Chapitre 23 : Alexïe
Je suis devenu fou quand j'ai vu son ventre, j'ai totalement disjoncté, je le sais, j'ai merdé. C'est la peur dans ses beaux yeux vert qui m'a fait redescendre, elle était paniquée, elle venait de voir un monstre et elle avait terriblement peur. Dimitri a bien tenté de me calmer, de me dire qu'elle finirait par ne plus avoir peur mais il n'a pas vu son regard lui.
Charly, ma Charly qui porte les enfants d'un Pablov, c'est un cauchemar, je vais me réveiller, y a pas moyen autrement!
Après le petit déjeuner, je suis sorti dans le jardin pour souffler un peu, je me demande si je ne vais pas partir. C'est trop dur de voir tout ça. Mais la menace Bianchi est toujours là, et j'ai toujours dit que je protégerai Charly. Fait chier ! Je donne un coup de pied dans un pot de fleurs qui vole pour venir s'écraser sur un tronc d'arbre.
- Pa ?
Je me retourne et trouve Nino qui me regarde de ses grands yeux bruns. Il n'a que deux ans et ne parle pas. En fait, il ne dit rien à part "Pa" quand il veut attirer mon attention.
- Tu veux quelque chose Nino?
Il s'approche et me tend ses bras pour que je le soulève. Ce petit bonhomme ne veut plus me quitter depuis que je l'ai sauvé d'un cauchemar cette nuit. Il est vraiment mignon et même s'il ne parle pas, il sait ce qu'il veut !
- Tu sais que tu ne vas pas pouvoir rester en pyjama toute la journée, il va bien falloir te trouver des vêtements !
Il me fait un sourire timide avant de nicher sa tête dans mon cou.
- J'ai bien compris que tu t'en fiches du moment que tu es avec moi!
Je me dirige vers la maison, où je trouve Lucie, elle sourit en voyant Nino dans mes bras.
- Tu veux que je m'occupe de lui ? Me demande-t-elle.
- Non c'est bon, mais est-ce que tu crois qu'il y a des vieux vêtements de Lukas disponible ?
- Euh non, mais je dois allez acheter des vêtements pour Salomé, je peux regarder en même temps.
- Je peux venir ?
- Bien entendu !
Je vais pouvoir m'échapper de cette maison et ne pas croiser Charly pendant quelques heures.
***
Une heure plus tard, nous sommes dans un magasin pour enfants et j'avoue que je prends gout à habiller Nino, il est calme et se laisse faire et vu que c'est Anton qui paye, j'avoue que je prends presque tout ce qui me passe sous la main. C'est débile, c'est puéril et ça sert à rien mais c'est pas grave, moi ça me fait du bien!
Après je fais un détour par un magasin de jouets pendant que Lucie emmène Salomé se faire couper les cheveux.
Je me retrouve à jouer avec Nino aux cowboys et aux indiens en plein magasin, sous les regards réprobateurs de plusieurs clients. Mais je m'en fous, Nino rigole aux éclats et ce moment me fait un bien fou ! Un vieil homme avec l'air mal à l'aise vient me voir.
- Je suis désolé mais des clients se sont plaints, je vais devoir vous demander soit d'acheter, soit de partir.
Le vieil homme baisse les yeux. Derrière lui, je vois plusieurs personnes le sourire aux lèvres, fières d'elles. Bah bravo les sales cons !
- Pa ? Me demande Nino visiblement surpris de la fin du jeu.
- T'inquiètes pas mon chéri, on va continuer!
Je me tourne vers le vieil homme et je sors la carte Gold que m'a donné Anton avant de partir de la villa et je parle bien fort pour que les autres andouilles n'en perdent pas une miette.
- Je privatise le magasin et j'achète tout ce que nous utiliserons, votre prix sera le mien.
Je tends la carte au vieil homme visiblement sous le choc mais content. Il se tourne vers les clients profitant du spectacle et leur demande de quitter le magasin. Pendant que Nino ne regarde pas, je fais un truc que Charly m'a apprit, je fais un gros doigt aux clients qui ont demandé à ce que nous arrêtions notre jeu. Et je repars en rigolant vers Nino pour jouer.
Ça fait deux heures que nous sommes dans le magasin et nous rigolons toujours autant, mon téléphone sonne, c'est Anton. Je dois répondre c'est quand même lui qui paye notre récréation.
- Allo ?
- T'es où ? Les filles sont rentrées et Charly s'inquiète.
- J'ai fait privatiser un magasin de jouets.
- Hein ?
- Bah quoi, t'as dit que j'avais crédit illimité !
- Je peux avoir l'adresse ?
- Je sais pas, tu vas venir ?
- Peut être !
-...
- Tu peux choisir de me le dire ou bien j'interroge ma banque pour savoir quel magasin a débité ma carte!
- C'est bon, je t'envoie l'adresse par message.
Je raccroche et je reprends notre partie de voiture de course avec Nino.
Vingt minutes plus tard, Anton arrive et il n'est pas seul, il est avec Lukas, qui a des étoiles dans les yeux. Avec Anton, on ne se parle pas, on est surtout là pour les enfants, je trouve des pistolets avec des balles en mousse et on commence tous une super bataille sous le regard bienveillant du gérant.
Avec Anton, nous nous retrouvons dans la même équipe et les garçons nous terrassent ! A bout de souffle et en nage, nous nous retrouvons allongés au sol l'un à côté de l'autre et attention, moment confidence !
- Je suis désolé pour hier, j'aurais pas du essayer de t'étrangler.
- Je te préviens, je ne vais pas te dire que j'aurais pas du mettre Charly enceinte ! C'est pas le moment mais je ne regrette rien.
- Je l'aime, je ne peux pas me passer d'elle.
- Moi non plus.
- Ouais mais on ne peut pas faire un trio ! De une la polygamie, c'est interdit, et de deux je ne partage pas !
- C'est bien parce que moi non plus !
- Au moins, on est d'accord sur un truc !
- Tu as l'air de bien t'entendre avec Nino.
- Oui il est cool ! Tu lui as trouvé une famille ?
- Pas encore !
- Qu'est-ce qu'il faut faire pour l'adopter ?
- Et bien déjà l'aimer, ce gamin revient de loin donc il a besoin d'amour. Après, s'engager à le rendre heureux et à le protéger. Après, je me débrouillerai pour les papiers, l'administration n'est qu'une broutille!
- Je veux adopter Nino.
- Tu es certain ? Un enfant, c'est une lourde charge.
- Je te rappelle qui s'est occupé de ton fils ces trois derniers mois ?
- Je ne remets pas en cause ton attitude ou bien ton côté paternel. Mais un enfant, c'est à plein temps et pour une durée indéterminée, pas juste trois mois.
- Je sais ça et je pense que je dois aller de l'avant, Charly t'a, ainsi que Lukas. Je dois penser à moi et à construire ma vie. Et Nino a besoin de quelqu'un, je pense vraiment que nous deux nous ferions une bonne équipe!
- Je ne chercherai pas de famille pour Nino pour le moment mais prends bien le temps de réfléchir et nous en reparlerons.
- D'accord, merci Anton.
- On devrait peut être rentrer maintenant. Nous sommes ici depuis un moment.
- Oui mais nous devons voir avec le gérant, je lui ai dit que nous achèterions tout ce que nous avions utilisé.
- Normal ! Lukas, Nino, on rentre à la maison.
Nous réglons le prix demandé par le vieil homme et Anton double le montant en remerciements. Puis nous reprenons le chemin de la villa.
Pendant quelques heures, j'ai oublié Charly et sa grossesse, j'ai oublié que la femme que j'aime porte les enfants d'un autre, j'ai oublié que je l'avais perdue, ma Printsessa.
***
- Nous voulons adopter Salomé. Dit Luc en prenant la main de Lucie.
Les enfants dorment et nous sommes tous dans le salon devant un café, manque plus que le feu de camp et on pourrait presque croire que nous sommes tous copains!
- Mais c'est super ! S'écrit Charly.
- Oui, cet enfant a besoin d'un foyer et nous souhaitons lui en offrir un. Dit Lucie.
- Et bien si Salomé est d'accord, je commencerai les papiers demain. Intervient Anton.
- Nous lui en parlerons pour lui demander son avis. Reprend Luc.
- Peut être pourrions nous adopter Nino ? Dit Charly en regardant Anton.
Ce dernier me regarde avant de répondre.
- Et bien en fait non, Nino est déjà en cours d'adoption.
- Hein mais par qui ? Nous sommes seulement revenus hier ! Je ne veux pas qu'il se retrouve dans un orphelinat ! S'insurge Charly.
- C'est moi qui vais adopter Nino. Dis-je.
Ils me regardent tous incrédules, bah quoi, j'ai pas le look pour être père ?
- Pa ?
Nous regardons tous d'où vient la petit voix, Nino est debout dans son pyjama Cars et il hésite à venir. J'ouvre les bras en souriant et il vient se jeter dedans, Anton sourit et Charly, je ne sais pas, elle est vexée ? Non ça peut pas être ça, pourquoi est-ce qu'elle serait vexée en plus!
Nino trouve sa place contre mon torse et ferme les yeux en suçant son pouce.
- Je pense que c'est une évidence, Nino a choisi son père d'adoption. Dit Anton en rigolant.
- Je crois oui, il est mon fils maintenant.
- Je ferai les papiers demain en même temps que ceux de Salomé.
- Merci Anton.
- C'est normal !
Je les laisse finir la soirée sans moi en disant que je vais recoucher Nino, mais après avoir déposé le petit dans sa chambre, je vais directement dans la mienne.
Allongé sur mon lit, je réfléchis. Je dois aller vers l'avant, ma nouvelle vie dort une chambre plus loin et s'appelle Nino. Je ne peux pas demander à Charly de partir avec moi, elle est mariée et surtout elle est enceinte d'Anton ! Je l'aime tellement mais je ne peux pas exiger d'elle qu'elle brise ce qu'elle a construit juste pour mes beaux yeux.
Elle avait raison. Finalement, nous ne nous sommes pas rencontrés au bon endroit ni au bon moment.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top