8
TANYA。
Je détournais le regard et observais les nuages. Le jeune couple était face à moi, l'une feuilletant son magazine et l'autre sur son ordinateur.
L'avion se dirigeait aux îles des Maldives, le rêve me direz vous ! Moi je pense plutôt que c'est une horreur. Si seulement cette peste ne m'avait pas menacée. Oui oui, vous avez bien entendu, ma propre sœur m'a menacé. En plus de dire qu'elle fera de ma vie un cauchemar, elle voulait avouer à mon père que j'avais « plaqué » Michael. Je ne savais même pas où en était ma relation avec lui, et cette fille puérile s'inventait des histoires.
Je soupirais de mécontentement alors qu'une main se posait sur mon épaule.
— Ça faisait un bail, Tanya.
Je me retournais vers la voix, ce n'était nul autre que Xavier Conan, mon ancien chef de cabine avec lequel nous nous étions liés d'amitié.
Il avait pourtant signé un contrat dans une compagnie aérienne japonaise, que faisait-il ici ?
— Xav, que fais-tu ici ? Tu n'étais pas...
Le regard persistant des deux spécimens nous empêchaient de parler, alors je me levais et m'en allait avec lui.
— J'ai décidé de revenir, je n'en pouvais plus de la solitude là-bas.
— Je te comprends.
— Je vais demander Clément en mariage, il m'expliquait.
Il aimait Clément depuis des années, il avait enfin eu le courage de sauter le cap.
— Si je peux faire quoi que ce soit, je suis là.
Il m'enlaçait et je le laissais faire, je n'éprouvais même pas une once de gêne. Je savais qu'il n'aimait pas les femmes.
— Merci, mais j'ai déjà tout préparé.
Un toussotement nous fit sursauter.
— Il me fallait un verre de jus d'orange.
Je roulais des yeux, il devait toujours se la ramener celui-là.
Xavier retournait à son travail et je passais à côté de l'autre idiot. Mais ce dernier me saisissait fermement le poignet.
— Qu'est-ce que tu fais ? Je grinçais.
Il m'entraînait loin des regards, c'est-à-dire près de la bagagerie au fond de l'avion.
— Un coup je te vois dans les bras d'un homme, quelques jours plus tard, tu es dans les bras d'un autre homme. Tu n'es pas celle que tu prétends être.
— Tu as l'œil pour les détails, je me moquais.
Si tu as fini, je m'en vais.
Il renforçait son emprise sur mon poignet, j'avais peur qu'il me l'a brise, étant devenu très douloureux.
— Ne joue pas avec ma patience.
Je le poussais par son avant bras, mais il ne bronchait pas.
— Tu te prends pour qui ? Tu es avec ma sœur je te signale. Fiche moi la paix, je n'ai rien à faire avec les polygames de ton genre.
Il me lâchait directement, comme s'il s'était rendu compte de quelque chose. Ses yeux se perdaient dans le vide. J'étais heureuse de lui apprendre le fait que c'était un connard. Je ne savais pourtant pas qu'il l'ignorait lui-même.
Je m'en allais m'installer en face de ma sœur, une main sur mon poignet. Je priais pour que ce voyage se déroule sans incidents.
~
— Votre chambre est ici mademoiselle, un valet me tendait ma carte qui faisait office de clef et déposait ma valise à l'intérieur.
Il faisait extrêmement chaud et l'humidité était très présent. Je détestais cette chaleur.
— Où pourrais-je payer les frais ? Je demandais.
— Tout est déjà réglé par monsieur Kern, vu que c'est son hôtel.
Il quittait ma chambre ou devrais-je dire ma maison ? Pour la première fois de ma vie je voyais ce genre de chambre d'hôtel, côte à côte, des maisonnettes plein pied, qui ont directement la vue sur la mer.
Ma sœur m'avait envoyé un message me disant qu'on dînera tous ensemble.
Je prenais un bain pour me rafraîchir, heureusement, j'avais emmené des vêtements adaptés.
Je me regardais dans la glace, mes cheveux châtains retombaient sur ma serviette. Pourquoi je me sentais ainsi ? Je posais une main sur mon coeur. Pour la première fois de ma vie, je ne contrôlais pas ce qu'il se passait dans mon corps.
Mes yeux se posaient sur mon poignet marqué et rougie. J'enfilais une jupe fleurie qui m'arrivait à peine au dessus de mes genoux, je mettais comme haut un débardeur couleur violet pour faire un rappel avec les fleurs de ma jupe. Je sortais un bandana de ma trousse et l'attachais à mon poignet pour cacher ma blessure.
J'attrapais mon sac en paille et me dirigeais vers le restaurant. Ils étaient installés dans un coin du restaurant, j'indiquais à la réception que j'étais avec eux et après avoir donné mon nom, je m'asseyais sur la chaise.
— Tu pouvais au moins faire un effort, me susurra ma sœur.
C'est vrai qu'à côté de ses chaussures à talon, son sac de marque mondialement connu et sa robe évasée qui devait coûter des centaines d'euros, je faisais tâche.
Elle devait être ravie que je me sois au moins maquillée et habillée normalement pour venir à leurs dîner à la con.
Alors qu'on commandait les plats, les deux entamait déjà la conversation, ils parlaient boulot et franchement ça m'ennuyais. Je regardais les vagues se rapprocher de nous, la mer était assez agitée aujourd'hui.
— Tu en pense quoi Tanya ?
Je le regardais, ce n'étais pas souvent qu'il prononçait mon prénom.
— Vous disiez ?
— On comptait ajouter un espace concert pour l'hôtel, avec un buffet et un bar à proximité, il expliquait sans me lâcher du regard.
Ma sœur enlaçait ses doigts avec les siens.
— Elle est sûrement entrain de penser à son amoureux, ne lui en veut pas d'être absente.
Elle me fit un clin d'œil, je mangeais tout simplement mon saumon tout en ignorant ses conneries.
Ma sœur continuait de lui expliquer ses idées pour l'hôtel et pour leurs commun avenir. Elle était la seule à parler et cette situation m'incommodait.
J'attendais pour que son petit ami dise quelque chose mais il ne plaçait pas un mot.
— Je suis fatiguée, je vais aller me reposer, merci pour le dîner.
— Et le dessert alors? Fit ma sœur.
Je secouais la tête pour montrer que je désapprouvais.
Je mettais mon sac sur mon épaule et quittais les lieux en furie.
— La situation la plus embarrassante de ma vie ! Je m'exclamais à l'extérieur en prenant une grande bouffée d'air.
Je marchais sur la plage en observant le couché du soleil, son reflet coloriait la couleur azur de la mer. Les vagues s'approchaient et s'éloignaient de moi, alors que des enfants s'amusaient à tremper leurs pieds dans l'eau.
— L'eau est froide ? Je leurs demandais.
La fille me souriait, une dent devant lui manquait mais elle était tout de même très mignonne.
— Non, venez madame !
Je déposais mes affaires sur le sable et enlevait mes chaussures à talon, mes pieds entraient en contact avec l'eau glacée.
— Tu es une menteuse ! Je tirais la langue à la fille.
Elle me balançait de l'eau dessus avec son ami.
— Vous n'allez pas mourir, c'est que de l'eau !
J'essayais de les tremper en prenant de l'eau dans ma paume mais les enfants s'étaient enfuit.
— Sérieusement ? Je riais de moi-même.
Le sable collait mes pieds et mon débardeur retenait fortement l'eau.
— La vue est magnifique, les mains dans les poches de son chino beige, il me scrutait de la tête au pieds.
Il est agaçant.
Je faisais un pas pour m'en aller dans ma chambre mais une douleur lancinante me traversait le ventre. Ma jambe ne réagissait plus, je posais une main sur le côté droit de mon corps, ma vue se brouillait immédiatement.
Qu'est ce que j'ai ?
Je tombais sur le sable, pleurant de douleur puis sans que je puisse me retenir, je sombrais.
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