Chapitre 8

Le son strident du réveil me sort d'un super rêve où je mettais une raclée historique à un Silvio fou de rage et devant un Alexïe mort de rire.

Si le réveil était une personne, je l'achèverai dans la seconde pour m'avoir sortie d'un si beau moment !

Mais le réveil n'est pas une personne ! En même temps, il vaut mieux parce qu'une personne ne se serait pas laisser faire comme l'objet que je viens de faire passer par la fenêtre.

Dehors, il fait un temps magnifique et une légère brise entre par la fenêtre restée ouverte, je me retourne vers mon lit.

Je regarde longuement la couette encore chaude sur mon lit et qui me crie « Non Charly, ne me laisse pas, je t'en supplie, je t'aime trop ! ».

- Je t'aime aussi petite couette mais tout est fini entre nous, dis-je en tournant les talons et en allant vers la salle de bain.

Ca va décidément pas mieux ma pauvre Charly !

En allant vers la salle de bain, j'aperçois un plateau sur mon bureau, je me dirige donc vers celui-ci. Dessus, un super petit déjeuner, crêpes, confiture, jus de fruit et des framboises fraîches ! Il y a un mot de coincé sous les couverts.

Un petit dej' de champion pour la Frenchie !

Je te fais confiance, manges tout !

RDV dans le hall à 8h00.

Le Ruskov

PS : Ton père te demande de mettre une robe pour ton premier jour !

Donc je n'ai pas rêvée et je l'ai bien appelé le ruskov ! Oh moins y a plus de doute.

Je relis le message et mon cerveau commence à comprendre la dernière ligne, quoi ? Une robe ? Mais il a craqué le géniteur, il a vu où qu'il allait choisir mes tenues pour le lycée ?

Serais-tu prête à ne pas faire ce que te demande ton cher papa, Charly ? Oh que oui petite conscience et plutôt deux fois qu'une !

Je prends le temps d'avaler mon petit déjeuner en mettant de la musique sur mon ordinateur. Ce matin, je choisis Janet Devlin et je monte le son dans l'espoir de faire chier Du Con !

Je vais prendre une douche rapide, et je me dirige vers mon dressing en sachant très bien ce que je veux comme vêtements.

J'ai choisi un jean slim noir avec une tunique ivoire sans manche, le tissus est fluide et un col claudine noir vient terminer le vêtement. J'enfile une paire de boots à clous dans un style très punk. J'attrape un blazer noir et mon sac de cours et je file rejoindre mon père dans le hall.

Mon sac, une nouvelle grande histoire d'amour, il est en toile kaki avec un style militaire, on pourrait croire qu'il vient direct de la seconde guerre mondiale, les bretelles et les finitions dessus sont en cuir marron foncé, je l'adooorrrre !

J'arrive dans le hall à 7h58 avec un beau sourire hypocrite sur les lèvres. Mon père arrive en même temps que moi et me regarde de la tête au pied.

- J'avais pourtant fait savoir que je voulais que tu portes une robe.

- Bonjour à vous aussi Monsieur Aberline !

- Charly ne commence pas ! Pourquoi n'as-tu pas mis de robe ?

Mais, c'est qu'il est de mauvais poil ce matin Du Con ! C'est pas lui qu'a fini sa soirée en mode commando à quatre pattes dans le jardin, mais c'est lui qui est grognon ce matin ! Bah c'est bien dommage pour lui parce que je suis motivée pour remettre les pendules à l'heure.

- Bon alors pour commencer, je pense que c'est avec quatorze ans de retard que vous débarquez pour me voir aller à l'école en robe et socquettes avec en prime deux couettes vissées sur la tête. Après, je pense que ma mère doit bien avoir une photo de mon entrée en maternelle pour vous faire un souvenir. Ensuite, vous m'avez traîné de force ici dans un pays que je ne connais pas, pour quoi au fait ? Pour n'être jamais là et à la rigueur quand vous apparaissez, c'est généralement pour me casser ! Alors vous allez bien enregistrer ce que je vais vous dire, je m'habille comme bon me semble, ma tenue est plus que correcte et même si je me baladais en string, vous n'auriez pas votre mot à dire !

- Oh que si jeune fille, je suis ton père et...

- Et rien du tout ! Vous avez simplement sauté ma mère il y a dix huit ans, rien de plus ! Cela ne vous donne pas le statut de père à mes yeux ! Faudrait arrêter de penser que vous avez décroché le prix Nobel !

Il est furieux mais je ne me démonte pas et je passe devant lui pour sortir et rejoindre la voiture qui nous attend dehors.

Durant le trajet, il règne un silence de mort dans la voiture, Dimitri conduit la berline et à ses côtés Alexïe ne bronche pas et Du con est assis sur la banquette avec moi. Enfin son corps est là parce que lui est très loin, il pianote sur son portable pour répondre à divers mails.

La voiture s'arrête enfin devant ce qui ressemble à un vieux château. Au dessus de la grande porte en bois est écrit « Franklin School Academy ». Je crois que j'aurai plutôt choisi « Poudlard » comme nom mais bon je vais pas me plaindre.

L'école a l'air plutôt grande même si il me semble ne pas voir beaucoup de monde sur le campus. Au loin, j'aperçois un parking inondé de voitures de luxe, ça et les élèves que je vois habillés de façon sophistiquée donne le ton sur où je viens de débarquer.

Comme convenu, Alexïe reste à l'extérieur de l'établissement, il me lance un petit « bonne chance » avant que je ne m'éloigne avec mon père.

Si la façade semble d'époque, l'intérieur lui est un subtile mélange entre l'ancien et le moderne. Les portes sont en bois sombre mais les murs eux sont de couleurs vives, du bleu, du vert, du jaune, tout est fait pour faire assez jeune. Sur un pan de mur, je peux apercevoir des casiers, mais pas les traditionnels non, ceux-la sont en bois sombre vernis.

Je ne serai pas surprise de voir Hermione sortir d'une salle dans la minute qui suit.

Mon père semble bien connaître les lieux, il fonce direct vers le secrétariat et le bureau de la directrice.

Nous sommes accueillis par une femme d'une cinquantaine d'année, rousse avec des lunettes, elle nous fait un grand sourire lorsque nous arrivons à sa hauteur.

- Bonjour Monsieur et Mademoiselle Aberline, je vous laisse avancer jusqu'au bureau de Miss Parker, elle vous attend.

Jouant toujours le rôle de la niaise qui ne parle pas anglais, je suis Du Con sans moufeter. Il frappe à une porte et celle-ci s'ouvre presque instantanément, une femme nous accueille en français. Elle est plutôt jolie, blonde avec les cheveux courts, elle doit avoir le même âge que la secrétaire.

- Bonjour et bienvenue Monsieur et Mademoiselle Aberline.

- Bonjour Madame, dis-je

Du Con la salua d'un simple hochement de tête et après il se permet de me faire un discours sur le politesse ! Son français n'est pas parfait, mais je vois qu'elle fait un sincèr effort pour que je la comprenne et j'apprécie son geste.

Elle nous fait entrer dans son bureau où trois chaises sont installées face à elle, sur l'une d'elle est installé un homme d'une vingtaine d'année. Brun, il a une carrure plutôt athlétique dans le même genre qu'Alexïe en fait. Il porte un jean sombre avec une chemise blanche cintrée qui laisse entrevoir ses muscles.

- Je vous présente Monsieur Collins, professeur dans l'établissement.

Mon géniteur sert la main de Monsieur Collins, puis ce dernier se tourne vers moi en me tendant la main. Je reste un instant en mode pause, plongée dans les immenses glaciers qui lui servent pour voir. Son regard se pose sur sa main tendue puis à nouveau sur moi, sortie de ma léthargie soudaine, je m'empresse de le saluer à mon tour. Lorsque sa main touche la mienne, un frisson me parcourt tout le corps et je sens mes joues s'empourprer. Avec difficulté, je lui rends sa main, après tout il en a peut-être encore besoin !

La directrice nous invite à nous asseoir et je me retrouve entre mon géniteur et Monsieur Collins.

- Très bien Mademoiselle. Avant tout, nous sommes ravis de vous accueillir dans notre école, j'espère que vous vous plairez ici. Monsieur Collins sera en quelque sorte votre référant dans l'établissement, il parle couramment trois langues et donc il vous suivra dans presques tous vos cours pour vous aider.

Et merde, j'ai laissé ma nounou dehors et voilà qu'on m'en colle une autre dans les pattes ! Je ne dis rien et je continue a suivre ce que raconte Miss Parker.

- Vous avez de la chance. Monsieur Collins remplace depuis aujourd'hui notre professeur de Lettres Françaises. Quand votre père m'a contactée ce week-end pour me faire part de vos problème en anglais j'ai donc tout de suite pensé à son profil pour intégrer l'établissement. Nous allons voir ensemble quels cours vous souhaitez prendre, de manière à ce que cela soit compatible avec l'emploi du temps de Monsieur Collins. Dans cet établissement, tous les cours ne sont pas obligatoires, vous devez choisir parmi les matières proposées entre cinq et huit modules en fonction de vos goûts. Nous évaluons nos élèves en fonction de chacun et non sur un programme général.

Sérieux ? Je pouvais prendre ce que je voulais ? C'était quoi cette école, j'avais jamais entendu parler de ça. Sinon, ça fait longtemps que j'aurais lâché certains cours, genre les maths ! Les maths, c'est le mal ! (non je n'exagère pas !)

- De même, en fonction de votre niveau, vos professeurs adapterons leurs cours, ici nous cherchons la performance et nous pensons que c'est en stimulant nos élèves au maximum que nous l'aurons.

Okkkk ! Donc j'étais dans une école pour petits génies pleins au as ! Bon c'est pas grave, du moment que les cours sont bien !

Mais qu'est-ce que je raconte ? Je ne dois pas lâcher prise et accepter la situation, je veux rentrer en France et j'y arriverai d'une manière ou d'une autre.

- Monsieur Collins, avez-vous des remarques ? demande la directrice.

- Pas forcément une remarque mais plutôt une requête. Est-ce qu'il serait possible en plus des cours de prévoir avec Mademoiselle Aberline des heures supplémentaires pour travailler seulement l'anglais ? Pour qu'elle progresse plus vite.

C'est la première fois en vingt minutes qu'il ouvre sa bouche et c'est pour dire ça ? Collins vous êtes le maillon faible, au revoir ! Si il croit que je vais accepter des heures supplémentaires il se fout le doigt dans...

- Je suis parfaitement d'accord, ma fille doit travailler et je souhaite qu'elle soit rapidement bilingue, lui répond mon con de géniteur sans me consulter.

- Parfait, que pensez-vous de trois heures supplémentaires par semaine ?

- Même quatre seraient judicieux, je propose donc deux heures ici dans la semaine et deux de plus le week-end chez nous. Bien entendu, tous vos frais de déplacement seront prit en charge.

- Cela me convient très bien.

Euh et moi, c'est quand que on me demande mon avis ? Parce que là clairement, à part avoir l'impression de suivre un match de tennis, je vois pas trop ce que je fait là. Le téléphone de Du Con sonne.

- Veuillez m'excuser, je dois retourner travailler.

Et sans un regard en arrière il s'en va. Je me retrouve donc seule avec la directrice et mon professeur. Les deux me regardent avec un micro poil de pitié, puis nous reprenons l'entretien.

La directrice me remet le règlement intérieur, mon numéro et code de casier et m'aide à choisir mes cours. Je finis par être plutôt contente j'ai pris des matières qui m'intéressaient enfin presque. Littérature anglaise, littérature française (bon ça j'avais pas le choix !), russe, histoire universelle des peuples (moi aussi ça m'intriguait), anglais (toujours pas le choix mais bon), politique international (ok là j'avais le choix j'assume !). Donc ces cours sont pour un semestre, après quoi je devrai changer. Mais on s'en fout, je ne serai plus là de toute manière !

- Très bien, je vais vous laisser aller en cours Mademoiselle Aberline, Monsieur Collins aussi. Bonne journée à vous

- Merci, à vous aussi Madame.

Et je sors de son bureau, mon plan et mon planning à la main.

Je suis dans le couloir en pleine réflexion entre couloir de droite ou couloir de gauche lorsque j'entends à mon oreille.

- Vous avez cours avec moi Miss.

Je sursaute et me retourne vers deux glaciers toujours aussi perturbant. Je regarde mon planning pour vérifier et c'est vrai que j'ai littérature française dans cinq minutes avec lui.

- Très bien, je vous suis.

Nous nous mettons en marche et je dois dire qu'il avance rapidement, je me retrouve derrière lui et j'en profite pour le détailler. Je dois dire qu'il a un super cul ! Et plongée dans ma contemplation, je remarque qu'il a stoppé net seulement lorsque je l'heurte de plein fouet. Surprise, je perds l'équilibre, je ferme les yeux dans l'attente du choc avec le sol, mais rien. Lorsque j'ouvre les yeux, je remarque que je suis dans les bras de mon professeur et qu'il m'a évité la chute. Je me redresse comme je peux et je m'emmêle les pinceaux, je finis par me retrouver contre son torse à moitié accrochée à sa chemise. Je lève les yeux et vois qu'il se marre. Non mais il est sérieux lui, je le connaît depuis moins d'une heure et il se fout déjà de ma gueule !

Je me recule en le fusillant du regard et je rentre dans la salle qui se trouve derrière lui sans rien lui dire, la tête haute avec le peu de fierté qu'il me reste.

Je file m'installer au fond de la salle à une table pour deux où en fait il n'y a personne. La cloche sonne et la salle se remplie doucement. L'autre débile prépare ses affaires sur son bureau, je décide de l'ignorer. En même temps, c'est pas difficile vu que je suis censée ne rien comprendre en anglais.

Une fille blonde s'approche de moi et me sourie, elle est jolie et surtout super naturelle ça me plait.

- Hey my name is Alice it'...

- Oh euh sorry but I am French and...

- Tu es française?

Dieu merci quelqu'un qui parle ma langue ! Pourvu qu'elle ne me sorte pas « j'adore la France ! ».

- Oui et je ne parle pas bien anglais, je suis désolée.

- Ce n'est pas grave moi je parle français donc on devrait pouvoir s'entendre. La place est libre à coté de toi ?

- Oui bien sur !

- Merci, donc je te disais que je m'appelle Alice White, tu es nouvelle non ?

- Ah euh oui je suis arrivée aujourd'hui.

- Super !

- Ladies and gentlemen, be quiet please...

Et là, c'est parti pour une heure à ne rien noter et à faire semblant de ne rien comprendre, Alice pensant m'aider, me traduit certaines choses. Elle est vraiment gentille et je fais l'effort de prendre des notes en Français.

Le cours est intéressant et passe même plutôt rapidement, nous devons étudier des œuvres de Zola et je suis plutôt contente.

Lorsque la cloche sonne, je me lève et je range mes affaires en me dirigeant vers la sortie mais Monsieur Collins m'interpelle, ce qui me vaut les regards noirs de deux ou trois filles. Euh ok, c'est quoi leur problème à ses greluches ?

- Miss Aberline, vous n'avez pas cours pendant la prochaine heur. Aussi, je vous propose de commencer vos heures de soutien maintenant.

Dire que j'avais presque oublié ça ! Enfin bon, allons y gaiement !

Je vais m'installer à une table sans un mot, il ferme la porte de la classe et vient me rejoindre avec des feuilles.

- Très bien, je vous propose une petite conversation en anglais pour évaluer votre niveau.

- Ok

Il commence par me poser des questions de base, je réponds mais en faisant exprès d'oublier des mots ou des accords et je termine avec une prononciation nulle à chier. Je pense qu'au bout de trois questions, il doit penser que je suis irrécupérable, je massacre l'anglais à grand coup de franglais. Tellement bien qu'il finit par avoir du mal à me suivre !

Lorsque la cloche sonne, il me regarde perplexe et il reprend en français.

- Je pense que nous allons avoir du travail, Miss Aberline.

- Je préfère que vous m'appeliez Charly, vu le temps que nous allons passer ensemble et tutoyiez-moi je vous en pris. Lorsqu'on me vouvoie, j'ai l'impression d'avoir quatre vingt dix ans !

- C'est d'accord seulement si vous faites de même et que vous m'appelez Adam.

- Ok Adam.

Je me lève et je range mes affaires pour partir lorsque j'arrive prés de la porte, il m'appelle.

- Charly, je te rejoins dans ton prochain cours, je dois faire un truc avant. Essaye de ne rentrer dans personne cette fois, ce serait dommage que tu t'étales par terre, me dit-il mort de rire.

Je sors sans rien dire le rouge aux joues, je regarde mon planning, littérature anglaise, oui et bien je ne rencontrerai pas mon professeur aujourd'hui, j'ai pas envie de passer une heure de plus avec ce sale con d'Adam !

Je reprends le plan du lycée et l'examine attentivement, ou est-ce que je peux aller me planquer ? Je remarque soudain une sortie à l'arrière ouest du lycée, il semble que je dois rejoindre la bibliothèque pour y accéder. Je rejoins donc celle-ci et fonce discrètement vers le Saint Graal ! J'ouvre la porte et me retrouve sur un parking, pas de gorilles en vue, ni la voiture de Dimitri et Alexïe. Je me faufile entre les voitures stationnées en regardant autour de moi pour être sûre de ne pas être repérée et je rejoins une rue parallèle.

J'aperçois un distributeur et je me décide à faire un retrait pour pouvoir prendre le bus. Puis je vais vers les arrêts de bus et je trouve mon bonheur avec une ligne allant vers la plage.

Lorsque j'arrive sur le bord de mer, je vais directement sur le sable, je retire mes chaussures et je vais tremper mes pieds, je marche depuis dix minutes dans l'eau lorsque mon portable sonne. Je le sors de mon jean et regarde l'appelant, c'est Alexïe.

Ma récréation est finie, ils savent que je suis partie.

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