La purge d'Halloween
CONCOURS DE iambluuue 💙
31 octobre 2019 - 07:00
Le réveil sonne. Ce matin-là, Gordon Weaver l'éteignit avec entrain. Il ne dormait plus depuis une heure déjà. Il aimait le jour qui commençait. Le 31 octobre était son jour favori.
Comme tous les jours, il suivit sa routine. Il se leva du côté droit du lit, et fit immédiatement son lit sans pli. Dans la cuisine, il prit sa tasse fétiche pour se servir un café noir, très serré. La journée allait être longue, il avait besoin d'énergie. Il posa sa tasse brûlante sur la table de salon, impeccablement rangée, pour sortir devant chez lui. Il prit le journal qui était posé sur le paillasson et salua ses voisins, comme à son habitude.
Gordon Weaver était un voisin exemplaire. Il arrosait les plantes de ses voisins en vacances, il nourrissait les animaux, il surveillait la rue. Il ne faisait jamais de bruit. Il était le voisin parfait, apprécié de tous. Il en tirait une certaine fierté.
Après avoir bu son café serré et lu son journal quotidien, il prit sa douche brûlante, finissant par un jet d'eau froide. En sortant de la douche, il se regarda dans le miroir. C'était un homme de trente-six ans, bien entretenu. Il était grand, ses épaules étaient larges et saillantes. Ses muscles se dessinaient sous son regard. Le seul défaut de son corps était son visage. Il avait une épaisse cicatrice qui lui barrait le front jusqu'au sourcil gauche. Ce détail le faisait souvent cligner d'un œil, tic qu'il avait depuis son accident. Il y a dix-sept ans, il s'était battu avec un chien qui l'avait pris en grippe. Cependant, avec le temps il acceptait cette différence.
Il se dirigea vers sa commode avec pour unique tenue une serviette enroulant sa taille. Il ouvrit le deuxième tiroir. Un sourire s'afficha sur son visage, marqué par les épreuves de la vie. Il en sortit une tenue inhabituelle : un déguisement de clown.
Il aimait Halloween, car il pouvait se déguiser. Alors, il prit plaisir à enfiler son costume. Il retourna ensuite dans la salle de bain pour se maquiller et mettre sa perruque multicolore.
Une fois son maquillage impeccablement fait et sa tenue parfaitement coordonnée, il retourna dans la cuisine pour préparer un grand sac avec une multitude de bonbons.
Gordon Weaver était un gentil voisin, qui rendait les enfants fous de joie à Halloween. En le voyant arriver dans la rue, ils savaient pertinemment qu'ils auraient des poignées de bonbons.
Quand neuf heures sonna, il sortit de chez lui, avec son sac rempli de bonbons et se mit à harpenter les rues, à la recherche d'enfants en quête de bonbons.
31 octobre 2019 - 09:00
Il croisa les premiers enfants rapidement. L'inlassable phrase « des bonbons ou un sort » le fit davantage sourire. Alors, il fit quelques tours de magie et récompensa les enfants d'une grosse poignée de sucreries. C'est ainsi que se déroula la journée, du clown Gordon.
31 octobre 2019 - 19:00
Quand la nuit tomba, il rentra chez lui. Il avait écoulé tout son stock de bonbons, ce qui rendit les enfants encore plus heureux que l'année d'avant.
Il alla dans sa salle de bain, pour se démaquiller et retirer son costume. Après une deuxième douche brûlante, il ouvrit cette fois le quatrième tiroir, celui du bas de sa commode. De là, il sortit un treillis militaire, ainsi qu'un pull en laine noire en parfait état. Il enfila son deuxième costume de la journée.
Il observa longuement le dernier élément du tiroir : un masque. Un masque représentant l'Oncle Sam, idole de tous les Américains. Son sourire changea, ce dernier cachait un esprit plus torturé et heureux de revoir ce masque.
Il le caressa du bout des doigts, comme une pièce de collection puis le prit délicatement. Face au miroir, il coiffa ses cheveux en arrière et enfila ce masque, qu'il n'avait pas porté depuis un an. Il aimait cette vision de lui, dans cet accoutrement. Une sourire malsain se dessina sur son visage, il allait enfin pouvoir se venger, de tout ce qui lui est arrivé au cours de ces trois-cent soixante-cinq jours.
Il releva son masque sur le haut de son crâne, et retourna dans la salon. Il avait besoin de sa liste.
Steven Boggs.
Mary Davis.
Hector Bassler.
Wendy Russell et Fernando Ramirez.
Sa liste était moins longue cette année, mais les actes en lui-même le rendit hors de lui. Il allait prendre un malin plaisir à leur rendre la pareille.
31 octobre 2019 - 23:00
L'heure de sa purge avait sonné. Il prit un long couteau, une batte de baseball, un tournevis, du tissu avec une bouteille de chloroforme et un jerrican rempli d'essence avec des allumettes. Il rangea le tout dans son coffre de sa Jeep, dans un ordre précis. Il regarda une nouvelle fois sa liste, et choisit sa première victime : Hector Bassler. Il glissa sa liste sur le pare-soleil et prit la route.
Sur la route, il repensa à son altercation avec Hector Bassler. C'était un jour d'hiver, où il neigeait. Ce balourd l'avait englouti sur une route de campagne. Sa voiture avait eu de nombreux dégâts excessivement cher à cause de cet accident. Il avait dû tout payer par lui-même. Alors, ce soir il allait se venger. Il savait où il habitait. Il roula jusque dans la rue de ce demeuré. En entrant dans la rue, il ralentit la vitesse. La rue était calme. Il se gara deux maisons avant celle qu'il visait. Il descendit de sa voiture et alla vers le coffre. Il mit son masque devant son visage, et des gants. Il prit ses premiers objets de vengeance : la batte de baseball et le couteau. Il ferma délicatement le coffre et se dirigea en toute discrétion vers la voiture de l'intéressé.
Les lumières de la maison étaient éteintes. Il fit le tour de la voiture, laissant son doigt glisser le long de la carrosserie. Il réfléchit par où commencer. Après un dernier coup d'œil dans la rue, il se décida. Il s'arrêta face à la fenêtre du conducteur et leva la batte de baseball au-dessus de son épaule. D'un coup sec et violent, il frappa la vitre qui explosa en milliers de morceaux. Il avait une force incroyable, due à son entrainement quotidien. Il fit de même avec les trois autres vitres, puis le pare-brise avant et arrière. Il abattit par la suite de nombreux coups sur le capot, jusqu'à ce que capot soit cabossé à de nombreux endroits. Finalement, il prit son couteau et creva les quatre pneus. Il passa sa main par la vitre brisée et ouvrit le capot. Il l'ouvrit difficilement. En voyant le moteur, il coupa d'un geste net les nombreux câbles indispensable au fonctionnement du moteur.
Il se recula de quelques pas, et regarda son oeuvre en haletant à la fois dû à l'effort qu'il venait d'accomplir mais également d'excitation. Il prit des photos sous plusieurs angles. Cette purge d'Halloween commençait parfaitement bien. Il contempla le spectacle une longue minute, puis retourna à sa voiture. Il rangea ses objets dans le coffre et reprit le volant.
31 octobre 2019 - 23:30
Il roula une bonne demie-heure, pour s'attaquer à sa deuxième vengeance : l'entreprise de Steven Boggs. A la pensée de cet homme, Gordon serra le volant entre ses mains. Monsieur Boggs était son employeur, il y a encore quelques mois. Mais, il l'a viré sans motif valable. Il était peintre dans un atelier. Il se gara à la même place qu'il avait l'habitude de prendre pendant ces dix années de service. En voyant ce lieu, la rage le submergea. Il ferma les yeux et se concentra sur son objectif en faisant trois longues inspirations. Une fois calmé, il sortit de sa voiture et refit le même rituel : il mit son masque et ses gants et ouvrit le coffre. Cette fois, il prit le jerrican plein et une boîte d'allumettes.
Il marcha jusqu'à l'entrée de l'atelier. Il ouvrit le bidon et commença à verser de l'essence le long de la structure. Il fit tout le tour du bâtiment, déversant de l'essence au fur et à mesure. Une fois de retour à l'entrée, il traça un chemin d'essence en reculant. Après s'être suffisamment éloigné de la bâtisse, il déposa le jerrican au sol et prit la boite d'allumette entre les mains. Il sortit une première allumette et la craqua. Il respira l'odeur brève de souffre qui se dégageait. Il observa l'allumette se consumer sur le bâtonnet en bois et la lança au loin sur le chemin d'essence.
Instantanément, le chemin s'embrasa et les flammes arrivèrent rapidement à l'entrée du bâtiment, pour ensuite l'entourer. Gordon observa ce nouveau spectacle avec encore plus de satisfaction que le premier. Il aimait regarder le feu prendre possession du bâtiment, sentir la chaleur qui s'en dégageait et l'odeur de l'essence qui emplissait l'air.
Il resta presque une heure à observer la bâtisse prendre feu petit à petit, à prendre des photos de la consumation du bâtiment. Quand le feu commença à se réduire pour s'éteindre, il retourna à sa voiture. Il essuya les traces de suies qui s'étaient formées sur son visage. Il regarda de nouveau la liste sur le pare-soleil : Mary Davis.
01 novembre 2019 - 01:00
Il prit la route pour aller chez Mary Davis. Elle n'habitait pas très loin de l'atelier. Cette garce lui a toujours fait vivre un enfer depuis qu'il a fait sa connaissance il y a quelques années. C'est une conservatrice qui achetait souvent des toiles à Steven Boggs. A chaque fois qu'elle le voyait, elle l'insultait et se moquait de sa cicatrice, avec des critiques toujours plus affreuses les unes que les autres. Il allait lui faire payer. Il se gara dans la ruelle à côté de chez elle. Cette fois, il prit le couteau et le tournevis.
Il fit le tour de la maison et crocheta la serrure de la porte du jardin. Il entra en toute discrétion et referma la porte sans bruit. Il s'était renseigné ces derniers jours. Elle vivait seule dans cette petite maison, sans compagnie ni humaine ni animale ce qui lui conféra un énorme avantage. Il monta rapidement à l'étage et trouva du premier coup la chambre. Elle était endormie dans son lit, emmitouflée dans sa couette. Il s'avança doucement, contrôlant sa propre respiration. Arrivé près du lit, il l'observa de longues minutes, profitant de la dernière vision de ce visage sans défaut. Puis, il posa sa main sur sa bouche pour l'éviter de crier, et l'enjamba. Assis sur son torse, elle se réveilla instantanément mais elle ne put crier à cause de la grosse main puissante qui appuyait sur sa bouche.
Il lui fit signe de se taire, ce qu'elle fit. Elle ne put le reconnaître à cause de son masque. Il prit d'abord le couteau. Il l'approcha de son visage, sans la toucher. La respiration de Mary se fit plus rapide, et son cœur s'accéléra. Elle avait peur pour sa vie et il le savait.
- Je ne vais pas te tuer, lui murmura-t-il au creux de l'oreille.
Il se redressa et mit la pointe du couteau sur son front. Il appuya de plus en plus fort, jusqu'à l'apparition d'une première goutte de sang, qui coula le long de son front pour se loger au creux de son œil. Il étouffa un hurlement de douleur grâce à sa main. Puis, il traça une ligne le long de son front, laissant le sang couler le long de visage et se mêler à ses larmes. Son visage était rouge, la quantité de sang qu'elle perdait était impressionnante. Il avait oublié que cette zone du visage était autant vascularisée. Maintenant, elle avait la même cicatrice que lui. Il retira son couteau du visage et admira sa troisième oeuvre de la soirée.
- C'est presque fini.
Derrière son masque, son sourire ne le quittait plus. Il glissa la lame de son couteau au bord des lèvres de Mary, pour qu'elle puisse goûter à son propre sang. Elle essaya de garder la bouche fermée, mais il lui ouvrit de force la bouche et frotta son couteau imbibé de sang contre ses lèvres et sa langue. Puis, il posa le couteau et prit le tournevis. Elle essayait de parler, mais il n'écoutait plus, il était concentré sur ses propres gestes minutieux.
- Ne parle pas, où je te coupe la langue, dit-il en reprenant le couteau et le pointant contre sa langue.
Il leva alors le tournevis au-dessus de son œil gauche. D'un geste lent mais précis, il enfonça la moitié du tournevis dans son globe oculaire. Ce dernier éclata, et du sang gicla de nouveau. Elle hurla de nouveau de douleur et d'incompréhension. Il retira lentement le tournevis de l'œil scarifié, sortant légèrement l'œil de son orifice. Il appuya avec son doigt pour le remettre à sa place. Elle ferma instinctivement la paupière, ne supportant pas la moindre particule d'air contre son œil à vif.
Il la força à ouvrir son autre œil, tenant les deux paupières. Puis, il fit de même avec l'œil droit. Il pénétra une nouvelle fois le tournevis dans cet orifice. Il le fit encore plus lentement, prenant un plaisir certain à mutiler ce sens si indispensable à une conservatrice. Elle hurla une dernière fois avant de s'évanouir, ayant subi trop de douleur en un temps restreint. Il jeta sa tête en arrière, restant assis sur le corps inconscient de sa troisième victime. Il lâcha un long soupir de satisfaction, devant ce visage abîmé et teinté de sang. Il suivit une coulée de sang qui venait stagner dans le creux de sa clavicule.
Il se releva, et nettoya son couteau ainsi que son tournevis avec les draps du lit. Il prit des photos de cette troisième scène et sortit de la maison, tout en silence comme il était arrivé. Dans la rue, aucun voisin n'était réveillé, aucun ne fut alerté par les hurlements étouffés de la femme. Satisfait, il rangea son coffre et reprit la route pour sa dernière vengeance, celle qui l'avait le plus blessé.
01 novembre 2019 - 01:30
Il se gara devant une maison de famille, dans un quartier résidentiel. Une fois descendu de sa voiture, il regarda la boite aux lettres qui annonçait "Wendy Russell et Fernando Ramirez." Il cracha au pied de cette boite aux lettres, avec dégoût. Cet enfoiré lui avait pris sa femme, il y a deux ans. Il reprit son couteau et tournevis, préalablement nettoyés. Cette fois, il s'arma également d'un tissu et d'une bouteille de chloroforme. Puis, il suivit la même technique : il entra dans le jardin, crocheta la serrure de la porte arrière. Etant déjà venu dans la maison, il était plus facile pour lui de se repérer dans la maison. Il savait que la chambre à coucher était la deuxième porte dans le couloir au rez-de-chaussée. Alors, il emprunta le couloir, qu'il avait pris l'habitude d'emprunter quand c'est lui qui dormait dans cette chambre.
Il ouvrit la porte délicatement. Ils étaient là, tous les deux endormis enlacés l'un contre l'autre. A cette vision, il eut la nausée. Il se reprit et sortit le tissu qu'il aspergea de chloroforme. Il commença par s'approcher de Ramirez. Il vouait une haine terrible envers lui. Il plaqua rapidement le tissu imbibé sur sa bouche et son nez. Il sentit rapidement le corps de son adversaire se relâcher après s'être tendu quelques secondes, prêt à se défendre.
L'ayant senti bouger, son ex-femme Wendy se réveilla. En voyant l'homme masqué, elle hurla et se recula jusqu'à tomber au sol. Gordon fit rapidement le tour du lit et plaqua sa main contre sa bouche pour la faire taire. Il lui attacha les mains avec le bout de tissu qui lui restait et la bâillonna.
Une fois maintenue, il se concentra sur le corps de Ramirez, qui restait inerte sur le lit. Il jeta la couette qui le couvrait au sol. Cet homme dormait avec uniquement un caleçon. Il regarda son ex-femme qui sanglotait à l'autre bout de pièce. Il prit alors son couteau et le pointa sur l'entrejambe du nouveau compagnon de l'amour de sa vie. Il se met à poignarder cette zone sensible une première fois. Une première giclée de sang tacha le caleçon. Pris d'un élan de rage, il se mit à poignarder de nombreuses fois cette même zone, dont le sang continuait encore et encore de couler. Les effusions de sang se répandirent sur les draps et sur le corps de l'eunuque.
Il arrêta cet acharnement au bout de treize coups de couteau. Il le laissa se vider de son sang et se dirigea vers la femme. Il arracha d'un geste précis le débardeur qu'elle portait, qui cachait sa poitrine. Il fit glisser son couteau le long des formes de sa poitrine peu généreuse. Il se mit à appuyer de plus en plus fort jusqu'à ce que la peau cède. Ainsi, il scarifia sa poitrine de multiples lacérations. Après treize coups sur chaque sein, il se releva et la regarda. Elle était affreuse. Jamais plus, un homme ne voudrait d'elle, avec sa poitrine lacérée dans tous les sens et les tétons écorchés. Comme pour les trois autres victimes, une fois son oeuvre finie il sortit son appareil photo et prit des photos de la scène.
Après avoir prit des photos des deux scènes, il sortit de cette dernière maison. Il rangea ses outils dans son coffre. Assis devant son volant, il se sentit exténué, mais soulagé. Il retira son masque et reprit la route pour rentrer chez lui.
Une fois rentré dans son garage, il sortit ses outils de son coffre pour les nettoyer soigneusement et les remettre à leur place quotidienne. Il prit sa douche et rangea son masque dans le quatrième tiroir de sa commode. Il se doucha et se coucha rapidement. Il s'endormit avec le sourire aux lèvres. Il imaginait déjà les gros titres qui apparaîtraient sur le journal du matin.
"L'Oncle Sam d'Halloween a repris du service, le temps d'une soirée."
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