Chapitre 19

Lorsque je me réveille, je me rends compte que je suis dans mon lit sous la couette et seule. Est-ce que j'ai rêvé ce moment avec Alexïe ? Je pense que oui, rien ne prouve le contraire, je regarde autour de moi, non vraiment rien n'atteste du passage d'Alexïe dans ma chambre.

Je me souviens que je devais dîner avec mon père mais je suis revenue me coucher dans ma chambre.

Quand mon géniteur va me voir, je vais avoir le droit à un nouveau discours paternaliste.

Et je n'en ai clairement pas envie !

Du bruit à l'extérieur attire mon attention, je vais regarder à la fenêtre , et je n'en crois pas mes yeux, ma porte de sortie vient d'arriver.

Je n'ai pas beaucoup de temps pour faire le point sur ma situation, je dois pouvoir m'échapper aujourd'hui, qu'est ce que j'ai besoin ? Un sac avec deux ou trois vêtements, mon portable, le mieux serait mon passeport. J'ai appris une semaine après mon arrivée que mon père gardait mon passeport dans son bureau, mais comment le récupérer ?

Allez Charly creuses toi les méninges, t'es intelligente tu peux trouver ! Oui j'ai trouvé !

Je me prépare rapidement, j'enfile un jean passe partout ainsi qu'un t shirt et un pull chaud. Je fourres quelques affaires dans mon sac et je vais doucement vers la sortie, j'ouvre la porte et passe la tête dans le couloir pour être certaine qu'il n'y a personne. Je prends la direction de la bibliothèque, l'envie de partir me motive pour ce que je m'apprête à faire.

Les portes de la bibliothèque sont ouvertes, du matériel est entreposé dans le couloir, je trouve mon bonheur dedans. Je fais un mélange de solvant et autre produit inflammable dans un bidon, puis après avoir bien vérifiée que personne n'était dans la pièce, je balance mon cocktail Molotov dedans.

J'ai mal au cœur quand je vois les premiers ouvrages s'enflammer, mais c'est eux ou moi.

Je file ensuite sans me faire repérer vers le bureau de mon père et je me met en embuscade dans une pièce adjacente.

Seulement quelques instants plus tard, des cris résonnent dans le couloir. Par la porte entrouverte, je peux voir mon père et Dimitri foncer vers la Bibliothèque à l'autre bout de la maison. Après leur passage, je sors de ma cachette et je commence à fouiller le bureau de mon père. Je fais attention a bien tout laisser en ordre pour ne pas éveiller les soupçons.

Au fond d'un tiroir, je découvre un mini coffre fort, avec combinaison, et merde !

Je tente ce que je peux comme code mais honnêtement je ne connais rien à mon père, j'allais renoncer quand sur un coup de tête, j'essaye ma date de naissance et bingo ça s'ouvre !

Je trouve dans le coffre mon passeport, ainsi que de l'argent. Je prends quelques coupures en même temps que mes papiers et je referme le coffre en regardant bien à tout remettre comme il faut.

Puis je me glisse vers la sortie, direction les cuisines, je fais comme à mon habitude celle qui vient chercher à manger, je prends un paquet de gâteaux, ça me servira bien plus tard !

J'aperçois un des cuisiniers parler en espagnol au conducteur de ma porte de sortie, j'attends qu'ils aient fini et quand l'homme sort, je le suis discrètement. Lorsque je suis certaine qu'il n'y a personne d'autre en vu, je l'empoigne par le col et le plaque sur le mur tout proche. Et avant qu'il ne proteste je commence à lui parler en espagnol.

- Je dois partir d'ici, vous devez m'aider !

- Mademoiselle je ne peux pas...

- Je vous donne 1000£ en cash si vous m'emmenez et que vous ne dites rien.

Et pour prouver ce que je dis, je lui montre les billets. Il hésite un instant mais fini par accepter. L'argent dominera toujours le monde !

Il me cache à l'arrière de son camion de livraison, derrière plusieurs caisses de fruits et légumes. Puis il se met en route pour sortir de la propriété, il s'arrête au contrôle à l'entrée, j'ai peur que l'on me découvre, mais quand le camion reprend sa route, je décide de me détendre un peu.

Je m'échappe enfin d'Alcatraz !

J'ai une pensée pour Alexïe, il va être en colère je le sais mais je ne peux plus rester dans cette enfer. Je veux reprendre ma vie en mains, quitte à n'être plus jamais entière.

- Pardon Alexïe.

Le camion finit par s'arrêter, j'ai mal partout vu ma position durant le voyage mais je me dis que l'arrivée est proche. Les portes du camion s'ouvrent et mon sauveur apparaît. Je le remercie en le payant et je file dans les rues de Londres.

Cette ville bouge de partout, ça grouille de monde, moi qui me suis installée dans la solitude pendant un mois je suis émerveillée par tant de vie !

Je cherche un instant comment me rendre à l'aéroport, et je finis par trouver un bus navette. Je paye tout en cash pour ne pas laisser de traces !

Je deviens parano et j'ai l'impression de voir des gorilles partout mais je dois me faire des idées. Je rabat la capuche de mon pull sur ma tête et je baisse les yeux pour ne pas attirer l'attention. Je monte dans la navette et je vais m'installer au fond.

Au bout de trente minutes, nous arrivons enfin à l'aéroport, je fonce à l'accueil demander quel est le prochain avion pour Paris.

- Je suis désolé Mademoiselle mais l'avion vient juste de décoller, le prochain vol sera dans cinq heures.

- Euh c'est pas grave, je prends un billet pour ce vol la.

Je fais avec elle les papiers puis je me glisse dans la foule, mon billet à la main. Je décide d'aller m'enfermer dans les toilettes pour éviter qu'on me repère si on me cherche.

Je suis dans les toilettes depuis une heure lorsque mon téléphone sonne, je sursaute et quand je regarde l'appelant, je vois le nom d'Alexïe. Je rejette l'appelle et j'éteins mon téléphone, avant de m'effondrer sur le sol des toilettes en pleurs.

Oui j'aurai pu trouver un endroit plus propre c'est vrai, mais on ne choisit pas ni où ni comment on craque.

J'ai laissé mon autre moi là bas, je n'ai pas eu le courage de l'affronter, je sais que je n'ai pas rêvé ce qu'il m'a dit. Mais je suis lâche ! En acceptant ses sentiments, je devais faire face aux miens et à tout ce que cela entraînerait. Je ne veux pas le perdre à nouveau et je sais que c'est inévitable si j'accepte ce que je ressent. Car le destin ne sera pas avec nous et je ne veux pas jouer à la roulette russe avec nous d'un côté et la vie de l'autre, en sachant pertinemment que nous ne serons pas ceux qui appuierons sur la gâchette ! Peut être que si je refuse la vérité, je pourrai avancer.

Deux heures de plus se sont écoulées et j'en ai marre d'être coincée là, je tente donc une sortie dans la galerie de l'aéroport. Je m'achète une viennoiserie et un jus d'orange et je m'installe au fin fond du café. Les gens passent devant moi sans me voir, d'une certaine façon ça me rassure. Je reste dix minutes dans le café et je me lève pour rejoindre ma cachette.

L'alarme incendie se met en route et il y a un mouvement de foule, je suis donc les gens qui vont vers la sortie jusqu'à ce que deux bras se referment sur moi. Je me débat mais une vive douleur me transperce le cou, non pas encore, pas si prêt du but !

Je me retourne et je suis surprise, qu'est ce qu'il fait là ?

- Je ne suis pas Alexïe Charly, il est hors de question que tu partes.

Dans un dernier élan de lucidité, je rassemble le peu de force qu'il me reste et je décroche une droite en plein sur le nez d'Adam. Sous le choc, j'entends son nez craquer, et au moment où je m'effondre, j'articule un vague :

- Bien fait pour ta gueule !

Toujours aussi classe Charly. En attendant je retourne à la case départ, pourtant j'étais proche de la liberté.


****


Lorsque je me réveille, pour une fois, je ne suis pas dans mon lit ! Non, je suis sur une chaise dans le bureau de mon père et petit détail intéressant, je suis attachée à la dite chaise. Je vais briser les os de ce petit con d'Adam la prochaine fois que je le pourrai.

- Bon retour parmi nous Charly !

Je lève les yeux, c'est Du Con qui vient de parler, il sourit bêtement et il à l'air tout content de lui. J'ai qu'une envie lui caresser le dessus de la tête en lui disant « tu veux un susucre ? ».

- Charly, j'en ai assez de tout ça, ça ne peut plus durer, tes petites escapades me font perdre mon temps. Heureusement qu'Adam t'a ramené ici, qui sait ce qui aurait pu t'arriver dehors. Oh et j'ai récupéré ton passeport et ne cherche pas à le retrouver j'ai été beaucoup plus vigilant cette fois !

Bah je sais pas moi, peut être que je serais libre à l'heure qu'il est ! Je tourne la tête et l'ignore royalement, ça ne sert strictement à rien que je lui donne de l'attention, après il pisse partout, griffe les pieds des meubles et on ne sait plus quoi en faire !

- Bon vu que tu ne peux pas rester seule, un garde du corps restera en continu avec toi à partir de maintenant.

Bon je suis bonne pour une conversation avec le ruskov, on va encore s'engueuler, je vais encore pleurer et...

- Et j'ai donc choisi Adam pour te surveiller.

- Pardon ?

- Oh alleluia , c'est un miracle elle parle ! Raille mon père.

- Oui Adam ! J'ai besoin d'Alexïe pour la surveillance du repas de bienfaisance demain. Et puis c'est Adam qui t'a ramené, il est donc parfaitement capable de te surveiller.

- Non.

- Et bien vue que tu n'as pas mots au chapitre c'est réglé. ADAM VENEZ !

Et l'autre grand couillon qui rentre tout fier de lui. Je vais le tuer dans son sommeil, je vais attendre qu'il dorme et je vais l'étouffer avec mon oreiller !

- Je laisse ma fille sous votre surveillance, raccompagnez là à sa chambre.

Adam s'avance vers moi et défait mes liens, je peux voir sur son nez un énorme bleu avec dessus un pansement, et je rigole. Il me lance un regard noir lorsque je me lève et que je me dirige vers ma chambre d'un pas décidé.

Lorsque je rentre dans ma chambre, il me suit, ah bah non il va sortir, autrement ça va pas le faire.

- Sors de ma chambre.

- Non.

- Euh et bien si !

- Non ton père souhaite que je reste avec toi et cela même dans ta chambre.

- C'est une blague ?

- Non, absolument pas ma belle.

- Alors je dois te supporter donc évite de me donner des envies de meurtres ou alors ne t'endors plus jamais !

Je me dirige vers ma salle de bain et je découvre qu'elle a une nouvelle porte, merci !

Lorsque je rentre dedans, il me suit.

- T'es pas sérieux là ?

- Et bien si !

- Dégage !

- Tu veux pas qu'on reprenne là où on s'était arrêté, on pourrait passer le temps tous les deux.

Et là, je sais pas si c'est un réflexe ou intentionnel, bien que je pense être un petit peu responsable dans ce qui suis, étant donné que c'est mon cerveau qui indique à ma jambe de se plier au niveau du genou et de remonter à la verticale celui-ci jusqu'à ce qu'il parvienne à l'entrejambe d'Adam. Je le pousse ensuite en dehors de la salle de bain et je m'enferme à clé. Et je retrouve ma place d'hier parterre sur le carrelage à compter les carreaux de faïence. Alors j'en étais où ? Un, deux, trois...

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