2.1 - L'équipe de choc
Dans le grand désert de la royauté Praulande au sable doré et à l'horizon plat, rien ne pousse ; ni l'eau et encore moins le sang ne saurait faire pousser ne serait-ce qu'une seule fleur.
C'est en ce lieu que des éclaireurs en tenue de camouflage, cape couleur sable et des chaussures sans crampons, marchaient à pas de chat et l'œil ouvert.
En file indienne, la femme qui se trouvait en tête se met sur le côté pour laisser celui derrière-elle se mettre en première position, celle-ci voulant faire part d'une remarque à son supérieur, qui était bien trop concentré en file de tête pour parler, dorénavant qu'il est en queue de file, elle peut lui faire part de ses doutes quand à cette mission :
- Chef, murmura-t-elle sèchement une fois derrière lui, vous pensez vraiment que notre presence ici ne va pas poser de problème ? Je veux dire... on est en plein territoire ennemi !
- Bravo pour la remarque Bellicimo, tu pensais vraiment que je ne le savais pas ? Sérieusement, je suis peut-être cinglé, après tout j'ai accepté cette mission, mais faut pas me prendre pour plus imbécile que je ne le suis déjà !
- Pardon chef, mais... A quoi ça nous avance de faire ça ? Nous infiltrer au lieu de leur foutre la paix ? On a tout ce qu'ils n'ont pas, regarde moi cette terre, dit elle en butant doucement dans la poussière, faisant mine de ne pas voir le regard dépité de son supérieur.
- Si on peut appeler ça de la terre... Mais dis moi... Tu n'as pas lu l'ordre de mission, non... ?
- Héhé... Percée à jour !
- Tu seras la première à te faire avoir si tu continues comme ça... Bon comme on a de la marche, je vais t'expliquer, mais rappelle-moi de faire en sorte de voir si tu as bien compris la mission avant d'aller dans ce merdier la prochaine fois.
- Roger ! affirma la femme
- C'est mon blaze! Bon, tout d'abord, nous sommes commandités par le grand duc de Montnoirbouc en personne, pour récolter des informations de Praulande.
- C'est pour ça qu'il a choisi les plus cinglés ! dit elle en riant sans se soucier de lui couper la parole
- Exactement ma chère !
- Chuut ! lance la femme en face de Roger
- Roh ça va Liza, y a personne ici, bon je continue, les informations qu'on doit récolter sont diverses et doivent venir de plusieurs sources, comme des fermiers locaux, de chef d'escouade ennemi, c'est pour cette raison qu'on doit intégrer leurs rangs et en profiter pour semer des fausses pistes en interne !
- Oh ! Je vois ! elle baisse sa voix, et c'est quoi comme informations qu'on devra récolter là bas ?
- Imagine qu'ils nous déclarent la guerre... Qu'aurions-nous à gagner si on gagne ? Notre duc n'est pas bête, il ne fera pas de guerre inutile, donc on fait du repérage, suffit qu'ils aient un truc de plus que chez nous, et nous pourrons les piller, faciliter des alliances avec d'autre pays, bref, trouver quelque chose ! Tout est bon à savoir, jusqu'à leurs pauses goûtées ! Compris, Bel' ?
- En parlant de ça, chef, j'ai faim !
Un souffle d'air se fait entendre, silencieusement audible ; c'est le signal. Tout les espions s'arrêtent net. L'ouïe fine, ceux d'en-tête entendent un grondement semblant venir de loin, quand à ceux de l'autre bout se retournent pour observer l'horizon.
Le désert s'étend à perte de vue, la chaleur sèche est éprouvante, même sous leurs capes isothermes. Roger lève la main, tout le monde s'assoie et sort son en-cas. C'est enfin l'heure du goûter.
- N'empêche, c'est fort votre truc là, pour faire du vent, très ingénieux comme signal ! continue Bellicimo, un morceau de viande séchée à la bouche.
- C'est le signal du génie, que veux-tu ? répond-t-il avec un morceau de biscuit à la main, comme une cigarette pointée vers elle
- Bien, donc on arrive dans la ville par groupe de deux, on s'infiltre, ensuite on improvise une vie de marchand ambulant dans les plaines du nord et enfin on improvise ? demande Bel'
- Ça fait beaucoup d'impro pour une mission de haute importance royale mais c'est ça. Si tout ce passe bien, un éclaireur viendra nous voir, on lui transmet le message discrétos en même temps que quelques provisions, il nous paie et le tour est joué, une magnifique transaction ni vue ni connue ! Les conseillers de la cour liront nos rapports et feront leurs choix sur ce qui peut rapporter à chacun ou potentiellement intéresser une autre nation.
- Ah... C'est assez embêtant... dit-elle en se grattant derrière la tête
- Tu m'en diras tant ! Mais pour le moment, il est temps de repartir ! decide le chef
Un courant d'air comme la dernière fois se refait entendre, tout le monde finit sa bouchée puis se lève discrètement, Roger dépoussière ses jambes et s'étire une fois debout, le regard toujours aussi aiguisé vers le lointain.
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