrement abîmée apparaissent à la vue de tous. Chacune de leur expression animent un choc.
Lisa porte les mains à la bouche, Mehdi se rue sur moi, Liam la bouche entrouverte, fronce les sourcils, Léanne commence à s'énerver de ne pas avoir été là pour moi, Cole reste bloqué sur mon visage et Raphaël recule d'un pas, le rouge lui montant au joue. Mon meilleur ami continue de reculer.
—Raphaël je...
Il m'arrête d'un geste en secouant négativement la tête, déçu que je ne lui ai pas parlé et énervé contre les personnes qui m'ont fait ça.
—Qui?
Il est calme, beaucoup trop calme, je baisse les yeux, j'entends un fracas assourdissant, lorsque je relève la tête, il n'est plus là, une chaise est réduite en morceau, au sol. Liam serre d'autant plus les poings.
—Comment tu as pu nous cacher ça Isy! Comment tu as pu vouloir nous cacher ça!
Il s'élance à la poursuite de mon ami sans omettre de lancer son poing dans le mur, un renfoncement se créer alors. Les larmes dévalent mes joues, le sel crée une douleur d'autant plus grande. Mes deux meilleurs amis s'en sont allé et moi, je n'ai fais que les regarder. Milya me manque, elle est la seule a pouvoir me réconforter. J'espère que son compagnon sera l'homme de ses rêves.
Mehdi me tient désormais le bras droit et Lisa le gauche, Naya me soutient par l'arrière et Cole et Léanne mène la marche pour nous ouvrir un chemin. Nous nous apprêtions à partir lorsqu'Antoine nous arrête.
—Allez voir Isitorm, depuis le temps qu'elle attend ce moment, elle pourra te soigner.
Je hoche la tête alors que mes compagnons se remettent en marche. Nous arrivons devant une porte gravée d'un ouroboros. Léanne ouvre la porte, tout est noir, rien ne se distingue cependant, une voix rocailleuse retentit.
—J'ai failli attendre mon enfant, Gardienne Élémentaire de la Terre, que t'amène-t-il?
—Isitorm, chamane du camp réfugié des Exceptions, je suis là pour comprendre ma destinée et pour que vous pansiez mes plaies.
De petites bougies déjà de moitié consumées s'allume en même temps, me laissant découvrir la pièce. Isitorm lance un regard éloquent à Mehdi, il s'en va alors entraînant Cole à sa suite.
Petit à petit, alors que Isitorm parlait, m'expliquant les circonstances de ma guérison, les filles s'en sont allées, cela a commencé par Naya, juste avant que le cataplasme entre en contact avec ma peau, puis Léanne dès lors que mes premiers cris ont retentit.
—La souffrance accru ton pouvoir de cicatrisation, Lisa tenez lui la main, votre énergie devrait lui permettre de passer cette étape.
La chamane parle avec un grand calme alors que je me tord de douleur sur le tapis qu'elle m'a assignée. Je sens mes plaies tirer fortement et le produit brûler mes chairs, Lisa serre fortement ma mains alors que les larmes perlent aux coins de mes yeux. Soudain, la douleur s'atténue, mes spasmes diminue et mes cris s'éteignent doucement, tout comme les bougies.
Je sens la main de Lisa me lâcher, je ferme les yeux souffle un grand coup et brusquement les réouvre pour trouver Isitorm, ses yeux globuleux me fixant la bouche entrouverte et les main posées, paumes vers le ciel, sur ses genoux.
—Tu dois choisir, deux destinées t'attendent selon les choix de vie que tu fera, déplacer tes pions sur l'échiquier au bon endroit et tu vivras, tu verras et tu accompliras mais la vie n'est pas facile, la perte nous voile la face, si jamais elle t'empoisonne, tes pions se feront vain et ta mission vaine, la vie tu perdras et la mort te gagnera. Fais les bons choix.
Tout le long de la vision de la chamane une flamme danse entre ses doigts, tantôt brûlante et vive, tantôt faible ou même éteinte, une chose m'avait véritablement marqué, Isitorm parlait d'une perte, une perte qui pourrait m'emmener dans un chemin périlleux. Aucun de mes amis ou de ma famille ne doit, ne peut souffrir, je ferais tout mon possible pour les sauver.
Isitorm cligne plusieurs fois des yeux et me fixe d'un regard interrogateur.
—Tu disais mon enfant?
—Non ne vous inquiétez pas, j'ai eu toutes les réponses aux questions que je me posais, et je vais partir, maintenant.
De mes doigts je pointe la sortie et me jette presque sur la porte.
—Tu es sûre que ça va? Je n'ai pas encore parlé tu sais.
J'hoche frénétiquement la tête et sort précipitamment. Les personnes se trouvant dans le couloir somnolent paisiblement. Je sourit doucement à cette vision attendrissante et remarque même que Liam et Raphaël sont présent, ce dernier tient d'ailleurs Lisa par les hanches, elle même endormi sur ses genoux. Naya ouvre un œil et lève la tête vers moi, j'ai tendance à oublier qu'elle est dotée du pouvoir de clairsentience et pouvait donc sentir qu'une nouvelle personne venait d'arriver.
—Oh, Isy! Tu as enfin échappé aux griffes d'Isitorm!
La discrétion s'en est allé rapidement, elle a prononcé ces mots de sa voix fluette tellement haut et fort que même mes camarades les mieux endormis se sont mis à remuer.
—Ça ne fait pas si longtemps que je suis à l'intérieur! Lisa était avec moi il y a seulement deux minutes!
—C'est là que tu te trompes, cela fait trois longues heures que Lisa t'as quitté et six interminables heures que Cole et Mehdi ont fait de même!
Je les regardait quelque peu perturbé, trois heures, c'est impossible, c'est juste inimaginable, je n'ai eu l'impression d'y passer seulement quelques minutes. Perdue dans mes pensées je ne remarque pas une masse me sauter dessus, c'est un petit garçon d'à peu près quatre ans qui me regarde des étoiles dans les yeux.
—Merci! Ma maman dit que tu vas tous nous sauver de cet endroit tout pourri alors merci!
Je jette un regard emplit de détresse autour de moi et mes yeux emplis de panique tombent dans ceux de Liam, un sourire amusé au coin des lèvres. Il s'approche de nous et prend le petit énergumène dans les bras.
—Comment tu t'appelles bonhomme?
—Moi c'est Gabriel et je serais le prochain médecin du camp! C'est trop bien d'être médecin!
Lisa et moi, nous regardons un moment et d'un commun d'accord, nous nous approchons de Liam, les yeux embrumés par la nostalgie. Nous le serrons toutes les deux dans nos bras et laissons place à un moment de calme rassurant.
—J'ai deux filles qui me font un câlin! C'est le plus beau jour de ma vie, d'habitude elle me fuient!
Gabriel avait prononcé ces mots d'une innocence éclatante, il se pourrait qu'il reste un peu de place pour le bonheur dans ce monde plein de rancoeur.
Bonjour ou bonsoir 👋
Comment avez-vous trouvé ce chapitre? En tout cas j'en suis assez fière!
Merci beaucoup à lisadrean9, Rorofox, leannelapetite, sese060905, croquemadame1, Montagne2308 et lenabfr
Un grand merci à Ju_Cleti, Arkhars, stmj33 et young_plume n'oubliez pas de lire leurs magnifiques œuvres!
(1525 mots)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top