Chapitre 3

Lorsque j'émerge, je réalise que je suis allongée sur mon lit, enfin non pas mon lit, mon lit est en France ! Là je suis sur le lit que m'a gentiment prêté Du Con. Il fait encore jour dehors et avec un effort surhumain, j'arrive à me lever et à aller dans la salle de bain pour me rafraîchir.

Bon et bien retour à la case départ pour toi Charly et là je pense qu'il ne vont plus te lâcher d'une semelle, fait chier !

Après avoir vu ma tête de zombie dans le miroir, je décide de descendre à la bibliothèque voir si je ne peux pas trouver un bouquin pour faire passer le temps. En passant, je vois sur mon bureau un nouveau téléphone ainsi qu'un ordinateur portable. Non mais il les achète par dix ou quoi ces conneries ? Je préfère ne pas y toucher même si l'envie de joindre mes amis est tentante, mais je ne veux pas dépendre de Du Con, jamais de la vie !

Lorsque j'arrive en bas des escaliers, j'entends crier en anglais, je reconnais direct la voix de Du Con, il est finalement arrivé celui là ! Je me dirige donc vers les voix et je débouche dans un bureau, c'était une des pièces fermées à clé tout à l'heure. Avant de me faire repérer, je comprends qu'il est avec Alexïe et qu'ils parlent d'Angela. Je vous passe la conversation mais en gros Du Con l'insulte de dinde incapable et il parle même de faire couler sa boutique, Alexîe prend bizarrement ma défense en expliquant que les vendeuses étaient odieuses avec moi. Je suis surprise, depuis que je le connais je le frappe, je lui pose des lapins et le fait courir comme un dingue mais il prend le temps de me défendre ce n'est peut être pas un sale con finalement. Mais qu'est ce que je raconte il m'a quand même drogué deux fois !

Du con me remarque et commence à me parler, oui mais en anglais ! Et une fois de plus, je décide de faire la bécasse.

- Je suis désolé mais je ne comprends pas ce que vous me dites.

- What ?

- Je ne parle pas anglais.

C'est à ce moment que je croise le regard de ce cher Alexïe, il est surpris et perplexe de mon manège mais il ne dit rien et reporte son regard sur Du Con.

- Comment ça tu ne parles pas anglais ?

- Non enfin je peux dire que je souhaite aller aux toilettes ou bien que je veux à boire mais c'est tout, je suis incapable de suivre une conversation dans une autre langue que le français.

Je le vois se décomposer un instant, il semble ne pas comprendre ce que je lui raconte.

- Mais enfin, en France tu étais bien en Terminale Littéraire, tu devais donc bien faire de l'anglais ainsi que d'autres langues ?

- Oui mais j'ai une très mauvaise mémoire et puis ça me gonfle les langues étrangères. Je me débrouillais pour que ça passe avec le niveau de la classe et puis c'est tout.

Oh la vilaine ! Ce n'est pas bien de mentir de façon si naturelle à son cher papa ! Du Con est rouge de colère mais tente de se maîtriser pour ne pas exploser.

- Très bien, nous avons de toute façon rendez-vous lundi matin dans ta nouvelle école. Je vais m'arranger avec eux pour qu'ils t'assignent un prof interprète dans tous tes cours. D'ici un mois, tu parleras anglais, c'est moi qui te le dit !

C'est ça, compte la dessus et bois de l'eau fraîche Du Con !

- Assieds toi.

Je m'exécute pour ne pas l'énerver d'avantage.

- J'ai parlé avec Alexïe de tes fuites répétées et cela ne peux plus durer Charly. Tu ne te rends pas compte mais tu te mets en danger. Si des gardes du corps te suivent, c'est pour une raison, maintenant que tu vis avec moi, certaines personnes pourraient te vouloir du mal. D'ailleurs à partir d'aujourd'hui, un garde du corps t'accompagnera partout, même en cours.

- Hein quoi ? Mais non, ça suffit le délire c'est déjà l'enfer ici. Je ne veux pas de garde du corps !

- Ce n'est pas à toi de choisir, me dit-il en appuyant sur un bouton sur son bureau.

- Silvio, venez s'il vous plait !

Deux minutes plus tard entre dans le bureau un homme d'une vingtaine d'année, brun avec un regard noir qui me fusille. Au bleu ornant son visage, je reconnais le gorille que j'ai frappé cet après midi. Je sais que je deviens toute blanche et lui, il a un petit sourire en coin dans le genre « tiens tiens on se retrouve ma vieille ! » et merde ! Il vient se poster a côté de Alexïe.

- Silvio vous étes maintenant le garde du corps personnel de Charly, vous la suivrait partout et à tout ins...

- Je ne veux pas de garde du corps !

- Arrête de faire l'enfant Charly, ce n'est pas toi qui décide à la fin !

- Euh..je..

Et puis merde, je fous mon amour propre au fin fond de mon subconscient et je tente un coup de poker.

- D'accord, j'accepte mais laisse moi choisir mon garde du corps et durant les cours, il restera en dehors de mon lycée. Après tout il y a du monde en cours et je ne risque rien là bas.

Je croise tout ce que je peux pour que ça passe je ne veux pas me retrouver seule avec ce Silvio, il me fait trop flipper ! Je vois Du Con réfléchir et pendant un instant, j'ai tellement peur qu'il refuse que je finis par arrêter de respirer. Il reprend.

- Très bien c'est d'accord, qui veux-tu comme garde du corps ?

Je bloque toujours ma respiration et je commence à voir des papillons danser devant mes yeux, lorsque je comprend que j'ai gagné, j'aspire une grande goulée d'air. Du Con me regarde bizarrement il doit me prendre pour une folle.

- Et bien dis moi, qui veux tu comme garde du corps avant que je ne change d'avis.

- Alexïe !

J'ai presque crié lorsque j'ai dit son prénom, c'est bon Du Con me prend définitivement pour une givrée ! Du coin de l'œil je vois Silvio se crisper et Alexïe lui semble impassible. Cache ta joie le ruskov !

- Très bien, c'est d'accord. Silvio, tu peux disposer, reprend Du Con.

Silvio sort sans un mot et sans un regard en arrière, j'ai envie d'exécuter une petite danse de la joie mais me retiens à la dernière minute. Du Con serait capable de me faire interner.

- Alexïe, je t'affecte donc à la sécurité personnelle de ma fille 24h/24h.

- Très bien Monsieur.

- Charly, j'aimerai maintenant faire le point avec toi sur la situation. Pour tout le monde, tu auras grandi en France auprès d'une gouvernante, tu seras aller dans un internat privé depuis le début de ton adolescence et c'est par choix de tranquillité pour ta vie que je ne t'ai pas exposé avant. Maintenant que tu as dix sept ans, tu dois faire ton entrée dans le monde et donc je t'ai fait revenir près de moi ici.

- Mais...

- Non pas de mais. Nous nous en tiendrons à cette version, si j'apprends que tu me fais honte ou bien que tu infirmes ma version, je pense que mes hommes retrouverons facilement la trace de tes amis.

Je reste sans voix, cette enflure me menace ! Il a compris mon point faible et il l'utilise sans retenue, je le déteste encore un peu plus !

- Sommes-nous d'accord Charly ?

- Ou...Oui Monsieur.

- Demain, nous allons aller à une soirée organisée par un ami et je souhaite te présenter à tout le monde. Vu ton escapade de cet après midi, je suppose que tu n'as rien à te mettre ?

- Euh si, enfin non...

- Oui ou non ? S'impatiente-t-il.

- Si, mais je n'ai pu prévenir personne pour aller chercher mes achats restés à la boutique.

- D'accord. Alexïe envoie quelqu'un chercher ses affaires.

- C'est déjà fait Monsieur, tout est déjà rangé dans la chambre de Mademoiselle, répond mon nouveau garde du corps personnel (la classe non ?).

- Parfait toujours aussi efficace ! Ma fille a eu raison de vous choisir !

Je me retourne et vois Alexïe incliner la tête vers Du Con sans un mot.

- Bon et bien je pense que c'est tout Charly...Ah non c'est vrai ta mère m'a contactée, elle espère pouvoir te parler rapidement pour savoir comment tu vas.

- Je ne vois pas de quoi vous parlez, ma mère est morte hier soir en même temps qu'un sombre inconnu m'ai kidnappée en menaçant mes amis.

Et sans lui laisser le temps de répondre, je me lève et je quitte la pièce pour rejoindre ma chambre. Je sais soigner mes sorties et j'espère que maintenant il évitera de me parler de ma mère, car pour moi elle m'a laissée partir. Elle n'a rien fait alors que j'aurais tout donnée pour elle.

En arrivant dans ma chambre, je me dirige vers mon dressing, il est plein à craquer ! Je remarque même quelques affaires dont je ne me souviens pas. Sur une console est posée une carte avec un mot de Miss Lila et son numéro de téléphone.

Mademoiselle Aberline,

J'espère que vos achats vous plairons, n'hésitez pas à m'appeler si besoin.

Miss Lilas

PS : Je vous ai glissé quelques petites surprises en cadeau.

Cette femme est vraiment gentille. Même si je sais que lorsque on fait des achats pour plus de 5000$ le vendeur est forcément content, je sais aussi qu'elle est sincère et je me promets de repasser la voir prochainement.

On frappe à ma porte, en espérant que ce ne soit pas Du Con, je vais ouvrir. C'est Alexïe.

- Je viens vous informer que votre père est sorti pour dîner avec un collaborateur. Vous mangerez donc seule ce soir.

- D'accord.

Son regard se pose sur l'ordinateur et le portable sur mon bureau.

- Je vous les ai changés, il semble que les autres aient voyagé par votre fenêtre et ils ne fonctionnaient plus, dit-il en souriant.

- Euh merci, dis-je un peu raide.

- Charly, mon numéro est pré-enregistré dans votre répertoire et j'aimerai que vous gardiez toujours sur vous votre portable, pour une question de sécurité. Si vous voulez que je ne vous suive pas durant vos cours, faites le.

Il semble ne plus trop rigoler à présent. Je ne veux pas me fâcher avec lui, il semble que nous devions passer beaucoup de temps ensemble à partir de maintenant autant que notre entente soit cordiale.

- Et n'en voulez pas trop à votre mère, votre jugement est biaisé sur cette situation.

- Je ne souhaite pas me fâcher avec vous, aussi je souhaite que vous ne me parliez plus jamais de ma mère.

- Très bien, comme vous le souhaitez. Il semble un instant triste.

- Et je garderai mon portable avec moi si vous préférez.

- Merci. Votre dîner sera servi dans la salle à manger dans quinze minutes.

- Je n'ai pas faim, je vais plutôt me reposer.

- D'accord comme vous voulez. Si vous avez besoin je me suis installé dans la chambre en face de la vôtre.

- Euh ok !

C'est super bizarre. Cette surprotection est vraiment inutile. Enfin bon si ça lui fait plaisir !

- Bonne soirée Alexïe.

- Bonne soirée Charly, dit-il en quittant la pièce.

Je me dirige vers la salle de bain et enclenche l'eau de la douche, je me déshabille et rentre sous l'eau chaude. J'avoue que entre le voyage en avion et mes courses répétées, je commençais à sentir le chacal ! Je me sers dans les produits laissés à ma disposition. Ils sentent super bon et je trouve un peu de réconfort dans ce moment rien que pour moi. Ma douche finie, je me sèche et enfile une nuisette avant de foncer sous les draps. J'hésite longuement à aller sur mon ordinateur pour joindre mes amis et prendre de leurs nouvelles, mais je ne veux pas les mêler à tout ça. Ils méritent d'avoir le choix dans leur vie et je ne ferai que leur apporter des obligations. Je retiens une fois de plus mes larmes et plonge vers un sommeil que j'espère réparateur.

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