Chapitre 1 : Alexïe

Nous entrons dans un SUV conduit par un homme brun d'une quarantaine d'année, il me regarde froidement, pourquoi j'ai décidé de venir déjà ? Ah oui, pour voir Charly, ma Charly.

- Luc, s'il te plait ramène nous à la maison. Dit-elle.

Elle est assise à côté de moi, le petit garçon sur les genoux, qui est-il d'ailleurs, je ne l'ai jamais vu avant. Il la serre dans ses bras et repose sa tête sur son cœur. Elle semble avoir tellement changée en trois mois. Elle parait plus froide, plus mûre aussi, mais elle est toujours aussi belle, j'ai envie de la prendre dans mes bras et de l'embrasser, pouvoir embrasser ses lèvres si douces.

Elle tourne vers moi ses beaux yeux verts, je tremble, tellement je me contrôle pour ne pas me jeter sur elle.

- Tu sembles en forme Alexïe. Me dit elle.

- Il faut bien, j'ai implicitement promis de ne pas me jeter sous un train.

Elle soupire, elle peut bien tient ! C'est quand même elle qui a fuit avant que je ne sorte du coma, en laissant une simple lettre.

J'ai lu et relu cette foutue lettre, je n'ai jamais compris son départ. Peut-être qu'elle ne m'aimait pas finalement, peut être qu'elle a choisi la facilité ailleurs.

Oui je suis en colère et je pense en avoir légitimement le droit, j'aurai pu mourir pour elle, et elle, elle m'a abandonné.

- Tu travaille où en ce moment ? Me demande-t-elle.

- T'es sérieuse là ? Si tu as réussis à m'envoyer une lettre, c'est bien que tu as enquêté un minimum sur ma vie non ?

- C'est vrai. Dit-elle en pinçant les lèvres.

- Des nouvelles de ton père ou de ta mère ?

- Ma mère va bien, enfin je crois, elle est en couple avec ce cher Silvio !

- Sérieusement ?

- Et bien oui il a été affecté à sa sécurité lorsque nous étions à L.A. et ça a été le coup de foudre.

- Mais ils ont pas genre vingt ans d'écart ?

- Je ne juge pas, elle fait bien ce qu'elle veut.

- Et ton père ?

- Je n'ai pas donné suite à ses sollicitations.

Elle parle bizarrement, sur un ton un peu guindé, je la reconnais à peine.

- T'es pas obligée de prendre ton masque de femme d'affaires avec moi Charly.

Elle ne dit rien mais rougie, j'ai touché une corde sensible. Le silence s'installe dans la voiture. Mais qu'est-ce que je fous là ? Elle m'avait demandé de ne jamais la chercher et j'ai respecté son choix et ça fait trois mois que je souffre du choix qu'elle a fait pour nous deux. Et la voir là ne m'aide pas, mais alors pas du tout !

Le petit garçon me fixe, il a de magnifiques yeux bleus, et il semble avoir un petit caractère déjà bien affirmé.

- T'es qui ? Me demande-t-il.

- Je m'appelle Alexïe et toi ?

- Lukas

Attendez une minute, Lukas ? Comme Lukas, le fils d'Anton Pablov ?

- On va quand même pas chez Pablov Charly ! T'es passée à l'ennemi ma parole !

Je viens de crier et Lukas a sursauté et s'est caché dans le cou de Charly, elle me fusille du regard. Rrrro ça va hein, c'est pas moi le méchant dans l'histoire merde !

Elle décide de ne pas répondre et se replonge dans la contemplation du paysage qui défile par le fenêtre.

Je lève le regard un instant vers le chauffeur, celui-ci me regarde noir dans le rétroviseur. C'est une blague ?

J'aurai du venir avec Dimitri, je suis dans la merde là !

Discrètement, j'essaye d'envoyer un message à mon meilleur ami.

- Tu sais que tu n'es pas prisonnier Alex, tu peux envoyer tous les messages que tu veux sans demander la permission et sans te cacher !

- Pour toi, ce sera Alexïe !

Elle ne dit rien de plus et se retourne vers la vitre. Je finis d'envoyer mon message.

- Comment va Dimitri ?

- Comme quelqu'un qui a ramassé son meilleur ami à la petite cuillère. Je ne suis plus de très bonne compagnie et il prend beaucoup sur lui !

- C'est clair que t'es pas Casimir ! Faudra repasser pour la joie de vivre !

- Désolé de ne pas sauter au plafond Charly, mais j'ai vécu trois mois d'enfer alors les licornes à paillettes et les bisounours tu peux te les mettre ou je pense !

Elle pause les mains sur les oreilles de Lukas, sa mâchoire est contractée et ses yeux lancent des éclairs.

- T'es bien gentil Alexïe mais je te demande ne pas dire des trucs comme ça devant lui, il n'a que cinq ans ! Attend au moins d'être arrivé pour cracher ta bave !

Elle relâche les oreilles de l'enfant et le berce tendrement. Ce rôle lui va à merveille, j'ai rêvé un temps de pouvoir voir ça, je l'ai même imaginé avec un ventre rond, portant mon enfant, mais ça c'était avant.

Je décide de ne plus rien dire, ça me fait trop mal, je l'aime encore et j'en suis parfaitement conscient.

Au bout d'une heure, nous arrivons devant un imposant portail en fer forgé noir, on nous ouvre et la voiture pénètre dans une immense propriété. Nous nous garons devant une villa et le chauffeur vient ouvrir à Charly, je n'attends pas et je sors de mon propre côté.

- Luc, peux-tu t'occuper de Lukas s'il te plait ? Dit elle.

- Bien entendu Charly. Allez, viens mon bonhomme, si on allait jouer au foot.

- Ouaissss ! Crie l'enfant.

Et ils partent tous les deux sur le côté de la villa. Charly s'approche de moi et me fait signe de la suivre dans la maison.

J'obtempère, maintenant que je suis là autant y aller, surtout que je suis déjà mort il y a trois mois quand je me suis réveillé et qu'elle n'était pas là. On est donc plus à ça près.

Je la suis donc et nous arrivons dans un grand salon, c'est cosy ici, un peu froid par endroit mais pas trop mal !

- Si tu veux bien t'asseoir, est-ce que tu veux boire quelque chose ?

- Un verre d'eau sans cyanure, c'est possible ?

- Je préfère l'arsenic mais je pense que c'est possible !

Elle sort de la pièce et je la détaille de la tête aux pied. Elle est à tomber, elle porte une robe noire lui arrivant au dessus du genou avec un collant opaque et des bottes hautes, elle fait tellement femme ! Et ses courbes sont toujours aussi belles, je voudrais pouvoir l'attirer à moi et...non Alex ! Elle t'a abandonné, oubli direct ! Ouais enfin, c'est pas en venant ici que je vais l'oublier, t'es trop con mon pauvre Alex.

Elle revient avec un plateau, dessus une bouteille d'eau et trois verres. Euh y a quelqu'un de caché sous le canapé ?

Lorsque je le vois entrer dans la pièce, je me lève d'un bond, c'est lequel des deux, Anton je suppose, mais ça reste un Pablov. Il s'approche de Charly et pose sa main sur sa hanche tout en l'embrassant sur la joue, elle se laisse faire. Je ferme machinalement les poings, il n'a pas droit de la toucher !

Je vois le regard de Charly sur mes poings, je me rends compte que mes jointures sont blanches tellement je suis contracté. Je me force à me calmer lorsqu'il prend enfin ses distances avec elle. Et je me rassois.

- Bonjour Monsieur Ivanov. Me dit-il.

- Ouais salut !

Il s'assoit face à moi de l'autre côté de la table basse. Charly, elle, s'installe sur un fauteuil à ma gauche.

- Nous devons aborder plusieurs choses Alexïe. Commence-t-elle.

- Ca va me plaire ou pas ?

- Je ne pense pas.

- Tu pouvais pas me laisser en paix, fallait que tu me fasses venir pour me torturer.

- Je ne souhaite pas te torturer, tu dois être au courant de certaines choses.

- Je ne pense pas être vraiment intéressé par ce que tu as a dire !

- Et bien dans ce cas là, ce sera moi qui parlerai. Commence Anton

- Je pense que ce sera pareil...

- Je vous demande de ne pas m'interrompre, je n'aurai pas le tact ni la courtoisie de Charly face à votre caractère de merde ! Si nous vous avons fait venir, c'est entre autre pour informer qu'il y a un contrat d'un million sur votre tête. Mon frère n'a visiblement pas apprécié votre survie ! Je pensais qu'avec le mariage, il lâcherai l'affaire mais...

- Attendez deux minutes le mariage de qui et qui ?

- Le nôtre, avec Anton nous nous sommes mariés il y a un mois. Me dit Charly en me regardant dans les yeux.

Bon je crois que mon cerveau ne veut plus répondre, ils sont mariés, Charly et lui sont mariés. Je ne me contrôle pas et je saute pas dessus la table pour atteindre Anton, je me jette sur lui et lui met une droite en plein dans la mâchoire. J'ai juste le temps de voir passer des cheveux noirs avant de comprendre qu'elle vient de me plaquer au sol dans une prise d'art martial. Mais depuis quand elle est karaté kid ?

- Maintenant t'arrêtes tes conneries le Ruskov et tu nous écoutes !

Charly, ma Charly elle est bien là et je sais très bien que je souris comme un con en cet instant.

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