Chapitre 13

Je rejoins Alice devant notre salle de cours, ce matin nous avons littérature française avec vous savez qui.

Elle me fait la bise à la française ce qui me fait sourire, elle sort de son sac un sachet kraft marron et me le tend.

- Je me demande bien pourquoi tu avais besoin de tout ça.

- Oh ne t'inquiète pas, c'est juste pour une petite expérience !

Je prends le sachet et le range dans mon sac. Vu que je n'arrivais pas à dormir cette nuit, j'ai imaginé ma prochaine blague envers Alexïe. Et j'ai demandé un peu d'aide à Alice.

La cloche sonne et je me dirige vers le fond de la classe pour m'asseoir à côté d'Alice. Je fixe mon cahier comme ci celui-ci pouvait directement m'emmener à Narnia. On sait jamais sur un malentendu, de nuit, par temps de brouillard...non ?

Alice me met un coup de coude dans les côtes.

- Quoi ?

Elle regarde avec de grands yeux et me montre la direction de Collins, je lève les yeux et je remarque que toute la classe me regarde.

- Mademoiselle Aberline, vous savez que même si vous fixez très longtemps votre cahier celui là ne prendra pas feu et donc vous devrez répondre à ma question à un moment ou à un autre ?

- Hein ?

Et là, toute la classe rigole, décidément je vais pas me faire que des copains ici ! Il reprend en français cette fois.

- Pouvez-vous me dire en quoi « le rêve » de Zola montre que la recherche de l'amour est souvent portée par la recherche d'idéal ?

Mais qu'est-ce que j'en sais moi ? Je l'ai même pas lu son livre (bon ok un peu) ! Est-ce que je lui demande moi « Monsieur Collins, pouvez-vous nous dire en quoi embrassez quelqu'un peux conduire vos jambes à courir ? »

Je le regarde dans les yeux, je peux voir qu'il est mal à l'aise et qu'il fait juste son boulot en me faisant participer.

Je regarde l'extrait donné et lui sors le premier truc qui passe.

- Qui peut parler d'amour ? Alors que les relations humaines sont seulement régies par des codes, tels que beauté, fortune, classe sociale. Et sur quoi se base cet « idéal » ? Sur l'avis de tous ou celui d'un seul ? Il n'y a ni amour ni idéal dans Zola, juste une société codifiée et un effet de groupe. Ce n'est pas pour rien que Angélique meurt, elle arrive au bout des codes et plus rien ne dirige sa vie. Elle est libre.

Allez, je vous refait le coup de la mouche qui pète ! Parce que là, c'est ça, tout le monde me regarde, pas un bruit dans la salle ! Collins me regarde la bouche ouverte et ne dit plus rien. J'ai sorti une si grosse connerie que ça ? La cloche sonne et tout le monde sursaute. Je range mes affaires rapidement, Alice me regarde d'un drôle d'œil.

- J'ai un truc sur le visage ?

- Non non, euh Charly ?

- Oui ?

- On n'a pas de cours en commun le restant de la journée, mais j'aimerai bien passer du temps avec toi, ça te dis de venir en fin de journée chez moi ?

- Euh oui, pourquoi pas !

- Ok on se retrouve devant le lycée à 16h15 ?

- Ok !

Et elle sort. Mince je sais pas si Alexïe sera d'accord, il faut que je le prévienne.

Msg à Ruskov

Je passe la fin d'aprem chez une copine, Alice.

Quelques secondes plus tard, sa réponse arrive.

Msg de Ruskov

D'accord pas de problèmes.

Bon bah comme ça c'est bon, je me retourne pour partir mais une main se referme sur mon poignet. Lorsque je regarde le propriétaire de la dite main, je retrouve les yeux bleus d'Adam.

- Il faut qu'on parle Charly.

- Je ne pense pas que ce soit nécessaire.

- Si ! Justement.

Il referme la porte de la classe et s'approche de moi, je le vois hésiter, je préfère couper court à ses réflexions.

- Ca n'aurait pas du arriver je sais, tu es mon prof et...

Et là il m'embrasse ! Hein ? Il m'embrasse tendrement presque avec désespoir.

- Ca n'aurait pas du arriver mais je ne regrette rien Charly.

- Mais pourquoi es-tu parti alors ?

Il semble hésiter, repose ses mains sur mes hanches comme si le contact avec moi allait lui donner la réponse. Personnellement, moi ça m'embrouille.

- Charly je suis...

- Mon prof oui, je sais, j'avais remarqué tu sais.

Il me sourit et m'embrasse une nouvelle fois, comme pour prendre du courage.

- Tu sais que c'est interdit Charly, nous n'avons pas le droit.

- Adam on va pas se marier, on peut peut-être attendre un peu avant de paniquer non ?

- Oui tu as raison, laissons nous le temps de voir comme ça ce passe.

- Oui

Il m'embrasse de plus belle puis me libère pour mon cours suivant, où bien entendu il m'accompagne.

La journée continue tranquillement, à chaque fois que nous sommes seuls, Adam en profite pour m'embrasser. Pendant les cours je sens ses doigts m'effleurer le bras, la cuisse, quand je le regarde avec des gros yeux, il me sourit et me désarme directement. Je suis incapable de lui résister.

Je suis presque déçue quand les cours se terminent, je me dirige vers la sortie, mais Adam m'attire dans une salle vide et ferme la porte.

Il me plaque contre celle-ci et m'embrasse avec fougue, j'ai du mal à reprendre mon souffle, lui aussi apparemment.

- Tu me rends fou Charly !

Ses lèvres courent sur les miennes et il me mordille la lèvre inférieure, un gémissement sort de mes lèvres, ce qui le fait sourire. Mes mains parcourent son torse, sous le fin tissu de sa chemise je peux sentir ses muscles tendus. Ses mains, elles, me caressent le dos sous mon haut, si nous n'arrêtons pas maintenant, je ne réponds plus de rien.

Justement mon téléphone sonne, c'est Alice, je me détache d'Adam pour répondre.

- Non c'est bon j'arrive. Désolé Adam, je dois y aller.

Je l'embrasse une dernière foie et je quitte la salle pour rejoindre dehors Alice.

J'explique à Alice la situation avec mes gardes du corps, elle comprend parfaitement et ne s'inquiète pas de les voir nous suivrent en voiture.

La maison d'Alice est superbe, dans un style victorien, elle est sur trois étages, et est cachée au milieu d'une oasis de verdure.

Nous rentrons et personne ne vient à notre rencontre, l'intérieur est aussi beau que l'extérieur. Même si le style moderne contraste avec le bâtiment.

- Y a personne, mes parents sont en voyage en Europe et c'est le jour off de Nina, notre gouvernante.

- Ok.

Nous allons nous installer dans sa chambre, ou un camaïeu de rose me fait mal au yeux. Cette chambre serait une salle de torture pour Adam vu comment il déteste le rose.

- En fait, t'es intelligente, me sort Alice de but en blanc.

- Dans la moyenne plutôt !

Je suis mal à l'aise, je n'aime pas parler de ce qui se passe dans mon cerveau. Dedans y a plusieurs personnes, qui parlent en continu, mais vous inquiétez pas c'est moi le chef !

- Charly, tu te rends compte que tu a fais une analyse littéraire du niveau de la fac !

- J'ai simplement dis la première chose qui m'est venue.

- Mouais je suis pas certaine mais bon passons. Tu veux faire quoi plus tard ?

- Euh je sais pas trop encore.

Je vais pas lui dire que je veux être interprète ! Elle me trouve déjà sûrement assez bizarre et c'est pas en lui disant que je veux être interprète alors que je ne parle normalement pas une autre langue que le français que ça va changer.

- Et toi ?

- Je voudrai soit ouvrir ma propre galerie, soit devenir conservatrice dans un musée.

- C'est cool ça ! Et ton musée préféré c'est quoi ?

- J'hésite entre le Louvre forcément ! et puis le MoMa à New York !

- Ah oui, y a du niveau pour te plaire !

Elle rigole et continue à me parler de sa passion pour l'art. Au bout d'un moment, je lui demande où sont les toilettes. Elle m'indique une porte dans le couloir, et retourne s'installer dans sa chambre.

Je me dirige donc vers la salle de bain et au moment ou je ferme la porte, le battant revient vers moi et Dean fait irruption dans la pièce. Il ferme la porte à clé et se rapproche de moi sans me quitter du regard. Je suis dos au mur, je ne peux pas aller plus loin, j'ai envie de hurler, en plus mon portable est resté dans la chambre d'Alice.

Dean vient se coller contre moi et je peux sentir une forte odeur d'alcool dans son haleine.

- Comment va mon petit sucre d'orge ?

- S'il te plait, laisse moi Dean.

- Justement ça ne me plait pas ! J'ai envie que on s'amuse un peu toi et moi.

Et il passe sa main le long de ma cuisse pour venir la poser sur ma hanche. Il me dégoûte et je retiens mes larmes pour ne pas lui donner la satisfaction de les voir couler.

- Je sais très bien que tu te donnes des grand airs, mais que en fait tu es folle de moi.

Mais il a craqué complet celui là, il a vu où qu'il me plaisait ? Bon ok le premier jour avant que je vois l'ordure qu'il était mais je n'ai jamais rien fait qui pourrait l'encourager à se faire des films bien au contraire !

Il approche son visage du mien et tente de m'embrasser, c'en est trop pour moi, je remonte mon genou au niveau de son entrejambe, il se plie en deux et j'en profite pour foncer vers la porte mais il n'a pas l'intention de lâcher, et il me rattrape pour me plaquer contre la porte. Il me retourne violemment et me gifle. Je m'effondre par terre, sonnée par le coup, mes oreilles bourdonnent et lorsque je touche ma lèvre, je découvre du sang sur mes doigts.

Je le regarde, il a un sourire mauvais aux lèvres.

Derrière moi on frappe à la porte, c'est Alice.

Je profite de la surprise de Dean pour déverrouiller la porte et sortir, Alice me regarde avec les yeux écarquillés de trouille en voyant mon visage.

Je ne peux pas rester ici, j'attrape mes affaires et sors en trombe de la maison, Alice et Dean sur mes talons. Devant la maison, je repère la berline conduite par Alexïe. Lorsqu'il nous aperçoit, il sort de la voiture et cours vers moi. Il prend mon visage entre ses mains et examine ma lèvre.

- Qu'est ce qui s'est passé Charly ?

Je n'arrive pas à articuler une pensée cohérente et je fonds en larme dans ses bras. Alice et Dean arrivent enfin à notre hauteur et je sens les muscles de Alexïe se tendre. Je relève la tête et vois de la fureur dans ses yeux, son regard est dirigé vers Dean, il l'a reconnu.

- C'est toi qui a fait ça ? Lui demande t-il en montrant mon visage.

- Je suis désolé Charly, je ne sais pas ce qui m'a pris, je..

- LA FERME ! La seule chose qui fait que je ne te tordes pas le coup, c'est que tu n'en vaux même pas la peine. Mais je pense par contre que tu vas avoir des nouvelles de son père prochainement !

Je me retourne vers Alice toujours en état de choc, elle ne dit rien et reste là à nous regarder tour à tour.

Alexïe m'emmène à la voiture et au lieu de rentrer à la maison il fonce droit vers la clinique de la dernière fois.

- Mais qu'est ce que tu fous ?

- Tu vas voir un médecin.

- Mais ce n'est qu'une gifle, ça va aller, je vais bien.

- Non Charly tu ne vas pas bien, tu as la lèvre ouverte, je veux que tu vois un médecin et tu n'as pas ton mot à dire.

Ca y est le Alexïe noir est de retour. Je préfère ne rien dire et m'enfonce dans mon mutisme. Nous arrivons à la clinique ou un médecin me prend en charge presque directement. Il me fait faire différents tests de perception, j'ai même le droit à une radio, pour ma lèvre en dehors d'une crème cicatrisante, on ne peut rien faire de plus.

En dehors de voir si je n'ai pas de nausées ou étourdissemenst sous vingt quatre heure, il n'y a rien a faire.

Alexïe me ramène enfin a la maison, je n'ai toujours pas envie de lui parler, ce n'était qu'une gifle ! Franchement Dean va pas faire une radio des couilles lui, donc c'est bon ça va aller ! Rien qu'à l'idée de la radio des parties génitales de Dean, je me marre ! Et oui je sais, c'est débile !

Lorsque nous arrivons à la maison, je me dirige vers ma chambre mais Alexïe me retient.

- Pendant que tu étais avec le médecin, j'ai prévenu ton père.

- Hein ? Mais pourquoi ?

- Parce que c'est mon boulot, Charly !

- Mais tu dramatises tout ! Ce n'est rien même le médecin te l'a dit, je vais bien, je ne vais pas mourir, je ne vais pas disparaître, arrête de me comparer à Elle !

Et je le laisse là dans l'entrée, je cours jusqu'à ma chambre pour m'enfermer dedans, et je m'effondre contre la porte en pleurs.

Le contre-coup de mon agression sûrement ou alors le fait que j'ai rejeté Alexïe et que je me déteste pour ça.

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