17

TANYA。

Mes cris étaient étouffés par une main, on m'entraînait à l'écart du restaurant, j'étais toujours dans le viseur des ennuis.

Il me trainait par l'arrière je refusais d'y céder et perdait mes chaussures par la même occasion. Mes pieds frottaient contre le goudron puis contre la terre et les cailloux.

Je vais mourrir cette nuit.

Je pleurais et mon corps entier tremblait , son ami se marrait.

Je n'arrivais plus à me situer, ma tête tournait et j'avais la nausée. J'étais à deux doigts de faire un malaise, je me connaissais, je n'allais pas pouvoir tenir très longtemps.

Je me débattais, je faisais une crise d'angoisse, l'air me manquais.

Calme-toi ma belle, on va s'amuser, tu verras ça te plaira.

Mon corps s'abandonnait, j'allais périr ici, je n'avais plus la force de contrer ses hommes faisant deux têtes de plus que moi et presque le double de mon poids.

— Tanya !

Quelqu'un m'appelait, je mordais la main de l'homme et criait pour seule réponse,

Au secours !

L'homme s'énervait et me tirait par les cheveux, il me poussait sur le sol alors que son ami lui proposait de fuir.

Tu m'a assez fatigué, je devrais m'occuper de toi !

Au même moment, un bruit sec parvenait de l'endroit où se trouvait mon agresseur.
Ce dernier tombait sur le côté, dans le noir, j'arrivais à distinguer sa silhouette, un bout de bois dans les mains, il avait assommé l'homme. Son ami, lui tentait de le contourner mais il l'attrapait contre un arbre et les coups virevoltaient.
Je ne l'avais jamais vu aussi anéanti alors que le complice de l'agresseur était déjà au sol, il continuait de lui affliger des coups de poings puis des coups de pieds.

Je me redressais, les jambes tremblantes et encore fébrile, je le retenais par le bras, son regard était aussi noir que ses cheveux, il me terrifiait à cet instant.

Arrête tu vas le tuer...

L'homme à ses pieds gémissait de douleurs.

Ce genre d'ordures ne méritent pas de vivre.

— Je veux partir d'ici Jakob, s'il te plaît...

Il me prenait dans ses bras et me portait jusqu'à sa voiture, une fois qu'il m'y ai installé, il me questionnait.

Tu vas bien? Ils t'ont fait quelque chose ? Tu veux que je les tues ?

Il m'examinait, ma tête entre ses mains.

Je vais bien, ils...ils ne m'ont rien fait.

— Tu es sûre ?

Je hochais la tête, du coin de l'œil il regardait quelque chose et je suivais son regard. Ma main saignait, je m'étais fais cette blessure lorsque j'étais tombée, à coup sûr.

Il arrachait un morceau de sa chemise et venait me faire un pansement.

Je vais bien, je répétais.

On est pas très loin de chez mes parents, on devrait se rendre, tu devrais te reposer.

On avait fait presque 2 heures de route, sa proposition me semblait logique et raisonnable, de toute façon, avais-je le choix ?

~

Qu'est-ce qu'il s'est passé ? La voix ténor de son père nous accueillait.

Je te raconterais papa, on devrait d'abord nous changer.

Je saluais son père, qui m'accordait pas un regard, cela s'était passé de la même manière lors de notre première rencontre.

Il donnait quelques instructions aux femmes de ménages et on montait des escaliers, mes pieds nus étaient glacés contre le marbre.

Jakob ouvrait la porte et on se retrouvait dans une chambre. Il m'expliquait où se trouvait la salle d'eau et me tendait des vêtements que la femme de ménage avait apporté.

Je me changerais après toi.

Il s'apprêtait à partir mais je le retenais, je me mettais sur la pointe de mes pieds et déposais un baiser sur sa joue.

Merci, si tu n'étais pas là à temps...

Il paraissait surprit de mon acte.

— Ne pense plus à ça.

Il quittait la pièce.

Je me dépêchais de laver le sable sur mon corps et m'habillait, une longue jupe fleurie et un t-shirt blanc, ça m'allait parfaitement.

C'était au tour de Jakob de se changer et je l'attendais devant la porte.

Ce dernier ressortais quelques minutes plus tard avec une chemise neuve et un jean délavé.

Les vêtements de ma mère te vont bien.

— Et toi, tu portes les vêtements de qui ?

Il se grattait le crâne.

Mon...mon frère, il ne vient jamais à la maison alors je pense pas que ça lui poserait un problème.

On rejoignait son père et sa mère à table, le dîner était déjà près. Sa mère était installée sur la chaise et regardait devant elle, sans même cligner des yeux une fois.

Olga, ton fils est venu te présenter sa copine.

Jakob s'en allait vers sa mère et lui embrassait la main avant de l'apporter à sa joue, la femme lui caressait la joue.

Où était-tu passé ? Tu ne rends plus visite à ta mère ?

— J'étais pris par le travail maman, je voulais te présenter quelqu'un.

Il me fit signe de m'approcher, la dame levait la main et suivait les traits de mon visage.

Jakob, elle a l'air très belle ta petite amie.

Sa mère est aveugle.

Une canne était posé près d'elle, elle souriait malgré sa maladie et cela me donnait un peu plus de courage.

Je vous remercie, madame.

— Appelle-moi Olga.

Je regardais Jakob et il me fit un signe de tête.

Très bien Olga, je suis Tanya, enchantée.

Elle prenait ma main dans la sienne et elle souriait à pleine dent.

On devrait commencer à dîner avant que ça refroidisse.

On mangeait en discutant, son mari l'aidait parfois à identifier les aliments qu'elle avait dans son assiette, elle réussissait à manger toute seule.

Olga aimait beaucoup lire, comme moi, mais depuis qu'elle avait perdue la vue, elle écoutait des livres audio. Elle aimait aussi jardiner, elle me racontait qu'elle avait un potager dans son jardin.

Alors qu'on annonçait notre départ, la mère de Jakob insistait pour que l'on passe la nuit ici.

Son fils n'avait pas réussit à lui refuser, on se retrouvait dans la chambre vêtu tout les deux d'un pyjama à carreaux.

Comment on va faire pour dormir ? Il n'y a pas de canapé ? Je murmurais par peur qu'on nous entendes.

Tu peux dormir dans le lit, je vais dormir par terre.

Il sortait un plaid du placard et récupérait un oreiller  dans le lit et s'installait.
J'éteignais la lumière, seulement la lampe de chevet nous éclairait.
Sur le lit, je n'étais pas confortable, je n'arrivais pas à trouver le sommeil et tournais sans cesse.

Fait moins de bruit, je n'arrive pas à dormir.

Je le regardais, il observait le plafond, un bras sous sa tête.

Tu... Tu peux dormir dans le lit si tu veux.

Il écarquillait les yeux et se retournait vers moi.

— Vraiment ?

J'attrapais un autre oreiller et le mettais entre lui et moi.

— Ne franchis pas la limite ! Je lui tournais le dos et remontais la couette jusqu'à ma tête.

Je sentais le matelas s'affaisser, il s'était allongé près de moi.

Bonne nuit.

Je ne lui répondais pas, épuisée de cette longue journée.

~

Ce matin, lorsque je mettais faites réveillée par les rayons de soleil qui traversaient le rideau, je m'attendais à tout, sauf à cela.

Je m'étais blottie contre son torse, mon bras droit était passé dans son dos.
Je me séparais lentement de lui, il dormait encore paisiblement. Il semble plus vivable comme ça, il est tellement calme.

Mes yeux se baladaient sur son visage, il avait quelques grains de beauté par-ci par-là, ses sourcils étaient naturellement bien brossé et tracés, il avait prit le temps de couper sa barbe avant de venir ici, son nez était presque aussi fin que la mienne et ses lèvres...

Notre premier baiser me revint à l'esprit, c'était peut-être pas son premier baiser, mais pour moi, c'était bien le cas.

Jamais je n'aurais pensé que cette histoire partirait aussi loin.

Il s'étirait, assise sur le lit, je fis mine de regarder ma blessure d'hier.

— Bonjour, tu as bien dormi ? Je demandais.

— Je n'avais jamais aussi bien dormi de ma vie.

Avis ? ❤️

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top