Je tourne en rond. Je fais les cent pas devant mon immense trône. Je regarde le ciel. La lune est à son apogée. Ils devraient tous être revenus, maintenant. Mais que font-ils? En soupirant, j'entends finalement la porte de son immense demeure s'ouvrir. Je les vois tous entrer. Un par un. Tous me saluent avec respect "Bonjour Lucifer"

La Colère, en première. Toujours en tête de groupe. Elle rentre et écrit sur le tableaux "vingt-cinq" Je secoue la tête, c'est pas mal. Aujourd'hui, la Colère a réussi à énerver vingt-cinq personnes. C'est pas son meilleur record, mais c'est bien pour une début de semaine.

Puis, vient la Luxure. Toujours fière, elle passe devant le miroir, à s'observer. "Dix-huit hommes et neuf femmes" Je l'applaudis. Elle s'améliore de jour en jour. Sa technique est devenue infaillible, depuis qu'elle a découvert l'existence des sites de rencontres. C'est tellement plus simple aujourd'hui de faire craquer les couples. Peu de couples survivent à Luxure. Elle est vraiment douée. Je l'applaudis et regarde la suivante.

La Gourmandise. Ah, elle stagne depuis un moment aux alentours de trente personnes. Il faut dire qu'avec toutes les publicités de prévention contre la mauvaise nourriture, elle a de plus en plus de mal à convaincre les personnes de s'arrêter dans un fast-food pour manger le midi, sur le pouce. J'hausse les épaules et la fais une légère tape sur le dos pour l'encourager. C'est bientôt l'hiver, les gens seront moins attentifs à leurs lignes.

L'Envie suit sa fidèle amie Gourmandise, toujours ensemble. L'Envie utilise les casinos. Les grands joueurs, aussi appelés les flambeurs, sont des proies faciles pour l'Envie. Elle n'a qu'à les titiller un peu, et ils crament toutes leurs économies. Mais en semaine, c'est plus compliqué. Les personnes fréquentent moins les casinos la semaine. Mais elle bat vraiment des records le week-end. Notamment, en début de mois quand la paye vient de tomber.

L'Avarice entre à son tour, dépitée. Elle a décidé de s'immiscer dans une vente aux enchères. Son but : que le moins de personnes achète les objets en vente. Ou le moins cher possible. Malheureusement, les objets en vente étaient bien trop importants. Ces objets de grande valeur, qui étaient attendus depuis des mois.

La Paresse entre, en traînant des pieds comme à son habitude. Je lève les yeux au ciel en souriant. Elle représente à la perfection son péché. Quand je lui demande, comment s'est passé sa journée elle me répond avec un grand sourire. "Merveilleusement bien." Elle a réussi à faire fermer toute une entreprise, en soufflant son talent à une trentaine d'employés. Elle est vraiment forte quand elle veut.

Finalement, l'Orgueil termine la marche en fermant la porte. "Rien, aujourd'hui".

Je soupire mais les félicite tous, nous ne pouvons pas avoir que des pécheurs dans cette ville, dans laquelle nous venons d'arriver. Nous ferons mieux demain, nous avons un mois pour transformer cette ville