Chapitre 23

J'envisage de changer de nom, je penche pour « Aurore », vous voyez pas le rapport ?

Disney, la Belle au Bois Dormant, bah elle s'appelle Aurore !

Je sens que je suis allongée sur une surface moelleuse, un lit ? Peut-être celui de l'avion.

Je sens qu'on s'agite sur cette surface moelleuse, un dinosaure ? Je me relève d'un coup et je tombe face à deux yeux bleu, sous une montagne de cheveux blond en bataille ?

Je me recouche, c'est n'importe quoi, depuis quand il y a un enfant dans mon lit ! Un enfant ? Je me redresse à nouveau et retombe sur ces beaux yeux bleus, j'ai dormi si longtemps que ça pour ne pas me souvenir de cet enfant ?

- Euh salut ! C'est moi ta maman ?

Il me regarde en penchant la tête sur le côté, il me semble familier ce petit bout, il doit pas avoir plus de quatre ans, et il me sourit de toutes ses dents. Mais ne répond pas à ma question.

- Non mais si je suis ta maman, tu peux me le dire, je le prendrai bien, enfin je crois !

Il rigole ! Super, même les enfants se foutent de ma gueule maintenant !

Je regarde mon poignet toujours bandé, j'ai pas pu dormir quatre ans, soyons logique ! Ok, le truc que l'on m'a injecté, c'était pas de la grenadine mais quand même ! Surtout que si on compte quatre ans plus la grossesse plus la conception, ça voudrait dire que j'ai plutôt dormi cinq ans facile !

Je regarde la pièce dans laquelle je me trouve, elle est plutôt grande pour une chambre, il y a une commode, un lit, deux tables de chevet, un peu plus loin un petit salon. Tout est dans une matière laquée blanche et noire, plutôt aseptisée comme ambiance !

Le bambin devant moi se remet à sauter sur le lit, je lui souris, il me fait penser à Alexïe. C'est peut être notre enfant ? Nannnnnn, jamais j'aurai laissée la déco de la chambre au ruskov ! En même temps ce serait tout à fait son style cette déco...

- Il est où ton papa ?

Toujours aucune réponse, super on a fait un enfant qui refuse de me parler ! Va falloir que j'en touche un mot à Alexïe, parce que si mon propre fils ne veut pas m'adresser la parole !

La porte de la chambre s'ouvre sur une femme, plutôt grande et pas du tout sympathique à première vue, je me trouve devant la réincarnation du professeur Rogue mais en femme (je confirme l'angoisse !). Lorsque que le petit la voit, il se jette sur moi et je le sers dans mes bras, il se cache dans mon cou et je lui caresse la tête.

La femme me regarde noir et commence à parler à l'enfant en russe.

- Lukas, viens tout de suite !

Mais l'enfant ressert ses petits bras autour de mon cou. Jamais j'aurai choisi une nounou comme ça pour mon gamin ! Elle s'approche pour récupérer l'enfant, je refuse qu'elle le prenne, elle lui fait trop peur ! Je me met donc debout sur le lit et au fur et à mesure qu'elle approche, je me décale dans le sens inverse.

Nous exécutons une petite danse bizarre où je coures à travers la chambre, le petit dans les bras, poursuivie par Roguette !

Je vois la porte de la chambre ouverte et je tente une sortie mais quand j'arrive devant le palier, Anton se dresse devant moi. Non, il n'aura pas mon fils ! Mais qu'est-ce que je raconte, c'est pas mon gamin ! Mais il ne l'aura pas quand même ! Je fonce dans le fond de la chambre en serrant le petit contre mon cœur, Anton me regarde surpris puis parle à Roguette en russe.

- C'est bon Lucia, laissez nous !

La femme sort en refermant la porte derrière elle. Je me détends un peu et le petit relève la tête de mon cou pour regarder Anton.

- Papa ! S'exclame le petit en russe.

Il descend de mes bras et coures jusqu'à Anton qui le prend dans ses bras.

- C'est votre fils ?

- Non.

- Il vient de vous appeler papa.

- Oui mais non, c'est compliqué ! Tu comprendras plus tard !

Je croise les bras dubitative, il chuchote à l'oreille de Lukas avant de le reposer par terre. Celui-ci vient me faire un bisou avant de sortir de la chambre en courant, me laissant seule avec Anton.

- Tu parles russe ?

- Juste quelques mots.

- Intéressant ! Je ferai venir un précepteur pour que tu parles vite ma langue. Maintenant que tu vas vivre avec moi, il va falloir que tu puisses échanger avec les domestiques et les gens que nous recevrons.

- Bah, c'est pas nécessaire puisque je ne vais pas vivre avec vous.

Il rigole, vingt minutes que je suis levée et déjà deux personnes qui se foutent de moi, la journée va être longue.

- Mon amour, je sais que c'est compliqué cette nouvelle vie mais...

- Arrêtez tout de suite de m'appeler comme ça !

- Comment ? Mon amour ? Mon ange ? Ma femme ?

En disant cela, il se rapproche de moi, je tente de m'enfuir mais il me rattrape et je me retrouve plaquée contre lui. Il se penche à mon oreille.

- Tu es ma femme maintenant et je t'appellerai comme bon me semblera « mon amour ».

- Jamais je ne vous épouserai, en plus je suis mineure je ne peux donc pas me marier !

Ah c'est con ça ! Et ouais je suis pas majeure ! Alors qu'est ce que tu as à répondre à ça ?

Il sourit et ne perd pas un seul instant de son aplomb.

- Comme la France, la majorité en Russie est à dix huit ans, et tu auras dix huit ans dans moins de deux mois, je ne m'inquiète donc pas.

- Vous ne pouvez pas m'obliger.

Il me caresse la joue d'une manière si tendre que je suis sous le choc de son geste.

- Tu es déjà à moi Charly. Le reste n'est qu'une formalité.

Je déglutis péniblement, c'est pas une fois qu'il est tombé de sa poussette petit, mais tous les jours ! Il me relâche et se tourne vers le lit.

- Alors est-ce que notre chambre te plaît ?

- Comment ça notre chambre ?

- Et bien oui, notre maison, notre chambre, notre vie de couple.

- Non ! Non et non !

- Qu'est-ce que tu crois ? Tu es ma femme, tu vas donc vivre avec moi et partager ma chambre et mon lit !

- Non !

Je suis rouge de colère mais aussi de gène, il est hors de question que je partage le lit de ce malade mental !

- Charly, arrête de faire l'enfant ! Il est normal pour un couple de partager une chambre et un lit, il est même normal pour eux de faire l'amour dans ce même lit.

Aucun son ne sort de ma bouche, il a pas osé dire ce que j'ai cru entendre ? Si, il a osé ? Oh mon Dieu Marie Joseph par tous les Saints, pourquoi je vis ma vie sérieux ?

Il me regarde un instant sourcils froncés puis son visage s'éclaire, ah il doit y avoir de la lumière là haut sous ses cheveux noirs ! Il se rapproche doucement de moi et je le sens pas du tout d'un coup.

- Charly, serais-tu vierge ?

- Cela ne vous regarde pas !

Je suis rouge de honte, je ne veux pas parler de ça avec lui, on ne partagera rien du tout et dès que je le peux, je me casse !

Mais le comique en face de moi n'en a pas terminé semble-t-il. En deux enjambées, il est près de moi et me reprend dans ses bras, je tente de m'écarter mais il resserre son étreinte.

- Tu es vierge alors. Ne t'inquiète pas mon cœur, je serai doux avec toi. Ta première fois se passera bien, je te le promet.

Qui a une pelle ? Non, mais c'est simplement pour creuser ma tombe et me tuer avec après, vous aurez juste à recouvrir mon cadavre ensuite ! Il a craqué son slip lui ou quoi ? Il n'y aura jamais rien entre nous ! Jamais !

- Je ne coucherai jamais avec vous, est-ce que c'est bien clair, compris et assimilé !

- Tu es ma femme, et je te ferai l'amour Charly, et j'espère que rapidement nous aurons des enfants. J'ai vu comment tu étais avec Lukas, tu seras une mère formidable.

- Jamais !

Et je lui colle mon genoux dans les parties avant de fuir cette chambre de malheur. Je ne me marierai pas avec lui, il ne me touchera pas et je n'aurai pas ses enfants. Je me répète ce mantra en débouchant sur un couloir où il doit bien y avoir une dizaine de portes toutes fermées. Je peux voir la rambarde d'un escalier un peu plus loin sur la gauche.

Je fonce vers lui et dévale les marches jusqu'au rez de chaussé, je ne vois personne, je commence à chercher la porte de sortie mais ne la trouve pas, je finis par déboucher dans la cuisine.

Le personnel me regarde bizarrement mais je m'en contrefous, je vois dans le fond une porte qui semble mener dans le jardin, je coures vers elle et je sors, le jardin est immense mais je ne suis pas là pour une visite, je fonce donc vers ce qui ressemble à un mur d'enceinte. Il fait plus de deux mètres, jamais je ne pourrai y grimper. Je me mets dos au mur et je m'effondre au sol.

Je devais vraiment être judas dans une vie antérieure !

Je suis dehors depuis un certain temps et personne n'est venu me chercher. Je pense à Alexïe, je me demande s'il est inquiet, et surtout qu'est-ce qui se serai passé si j'étais encore en Angleterre.

Penser à lui me fait mal, sans lui je suis vide, il me manque trop, mon ruskov !

Je vois Anton sortir de la maison et se diriger vers moi, il n'a pas l'air en colère, il s'assoie prêt de moi et ne dis rien. C'est moi qui brise le silence.

- Pourquoi moi ?

- Pour te sauver la vie.

- Pardon ?

- Si je n'avais pas voulu t'avoir pour femme, tu serais déjà morte.

Son ton est froid et cassant, il n'a plus du tout le même ton enjôleur que tout à l'heure. Lukas sort de la maison en courant et vient directement dans mes bras. Je ne peux pas m'empêcher de le serrer contre mon cœur. Il s'assoie sur mes genoux et reste dans mes bras contre ma poitrine, je le berce doucement. Je tourne le regard vers Anton pour voir qu'il nous regarde attendri. C'est pas vrai ! Il va encore s'imaginer des trucs avec ses histoires de lit et de bébés ! Mais je ne veux pas lâcher Lukas, il est comme une bouée de sauvetage et je ne veux pas couler.

- Tu as de la chance Charly, Lukas est assez sauvage en général. Il ne va pas souvent vers les gens qu'il ne connaît pas, me dit Anton.

- Il a quel âge ?

- Cinq ans depuis septembre.

- Sa mère est où ?

- Elle nous a malheureusement quittés depuis plusieurs années, mais nous ne parlons pas de ça.

- D'accord.

- Il commence à faire froid, viens rentrons, je vais te faire visiter. Tu veux que je le prenne ?

Je regarde Lukas et je me rend compte qu'il s'est endormi dans mes bras, son oreille contre mon cœur.

- Non c'est bon ! Je...je vais le porter.

Nous nous relevons et nous nous dirigeons vers la maison. Je remarque seulement maintenant plusieurs gardes postés un peu partout dans le jardin et aux abords de la maison.

Anton surprend mon regard.

- La propriété est surveillée pour notre sécurité Charly.

- Pour m'empêcher de partir plutôt !

- Aussi !

Nous entrons dans la cuisine, tout le monde salue Anton, je ne suis pas à l'aise avec toutes ces courbettes, je sors vite de cette pièce.

- Et où est-ce que se trouve la propriété ? Je demande.

Anton sourit et me regarde d'un air amusé.

- Charly, je ne peux pas te le dire pour le moment. Je suis désolé mais il faut que j'attende d'être sur que tu ne chercheras pas à partir.

Quoi ? Ne me jugez pas, je ne fais jamais dans la demi mesure, vous me connaissez à force !

Nous commençons la visite et au détour d'un couloir nous croisons Roguette. Elle me regarde et tend les bras vers Lukas, je m'écarte et me met derrière Anton, elle n'aura pas le petit !

Anton lui fait signe de laisser faire et de partir.

- Tu vas devoir le lâcher un jour, et puis s'occuper de lui est le travail de Lucia, c'est sa gouvernante.

- Je sais pas qui l'a choisi, mais il est nul !

Anton rigole et m'invite à poursuivre la visite. La maison est un mixte entre la maison de L.A de mon père et la propriété en Angleterre, la décoration est moderne et les pièces se multiplient au fur et à mesure de la visite.

Nous terminons par la bibliothèque, elle est magnifique, tout en bois sombre avec une cheminée et des fauteuils. Ainsi que des rayonnages à perte de vue. Je m'avance parmi les livres et je suis conquise par ce que je vois, il y a de tout, et la qualité des reliures est superbe. J'ai trouvée ma pièce préféré !

- Tu aimes lire mon amour ?

Grrr encore ce surnom que je déteste, je cesse de contempler les ouvrages pour me tourner vers Anton, je ne sais plus comment lui dire de ne plus m'appeler comme ça. Je préfère ignorer ses mots qui me filent la chair de poule et je réponds à sa question.

- Je passais mes journées à lire en Angleterre, les livres sont vrais, malgré que leurs histoires soient fictives, ils ne mentent pas, à la fin des ouvrages tout est dit.

Il me regarde d'une drôle de façon, je préfère détourner la tête et continuer mon exploration, Lukas toujours dans les bras.

- Tu n'avais pas de précepteur en Angleterre ? A L.A, tu allais au lycée je sais bien mais pas en Angleterre, comment ton père s'occupait-il de ton éducation ?

Pourquoi ça l'intéresse tant ? Je ne réponds pas et je m'enfonce un peu plus dans la bibliothèque. Anton me suis les sourcils froncés, à quoi il cogite l'agité du bocal ?

- Réponds-moi Charly, tu n'avais pas de professeurs ?

Je finis par me retourner pour lui faire face. Il m'agace à jouer les curieux sur ma vie, il n'a pas besoin de savoir !

- Non, mon père m'a déposé en Angleterre et il est reparti. Je suis restée seule un mois avec les gardes et j'ai fait le choix d'arrêter de parler ! Seuls les livres me tenaient compagnie ! Depuis presque deux mois, j'ai renoncé à ma vie !

Mais pourquoi je lui raconte ma vie à celui la ? Les mots sont sortis tous seuls de ma bouche sans que je puisse les arrêter. Il me regarde, il a l'air en colère, mais pas contre moi, ses sourcils se froncent tellement qu'il finit par avoir un mono sourcil !

Je me dirige vers la sortie.

- Pouvez-vous m'indiquer la chambre de Lukas ? Je voudrai aller le coucher.

- Bien entendu, suis moi.

Il passe devant moi, ses traits sont à nouveau détendus, il a quand même des tendances bipolaire ce mec !

Nous montons au premier étage et Anton rentre dans une chambre, sur le thème des pirates, la chambre de Lukas est superbe. Je dépose le petit garçon dans son lit en l'embrassant sur le front et je sors suivie par Anton.

Je me dirige vers les escaliers mais Anton me prend la main, j'ai un mouvement de recul qui n'a pas l'air de le surprendre.

Il me tire vers une pièce, obligée de le suivre, je panique quand je reconnais la chambre. Je tente désespérément de me soustraire à son emprise.

- Non, je ne veux pas !

Il finit par me prendre par la taille et m'oblige à entrer dans la pièce, je retente le coup du genoux dans les valseuses, mais il bloque ma jambe.

- Charly, arrête de vouloir me frapper maintenant ! Je veux simplement voir ton poignet et changer ton pansement, je ne vais rien te faire d'autre !

Il referme la porte de la chambre et tourne la clé qu'il met dans sa poche, je me sens prise au piège.

Je m'éloigne au maximum de lui, je ne veux pas qu'il m'approche.

- Je peux m'occuper moi-même de ça ! Dis je

- Je n'en doute pas mais entre toi et moi qui est médecin ?

- Quoi ?

Il arbore un petit sourire satisfait.

- Et bien oui je suis médecin, enfin plus maintenant, mais j'ai fait des études de médecine. Allez, viens t'asseoir.

- Non !

- Charly, ne m'oblige pas à employer la force !

Je ne m'approche pas pour autant, c'est cool pour lui qu'il soit médecin mais moi j'en ai rien à carrer ! Je me dirige vers la fenêtre et je tente de l'ouvrir.

Anton me rejoint et me prend dans ses bras, quand je sens son contact, je m'effondre au sol en pleurs, il me garde dans ses bras et me berce.

- Laissez-moi partir s'il vous plait. Je veux rentrer chez moi.

- Je ne peux pas Charly, pour rester en vie, tu dois rester avec moi. C'est ici maintenant ta maison.

Je pleures de plus belle et Anton continue à me bercer en m'embrassant le sommet de la tête par moment.

Pardonne-moi Alexïe si je ne tiens pas ma promesse mais je suis trop fatiguée.

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