4 - Le plancheur déterminé
Dans les écuries du duché de Montnoirbouc, un homme assis devant un établi en bois, un marteau à la main et de solides clous dans l'autre, s'attarde sur son métier, plancher ; clouer des planches les unes aux autres pour qu'elles soient plus résistantes assemblées.
Furioso ayant démoli la grande majorité des planches de son box, l'homme se retrouve avec d'avantage de demande, le stress montant. Nous arrivons lors de son introspection, une fois la cinquantaine de planches cloutées clouée.
Le plancheur à lui-même :
Mon frère, pourquoi a-t-il fallu que tu meurs si bêtement,
Toi qui avais une femme et puis cinq enfants,
Pour une fois dans ta vie une situation stable,
Il a fallut que pour une femme tu te remettes à table,
Le loup déguisé en agneau n'a su retenir
Sa passion débordante pour la chair fraiche
Cette chère Agnès lassée de son mari,
Un bon matin, décida d'aller voir autre parti,
Mon frère Luigi était bien ravi de cette pêche
Et pour rien au monde il garderait son envie de venir
Sauf qu'il a oublié une chose,
C'est que l'acte de trahison
Envers la sainte union
Est passible de finir dans la fosse !
Ce qui devait arriver est arrivé,
Mon pauvre frère et son amie,
L'Eglise de par son autorité les a punis
Par le feu sacré du grand bûché !
Oh, mon frère, pauvre mortel
En recherche de plaisir charnel,
Tu n'es pas né du bon côté de la frontière,
Et je dois être le seul à pleurer ta misère
C'est les yeux embrumés
Que je cloue ces planches cassées
Ce stupide Furioso fait encore des siennes
Sans le grand Duc j'en aurai fait du steak
C'est le cœur serré que je pense à ce qu'ils t'ont fait
Mon cher frère, je manque de justesse de me planter
Un clou sur ma manche d'habit secrètement endeuillé
Par peur de me faire prendre en grippe par sa sainteté
Clous après clous, je clous toutes ces planches
Brisées par ce foutu étalon de malheur,
Toutes les nuits je rêve qu'il flanche,
Et aussi d'un boulot un peu plus flatteur
Je m'applique sur chaque maudits morceaux,
Sauf celle là, puis celle-ci non plus,
Oh et puis zut, je jette ce marteau
Plutôt mourir que d'en faire plus !
Je cesse mon travail une bonne fois pour toute,
Je déserte vers Praulande, là-bas ils ont des Poutes*
Ici on a beau tout avoir, l'argent et la bouffe,
Il en faut peu pour finir dans un trou !
C'est ce que Mario s'est dit avant de se lancer dans la plomberie à Praulande, où il y a fait fortune et acheté une ferme proche du désert de Praulande pour en faire sa propre usine de tuyauterie et de jardinage, sa seconde passion.
Il fondera sa propre corporation, "MarioLand" ; ça sonnait bien se disa-t-il, et devint le leader dans son domaine.
Le petit Mathis devenu grand se retrouvera mêlé à une histoire d'assurance avec ce groupe, mais ce n'est pas la question ici, intéressons nous plutôt à ce qui s'est passé avant !
*Poute : Maison close où tout les désirs sont libres d'être fait.
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