30 : Ivan

La lune filtrait à travers les volets, ses rayons glissant sur son corps, marquant chaque aspérité de sa peau. Le silence pesant l'enveloppait, le plongeant dans une bulle insonorisée. Une larme roula sur sa joue, lentement, laissant sur sa trace un résidu lui tiraillant l'épiderme. Il ne bougea pas pour la sécher, il ne pouvait pas, il ne devait pas. Le moindre geste pouvait le briser, rouvrir la plaie. Ses yeux se fermèrent doucement, le sommeil était sa seule échappatoire, le seul moyen de les fuir, mais ils ne pouvaient encore se défiler. Dans l'obscurité, il se retrouvait désarmé face à elles, qu'il enfouissait au fond de lui. Ses peurs, ses démons, ils resurgissaient dans l'ombre, malmenant son corps et il n'y avait aucune issue possible. Un sanglot lui déchira la poitrine, il aurait voulu crier, hurler de rage, mais sa gorge se noua. Dans la nuit, loin du masque qu'il portait le jour, la vérité se révélait à nouveau, le mettant à nu fasse à ses propres yeux. Il ne pouvait le nier, c'était inéluctable, il était faible. Chaque muscle de son corps se contracta, le froid de la pièce engloutissant son être. Ses phalanges craquèrent lorsqu'il serra fermement la couette entre ses doigts. Ses joues furent noyées sous les larmes. Il fallait que quelqu'un l'aide, qu'on le sauve, il sombrait lentement vers les abimes. Mais il était seul, si seul. Il glissa sa main sur la place vide à côté de lui. À cet endroit, il aurait dû trouver un frêle corps, son ange gardien, elle qui chassait ces pleurs. Mais elle n'était plus là, elle ne serait plus jamais là. Le clapotis de la pluie accompagna la complainte désespérée de son cœur. Il avait l'impression de chavirer dans un océan de douleur, immense, froid, menaçant. Il n'y avait aucun pilier, aucun appui. Il devait s'en sortir seul, mais c'était au-dessus de ses forces, il était trop faible, si faible. Alors, abandonné dans l'obscurité, il se laissa lentement sombrer, sa poitrine se vidant peu à peu, son énergie le quittant comme aspirée. Il s'endormit.

Lorsque l'aube reparu, illuminant les rues de sa clarté matinale, Ivan sourit. Mais sa poitrine était toujours désespérément vide.

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