Tanya。

Quelques jours plus tard...

— Est-ce que je peux savoir pourquoi vous m'avez convoqué à une heure pareille ?

– Je voulais simplement m'assurer que mon fils ne soit pas dans les parages pour nous empêcher de discuter calmement.

Il était beaucoup plus sérieux que d'habitude, assis droitement dans son fauteuil en cuire, il me regardait boire mon thé. J'avais très faim et je n'arrivais pas à comprendre ma mission ici, à six heure du matin. Je pouvais être particulièrement sévère lorsque je loupais mon petit déjeuner.

— Je vous écoute, j'avais croisé les bras afin lui montrer ma distance vis-à-vis de cet homme qui jusqu'à maintenant agissait comme mon ennemi.

Il toussait et respirait bruyamment, sa main détachait légèrement sa cravate.
— Je suis malade et je ne pourrais plus assurer mon poste bien longtemps.

Je l'écoutais attentivement, cet homme paraissait pourtant en forme, quel genre de maladie pouvait-il avoir ?

— Je veux laisser ma place et la majorité de mes parts à Jakob.

Éberluée, je l'observais la bouche ouverte.

— Vous n'étiez jamais auprès de Jakob, vous ne l'avez pas motivé , il était jusqu'à maintenant qu'un homme de main pour vous, Aston étant plus précieux à vos yeux. Qu'est-ce qui a changé maintenant  ?

Il serrait les dents tout en ôtant ses lunettes.

— Mademoiselle, je vous propose que vous m'écouter et que vous changez de ton lorsque vous m'adresser la parole. Si j'ai accepté votre relation, c'est avant tout pour ma femme.

Je cachais mon mécontentement et prenais mes cheveux dans mes mains pour me faire un petit chignon et me calmer.

J'ai trop envie de le frapper.

J'imaginais secrètement que j'étais au bord de la plage, je prenais une grande inspiration et une fois  relaxée, il reprenait la parole.

— Je ne peux pas faire confiance à Aston, il n'a pas encore assez mûri, il s'amuse à faire la fête à droite à gauche, il a quelques talents en management mais je peux m'en passer. Jakob a beaucoup plus de connaissances et de pratiques. Le seul bémol, c'est que....

Il hésitait en se grattant la barbe, il soufflait, faisait les milles pas dans la pièce alors que le talon de ses chaussures de luxe frappaient froidement sur le sol au motif craquelé.

— Je veux m'assurer que l'entreprise soit fonctionnelle encore longtemps. Je ne veux pas me préoccuper de ma lignée avant de partir, j'ai beaucoup de choses à faire, il m'indiquait.

Il partait ? Où ça ?
— Je ne vous saisis pas, où est-ce que vous comptez aller ? La lignée  ?

— J'ai caché ma maladie de tout le monde jusqu'à maintenant, il me reste peu de temps à vivre. Alors je veux juste m'assurer d'avoir Jakob à la tête de l'entreprise et des petits enfants.

Mes doigts se crispaient sur mon sac en cuir, je l'avais sûrement déchiré mais je ne prêtais pas attention à cela.

— Vous devriez en parler à Jakob, je murmurais.

Il me fit un signe de la main, comme s'il voulait me dire « laisse tomber ». On restait silencieux un instant, la gorge sèche, je prenais une seconde gorgée de ma boisson.

— Je veux que ce que nous venons d'échanger reste entre nous.

Nous avions continuer à discuter, il était presque huit heure et on entendait des bruits provenant du couloir. Je m'excusais et me levais, les employés commençaient à venir et je voulais éviter qu'on me voit. Surtout que Jakob m'avait clairement fait savoir qu'il voulait qu'on vit notre histoire à l'écart du regard des autres.

Je récupérais ma veste et mon sac tout en saluant son père.  Dans l'ascenseur je pensais, en fin de compte, son père n'était pas si méchant que cela, il était un « ancien » et un peu hautain mais rien de bien grave. Je me regardais dans le petit miroir qui se trouvait sur la paroi, m'imaginant le ventre gonflé, je touchais mon ventre du bout des doigts. Tellement, j'aurais tellement voulu avoir un petit Jakob....

L'ascenseur s'arrêtait beaucoup trop vite à mon goût, quelqu'un s'immisçait, je saluais brièvement et reportais mon regard sur mes bottes.

— Tu m'évites maintenant ?

Aston ?

— Tu ne me réponds pas ?

Jakob ne veut pas que je me mêle à lui donc je préfère l'ignorer, faire comme si cet individu n'existait pas.

Je jettais un coup d'œil au numéro affiché, il restait encore sept étages pour que je me retrouve au rez-de-chaussée.

— Tu es comme avant tu sais ? Une coincée.

— Ferme-la.

C'était sortit automatiquement que même-moi j'écarquillais les yeux.

— Ma proposition de la dernière fois est toujours valable.

Il avait quitté sa casquette qui avait aidé à dissimuler  sa lèvre déchirée et la marque jaunie de son coquard d'il y a quelques jours.

— Je pense que tu n'es pas fatigué de te faire frapper par ton frère.

Il avait eu un rictus et il s'approchait beaucoup trop près de moi alors que je tentais de m'éloigner de lui. Pourquoi les ascenseurs sont si étroit, merde.

— Il n'est pas mon frère et donc tu n'est pas ma belle-sœur, ne soit pas aussi réservée. Ça restera entre nous, qu'est-ce que tu en dis ?

Je l'avais giflé alors qu'il riait.

Il est fou, complément fou et répugnant.

— Tu es comme ça avec moi, parce que tu crois que mon frère est l'homme idéal n'est-ce pas ?

Il sortait son téléphone de sa poche et me montrait des clichés. Mon coeur avait raté plusieurs battements et pourtant, j'étais encore vivante....
Je lui avais arraché le téléphone des mains et observais les photos alors que je pleurais.

— Tu penses que je vais croire à tes conneries ? C'est sûrement du montage.

— Si c'est pas le cas, pourquoi ça ?
Il pointait mes larmes du doigt en se moquant.

Il m'avait prise par le menton en l'embrassant de force alors que je frappais violemment sur son torse de mes mains. Il était répugnant, c'était l'homme que je détestais le plus au monde.

— Lâches-moi ! Je criais alors que ses lèvres s'écrasaient vulgairement contre les miennes.

L'ascenseur m'indiquait que l'on s'arrêtait à un étage et j'utilisais cette occasion pour m'échapper de lui. Mais lorsque je le poussais de toute mes forces, des yeux noisettes me regardait avec un air agacé.

— Madame, qu'est-ce que vous faites là ? Me demandait Ryu auprès de lui.

Avis ? ✨
(Petite vidéo juste dans le lien en haut 👆)