LE VERDICT
Inspire, expire...
Hermione, assise à côté de Drago, jouait nerveusement avec ses doigts. Le regard dans le vide, elle s'était perdue dans ses pensées. Son pouls était rapide, sa respiration difficile, son corps lourd. Tout autour d'elle était oppressant ; les chuchotements, les coups d'œil en sa direction, les sourires qu'on lui jetait. En face d'elle, la chaise vide du juge était effrayante ; effrayante parce qu'au moment où l'homme viendrait s'installer de nouveau, il annoncerait le destin de son client. De son ami. De son confident. De son amant.
Drago ne bougeait pas, il attendait sagement, les bras croisés sur la table. Ses yeux d'un bleu océan parcouraient la pièce timidement, en examinant les moindres détails.
Inspire, expire... Se répéta Hermione.
La sueur que provoquait le stress dégoulinait dans son dos, collant légèrement son vêtement à sa peau.
Dans un fracas sourd, l'homme vêtu d'une robe noire entra de nouveau dans la salle. Le cœur d'Hermione se stoppa net. À cet instant précis, elle aurait voulu courir loin.
- Mesdames, messieurs, le jury a délibéré.
L'homme s'installa sur son fauteuil de cuir sombre tandis que la foule s'asseyait de nouveau silencieusement. Un silence lourd et glacial qui fit frissonner la brune.
- Face aux paroles de la directrice de Poudlard, Minerva McGonagall, nous retirons l'accusation portant sur la trahison envers l'école de sorcellerie.
Il marqua une pause, tournant les pages.
- Face aux déclarations de monsieur Potter concernant le soir de l'assassinat d'Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore, nous retirons l'accusation portant sur la complicité dans le crime prémédité.
Il feuilleta bruyamment son cahier.
- Face aux déclarations du garde-chasse de Poudlard, Rubeus Hagrid, nous avons décidé d'alléger l'accusation concernant le crime contre le monde magique. Monsieur Malefoy, vous n'êtes plus considéré comme étant complice mais comme étant prisonnier des forces obscures. Cela signifie donc que nous retirons l'accusation portant sur la complicité dans le crime contre le monde magique.
Il releva la tête en direction de l'accusé :
- En revanche, concernant l'accusation sur la discrimination envers les sorciers nés de parents moldus, nous sommes dans l'obligation de vous demander des services afin de prouver votre bonne volonté. Ainsi, vous devrez travailler dans un foyer moldu pour une durée d'un an et trois mois.
Hermione sentit son cœur exploser.
- Face à ces déclarations, mesdames, messieurs, le jury a fait son choix.
Il se leva et tapa son marteau sur son socle :
- Monsieur Malefoy, vous êtes libre.
En une fraction de secondes, la pièce se réveilla. Des cris de joie et de haine se mêlaient aux sifflements de la foule. Hermione, instinctivement, se redressa et serra son client dans ses bras. Elle agrippa sa chemise, enfouissant sa tête dans le creux de son cou.
Gagner une affaire était toujours un soulagement, mais une comme celle-ci, le sentiment était indescriptible. Fierté, joie, tristesse, toutes les émotions s'entremêlaient dans le cœur ravivé de la brune.
Quand ils se décollèrent enfin, Hermione laissa perler des flots de larmes sur ses joues rougies.
- On l'a fait.
Ces simples mots suffirent à faire pleurer le blond. Drago Malefoy pleurait sa liberté, et c'était beau.
- On l'a fait... Soupira-t-il soulagé.
Ils se prirent de nouveau dans les bras, se serrant plus fort. Une étreinte intense mais apaisante.
- Merci Hermione, merci pour tout.
Elle lui adressa un large sourire :
- Ne me remercie pas, c'est un travail d'équipe.
- Félicitations, dit une voix familière dans le dos d'Hermione.
Elle se retourna. En face d'elle, Harry affichait un air heureux sur son visage pâle. Drago s'approcha de lui :
- Potter... Je ne saurais comment te remercier.
Le brun fronça les sourcils :
- Je te devais bien ça, après que tu m'aies sauvé dans ta propre maison.
Ils se sourirent mutuellement. C'était étrange, de les voir tous les deux réunis.
- Bien, sortons.
La salle se vida rapidement. Hermione et Drago attendirent un moment avant de suivre la foule qui quittait bruyamment les lieux. Elle passa une main dans le dos du blond, lui offrant une caresse rassurante et pleine de douceur. Il plongea son regard dans le sien ; il n'eut pas besoin de parler, elle le comprit aussitôt.
C'était dingue, comment les choses avaient avancé vite entre eux. En seulement une trentaine de jours, Drago et elle était passé d'ennemis à amants ; la preuve qu'il n'existe qu'un pas entre la haine et l'amour.
Elle l'observa un instant, tandis qu'ils traversaient lentement le tribunal en direction de la sortie. À quelques mètres de l'entrée, Hermione pouvait déjà entendre les cris des journalistes et des personnes attendant à l'extérieur. Elle prit une grande inspiration.
- Tu es prêt pour retrouver la liberté ?
- Plus que tout au monde, sourit-il.
Ses yeux pétillaient tels les yeux d'un enfant devant un paquet de sucreries. Ils sortirent alors hors du tribunal, s'avançant fièrement côte à côte devant les nombreuses personnes qui hurlaient leurs noms.
- Madame Granger ! Un mot sur cette affaire ?
- Maître Granger ! Pourquoi avoir décidé de défendre monsieur Malefoy ? Demanda un autre journaliste.
Elle jeta un rapide coup d'œil dans la foule.
Allez, fais ta bonne action de la journée, songea-t-elle intérieurement.
Elle s'avança vers une femme qui tenait timidement un cahier contre elle.
- Bonjour, dit Hermione.
- Maître Granger... Bonjour.
La voix tremblante de la femme peinait à passer par-dessus les hurlements sauvages de la foule.
- Quel a été le verdict du jugement ? L'interrogea la journaliste.
- Mon client est libre.
Les rugissements de la foule s'intensifièrent davantage. Hermione grimaça.
- Êtes-vous soulagée ?
- Dans une affaire comme ça, on ne peut qu'être soulagé, effectivement. Je suis très heureuse d'avoir remporté ce nouveau procès.
Elle tourna le dos aux journalistes et s'approcha de Drago, un sourire aux lèvres.
Drago Malefoy était libre. Leurs regards paisibles se croisèrent un court instant quand un bruit sourd retentit. Les grondements de la foule se réduisirent à un vulgaire bourdonnement dans les oreilles de la jeune femme où le son sec résonnait douloureusement.
En face d'elle, le sourire de Drago s'effaça, remplacé par une grimace d'horreur. Les hurlements du public la firent frissonner.
Hermione sourit.
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