Chapitre 2

OK alors si quelqu'un vous dit qu'avec la drogue, on voit des trucs cool, bah le croyez pas ! Je n'ai rien vu, ni cochon volant, ni licorne qui pète des paillettes ! Le noir complet ! La drogue c'est mal, encore plus si vous n'avez pas choisit d'en prendre ! Je me sens vaseuse, pas du tout glamour et j'ai les idées super embrouillées. Je finis par ouvrir doucement les yeux, je suis assise et attachée dans un avion. Vu la disposition des places, je pense que je suis dans le jet de tout à l'heure et d'après un rapide coup d'œil au hublot, nous sommes en plein vol. Super, je me suis faite kidnappée par les hommes de Du Con. Je regarde doucement autour de moi et mon regard tombe sur G1 assis en face de moi, il me sourit, ravi de son coup.

- Bon retour parmi nous Mademoiselle Aberline. Me dit-t-il sans perdre son sourire.

J'ai envie de lui sauter à la gorge, mais son regard m'indique que je ne devrais pas. Et puis on est dans un avion, même si je réussissais à m'enfuir, j'irai où ? Au pays des mouettes et des pigeons ?

- Comment vous sentez-vous ? Vous avez dormi pendant presque tout le vol.

- On se demande bien pourquoi.

Ce con sourit toujours. Qu'est-ce que je voudrais lui faire bouffer son sourire ! Je me retiens, ne voulant pas replonger dans une sieste forcée et je choisis la manière la plus élégante et la plus mature qui soit pour lui faire comprendre mon mécontentement. Et je lui fait donc un beau doigt ! Et je tourne mon regard vers le hublot pour calmer mes envies de meurtre.

Au bout d'un certain temps, je le sens bouger en face de moi. Au moment où je pose mes yeux sur lui, il se lève et se dirige vers le fond de l'avion. J'en profite pour détacher ma ceinture et me lever également, pas pour m'enfuir...enfin pas tout de suite ! Il y a environ une dizaine de places assises dont quatre autour d'une table fixée au sol. D'où je suis, je ne vois pas le fond de l'appareil, je me dirige donc vers un couloir d'où provient des voix. Je me retrouve à l'entrée d'un grand salon où sont installés trois gorilles en plus de G1. Un grand brun parle à G1 en russe, je les observe et écoute leur conversation. Oui je parle russe, enfin non, enfin un peu disons que je comprends un peu le russe car je n'ai pas cherché plus que ça à l'apprendre. Je vous l'ai dit, j'adore les langues étrangères, c'est pas de ma faute ! Donc avec mon petit niveau de russe, je comprend une bonne partie de la conversation et je ne suis pas ravie de ce que j'entends lorsque le brun m'appelle « la princesse casse couille ». Bon c'est pas exactement ça, mais ça veux dire ça au final !

G1 m'aperçois et se dirige vers moi en souriant.

- Fini de bouder ? Nous allons bient...

- Bientôt arriver oui je sais ! Et je rajoute en russe a l'attention du brun qu'en gros la princesse casse couille l'emmerde.

Très mature aujourd'hui Charly, bravo !

Ils restent me regarder tous les deux comme deux ronds de flan, ah on l'avait pas vu venir celle là ! Le brun détourne le regard et retourne à ses affaires sans broncher.

- Mais vous parlez russe ? Me sort G1 plutôt surpris que je ne sois pas qu'une sombre idiote.

- Un peu, ça va, c'est pas un exploit !

Et je tourne les talons pour retourner à mon siège. G1 me suis avec nonchalance et reprend sa place face à moi. Je prends sur moi et tente de faire la conversation.

- Arrêtez de m'appeler Aberline s'il vous plait, ce n'est pas mon nom. Appelez moi Charly.

- Très bien Mademoiselle Charly.

- Non simplement Charly, je préfère.

- D'accord.

Il ne dit rien de plus et continue à me fixer, il croit quand même pas que je vais sauter en plein vol ! Je ne vais pas disparaître !

- Et vous, comment vous vous appelez ? Parce que G1 ça va pas être pratique !

- G1 ? Me demande-t-il intrigué.

- Non rien, c'est une blague à moi-même, je vous raconterai peut-être un jour.

- Je m'appelle Alexië.

- Vous êtes russe ?

- En effet.

Pas très causant le ruskof quand même ! Je renonce à faire la conversation et me retourne vers le hublot.

- Vous parlez d'autres langues que le russe ?

Je suis surprise, il semble finalement intéressé pour une conversation avec moi.

- Je parle couramment quatre langues, mais j'ai des notions dans plusieurs autres. J'aime ça, j'aime pouvoir communiquer avec les autres. Mais s'il vous plait, je ne veux pas que d'autres personnes le sachent.

- D'accord, je garderai ça pour moi.

- Vous avez quel age ?

- 30 ans Madem... Charly, dit-il en souriant.

- Vous parlez très bien français, enfin je veux dire c'est pas votre langue maternelle donc bon. Tu t'embourbes Charly !

- Ma mère était française, j'ai donc appris cette langue là en même temps que le russe. C'est plus tard que j'ai appris l'anglais, pour mon travail.

Le commandant de bord annonce notre descente vers Los Angeles, je boucle donc ma ceinture et Alexïe imite mon geste. Dehors, il semble faire beau, mais je voudrais tellement être chez moi plutôt qu'ici.

- Charly, je vais vous demander de bien vouloir coopérer, je ne veux pas que vous vous blessiez et je n'hésiterai donc pas à vous refaire une injection de sédatif si vous cherchez à partir.

Depuis ma dernière sieste forcée, j'ai bien compris qu'il ne rigole pas avec son sédatif, peut-être que je devrais calmer un peu mes tentatives de fuite...enfin pour le moment.

- D'accord, je vais essayer de ne pas partir.

- Merci.

Il est presque 11h00 du matin ici et il fait un soleil de plomb. Je me laisse guider par Alexïe vers une berline aux vitres teintés. Comme la dernière fois, il s'assoit à coté de moi et deux autres gorille s'installent à l'avant. Je regarde le paysage par la fenêtre, nous traversons la ville et les buldings me donnent le mal du pays. J'aimerai être dans mon petit village en France.

Au bout de quelques minutes, nous laissons derrière nous la ville pour aller vers un quartier en périphérique. Plusieurs imposantes maisons ce succèdent, et plus nous avançons, plus les propriétés deviennent espacées. Après que deux gardes aient ouvert un immense portail noir, nous finissons par nous engager dans une allée. Je reste sur le cul lorsque je vois la maison apparaître devant moi, elle est gigantesque, située au centre d'une propriété dont je ne vois pas la fin. La voiture s'arrête devant la bâtisse et je n'ose pas sortir, je reste figée. Alexïe comprend mon malaise et pose une main rassurante sur mon épaule.

- Tout va bien se passer Charly, vous allez voir, vous allez vous plaire ici.

Je sais qu'il veut m'aider, mais ça ne me fait rien, je dois rester forte et avancer. J'ai fait le bon choix, autrement Jules et Tim auraient soufferts. Je prends une grande inspiration et me décide enfin à sortir. Il reste seulement Alexïe avec moi sur le seuil de la maison, les autres ont disparu. J'entre dans la maison suivie par Alexïe. La maison est encore plus grande que je le pensais, l'entrée s'ouvre sur un salon imposant, au loin je devine plusieurs couloirs menant à je ne sais quoi. D'une porte dans le fond sortent plusieurs personnes et Alexïe me les présente. Je suis absente de ce moment et je n'écoute rien, je me sens vide et je n'ai pas envie de faire d'effort. Devant mon manque d'intérêt, Alexïe coupe court à la discussion et m'accompagne jusqu'à ma chambre. Celle-ci fait facilement trois voir quatre fois la taille de celle que j'ai en France, les murs sont peints dans des tons pastels rose et ivoire. Au centre, un grand lit en bois exotique rouge, plusieurs meubles semblent fait du même bois un peu partout, une table de chevet, une commode, un bureau. Je m'avance doucement et découvre une salle de bain personnelle avec des mosaïques partout dans un style marocain traditionnel. Il y a également un dressing, mais il est complètement vide, c'est pas pour aujourd'hui que je vais pouvoir me changer.

Alexïe me regarde en souriant, il cherche à ne pas me brusquer, je le vois bien, il est gentil.

- Charly je vais vous laisser vous reposer un peu. Je sais que tout ça est nouveau pour vous et que vous avez besoin de faire le point. Votre père m'a chargé de vous emmener faire du shopping cet après-midi pour remplir votre dressing. Il souhaite également s'entretenir avec vous ce soir lorsqu'il arrivera.

- D'accord.

Il va pour quitter la chambre lorsque je le retiens par le bras, il semble surpris.

- Merci Alexïe.

Il incline la tête et sort rapidement. Je me retrouve seule, je devrais être contente devant tout ça mais je suis blazée. Ainsi Du con pense réellement pouvoir acheter son absence ? Et bien il rêve tout éveillé. Je me dirige vers le lit et trouve dessus deux paquets tous neufs, dans un il y a le dernier Iphone et dans l'autre un ordinateur portable de la même marque. Un mot est glissé dessous :

Charly,

Tu trouveras ci-joint de quoi resté connecté, je t'autorise à communiquer avec la France mais je te surveille, alors ne me fait pas regretter.

M. Aberline

Ce petit papier me met dans une rage noire. J'ouvre la première fenêtre qui passe et balance toutes ces merdes par la fenêtre. S'il pense avoir autorité sur moi, il se fout le doigt dans l'œil, je vais lui faire regretter de m'avoir traîné ici. Il me détestera et me renverra au pays et au pire des cas, j'ai dix huit ans dans trois mois, je pourrai donc rentrer de mon plein gré !

Je m'allonge sur le lit et je tente de me reposer un peu, je ne ferai aucun effort pour m'adapter ici et après, il me renverra, oui c'est ça, il me renverra !

J'ai réussi à fermer l'œil à peine une heure. Je me lève est je passe par la salle de bain pour me passer de l'eau sur le visage. Je ne me sens pas fatiguée mais plutôt absente de mon propre corps et puis surtout, j'ai faim ! Je me dirige vers le rez-de-chaussée sur la pointe des pieds pour ne pas me faire remarquer mais c'est raté ! Une des jeunes femmes de tout à l'heure apparaît, elle me regarde avec un grand sourire, elle est plutôt jolie, brune, la taille fine elle avec de grands yeux marrons qui me font sourire. Elle commence à me parler en anglais et même si elle a l'air super sympa, je décide de faire genre que je ne comprends pas.

- Désolé, je ne parle pas anglais.

- ...

Elle semble plus que surprise et surtout perdue devant ma connerie. Elle me fait alors signe de la suivre et elle me conduit à la cuisine. Dans celle-ci est regroupée trois autres femmes de plusieurs âges différents. Et avant que tout le monde ne commence à me saluer, elle leur explique que je ne comprends pas l'anglais. Même réaction dans l'assistance, il y a un léger malaise face à cette nouvelle et je décide d'afficher mon plus beau sourire hypocrite pour faire passer la pilule.

Au bout de quelques minutes, j'arrive à leur mimer que j'ai faim et on m'oriente vers une salle à manger où un seul couvert est dressé. Ok, donc la punition continue. Maintenant, je dois manger face à moi-même. Super, c'est trop l'éclate ici ! Une femme blonde d'environ quarante ans vient m'apporter mon assiette. J'avoue que j'avais peur de ne pas aimer la nourriture ici mais en faite, je suis gâtée. Pour mon déjeuner, mon assiette se compose d'une salade de riz et de pousses d'épinard, il y a également de l'avocat, de la tomate et du poisson, le tout arrosé d'une vinaigrette légèrement sucrée, c'est un délice. Pour le dessert, j'ai le droit à une salade de fruits rouges toute aussi délicieuse. J'avoue que le repas était un peu diététique mais de règle générale, je ne mange pas plus que ça. Je sais que ma taille et mes hanches laissent à penser le contraire et même si j'aime manger, je ne suis pas une grosse mangeuse pour autant.

Lorsque j'ai fini, je me lève et commence à débarrasser mon assiette mais la blondinette de tout à l'heure vient récupérer mes couverts en tentant tant bien que mal de m'expliquer que ce n'est pas à moi de faire ça. Je l'abandonne donc dans la salle à manger et je pars à la découverte de la maison.

Tout ici transpire l'argent, partout et à tout moment, les meubles en bois précieux, les œuvres d'art, même les tapisseries semblent avoir été tissées avec des billets de 100$. Dans mon périple, je découvre deux autres salons, une salle de musique, une bibliothèque, deux pièces fermées à clés et plusieurs chambres dont une qui doit être celle de Du Con vu que le dressing est plein de costumes comme il semble aimer porter. Et puis, je vais pas faire pleurer dans les chaumières, mais bon il a quand même trouvé judicieux de m'installer dans une chambre à l'opposée de la sienne. Au moins, il ne viendra pas m'emmerder si je mets de la musique trop fort !

Après la maison, je pars en exploration dans la propriété. Le jardin est magnifique, il y a même une piscine et une salle d'entraînement avec des machines dernier cri sans parler du hammam et du sauna. Un peu en retrait, j'aperçois une maison, plus petite que celle de Du Con mais bon, une deuxième maison quand même. Je commence à me diriger vers elle lorsque j'entends des hommes s'interpeller assez fort, ils ont l'air paniqués. Je ne comprends pas ce qu'ils racontent et je continue mon exploration.

Au détour d'un bosquet, je tombe sur un gorille, un nouveau, celui-ci je ne le connais pas. Il ne sourit pas et fonce sur moi en colère, il me fait flipper et je pars à contre sens en courant. Décidément, qu'est-ce que je cours en ce moment. J'arrive sur une étendue d'herbe et je vois au loin Alexïe qui arrive, je décide de foncer vers lui. Mais c'est sans compter sur l'autre type qui m'attrape par la taille. Ni une ni deux, je lui fais la même scène qu'avec Alexïe, je lui écrase le pied puis un coup dans les côtes et enfin le nez en vrac. Charly 2 Gorille 1.

Autour de nous, plusieurs gorille sont arrivés et nous regardent en rigolant. Je profite que mon assaillant soit par terre et je reprends ma course vers Alexïe pour me cacher derrière lui. Aucune maturité en ce moment ma pauvre fille ! Je suis au bord de l'infarctus tellement je n'ai pas l'habitude de courir et je commence à voir des papillons blancs devant mes yeux. Je décide de m'asseoir par terre et de reprendre mon souffle avant de faire une syncope.

Alexïe me regarde curieusement et se dirige vers l'autre type toujours par terre le nez en sang. Je l'entends rapidement lui parler en anglais et de façon plutôt énervé. Je ne comprends pas tout, je suis trop loin mais j'ai bien l'impression que l'autre type se fait engueuler. Bien fait pour lui ! Alexïe revient et me tend la main pour m'aider à me relever.

- Je suis désolé Charly, il ne voulait pas vous faire peur. Nous ne vous trouvions pas et certains des hommes ont comme qui dirait paniqués. Veuillez bien l'excuser de son comportement cela ne se reproduira pas.

- Euh d'accord...je suis désolé pour son nez, dis-je un peu honteuse de ma réaction.

Lui au contraire semble amusé.

- Ce n'est pas grave, il n'avait qu'a être plus vigilant. En plus, les bleus sur le visage ça commence à devenir à la mode par ici, me dit-il en rigolant en me montrant son propre visage.

Il me fait signe de lui suivre. Je regarde une dernière fois ma pauvre victime qui ne sourit pas, bien au contraire, elle me regarde noir. Bon bah bien fait pour ta tronche le blaireau. J'accélère alors le pas pour suivre Alexïe vers une berline qui est garée devant la maison.

Nous montons dedans avec encore une fois deux autres Gorilles. Cette situation est grotesque, ils se sentent obligés d'être plusieurs pour surveiller une fille de dix sept ans ! Alors que j'allais râler une fois de plus, Alexïe me prend de cours et commence à m'expliquer le programme de l'après midi.

- Votre père a prit rendez-vous pour vous avec Angela. Elle tient une boutique privée dans le centre de L.A, puis également dans un institut de beauté. Angela doit voir avec vous pour remplir votre dressing et vous aider dans le choix d'une robe de soirée pour demain soir. Votre père souhaite vous présenter à ses connaissances.

Je ne prends pas la peine de répondre tellement cette histoire me gonfle. Je préfère m'enfermer dans mon mutisme et ne plus parler à personne.

Vingt minutes plus tard, nous arrivons enfin chez la fameuse Angela. Alexïe me suit à la trace et m'accompagne à l'intérieur de la boutique. Je me retrouve devant le stéréotype de la Barbie et lorsqu'elle m'aperçoit, je devine bien que je ne ressemble pas à ce qu'elle pensait. Elle fait même la gueule, c'est moi qu'on traîne ici et c'est elle qui fait la tronche, non mais c'est une blague ? Comme une gamine de quatre ans, je décide de ne pas répondre à son bonjour hypocrite, je préfère la toiser de haut en bas avec un sourire mauvais aux lèvres. Toujours aussi mature Charly, bravo ! Mais au moins, mon petit cirque lui fait piquer un fard et elle me demande de la suivre vers un petit salon d'essayage plus loin, en laissant Alexïe dans l'entrée.

Comme tout à l'heure, je décide de faire celle qui ne parle pas un mot d'anglais. Je ne souhaite pas me faire des amis ici, mes amis sont en France et je devrais être avec eux plutôt qu'avec cette poupée siliconée ! Elle me toise encore plus avec mépris et rentrant dans mon jeu de la gamine qui parle uniquement français. Elle n'hésite pas un seul instant à balancer sur mon dos à ses deux assistantes. Ah oui ses assistantes, deux poupées siliconées de plus dans mon champ de vision. Je joue donc à la reine des cruches au pays de Barbie !

Tout ce que me tend cette femme est soit immonde, soit trop petit, je suis donc condamnée à porter la même tenue pour les trois prochains mois ou bien le temps que Du Con me renvoit en France.

Ca fait maintenant une heure que mon calvaire a commencé, au départ, j'avais décidé de faire l'idiote et surtout la sourde oreille mais je n'en peux plus d'entendre l'autre greluche parler de moi. Pour madame, je suis bien trop grosse pour être la fille du charmant Mikael Aberline, je devrais directement aller voir un chirurgien et arrêter de manger comme un petit cochon. Je sais bien que ce n'est qu'une blonde écervelée mais ça fait quand même mal, je déteste ces gens et je déteste cette ville. Je n'attendrais pas que l'on me renvoie au pays, dès que je peux je rentre chez moi !

Au bout d'un moment je m'approche d'une des assistantes et je tente de lui mimer que je veux aller fumer mais qu'on ne doit pas me voir. La greluche pense que je lui confis le secret du siècle et s'empresse de m'orienter vers l'arrière du magasin où une porte donne sur une ruelle. Je la remercie de la manière la plus hypocrite et dès qu'elle a le dos tourné, je me casse rapidement vers le bout de la ruelle. Je débouche sur une grande artère avec de chaque côté des boutiques, je me glisse dans la foule et fais profil bas pour ne pas attirer l'attention.

Mais il faut se rendre à l'évidence, je n'ai sur moi que mes vêtements, un portable déchargé et qui ne passe qu'en France et une carte de paiement que Alexïe m'a donné plus tôt. Je n'ai pas mon passeport, celui-ci à disparu depuis mon arrivée. Je crois apercevoir un gorille au loin et je décide de rentrer dans la première boutique qui passe.

C'est une petite boutique toute simple mais haute en couleur, on dirait un mélange entre une friperie et un magasin rétro, j'aime beaucoup. Derrière le comptoir une femme ronde m'observe avec un grand sourire, elle porte une robe et un maquillage dans un style Pin Up.

Elle se présente comme « Miss Lila » et commence à s'occuper de moi, même si je ne lui ai rien demandé. Les vêtements qu'elle me montre sont superbes et elle ne porte aucun jugement sur moi. Bien au contraire, elle m'encourage à essayer plusieurs tenues et avec elle je me sens femme et surtout jolie. Je lui explique, en anglais cette fois, que je dois refaire mon dressing et que mon budget est illimité. Elle semble contente et nous continuons ensemble à définir pour moi un style féminin avec une micro touche de rétro.

Au bout de deux heures, j'ai presque vidé la moitié de son stock, mais ça n'a pas l'air de la déranger plus que ça. Je lui règle mes achats et lui explique que quelqu'un viendra chercher plus tard ce que je prends. Je lui fait un grand sourire en quittant la boutique, puis je me dirige vers un café un peu plus loin en vérifiant bien qu'aucun gorille ne traîne dans les parages. Alors que je passe devant une ruelle, deux bras m'attrapent et je sens une piqûre sur mon cou. Je me retourne pour voir Alexïe.

- Je suis désolé Charly, me murmure-t-il.

- Sale con. Reste la seule réponse cohérente qui sort de ma bouche avant que je ne perde connaissance.

Charly 2 Gorille 2.

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