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TANYA。
Cela fait des jours, des semaines que Jakob me traîne d'un hôpital à un autre. J'ignorais qu'il désirait être père à ce point et même s'il ne le remarque pas forcément, toute cette agitation me faisait me sentir mal. Déjà que j'avais l'impression qu'il me manquait un bout...Comme si je n'étais pas assez « femme » après tout, je suis une femme qui ne peut pas donner naissance à un enfant, alors que c'est mon vœux le plus cher.
Je ne voulais plus me préoccuper et me poser des questions sur les inquiétudes de Jakob. J'étais très fatiguée mentalement et ces pensées me rongeaient.
J'avais déposé mon sac sur le fauteuil de la voiture et l'avais priée d'arrêter la voiture sur le bord de la route. Il m'avait écouté, sans pour autant m'accorder un regard.
J'avais quitté le véhicule et je n'avais pas pu me contenir plus longtemps, j'avais accumulé tellement de stress et de mal être que je m'étais accroupie pour vomir. Je n'en pouvais vraiment plus.
J'entendais des pas précipités derrière mon dos, il m'avait aidé à soulever mes cheveux tout en tenant une bouteille entre ses mains.
— Qu'est-ce qui ne va pas Tanya ? Il me demandait enfin, pour la première fois depuis le début de ces test auxquels il me soumettait.
Ma respiration était difficile, l'air qui entrait dans mes poumons me brûlaient et mes larmes menaçaient de couler. Les jambes tremblotantes je l'ignorais et me réinstallais dans la voiture en posant la tête sur l'appuie tête tout en fermant les yeux.
— Tanya, je me fais vraiment du soucis pour toi.
Je me retenais de lui crier dessus.
— Réponds-moi.
J'avais planté mon regards dans le sien et en colère, je déversais toute ma douleur, mes peines...
— Nous avons fait quinze hôpitaux différents, aucuns d'eux n'a donné une bonne nouvelle, j'ai fais des tas d'examens. Comme si cela n'était pas suffisant, tu as parlé avec des médecins à l'international et aucuns d'eux ne t'as fait de retour positif pour l'instant. Je suis fatiguée maintenant, fatiguée de tout cela.
— Tanya, écoute-moi.
Je baissais les yeux sur ma main et regardais ma bague.
— Je pensais que tu m'aimais malgré tout, je sais à quel point tu veux un enfant mais... Tu vas beaucoup trop loin...Accepte-moi comme je suis, s'il te plaît.
Je pleurais tout en hoquetant, j'avais extrêmement peur de le perdre et mon infertilité pourrait bien être une raison pour lui de me quitter. Jakob n'est pas comme cela mais son père lui mets sans cesse la pression et l'influence forcément.
— Je t'aime Tanya, pardonne-moi...
Je voyais flou, mes mains étaient devenues moites et j'avais une grosse bouffée de chaleur.
La seule chose dont je me souvenais avant de partir, c'était le baiser que Jakob m'avait laissé sur le front.
Un baiser qui pourtant me laissait un goût amer...
~
Je me réveillais avec un mal de tête horrible, mes yeux cherchaient Jakob, mais il n'était pas là. Où était-il ? À peine ai-je mis un pied en dehors du lit que une douleur me transperçait le torse. Je savais que ça allait arriver, que j'allais être faible...Je ne m'étais pas reposé ces derniers jours.
— Tu vas bien Tanya ? Me demandait Jasmine alors que je soutenais ma tête.
Je ne l'avais même pas remarquée entrer dans la pièce, elle avait son sourire aimable comme à son habitude. Sur un plateau, elle m'avait amené une tasse fumante.
— Ça ira mieux avec un peu de repos.
— Je t'ai préparé un thé à la menthe, ma mère me disait que ça calmait les nausées donc je t'en ai préparé, elle m'expliquait en posant le plateau sur la commode.
— Merci. Jasmine, sait-tu où je peux trouver Jakob ? Nous devons discuter lui et moi.
— Il est allé à l'hôpital, son père a eu une petite crise.
Je me levais d'un bond. Comment pouvait-il me laisser dormir dans une situation pareille ? J'enfilais rapidement mes chaussures et prenais mon trench qui était posé au pied du lit.
— Je vais y aller aussi...
Jasmine avait le regard paniqué.
— Mais je...tu es fatiguée, tu devrais te reposer.
— Ne t'inquiète pas pour moi, Ryu est là ? Sinon je vais aller en taxi. Tu peux me redire l'adresse de l'hôpital ?
~
Le grand bâtiment aux fenêtres larges et aux murs blancs me faisait face. Il m'était impossible de compter le nombre d'étage, c'était l'hôpital privé le plus réputé du pays, j'avais même eu l'occasion de lire dans la presse que les médecins étaient diplômés des meilleures universités du monde.
À peine suis-je sortie du véhicule que des dizaines de flash m'explosaient sur le visage, Ryu m'aidait à sortir du véhicule et on se frayait difficilement un chemin entre les nombreux journalistes qui étaient présents. Comment pouvaient-ils être au courant aussi rapidement ? Ne pouvaient-ils pas respecter un minimum la vie privée des gens ?
Je suivais Ryu qui me montrait la route vers la chambre du père de Jakob. Les couloirs étaient longs , cet hôpital n'avait pas une odeur immonde et médicamenteux comme les autres.
Arrivés devant la porte, il n'y avait personne. Je me tournais, il semblait savoir ce que j'allais lui demander.
— Sa femme ne sait pas encore sa maladie, Jakob a prévenu Aston mais il n'est pas encore venu.
Je remerciais Ryu et après avoir apprise le numéro de porte, je me dirigeais vers celle-ci et l'ouvrais lentement. J'avais peur de les déranger, la main sur la poignet je décidais d'attendre la sortie de Jakob, cela me semblait être une meilleure solution. Cependant je restais plantée là, j'avais entendue mon nom et cette conversation m'avait retenue.
— Cette histoire est allée beaucoup trop loin Jakob. Je sais que tu en veux à cette femme d'avoir détruite notre vie mais je t'ai jamais dis de t'en prendre à sa fille. Et qu'est-ce qu'il s'est passé finalement ? Tu es tomber amoureux d'elle et comme si cela ne suffisait pas tu as clairement dit que tu voulais te marier.
— Ma mère est en fauteuil roulant à cause d'elle. Si ce jour là, elle n'avait pas appelé maman pour lui donner rendez-vous, rien de tout cela ne serait arrivé. C'est vous qui avez détruit nos vies. Plutôt toi je devrais dire. La fidélité c'est quelque chose qui t'es inconnu, tu entraîne tout le monde avec toi, tu veux que tout le monde saute de la falaise.
Le père de Jakob toussait alors que mon esprit était en déconnection total. Je n'arrivais pas à suivre quoi que ce soit.
— Je ne me mêlerais pas de ta vie avec Tanya, à une seule condition. Mon état se dégrade de jour en jour et m'assurer que tu auras un enfant Jakob.
— Pourquoi tu n'arrêtes pas de me répéter tout cela ?
Jakob commençait à s'énerver, sa voix devenait plus agressive et il criait presque.
— J'ai fais un testament. Aston n'a aucun droit sur l'entreprise, il n'apporte rien de bénéfique, il s'amuse à draguer les employées. Dans mon testament je lui ai laissé juste une demeure, mais toi, tu auras la direction de l'entreprise et une partie des parts sont réservés aux petits enfants.
Je prenais une grande inspiration tout en collant un peu plus ma tête contre la porte pour mieux entendre ce qu'il se passait.
— On ne peut pas avoir d'enfant, Tanya...
Il y a eu un long silence et j'entendais des bruits de pas rapides, je me suis légèrement écartée de la porte.
— Il y a la gestation pour autrui tu sais ? C'est autorisé ici. Je sais que tu ne veux pas la quitter, ça semble être la meilleure des solutions.
Mon coeur ratait un battement, il... il proposait qu'une autre femme porterait l'enfant de Jakob ?
— Vous ne rentrez pas madame ? Ryu murmurait dans mon dos et je sursautais tout en poussant la porte, une main sur ma bouche et l'autre contre la porte.
Nos regards se croisaient et je regrettais d'être tombée dans le panneau. Pourquoi est-ce que j'avais craqué pour ses yeux noisettes ? Pourquoi je perdais mes mots avec lui ? Pourquoi me faisait-il ressentir ces multiples sentiments ? J'avais l'impression d'être dans un manège émotionnel.
Ma mère est impliqué dans tout ça, Jakob m'a approché pour cette raison, depuis le début... Je suis insuffisante pour Jakob....
Qu'est-ce que ce sentiment nouveau qu'il me fait découvrir ? Je me détachais de ses pupilles et m'en allais vers l'ascenseur sans aucun mot, ma respiration devenait difficile alors que je pleurais.
Je le voyais courir vers moi mais la porte de l'ascenseur se fermait déjà. Les jambes tremblantes, j'essayais de respirer profondément tout en pensant à quelque chose de positive mais rien n'y faisait.
Alors que je m'apprêtais à sortir dehors, je me souvenais qu'il y avait des journalistes. Je m'en allais à l'accueille pour demander s'il existait une autre sortie mais je fus tirée par la main.
— Jakob lâche moi ! Je criais presque alors que de nombreux patients et employés d'hôpital nous regardaient.
Ce n'est pas un cinéma !
— Jakob !
Il ne m'écoutait pas. On se retrouvait derrière l'hôpital et je lâchais sa main dès qu'on franchissait la porte automatique.
— Tu as tout entendue mais tu as tout compris de travers.
Je secouais la tête.
— Ne t'en fais pas tout est clair de mon côté.
— Laisse-moi t'expliquer.
— Je veux partir Jakob, c'est fini tu as compris ? Tu t'es joué de moi, tu m'a manipulé, tu m'a menti, des mensonges qui ne finissent pas ! J'en ai assez maintenant.
J'essayais de partir mais il s'était mit en travers de ma voie et alors que je levais la main pour le gifler il me l'a bloquais.
Il avait détruit ma vie, avait profité de ma naïveté seulement pour venger une connerie que ma mère et son père avait fait ?
— Je ne te laisserais pas partir, t'as compris ?
— Jakob lâche-moi tout de suite ! Je ne veux pas te faire mal.
— Tu l'as déjà fais le jour où tu m'a fais tomber amoureux de toi.
Mais...
— Qu'est-ce que tu racontes ?
— Tu dois m'écouter Tanya, si tu veux connaître la vérité, tu es obligée. Tu ne sais pas ce qu'ils nous ont fait Tanya. Ils nous ont détruits.
Avis ? 🥺💕
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