Chapitre 12 : Charly
Je sens qu'on me caresse le visage, mais je n'aime pas ça, je sais que la situation n'est pas normale. Au prix d'un grand effort, j'arrive à ouvrir les yeux et ce que je vois ne me donne pas envie de me réveiller.
Bianchi est assis à côté de moi, sur ce qui me sert de lit, dans une pièce inconnue. Je me sens nauséeuse et un marteau piqueur a élu domicile dans ma tête.
- Bonjour Charly, comment allez-vous ?
- Comme quelqu'un qu'on a drogué contre sa volonté !
Il sourit et j'ai encore plus envie de vomir, je vais détruire ce mec, je ne sais pas comment, mais je vais le détruire !
- Ne me regardez pas aussi noir voyons, mes hommes étaient obligé de vous endormir, vous cherchiez à fuir.
- On se demande bien pourquoi ! Dis-je ironique.
- Vous allez vivre ici avec moi maintenant, il faut que vous arrêtiez vos plans d'enfant gâtée !
- Je ne vivrais jamais ici, des gens sont à ma recherche, je le sais !
- Et bien en fait non, plus personne n'est à votre recherche maintenant. Vous avez dormi plusieurs jours, le temps que je m'organise et dans ce temps là votre mari est mort ainsi que votre ami le blondinet, oh et aussi le fils adoptif d'Anton.
- Vous mentez, jamais je ne vous épouserai !
- Très bien, si vous m'obligez.
Il prend une enveloppe et en sort des photos, dessus je peux voir Anton, allongé par terre, une balle dans la tête. Mon monde s'effondre, non pas Anton, c'est de ma faute, j'ai refusé de signer les papiers que Bianchi m'avait donné.
Il sort ensuite son portable et enclenche une vidéo, je peux y voir Alexïe avec Lukas dans les bras entrer dans une voiture. Quelques secondes plus tard, la voiture explose.
Je ne comprends pas le reste, mon cerveau ne veut plus traduire les sons et les images, je bug le regard perdu dans le vide.
J'ai perdu les gens que j'aimais, ils sont morts. Alexïe mon amour, Anton mon tendre mari et Lukas mon fils, car oui Lukas était comme mon propre fils. Je n'ai plus rien pour tenir, Bianchi m'a tout enlevé, je suis vide, rien ne pourra jamais me remplir à nouveau. Je veux les rejoindre.
Je me roule en boule sur le lit, et je me laisse aller au chagrin, oubliant mon corps et tout ce qu'il y a autour. Bientôt je les rejoindrai.
Je ne sais pas quand est ce que Bianchi m'a enfin laissé seule. En fait, j'ai perdu toute notion du temps et de l'espace, ma vie s'est arrêtée lorsqu'ils sont tous morts.
***
La chambre où je suis est presque vide, il y a simplement le lit où je me trouve, une table, une chaise et une mini salle de bain. Aucune fenêtre, en fait, cette pièce représente bien ce que je suis à l'heure actuelle, je suis vide, complètement vide.
Je refuse de me lever, on m'apporte à manger trois fois par jour et à chaque fois je ne touche à rien, je finis même par ne plus me rendre compte des personnes qui défilent.
Au bout d'un certain temps, mon corps ne me répond plus, je ne sens plus rien et il m'est impossible d'ouvrir mes yeux.
Je vais enfin les rejoindre, je vais enfin retrouver les bras d'Alexïe, le sourire d'Anton et je vais pouvoir prendre Lukas encore une fois dans mes bras.
***
J'entends au loin des cris en italien, je pense avoir compris mon prénom mais je dois avoir des hallucinations.
La vie après la mort, elle ressemble à quoi ? Non parce qu'on s'en fait tous une image, mais bon en vrai, c'est comment ? Est-ce que on a encore conscience de notre corps ? Est-ce que on peut toujours manger ? Parce que j'avoue que les crêpes choco chantilly d'Anton vont me manquer. Anton, je pense souvent à lui, je ne lui ai pas assez montré ce que je ressentais pour lui, tout comme pour Alexïe.
Alexïe, mon premier vrai amour, celui qui a fait battre mon cœur à l'unisson du sien. Avec lui je me suis sentie enfin moi-même et ça même si des mensonges gravitaient continuellement autour de nous. Mais nous nous sommes connue, trop tôt ou bien trop tard, je ne sais pas. Enfin maintenant tout ça c'est loin, très loin, rien ne pourra nous ramener en arrière !
Mais bon sang, qui crie comme ça en italien, il y a aussi de l'anglais je crois, ça s'embrouille un peu dans ma tête. La seule chose que je sais, c'est qu'apparemment même dans la mort, on ne peut pas me laisser tranquille ! Non faut aussi qu'on vienne me pourrir mon moment de monologue intérieur ! Si je chope celui qui beugle comme ça, je vais lui faire passer l'envie de parler !
Les cris se calment, peut être que la pipelette qui m'emmerde lit dans les pensées et qu'elle a enfin compris qu'il fallait pas me chercher !
Je replonge dans le brouillard et dans mes réflexions, quand est-ce que je vais les retrouver ? Le voyage devient vraiment long là !
Allez là haut, passez la vitesse cosmique, j'en peux plus moi !
***
Bon, je crois que le message n'est pas encore passé là haut car je suis toujours coincée ici. Enfin c'est un peu différent, mes idées semblent plus claires, moins brouillées et puis j'ai l'impression que mon corps me revient.
Je tente d'ouvrir les yeux, je suis dans une chambre d'hôpital ? Non ! Une chambre normale mais avec du matériel médical.
Un gorille est assit dans un coin de la pièce, il remarque que je le regarde, il semble surpris puis il se lève et sort de la chambre. Euh ok !
J'ai mal partout, je me rends compte que j'ai plusieurs perfusions reliés à mon bras droit. Non mais ils sont sérieux là ? Ils pouvaient pas me laisser crever ? Parce que là j'en ai vraiment marre ! Jamais j'épouserai Bianchi, j'ai beau avoir tout perdu, jamais je ne lui donnerai ce qu'il veut !
La porte s'ouvre et trois hommes entrent dans la pièce, il y a le gorille de tout à l'heure, Bianchi et un autre que je ne connais pas.
- Comment vous sentez-vous Madame Bianchi ? Dit l'inconnu.
Je me demande si je ne lui répond pas parce que je n'ai pas envie de faire d'efforts ou bien parce qu'il vient de m'appeler « Madame Bianchi ». Je continue à le fixer en silence, peut-être qu'il va se lasser si je ne dis rien.
- Il faut que vous répondiez Madame Bianchi, autrement je ne peux pas savoir comment vous soigner. Reprend l'inconnu.
Toujours silence radio de mon côté, il a qu'à faire cosette tout seul, moi je veux pas participer à cette mascarade !
- Mio amore, tu dois parler au médecin. Me dit Bianchi en approchant.
Euh nan je crois pas ! Mais je suis tombée dans la quatrième dimension ou quoi ? Je ne suis pas mariée à ce malade ! Il n'est rien pour moi, et ne sera jamais rien !
- Très bien dans ce cas là, c'est moi qui vais parler, nous avons du vous mettre sous perfusion pour vous alimenter, car vous refusiez de manger et que votre vie était en danger. Votre mari était inquiet. Dit l'inconnu.
- Ce n'est pas mon mari. Dis-je entre mes dents.
Je ne peux pas les laisser croire aux conneries de l'autre malade !
- Mais si enfin Mio Amore ! Nous nous sommes mariés la semaine dernière ! Reprend Bianchi.
- Non je crois pas ! Je m'appelle Charly Pablov et je fait partie du clan Pablov et même si je suis veuve, cela ne me fera en aucun cas vous épouser !
Bianchi perd son sourire et crispe sa mâchoire.
- Nous sommes mariés que tu le veuilles ou non ! Souffle-t-il.
- Je n'ai rien signé, je ne vous dois rien, vous m'avez kidnappé et même avec tout le chantage du monde, je ne serai pas votre femme !
Il s'approche de moi et se penche à mon oreille.
- J'ai pourtant des papiers signés et plusieurs témoins du plus beau jour de notre vie Mio Amore !
- Quoi ?
- Tu as très bien compris, nous sommes mari et femme et je compte bien consommer notre union bientôt.
Je reste pétrifiée face à ce que ce malade vient de me dire, mariée à lui, non ce n'est pas possible ! Il se relève et se dirige vers la sortie.
- Laissons ma femme se reposer, elle doit reprendre des forces pour ses nouvelles obligations d'épouse ! Sort Bianchi le sourire au lèvres.
Ils quittent la chambre en me laissant seule, je dois partir d'ici et vite, je dois retourner en Russie, je dois rejoindre les Pablov, je dois retourner sous leur protection. C'est ça ou mourir mais en tout cas, jamais je ne coucherai avec Alberto Bianchi !
Je respire un grand coup et j'arrache mes perfusions, mon sang commence à couler le long de mon bras. Et merde ! Je me sers du drap du lit comme d'une compresse en appuyant fort. Lorsque le sang ne coule plus, je me lève et je suis prise de vertige, je respire de petites goulées d'air pour retourner à la normale.
Quand c'est enfin bon, je vais vers la salle de bain, mon reflet dans le miroir fait peur à voir, je suis pale comme la mort et ça se voit que j'ai perdu du poids. Je me glisse sous la douche, je dois reprendre figure humaine, ne serait-ce que pour moi-même !
Lorsque je sors de la douche, je me sèche et je pars à la recherche de vêtements, j'en trouve dans une petit commode, j'enfile donc des sous vêtements propres, un jean et un pull fin. Puis je natte mes cheveux pour ne pas les avoir dans les yeux. Je ne dois plus me laisser faire, je suis Charly Pablov et Alberto Bianchi va payer pour tout le mal qu'il m'a fait !
Je vais vers la porte et je l'ouvre, ils n'ont même pas pris la peine de la fermer, je dois vraiment faire pitié ! Je sors et ne croise personne, je m'aventure donc dans cette grande demeure.
Je pense avoir trouvé la porte de sortie et je me dirige vers elle, mais un gorille se met entre moi et elle.
Fini la gentille Charly, je n'ai plus rien à perdre, je me jette sur ce type et je commence à frapper. Il est tellement surpris qu'il ne comprend pas ce qui lui arrive.
Je suis debout et lui est KO par terre, je n'ai même pas un regard pour lui et je continue ma route.
Je sors et je tombe sur deux nouveaux gorilles, je suis prête à leur sauter dessus, lorsque je remarque l'agitation autour, il y a des camions, et beaucoup de monde. Lorsque je reporte mon attention sur les gorilles, ils ne sont plus là, ils ont été remplacé par Bianchi.
- Tu sembles plus en forme c'est bien, tu vas donc pouvoir assister au bal costumé de ce soir. Dit Bianchi.
- Non, je suis assez en forme pour rentrer chez moi et c'est ce que je vais faire !
- Il en est hors de question, tu m'appartiens maintenant et ce soir je te présenterai à tout le monde !
- Non !
- Si et tu n'as pas ton mot à dire !
A cours d'arguments, je me jette sur lui, il me maîtrise trop facilement, est-ce que j'aurai perdu mon talent pour le combat au corps à corps ? Il me jette sur son épaule et me ramène dans ma chambre, durant mon absence mes draps on été changés et une robe à crinoline est posé sur le lit.
Bianchi me dépose sans ménagement sur le lit et s'approche de moi, je recule instinctivement.
- Je ne vais rien te faire ma petite souris, je n'ai pas le temps, et je veux prendre le temps avec toi !
- Vous êtes un grand malade !
- Pense le si tu veux ! Change toi, on viendra te coiffer plus tard !
- Non !
- Soit je sors et tu te changes, soit je prendrai un certain plaisir à te déshabiller et à t'enfiler cette robe moi-même !
Il sort de la pièce et je me retrouve seule une fois encore, je ne veux pas qu'il pose les mains sur moi alors je me change docilement.
Je dois profiter pour m'enfuir ce soir pendant qu'il y aura du monde.
Ce soir est mon seul espoir pour reprendre ma vie en main, autrement je devrai mourir.
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