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TANYA。
— Tonton, il semble que tu ai...
— Tu aime Tanya depuis des années, ça crève les yeux, ce n'est pas de ta faute si elle n'a pas réussit à voir tes sentiments.
Je fronçais des sourcils, en essayant de suivre le dialogue entre mon père et mon meilleur ami.
— Papa, arrête maintenant.
Je prenais la main de Michael et l'entraînais en dehors de la maison.
Aucun de nous deux n'osait partager un mot, nous étions à la fois gêné et à la fois soucieux de l'avenir de notre relation.
— Ce que mon père a dit, reflète-t-il la réalité ou il se fait des idées comme d'habitude ?
Il restait muet et me prenait dans ses bras, il m'enlaçai si doucement, comme si j'étais faite de cristal, comme s'il avait peur de me briser.
Quelque chose me tremblait le cou, c'était lui, pour la première fois de toute ma vie, je le voyais pleurer devant moi.
— Je suis désolé de t'avoir caché ça Tanya, j'avais tellement peur de te perdre, je n'ai pas pu t'avouer la vérité. Si ça te déranges, faisons comme si de rien n'était.
Pour toute réponse, je lui caressais les cheveux.
Je n'aimais pas le voir souffrir, il avait déjà souffert par le passé, je ne voulais pas lui infliger une telle douleur. C'était quelqu'un de magnifique, mais le problème c'était moi, je n'étais pas forte en amour. Je ne savais même pas quel effet ça faisait de tomber amoureuse.
— Je veux bien essayer, mais tu sais très bien que c'est la première fois que ça m'arrive alors...
Il me déposait un baiser sur la joue, son visage avait retrouvé des tons rosés.
— Essayons Tanya.
On se souriait et je le raccompagnais jusqu'au portail, lorsque je me retournais, deux paires de yeux me jaugeaient, il ne semblait pas amusé de la situation.
Je rentrais à l'intérieur et m'en allait dans ma chambre en récupérant au passage les fleurs qui m'avaient étaient offerts par mes élèves.
Je m'allongeais sur mon lit et prenais une grande inspiration, avais-je été trop vite ? M'étais-je précipité concernant ce sujet ?
Tu as trente ans Tanya, il faut bien un jour ou l'autre, tu ne vas pas rester éternellement seule.
Je regardais les nombreux livres formant des piles jusqu'au milieu du mur de ma chambre, il y'avait 8 piles au total, je devais songer à m'acheter une bibliothèque.
Les romans ne reflètent pas la réalité.
J'essayais de m'abstenir de penser à la définition concrète de l'amour, était-il comme dans les romans? Une histoire d'amour à l'eau de rose, deux individus qui sont inséparables, « ils vécurent heureux et eurent beaucoup d'enfant ? » j'avais presque envie de rire tellement cela me paraissait insensé. Et ce qui me paraissait encore plus ridicule dans tout cela, c'était la description de l'amour, un lien ardent, des papillons dans l'estomac, le cœur qui bat la chamade.
Parce que maintenant, pour être amoureuse il faut suivre certains critères ? Et puis, qui a bien pu les inventer ? Sûrement pas moi en tout cas.
— Tanya, il faut qu'on parle ! Ma belle mère allait sûrement me foudroyer par rapport à la scène qui s'est produit il y a quelques minutes.
Je les rejoignait, l'autre spécimen avait disparu aussi.
— Qu'est-ce qu'il y'a ?
— Ce soir, les familles ont discutés, les parents de Jakob apprécient énormément ta sœur, ils l'a trouvaient sublime, puis tu sais elle est l'architecte renommée du pays.
L'architecte renommée qui demande encore de l'argent à son papa.
— On va convenir d'un mariage dans quelques temps.
— Ne vous précipitez pas surtout, ils sortent ensembles depuis un mois seulement.
J'ai encore gaffé...
Ma sœur serrait les poings, que voulait-elle ? Elle allait oser lever la main sur moi ? Elle devait se souvenir que seulement un ans nous séparait elle et moi. Sa supériorité d'âge m'était égale. Pour la première fois, j'essayais de la protéger d'un connard qui voulait simplement assouvir ses besoins, elle devait en être reconnaissante.
Elle m'entraînait jusqu'à sa chambre.
— C'est quoi ton plan ? Tu veux gâcher ma vie, c'est ça ? Tu veux qu'elle soit pourrie comme la tienne ?
— J'essaye de te protéger, je disais sincèrement.
Elle eu un rictus, elle ne me croyait pas. Ce n'est pas la crédibilité qui me manquait non, c'était son bon sens qui était absent.
— C'est maintenant que tu penses à moi? Comme par hasard quand je trouve un petit ami riche et beau, je connais ce comportement, c'est la jalousie, tu es jalouse de moi.
J'abandonnais, elle était une cause perdue d'avance.
— Très bien, fait comme tu veux, je t'aurais prévenue.
~
Les mains moites, je descendais du taxi, le restaurant était assez chique, je n'y avais encore jamais mise les pieds. Alors que je rejoignais Michael, je n'ai pas su, si je devais lui faire un câlin, comme j'ai l'habitude de faire ou lui serrer la main, comme le feront des étrangers. Heureusement qu'il était là, il m'a enveloppé.
— Désolée de t'avoir fait attendre, il y avait beaucoup de bouchons sur la route.
— Non, ce n'est rien, je n'ai pas beaucoup attendu, ne t'inquiètes pas.
Un gros blanc s'était installé.
Je suis dans ce pétrin à cause de toi papa!
— Et si on commandait à manger ?
— C'est une bonne idée.
Nous choisissons les plats sur la carte, j'évitais de prendre de la salade, j'avais lu qu'on pouvait en avoir sur les dents. Je prenais donc une simple ratatouille et en dessert, j'optais pour un tiramisu. En plus d'être un choc culturel, ça allait être un choc culinaire.
On discutait en mangeant mais notre discussion se recentrait sur la blessure, mon métier, le club de Michael. De quoi pouvait-on parler ? On connaissait tout l'un de l'autre.
Alors qu'on sortait du restaurant, Michael m'offrait une balade dans un parc, on marchait côte à côte mais pas main dans la main.
— Je sais que tu n'es pas très tactile, tu me dis si ça te dérange ?
Alors que je pensais qu'il voulait parler de nos mains, il se baissait et fermait les yeux.
La panique m'enveloppait et s'en m'en rendre compte, je l'avais poussé.
Michael me regardait assis au sol.
Mes larmes menaçaient de couler alors d'une voix cassée, je lui présentais mes excuses.
— Désolée, je...je dois y aller.
Je me détestais.
Avis ? ❤️
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