Chapitre 21

Le premier sentiment que j'ai là, c'est la colère ! Qu'est-ce que j'ai fait à l'univers pour me retrouver dans cette situation ? Non, parce que là franchement, je commence à me dire que j'ai du être une véritable salope dans une vie antérieure !

Après la colère, l'interrogation. Où est-ce que je suis ? Ma tête est lourde, j'ai la nausée, je remarque que mon chignon est en partie défait et que ma bouche est pâteuse. J'ai l'impression d'être secouée, j'ouvre péniblement les yeux pour voir que je suis allongée à l'arrière d'une voiture, je n'arrive pas à me concentrer sur le chauffeur, ma tête tourne toujours autant et je vais pas tarder à vomir si sa continue.

Je suis fatiguée et je ferme les yeux un instant pour me reprendre, mais c'est peine perdue. Ce malaise s'estompe au fur et à mesure que le temps passe. Je me décide à me relever pour voir que nous nous garons sur le tarmac d'un aéroport juste à côté d'un jet privé. Et ce n'est pas celui de mon père. Mais sérieux, c'est quoi le délire là ?

Mon chauffeur sort de la voiture et vient ouvrir la portière de mon coté, je tente de fuir de l'autre coté de la banquette, mais une main se referme sur mes cheveux et me tire en arrière. Je me retrouve par terre sur les fesses, mais cela ne dérange en rien mon chauffeur qui me tire vers l'avion. Je cherche à le faire lâcher prise par tous les moyens mais c'est peine perdue, l'apothéose arrive lorsque j'entends ma robe se déchirer. Tout le côté droit de ma robe est ouvert jusqu'en haut de ma cuisse.

Rien décidément n'arrête mon chauffeur qui me traîne à présent sur la passerelle d'accès à l'avion, chaque marche me meurtrie un peu plus les cuisses et le dos. Les larmes coulent le long de mes joues, je n'arrive pas à les retenir. Je me débats pour ne pas franchir la porte de l'avion jusqu'à ce qu'une vive douleur à mon poignet gauche me fasse renoncer.

Puis arrivés dans l'avion, mon chauffeur me jette par terre. Je peux enfin me retourner et voir qui me traite comme ça depuis tout à l'heure. Et là je reste sans voix, c'est une blague c'est ça. Devant moi, avec un sourire carnassier se tient Youri.

- Youri ?

- Ne soyez pas si surprise !

- Mais...mais...pourquoi ?

- La loi du plus offrant ma belle ! Me lance-t-il.

Puis il s'éloigne pour sortir de l'appareil, je me relève avec difficultés pour me rendre compte que mon poignet est enflé et que je ne peux plus le bouger. Je fonce quand même vers la sortie de l'appareil, mais lorsque j'atteins la porte un homme se dresse devant moi. Grand, brun avec des yeux noirs comme le charbon.

- Bonsoir Mademoiselle Aberline. Dit-il en inclinant la tête.

- Je...laissez moi sortir !

- Humm Non ! Vous allez rester un petit peu avec moi.

Puis il s'avance vers moi et je recule instinctivement, il me regarde de la tête aux pieds, et son regard s'attarde sur la déchirure de ma robe et puis sur mon poignet.

- Décidément on ne peut rien confié à cet imbécile ! Dit-il.

Il continue à se rapprocher et je me retrouve dos aux sièges de l'avion. Un homme apparaît alors à ses côtés, il ressemble à une fouine, tellement que ça en est dérangeant d'ailleurs.

La fouine donc s'approche de moi avec une espèce de raquette de ping pong blanche. Il sait que c'est pas trop le moment de jouer ?

Le brun s'approche toujours de moi jusqu'à poser sa main sur ma hanche gauche. Mon cerveau ce reconnecte face à cette situation des plus absurdes et je m'élance en avant en tentant de frapper le brun. Il attrape mes bras en faisant attention à mon poignet blessé, me retourne et me plaque contre lui en me bloquant les bras.

- Ne vous inquiétez pas Mademoiselle Aberline ça va être rapide.

Hein ? Qu'est ce qui va être rapide, la fouine se rapproche un peu plus de moi avec sa poêle a frire, je panique, je pleure et je hurle, je ne veux pas qu'il m'approche. Il évite un de mes coups de pied de justesse et commence à passer l'objet entre ses mains sur le dessus de ma peau. Le contact avec le plastique me fait frissonner de dégoût, et encore plus lorsque je croise le regard salasse de la fouine.

La poêle à frire fait un bip lent et régulier jusqu'à ce qu'il atteigne ma cuisse gauche. Là le bruit s'intensifie et s'accélère.

- Elle a bien un traqueur. Dit la fouine.

- Un quoi ? Je demande.

Mais personne ne me répond, le brun me plaque à plat ventre sur le sol de l'avion, et remonte ma robe. Je panique encore plus et me débats toujours.

- Lâchez moi espèce de pervers !

- Maintenant ça suffit ! Dit le brun.

Et pour venir appuyer ses dires, il vient s'asseoir à califourchon sur moi. Du coin de l'œil, je vois la fouine sortir un couteau de sa poche.

- NON ! Ne me tuez pas ! Je vous en supplies ne me tuez pas !

- Mais nous n'allons pas vous tuer voyons ! Répond le brun.

Ma robe remonte encore un peu plus sur mes cuisses, je pense même que ma culotte en dentelle noire n'a plus de secret pour eux ! Je suis rouge de honte !

Mais la honte est remplacée par l'effroi face à la douleur. Je peux sentir la lame du couteau m'entailler la peau de la cuisse.

- AIE ! NON !

Ma voix se casse sous l'intensité de mon cri, je sens une main sur ma cuisse juste au dessus de l'entaille, puis une vive douleur et plus rien. La fouine brandit victorieux une main tachée de sang, avec sur le bout du doigt ce qui ressemble à un gros grain de riz.

Je n'ai pas peur du sang mais là c'en ai trop, je m'évanouie.

****

J'ouvre les yeux et je suis allongée sur un lit. Assis à coté de moi le brun, il farfouille dans une espèce de trousse en cuir. Ni une ni deux, je lui saute dessus avec le maigre espoir de le terrasser.

Je ne suis définitivement pas Mohamed Ali ! Il se retourne, me maîtrise et me plaque au lit pour venir se mettre à califourchon sur moi. Mais c'est une manie bordel ! Il prend aussi le temps de me bloquer les mains au dessus de la tête contre le lit.

- Ravi de vous voir à nouveau parmi nous Mademoiselle Aberline.

Je détecte un petit accent russe lorsqu'il me parle, je ne l'avais pas remarquée avant. C'est le mafieux qui me menace depuis deux mois ?

- Mais vous êtes qui bordel ?

- Tu parles vraiment mal, ça ne te va pas du tout !

Et depuis quand on se tutoie ?

- Vous n'avez pas répondu à la question !

Il a un petit sourire en coin, il hésite un instant puis me regarde dans les yeux. Ses yeux noir sont pour le moins hypnotisant, et je ne supporte pas la proximité entre nous.

- Je m'appelle Anton Pablov.

Pablov ça me dit quelque chose mais quoi ? Mes idées sont embrouillées !

- Très bien Monsieur Pablov, pouvez-vous me lâcher dans ce cas ?

- Vas-tu encore me sauter de dessus ?

Je ne dis rien, autant partir sur de bonnes bases et ne pas lui mentir, bien entendu que je vais essayer de l'attaquer et de m'enfuir ! Et il le sait parfaitement !

Il continue à me regarder puis il se met à rire et il me libère enfin.

- Même si tu réussissais à m'attaquer, nous sommes en plein vol, tu n'iras pas bien loin !

Il reprend sa trousse en cuir et en sort plusieurs affaires de premiers secours.

- Donne moi ton bras, que je regarde ton poignet.

Je le regarde et je m'éloigne de lui sur le lit. Il pousse un soupir et me regarde d'un œil sévère.

- Soit tu y mets du tien, soit je t'attache ! Alors viens ici !

Je me résigne à retourner prêt de lui, manquerait plus qu'il m'attache. Je lui tend mon bras à contre cœur.

Il est doux et fait attention à ne pas me faire mal. Je suis surprise qu'il prenne le temps de me soigner. Il passe une crème froide sur ma peau en faisant des petits cercles puis il bande mon poignet.

- C'est bon pour ton poignet, il n'est pas cassé, allonge toi sur le ventre maintenant.

- Non.

Il soupire et ne me laisse pas le temps de réagir, il m'attrape et me retourne sur le ventre en me bloquant avec son bras gauche de tout son poids. Puis de sa main libre, il remonte ma robe sur mes cuisses et même bien plus haut que celle-ci.

- Non mais surtout vous gênez pas, espèce de pervers !

Pour toute réponse je reçois une claque sur les fesses. Il est pas sérieux là, il se croit dans cinquante nuances de grey celui la ?

Il s'applique ensuite à nettoyer la coupure sur l'arrière de ma cuisse gauche, le produit qu'il applique, me pique et je grimace. Il finit par appliquer un pansement large pour protéger la plaie. Puis il redescend tout doucement ma robe, en laissant bien ses mains glisser sur ma peau, de mes fesses jusqu'à mes mollets.

Je vais lui arracher les yeux !

Lorsqu'il me lâche enfin, je me retourne rapidement pour m'asseoir loin de lui et je le fusille du regard.

Il croise mes yeux et rigole encore une fois. Puis il se dirige vers la porte de la chambre sa trousse à la main.

- Il y a une salle de bain, avec des affaires de toilette ainsi que des vêtements propres. Je te laisse me rejoindre quand tu auras fini.

Et il ouvre la porte, il est presque sorti quand il se retourne vers moi en souriant.

- Oh et ne cherche pas d'armes ou d'autres objets du genre, j'ai déjà fait le ménage !

Il sort enfin et ferme la porte derrière lui. J'attends quelques secondes puis je craque. Les larmes coulent toutes seules.

- Où es-tu Alexïe ?

Je refuse d'aller dans la salle de bain et de sortir de cette pièce, j'attrape le dessus de lit. Et je m'enroule dedans, enfin je vais dans l'angle de la pièce opposé à la porte et je m'assois parterre.

Je voudrai qu'Alexïe soit là, j'aurai du aller le voir lorsque je me suis sentie étourdie, j'aurai du le prévenir de mon malaise. Mes larmes coulent toujours, et je me demande comment m'a vie a basculée il y a plus d'un mois. Comment un soir de septembre, j'ai perdu ma vie et comment je me retrouve ici et maintenant. Décidément l'univers me déteste, j'ai du vraiment foutre la merde dans ma vie antérieure ! Si ça se trouve, j'étais Judas !

Je pose ma tête contre le mur et je ferme les yeux, mon poignet ne me fait plus mal, je m'accorde quelques petites minutes de lâcher prise et je m'assoupis.

C'est la porte qui s'ouvre à la volée qui me fait me réveiller en sursaut, Anton entre dans la chambre et il n'a pas l'air très content.

- Tu peux m'expliquer ce que tu fais parterre comme une pauvresse ?

Je ne souhaite pas lui répondre, j'en ai marre qu'on me donne des ordres et qu'on me traîne de droite à gauche sans mon consentement !

- Tu as perdu ta langue ?

Toujours le silence de mon coté, il perd patience et se dirige vers moi à grandes enjambées. Je saute sur mes pieds et je grimpe sur le lit pour ne pas qu'il m'attrape. Mais il saisit ma cheville et me fait basculer en avant, puis il me tire jusqu'à lui. Je suis morte de peur et je tremble de la tête aux pieds, les larmes reviennent sur mes joues lorsqu'il grimpe sur le lit pour venir se placer sur moi pour éviter toute nouvelle fuite.

Je suis misérable sous le poids de son corps, je ne contrôle plus mes tremblements.

- Je...je...v...vous en supplies, ne.... Me...fa...faites pas de mal.

Il me regarde dans les yeux et penche la tête sur le côté comme intrigué. Il me pose sa main droite sur ma joue et essuie mes larmes.

- Mais enfin pourquoi veux-tu que je te fasse du mal ?

Euh bah c'est-à-dire que tu es le méchant et que je suis la gentille, oh et que tu m'as kidnappé aussi ! Oui je sais ce que vous allez dire y en a un autre qui m'a kidnappé et qui ne m'a rien fait, mais c'était différent !

Je décide de ne rien dire pour ne pas aggraver mon cas.

- Je ne te ferai aucun mal. Je te le promet.

Ahahaha et il pense que je vais le croire ?

Il se penche vers moi et dépose ses lèvres juste un instant sur les miennes dans un chaste baiser. Mais il a craqué complet celui là. Je détourne le visage et je ferme les yeux en attendant que cela se passe.

Il soupire et se relève.

- Charly, je ne m'inquiète pas, bientôt tu seras à moi. Vas te changer maintenant ou bien c'est moi qui m'en occupe. Et rejoins moi.

Il est complètement dingue celui là ! Il a cru quoi, que c'est en kidnappant les filles qu'on se trouve une copine ? Je me décide à aller à la salle de bain avant qu'il ne revienne.

Il avait raison, rien qui ne ressemble de près ou de loin à une arme potentielle ne se trouve ici.

Je me vois mal sortir de là armée d'une savonnette. « Ok alors les gars, je vous préviens posez cet avion ou bien alors ça va piquer les yeux ! » Pathétique ma pauvre Charly !

Je trouve les vêtements qu'il m'a indiqué plus tôt, un jean, un débardeur et un pull, rien de bien extraordinaire, mais tout à ma taille. Rassurez moi, lorsqu'il m'espionnait, il est pas allé fouillé dans mes petites culottes quand même ? Le prétexte de savoir quelle taille je fais est à mettre à la poubelle, je vous préviens !

Je me décide à laisser mes cheveux détachés, de toute manière, j'ai pas envie de faire d'effort !

Je sors ensuite de la chambre, un avion avec une chambre ? Je savais même pas que ça existait !

Je regarde autour de moi, assis sur les sièges, il y a quatre hommes en plus de Anton, dont la fouine. Pas de Youri en vue, je sais pas si je dois être rassurée ou non. Ils sont tous habillés normalement, enfin je me comprends, à part Anton qui est en pantalon de costume chemise, les autres sont en jeans t shirt. Leur style est bien loin de celui des hommes de mon père.

Je m'avance doucement vers Anton et je croise le regard d'un des hommes et là c'est le flash, c'est l'homme que j'ai percuté plus tôt dans la journée, je reste fixée sur lui. Ma mémoire veux me dire quelque chose mais quoi ?

- Tu connais déjà Luc si je ne m'abuse, me dit Anton.

- Je l'ai vu aujourd'hui au château.

- Ah oui c'est vrai ! Mais je parlais d'une autre rencontre, au bord d'une plage, il y a un peu plus d'un mois...

- L'homme à l'enveloppe ?

- Ouiiiiii ! Exulte Anton.

Luc hoche la tête et me fait un petit sourire, mais pourquoi je le retrouve maintenant.

- C'était quoi cette enveloppe ?

- Ah ton père ne t'a pas mise au courant ?

- Au courant de quoi ?

- Et bien que nous venions te chercher !

Pardon ? Qu'est ce qu'il raconte ? Du Con savait pour mon enlèvement ? Non c'est pas possible, pourquoi il m'aurait emmené en Angleterre pour me cacher si c'était pour qu'ils viennent me kidnapper.

- Vue ta tête je dirai que non ! Enfin bon c'est pas grave, maintenant tu es là, nous rentrons à la maison.

- Euh qu'elle maison ?

- Et bien la notre ! A toi et à moi.

Mais que je suis bête ! Bien évidement, notre maison à nous...Ce mec est tombé de sa poussette étant petit, il lui manque quelque chose ou bien alors il n'a pas les bons raccordements !

- Je ne crois pas non, nous n'avons pas de maison ensemble Monsieur.

- Oui enfin ce n'est qu'un détail. Après notre mariage, ma maison sera la tienne, viens t'asseoir près de moi mon amour.

Ah bah il a craqué complet là ! Je secoue la tête de gauche à droite et je recule prudemment, je dois mettre le maximum de distance entre moi et lui !

Il soupire et fait un signe de tête à Luc. Celui-ci se lève et se dirige vers moi, bon c'est le moment d'appliquer ce que m'a apprit Alexïe.

Luc tente de m'attraper et je lui colle un coup au plexus, ce qui à le mérite de lui couper le souffle, et lorsqu'il s'approche à nouveau je lui colle le talon de ma main dans le nez, le crac sonore qui s'en suit me confirme que je lui ai cassé le nez ! D'ailleurs, il commence à pisser le sang, Alexïe serait trop fier !

Mais alors que je m'apprête à continuer de mettre mon adversaire au tapis, une violente douleur à mon cou m'arrête.

Je porte donc ma main à mon cou et rencontre le métal froid d'une seringue tenue par une main chaude. Je me retourne pour voir Anton le regard triste, je sombre dans ses bras sans rien pouvoir faire, c'est du costaud leur truc !

Avant de fermer les yeux, j'entends Anton me parler.

- Ne t'inquiète pas mon amour, nous serons bientôt chez nous.

Charly 0, Méchants 2

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