Chapitre 5


Cela fait plus d'une heure que nous sommes rentrés de « mes petites courses » et je ne m'en remet pas ! Je les ai torturé comme jamais dans le supermarché.

Pour éviter d'attirer l'attention, seul Alexïe et Dimitri m'ont accompagnés, bien que je ne pense pas qu'une gamine de dix sept ans entourée de deux armoires à glace en mode Men In Black soit si discret !

Enfin passons, donc nous sommes arrivés au rayon protections périodiques où pendant plus de dix minutes j'ai pris tout mon temps pour choisir. Je voyais mes deux chaperons de plus en plus mal à l'aise et j'adorais ça !

Après avoir fait mon choix, des tampons restants des tampons, je me suis dirigé vers les préservatifs. Et là, je dois dire que je me suis surpassée. Bah oui, je n'allais pas me contenter de regarder comme pour les tampons, non non il fallait que je fasse participer mes nouveaux amis ! Et j'ai donc choisit un débat sur « avec ou sans nervures » et « normal ou XL », après tout ce sont des adultes et je pense qu'ils ont un avis la dessus.

Oui, je ne suis pas gentille, oui, je sais c'est cruel, mais à ce moment précis je jubilais intérieurement.

Si à l'avenir, ils veulent tellement m'accompagner autant qu'ils sachent ce qu'ils vont vivre parce que certes je suis coincée ici mais je ne suis pas toute seule !

Bon revenons à Tic et Tac. N'ayant aucune réponse de leur part, je me suis donc tournée vers Dimitri, il était tout blanc et refusait de me regarder (la première qui pense le « pauvre » ça va barder !).

Toujours pas de réponse ? D'accord je regarde donc Alexïe, mâchoire tendue à l'extrême, regard fixe sur un point devant lui, d'ailleurs pas de chance pour lui, il fixait les lubrifiants !

- Vous pensez que je devrai aussi prendre du lubrifiant Alexïe ?

Un ange passe...non pas un ange, un troupeau d'ange !

- Mademoiselle sait faire ses choix par elle-même, il me semble, me siffle-t-il entre ses dents.

Wouaww, je ne suis donc pas seule dans ce rayon !

- Vous avez raison autant être prévenante et prendre un de chaque ainsi que du lubrifiant, on sait jamais ! J'ai les mains pleines, pouvez-vous m'aider s'il vous plait ?

Et je lui colle dans les bras la moitié de mes achats, je vois Dimitri qui rigole tout seul dans son coin, ah bah non faut faire partager les copains ! Je lui fourre donc dans les mains le restant de mes affaires en lui faisant mon plus beau sourire ! Et je fonce droit vers la caisse toute contente de moi.

Arrivée à celle-ci, je me retourne vers Mario et Luigi qui traînent des pieds pour avancer et quand je remarque qu'il y a du monde autour de nous, je leurs lance tout haut et de ma voix la plus charmante et en anglais.

- Bah mes amours dépêchez vous, on n'a pas que ça faire, il va falloir tout essayer après !

Sous le regard outré de deux mamies, Alexïe me fusille du regard, il a très bien compris mon petit jeu. Oups !

Lorsque ça a été notre tour de passer à la caisse, je me suis collée à un Dimitri raide comme un piquet, en minaudant dans la direction de la caissière. Puis nous sommes sortis sous le regard de plusieurs clients semblant désapprouver notre « relation ». Qu'est-ce que j'ai rigolé arrivée dans la voiture ! J'en ai encore mal au ventre.

Puis arrivés devant la maison, Alexïe m'a proposé de déposer mes achats dans ma chambre, je l'ai regardée de haut en bas avant de l'achever.

- C'est bon, gardez tout, je paye ma tournée de capotes à tous vos gars. Ils semblent tellement frustrés, faudrait qu'ils lâchent un peu la pression et puis s'ils trouvent personne, peut être que le lubrifiant leur servira entre eux !

Oh et puis pour les tampons, ça peux toujours vous êtres utiles pour les futurs nez en sang que je causerai, vous inquiétez pas je les ai pris sans applicateur !

Et sans un regard en arrière, j'ai foncée vers ma chambre, contente de mon coup.

Charly 5 Gorille 2, qu'est-ce que je suis en forme aujourd'hui !

Je suis en train de me préparer pour ce soir. Avec Miss Lila, j'avais trouvé la tenue parfaite pour faire bonne impression et faire fermer sa bouche à mon père. Une robe années 30, couleur ivoire, longe et sans manche. Elle me va à la perfection, et avec mon 1m75, elle me grandit et m'affine merveilleusement bien. Le tissu est doux et la couleur fait ressortir ma peau blanche et mes yeux verts. Je décide de me faire une longue tresse avec mes cheveux noirs en la desserrant légèrement et en posant sur le haut de mon front un fin ruban de dentelle ivoire. Un look chic et rétro ! Je termine ma tenue avec une paire de talons pas trop haut de la même couleur que ma robe. Je me regarde dans le miroir en pied de ma chambre, je me trouve vraiment jolie et pendant un instant je me demande quel gène j'ai bien pu récupérer de mon géniteur. J'ai les yeux vert émeraude de ma mère, de même que sa bouche pleine et charnue, mes cheveux noirs ainsi que mon nez fin viennent par contre de Du Con. Même si sur le moment, j'ai une folle envie de me teindre les cheveux en vert juste pour le faire chier, je ne peux pas nier que je lui ressemble un peu.

On frappe à la porte et je vais ouvrir, je me retrouve face à un Alexïe coincé dans un smoking, je ne savais pas que les pingouins avait émigré vers la Russie ! Il porte bien l'habit même s'il ne semble pas du tout à son aise.

- Vous êtes ravissante Charly, me dit il.

- Merci vous êtes pas mal non plus pour un pingouin !

Il ne bronche pas à ma remarque et continue sur sa lancée.

- Votre père vous attend en bas, il faut y aller.

- D'accord, je vous suis.

Je sors de ma chambre en prenant au passage ma pochette assortie à ma robe et dans laquelle j'ai glissé mon portable et un rouge à lèvre. Tu parles d'un kit de survie !

Nous descendons donc vers le hall d'entrée.

- Mon père est au courant pour mes petites courses ?

- Non, il sait simplement que vous êtes sortie, ne vous inquiétez pas je ne lui ai rien dit.

- Ah mais je ne m'inquiète pas, je voulais juste savoir s'il allait faire un infarctus !

Alexïe ne dit rien, il sait que la soirée va être longue, et que je ne serais pas une petite fille bien élevée et sage. Après tout, c'est ce que pense Du Con alors autant lui donner raison.

En parlant de celui la, il m'attend devant la porte d'entrée lui aussi en smoking, j'en connais plus d'une qui flasherait devant lui, enfin si elles aiment le genre connard prétentieux !

- Je suis ravi de ton choix Charly, tu es superbe, tu vas faire sensation à la soirée.

- Merci

- Avant de partir, je souhaite mettre quelques petites choses au point. Tu resteras courtoise avec tous les invités de ce soir, pas d'escapade ou de coups fourrés. En échange, je veux bien faire venir tes amis pour les prochaines vacances. Et également, je m'engage à ce qu'il ne leur arrive rien.

Je suis sans voix, il veut faire venir ma bande, comme ça ?

- Où est le piège ?

- Il n'en y a pas, la manière forte n'a pas l'air de fonctionner avec toi, aussi je pense plutôt a une récompense si tu joues le jeu.

- Euh...d'accord.

Je crois que je viens de vendre mon âme au diable là ! Mais mes amis me manquent trop, je veux les revoir. Mais qu'est-ce que j'ai été accepter bon sang ?

Nous sortons sur le seuil de la maison avant d'entrer dans une limousine, le bon stéréotype du mec plein au as ! D'un coup, je me rends compte que je ne sais rien sur mon géniteur en dehors du fait qu'il est très riche et très con ! Et qu'il s'appelle Mikael Aberline.

- Vous faites quoi dans la vie au fait ?

Il semble surpris que je m'intéresse à lui, t'inquiète pas Gaston, je suis pas là pour t'aimer alors va à l'essentiel.

- Et bien je suis fondateur et PDG de « ABERLINE CORPORATION », je rachète des entreprises que je fais prospérer avant de les revendre plus cher. Je gère également plusieurs fonds financiers. En gros, on me demande de l'argent et si le je le donne c'est pour en récupérer au minimum le triple. Autre chose ?

- Donc vous êtes riche ?

- Et bien oui, mes comptes en banque représentent beaucoup. Pourquoi ? Tu t'intéresses à ton héritage ?

- Pas le moins du monde, vos millions peuvent dormir tranquille !

- Pas millions ma chérie plutôt milliards.

Je le regarde blasée comme ci ça allait changer quelque chose pour moi, décidément il est vraiment trop con.

Je décide de ne pas entretenir la conversation et je préfère me lancer dans la contemplation de la route.

Au bout de quinze minutes, nous arrivons enfin à destination, nous sommes devant une maison presque aussi grande que celle de mon paternel. A peine sortie de la voiture, on nous accueille et on nous dirige vers un grand salon dans lequel une foule de personnes en tenue de soirée se presse. Un homme d'une cinquantaine d'année se dirige vers nous en ouvrant les bras, il est plutôt bedonnant avec trois poils sur le caillou, et son smoking ne lui va pas du tout.

- Mikael, quelle agréable surprise !

- Bonsoir Lucian, je ne pouvais pas rater votre réception voyons !

- Oh mais dites-moi, vous êtes en charmante compagnie, comment se nomme votre fiancée ?

Fiancée ? Non mais il a fumé Gollum ou quoi ? Il attrape ma main et pose ses lèvres dessus, beurk ! Y a-t-il un chirurgien dans l'assistance, je souhaite me faire imputer sur le champ. Pour une fois, Du Con semble légèrement gêné.

- Ce n'est pas ma fiancée mais ma fille, Charly.

- Oh veuillez m'excuser charmante demoiselle, je suis Lucian Woods, maître des lieux. Vu votre beauté et connaissant le tombeur qu'est votre père, j'ai cru un instant qu'il avait tiré le gros lot !

Pourquoi je ne réponds pas au fait ? Ah oui c'est vrai, je ne parle pas anglais et depuis que j'ai passé la porte, je n'entends plus un traître mot de français. Et merde, la soirée va être longue. Je sourie donc niaisement et ne dis rien. Woods doit soit penser qu'il m'a offensé ou bien que je suis conne, il semble dubitatif, Du Con, pour sauver les meubles, prend donc les choses en main.

- Ma fille n'a pas l'habitude de ce genre de soirée et elle est très timide, veuillez l'excuser.

Et je continue à sourire bêtement en espérant qu'on m'achève vite !

- Oh est bien d'accord, ce n'est pas grave, je comprends. Mais nous ne l'avons jamais vu, je ne savais même pas que vous aviez une fille, vous l'aviez caché où ? Dit il en rigolant.

- En France, je ne souhaitais pas que son enfance soit exposée aux médias.

Et là Gollum ne trouve rien de mieux que de me parler en français, mais alors avec un accent tout pourri et avec le pire cliché qui soit.

- Hum j'adooorrre le France !

Désolé mais c'est trop tentant, je dois sortir ma connerie.

- Oh vous avez déjà fait une croisière sur le France, mais c'est merveilleux !

Gollum ne parle définitivement pas français vu le regard de constipé qu'il me lance, je me retiens de rire et croise le regard noir de mon père. Celui-ci d'ailleurs reprend les reines de la conversation et en anglais s'il vous plait !

- Elle est ravie que vous aimiez la France ! Nous allons vous laisser pour nous mêler aux invités, je souhaite présenter Charly à plusieurs personnes.

Gollum semble se détendre et nous laisse avancer vers l'assemblée. Je vois que Alexïe fait tapisserie avec Dimitri dans le fond de la pièce, ils dorment jamais ces deux là !

Nous passons l'heure suivante toujours de la même manière, Du Con me présente, dit que je viens de France et là c'est le drame ! Je suis quand même rendu au décompte de quinze « j'adore la France » et cinq « vous mangez des grenouilles ? », mais bien sur que je mange des grenouilles dans une baguette entre deux morceaux de camembert tous les matins !

Je désespère de trouver quelqu'un ayant un minimum de conversation ce soir, autour de moi ça parle seulement fric, pognon et flouze ! J'ai l'impression de voir le signe dollar clignoter dans les yeux de tous ceux qui m'entourent.

Je remarque de loin un jeune homme qui n'a pas l'air beaucoup plus vieux que moi, des cheveux châtains en bataille et des yeux vert clair à tomber. Lui aussi respecte le dress code pingouin mais au moins il est classe et plutôt sexy. Il me fixe un instant puis finit par s'approcher et merde Charly, bravo pour la discrétion ! Je me tourne vers Du Con lorsque le beau gosse vient lui serrer la main.

- Monsieur Aberline, enchanté de vous revoir.

Mon père accepte sa poignée de main en souriant, et je réalise soudain que le beau gosse vient de parler en français.

- Dean ! Ravi de te revoir, ça fait longtemps, mais je n'ai pas encore vu tes parents dis moi.

- Oh non, ils sont en voyage en Asie, je suis venu seul représenter la famille, dit-il, puis il se penche vers moi et me fait un baise main. Pas comme Gollum heureusement.

- Dean, laisse moi te présenter ma fille Charly, elle vient d'arriver à L.A, elle commencera les cours lundi prochain dans ton école.

- Enchanté Mademoiselle Charly, j'espère que votre séjour se passe bien.

A l'instant présent, mon cerveau ressemble à de la purée pour bébé, il est vraiment trop beau ! Mon dieu mais qu'est-ce qui m'arrive ? Voilà que je me comporte comme une groupie ! Allez Charly, un effort, dis bonjour !

- Bonsoir, enchantée, mais vous parlez français ?

- Oui en effet, j'ai habité Paris avec mes parents pendant plusieurs années.

Il me sourit, il est parfaitement conscient de son charme celui la et je suis conquise.

- Monsieur Aberline, je vous emprunte votre fille pour l'emmener danser, une si jolie femme ne devrait pas rester comme ça sur le côté.

Mon père hoche la tête et Dean prend ma main pour m'emmener dans une autre salle où les gens dansent une valse. Nous commençons à danser et je dois dire qu'il est pas mauvais. Personnellement, j'évite au maximum de m'étaler par terre. Mais il me tient fermement, ce qui fait que je suis assez facilement le mouvement.

- Avouez, vous ne parlez pas anglais c'est ça ? Me questionne t-il.

- Non c'est vrai, mais comment vous le savez ?

- Et bien je vous ai observé et vous n'avez pas décroché un mot de la soirée sauf quand je me suis adressé à vous en français.

- Je suis démasquée alors, mais personne ne doit le savoir.

- Ne vous inquiétez pas, je garderai votre secret.

Nous continuons à danser jusqu'à la fin du morceau et lorsqu'il me lâche, j'ai la tête qui tourne. Il voit mon malaise et m'accompagne jusqu'à une terrasse pour que je puisse prendre l'air. Nous sommes seuls et c'est ce moment que choisit son téléphone pour sonner, il s'excuse et prend l'appel en anglais. Il me regarde en souriant en pensant que je ne comprends rien à ce qu'il raconte et là j'avoue que mes envies de meurtres reviennent.

- Oui ? Non t'inquiète j'arrive...je finis juste de faire bonne impression auprès de la petite fille chérie d'Aberline...elle est pas trop mal si t'aimes le genre rondouillarde nunuche...ouais je sais mais j'ai besoin de son père pour qu'il approuve mon entrée en faculté de droit, il connaît le doyen...ok pas de problèmes, je me dépêche, un bisous un sourire et c'est dans la poche ! A plus.

Je me retiens de le gifler, j'ai dis que je ne ferais pas d'esclandre à Du Con et je compte bien respecter ma parole. Je tourne donc les talons et je traverse la foule avec Dean sur mes pas. Lorsque que j'arrive prés de la porte d'entrée, je sens une main se refermer sur mon poignet droit, je me retourne et croise le regard interrogateur de Dean. Je tente de retirer mon poignet mais il ressert sa prise, il commence à me faire mal et je commence à manquer d'air, mon cerveau ne veut pas fonctionner, au contraire je commence à voir trouble. J'entends derrière moi la voix d'Alexïe.

- Lâchez là s'il vous plait.

- Mais je voulais...

- Cela ne m'intéresse pas, je vous demande simplement de lâcher son poignet.

Dean me lance un regard noir et me lâche, je n'ai pas le temps de comprendre ce qui ce passe que tout devient sombre, je crois que je viens de m'évanouir !

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