25 Avril

La criminelle a finalement été arrêtée. Depuis le temps que toute la royale la chassait... Elle croupit enfin au fond d'un cul de basse fosse sans espoir de procès.
Les corsaires qui l'ont croisée et qui nous avaient renseignés n'avaient pas menti.
Marquée de cicatrices à la vulgarité masculine, ils nous décrivent une fille de petite vertu qui ne perd jamais une occasion de se faire remarquer.
Ses cheveux roux descendant en cascade le long de son dos sont crasseux et ses yeux pétillent de malice à chaque fois qu'elle sourit...

Je secoue la tête en soupirant.
Heureusement que personne ne m'entends...
- Oï, Aaron ! Ramène tes morpions, on se gèle le fion ici ! Se plaint-elle une nouvelle fois.
Mais c'est pas vrai... Elle va pas me lâcher ?
Je m'approche de sa geôle. Les chevilles ferrées, elle ne peut bouger.

- C'est charmant de te voir te curer les oreilles... J'en conclus que tu n'as pas si froid que ça.
- Nan mais comprends moi ! Je passais mes journées au soleil et sinon j'avais un manteau. Maintenant, je suis à terre, dans un endroit humide et j'ai même pas un couteau pour passer le temps... Gémit-elle. Passe moi au moins une couverture...
La pirate me lance un regard suppliant.
- Pour te suicider avec avant ta comparaison devant la justice ? Hors de question !
- T'as vraiment aucun cœur ! Et puis comment veux-tu que je me tue avec un bout de tissu ?
Je m'éloigne des barreaux. C'est elle qui me m'appelle sans cœur ? Il faudrait sérieusement qu'elle revois son comportement.

Elle se remet à hurler.
- AARON, REVIENT TOUT DE SUITE AVEC UNE COUVERTURE OU JE TE JURE QUE JE TROUVE UN MOYEN DE SORTIR D'ICI POUR T'ARRACHER LES COUILLES AVEC TES DENTS ET TE LES FAIRE BOUFFER !
Vu ses ongles, je vais mourir d'une hémorragie et d'une infection avant même d'avoir pu même poser mes lèvres sur mes appendices...
- Tu es d'une vulgarité affligeante, pour une fille, je réplique.
- Si il n'y a que ça d'affligeant, ça va alors ! Rit-elle. Mais...! Mais c'est qu'il se barre vraiment le salopiaut ! Hey ! Personne ne me tourne le dos, tu ne seras pas l'exception à la règle, lèche-gamelle !

La laissant hurler, je m'installe au petit bureau qui a été installé pour moi.
Je comprends mieux pourquoi mes supérieurs m'ont "proposé" ce poste de garde... Ils ne voulaient juste pas la côtoyer, et ça se comprend.
Bon aller, je finis mon rapport et je pourrais retrouver ma couche...
Une fois mon rapport rédigé, je le plie et le met de côté.
- Bon, Liam... Je vais devoir te laisser ici pour la nuit. Croupis bien et à demain.
- Ha ! Tu rêves. T'auras tellement les foies de revenir que c'est quelqu'un d'autre qui viendra et je lui ferai subir le même sort, et au suivant aussi !
Elle finit en explosant de rire.
J'étais remonté pendant son "intimidation", ce dont elle se rend compte et ce qui la refait hurler.
Heureusement que la lourde porte en bois qui sépare son cachot des autres salles atténue les bruits, personne n'a envie d'entendre un porc se faire égorger.

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