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Tanya。

Jakob conduisait mais sa conduite n'était pas du tout prudente. Il avait l'air de se précipiter, cela était sûrement dû à la pression que je lui avais affligé pour qu'il me raconte la vérité.
J'avais posé ma paume contre ma bouche et ma phrase me paraissait inaudible.

— Jakob, tu peux ralentir ?

Je n'étais pas encore totalement guérie et les routes qu'on prenait étaient loin d'être droites. Les pneus roulaient sur des cailloux et il y avait des dizaines de virages.

— Tiens bon, on est bientôt arrivé.

La nuit était à deux doigts de tomber, j'avais baissé la vitre et me retenais en pensant à autre chose et en respirant l'air frais de la montagne.

Il s'arrêtait devant un portail. Il y avait une villa entourée de balustres, le bâtiment en tant que tel ressemblait aux anciennes maisons. Cependant on pouvait clairement voir que le lieu était malgré tout entretenues, le gazon était en parfait état. Les arbres avaient chacun un panneau pendant sur leurs cou et même les feuilles mortes étaient regroupés dans un petit coin près de ce qui me semblait être le garage.

— Pourquoi tu m'a emmené ici ? Je demandais alors qu'il ouvrait la grille avec une clé qu'il sortait de son trousseau.

Il ne me répondait pas, il me fit seulement un signe de la main. Je lui emboîtais le pas alors qu'il montait rapidement les marches blanches semblable à des carrelages aux motifs marbrés.

La porte d'entrée ne s'ouvrait pas avec une clé mais avec un code à six chiffre qu'il tapait rapidement.
Il m'avait tenue la porte et je passais devant lui.

— Rassure-moi tu ne prévois pas de me tuer ici ? C'est silencieux, on est en pleine montagne et il n'y a même pas de commerces dans les alentours.

J'avais dis cela pour détendre l'atmosphère mais le manque de réponse de sa part donnait à cet air un caractère irrespirable. J'étais plus tendue qu'autre chose.

— Ne dis pas de telles sottises, il soufflait exaspéré.

Il avait quitté son manteau et l'avait jeté sur le canapé en velour. Je m'y installais fatiguée de rester debout.

— Je veux que tu me racontes tout, depuis le début. Je veux tout savoir jusqu'au moindre détail.

Il se plaçait sur le fauteuil en face de moi, il était sérieux tout le long du trajet. Il me scrutait et après avoir hésité quelques temps, il me demandait.

— Même si ça risque de te faire mal ?

Je hochais la tête, je voulais connaître la vérité, même si elle était amère.

— Tout à commencé dans cette maison, mon père, m'a mère et moi, nous avons toujours vécu ici. Mes parents aimaient rester à l'écart de la vie mouvementé de la ville, ils aiment avoir leur intimité. J'allais à l'école en bus, tout les jours parce que mes parents n'avaient pas beaucoup de temps à me consacrer. Mon père était homme d'affaire alors que ma mère était photographe, ils s'étaient rencontrés lors d'un de ses voyages d'affaires.
Maman, du fait de son métier, côtoyait pas mal de monde. Elle avait rapidement une relation très fusionnel avec tout le monde, c'était le genre de personne à sourire et à dire bonjour à tout le monde dans la rue.

Il fit une courte pause en regardant sa montre.

— Un jour d'été, il lui est passé par la tête d'emmener une de ses collègues de travail à la maison. Billie, c'était ta mère Tanya. Elles étaient meilleures amies et ma mère ne cessait de l'inviter à la maison, tout les week-ends, elle était là. Jusqu'à que je l'a vois un jeudi, en milieu de semaine. Ce jour là, j'avais finis l'école plus tôt que prévus, le bus m'avait déposé à la maison sachant pertinemment que maman et papa n'étaient pas là, j'avais la clé et je mettais précipité dans la cuisine pour me préparer un sandwich, jusqu'à que j'entends des bruits venant de l'étage. Inquiet, je me suis précipité mais je n'aurais pas dû, mon père était entrain de tromper
maman avec cette femme.
La première chose que j'avais fais, c'était de quitter la maison, mon père me dégoûtait et cette femme aussi. Après avoir passé plusieurs jours dans la forêt, mes parents me retrouvaient avec les forces de l'ordre. J'étais dans un état lamentable et je ne parlais plus un mot à mon père. Idiot que je suis, j'avais dis à ma mère ce que j'avais vu ce jour là.

Je prenais mon visage entre mes mains en respirant bruyamment. Il semblait s'inquiéter et s'arrêtait pour me demander si j'allais bien.

— Continue Jakob, je t'écouterais jusqu'à la fin.

Il reprenait doucement.
— Maman se disputait souvent avec papa depuis qu'elle s'avait pour cette infidélité. Mais ta mère ne lâchait pas mon père d'une semelle, elle venait et partait comme bon lui semblait. Les disputes devenaient de plus en plus violentes et c'est à ce moment là que maman avait bouclé ses valises et m'avait prise auprès d'elle pour quitter cette satanée maison. Mais j'ignorais ce jour là, que maman avait la tête en l'air, elle passait au feu rouge et malgré mes cris, ne voyant pas le camion foncer sur nous, on avait eu un accident de la route. J'étais obligé de faire l'école à la maison et maman elle, en plus de perdre la vue, elle ne pouvait plus marcher.

J'étais la fille d'une personne tellement horrible...Elle avait foutue toute la famille en l'air...Papa avait eu raison de la divorcer. Elle avait affligé tellement de douleurs à cette famille, à papa et à moi...
Je me souviens encore de toutes ces voix qui traitaient mon père de cocu. Mais moi, je jouais la sourde après tout, il était mon père et un homme magnifique. Le parfait opposé de ma mère.

Ses bras m'avaient enlacés.
Eh...mais pourquoi tu pleures ? Tu n'as rien fait de mal toi, calme..

— Elle est atroce...Je regrette d'avoir un parent comme elle.

— Et moi alors? Je dois supporter de voir mon père, tout en me rappelant les conneries qu'il a fait. Après cet événement, ne t'en fait pas qu'il ne s'est pas arrêté. Lui aussi, il n'est pas une personne honorable. Je me suis juste mépris sur toi. La première fois que je t'ai vu, c'était à l'hôpital. Ton père avait un rendez-vous ce jour là, tu l'avais accompagné et j'avais fais irruption dans la pièce. Tu te souviens ? Il y a plus d'un an de cela.

— Tu avais supplié le médecin de recevoir ta mère pour ses jambes... Je murmurais.

— Mais il avait refusé en disant qu'il était en pleine consultation mais vous nous avez laissé votre place, c'est toi qui a convaincu ton père de revenir un autre jour. Je voulais te remercier ce jour là, mais lorsque j'ai entendu ton nom de la bouche du médecin, j'ai su qui tu étais et avec un peu de recherches...

— Tu t'es joué de moi ?

— Je me suis dis que tu pouvais être comme ta mère et qu'il y avait un prix à payer pour ce qu'elle avait fait. Ce billet d'avion, cette dispute dans l'avion à cause d'un simple café, tout ça...C'était prévu. Je voulais te ridiculiser dans ta vie pour apaiser ma conscience. Je suis sortis avec ta sœur mais en te connaissant au fur et à mesure, j'ai vite regretté.

— Jakob...Je pleurais.

— Je me suis disputé avec mon père en lui criant des injures et en lui avouant que je t'aimais. Mais c'était trop tard, je ne pouvais pas faire un pas en arrière alors j'ai rapidement prétexté vouloir épouser ta demie-sœur...

— Je suis désolée Jakob, je ne...

Ma tête était enfouie dans son cou alors que mes larmes se noyaient dans sa clavicule.

— C'est à moi de m'excuser Tanya, je ne devais pas te juger sans te connaître, je ne devais pas m'en prendre à ta famille, je ne suis pas mieux que mon père. Tu es une belle personne, je suis chanceux de t'avoir dans ma vie mais après t'avoir tout dis, je t'ai sûrement perdue pour toujours...


Avis ? 🥹❤️

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