Chapitre 1
Percy marchait sans un mot. Seul le crissement du gravier sous ses pas perçait cet étrange et lourd silence.
Sa nervosité se transformait en curiosité, au fur et à mesure qu'il avançait vers la grande bâtisse qui lui faisait face.
Cette maison, ou plutôt ce manoir, le dominait de toute sa hauteur, sans pour autant lui paraître intimidant. Elle était couverte d'un toit d'ardoises affaissé par l'âge, encadré par quatre tourelles de chaque côté du bâtiment. Toute de bois et de pierre, la demeure touchait Percy plus qu'elle ne l'impressionnait.
Les fenêtres du rez-de-chaussée étaient murées : pour entrer, il fallait emprunter un escalier menant à une porte d'entrée au premier étage.
En haut, des hautes fenêtres ne laissaient filtrer aucune lumière. On ne devinait pas l'existence d'une quelconque présence à l'intérieur de cette maison.
Peut-être était-ce inhabité ? Les lourds nuages d'orage l'empêchaient de deviner l'heure ; peut-être était-il trop tôt ou trop tard pour que qui que ce soit dans la maison soit debout.
Il était bien vieux ce manoir - pas en ruine, mais du style ancien des bâtiments français : une architecture fine et toute en courbe qui charmait l'œil. Des détails riches et nombreux, mais qui donnaient à l'ensemble un aspect simple.
Percy n'avait absolument aucune idée de ce qu'était cet endroit. C'était la première fois qu'il se trouvait ici. Cependant, quel que soit ce lieu, il savait pertinemment qu'il n'avait rien à y faire. Il avait connu bien trop de mauvaises expériences à ce sujet-là !
Il se retourna pour vérifier si le taxi qui l'avait amené était toujours là.
Ce taxi était une Porsche avec cinq portes, intérieur de cuir blanc et vitre teintée séparant le chauffeur du passager. Un grand luxe !
Sauf que Percy ne se souvenait pas d'y être monté, et encore moins de s'y être endormi. Pourtant, alors que le taxi se garait dans l'allée, il se réveillait !
Il n'avait pas eu le temps de se poser trop de questions. Soudainement, la vitre le séparant du chauffeur s'était baissée.
- Tout le monde descend ! s'était exclamé le rouquin au volant.
Lorsque Percy avait voulu lui poser des questions, le chauffeur n'avait rien dit. Au lieu de cela, il avait désigné le bâtiment, et mimé de frapper à la porte en réponse. Percy avait donc obtempéré et était descendu.
Pour réussir à faire dormir Percy sur ses deux oreilles, le chauffeur avait dû soit l'assommer, soit l'endormir à l'aide de produits soporifiques... Ou pire. Il ne préféra pas penser à la troisième option, frissonnant à l'idée de ce que cela impliquerait.
L'endormir. Pour qu'il ne connaisse pas la route ? Bonne question. Il délirait un peu en pensant cela. Mais cela dit, connaissant son passé, il avait ses raisons d'être paranoïaque.
D'ailleurs, le chauffeur ne lui avait pas demandé d'argent pour le déplacement, pourtant, un taxi grand luxe... Peut-être avait-il payé en y montant ? En tout cas, il ne s'en souvenait pas.
En fait, il ne se souvenait simplement de rien de ce qui avait précédé son départ et le départ en lui-même. Rien des circonstances qui l'avaient menées là. Que faisait-il ici ? Rien, nada, aucune idée.
Voilà donc comment il s'était retrouvé ici. À présent, il marchait sur la petite allée gravillonnée et montait les escaliers.
Arrivé en haut, il s'aperçut qu'il y avait sur la porte un heurtoir, qui s'adaptait au geste qu'avait fait le chauffeur lorsqu'il avait imité de frapper à la porte.
Ne voyant aucune sonnette électrique ou autre gadget, le jeune homme prit le heurtoir et frappa trois coups sourds, qui résonnèrent fortement contre le vieux bois.
Attendant qu'on lui ouvre, il observait le ciel. De lourds nuages sombres stagnaient, bas et tourmentés, comme prêts à lâcher une énorme tempête sur la vieille maison.
Leur couleur lui fit penser à Annabeth, sa fiancée. À ses yeux gris comme l'orage. Des yeux de nuages un jour de tempête, comme ceux que Percy regardait à présent avec nostalgie en pensant à elle. Sa fiancée, depuis peu, et déjà il en était séparé, les ennuis recommencaient.
Elle lui manquait déjà. Quelle que soit l'issue de cette histoire, il espérait la revoir bientôt. Pas comme les dernières fois en tout cas...
Un bruit rompit ces pensées, et la porte s'ouvrit enfin. Un homme raide comme un piquet, tout de noir vêtu à la mode des hommes du XIX siècle environ, lui faisait face.
Mr Piquet le considéra d'un œil circonspect, puis se redressa, comme s'il était possible d'être plus droit qu'il ne l'était déjà. Lorsqu'il aperçut le taxi, il parut satisfait et fit une légère courbette.
- Bienvenue au Manoir Monsieur, dit-il avant de s'écarter pour laisser entrer le visiteur.
Celui-ci hésita un instant, avec la pensée que s'il passait cette porte, il tournerait une nouvelle page, une nouvelle histoire. Il n'y aurait pas de retour arrière.
Il n'hésita que peu de temps, et s'avança dans le grand hall carrelé de tomettes rouges. Deux grandes volées d'escalier en forme de parenthèses tout de marbre blanc, et plusieurs portes (quatre au total) occupaient cet espace fastueux.
Un singulier personnage entra dans son champ de vision, et attira immédiatement l'œil de l'intrus. Arrivant par l'escalier de droite, ce guerrier en armure le dévisageait avec attention.
Très musclé, il arborait une plaque de bronze qui lui recouvrait le ventre et la poitrine, et qui représentait la forme exacte de ses pectoraux. Des sandales de cuir et une épée à la taille, il avait tout le portrait d'un guerrier à la mode antique.
Ce guerrier, Percy en devinait le genre : il ressemblait à ceux dont il avait parlé en cours. Celui-là était un Spartiate de l'Antiquité grecque. Un chef spartiate, à en juger son armure.
Percy ne gardait pas un bon souvenir de Sparte, du temps où il était parti en voyage en Europe. Un souvenir où se mêlait des toilettes explosés, un ados latino qui lui criait dessus et une petite amie terrifiée. Non, il n'aimait pas cette ville ! De plus les gens qui y vivaient des temps anciens étaient des fans d'Arès, le dieu de la guerre. Dieu que Percy était loin de porter dans son cœur, alors autant dire qu'il les appréciait encore moins - les fans sont parfois bien pires que les dieux eux même.
D'ailleurs, ce guerrier-là le regardait comme s'il se demandait s'il allait écraser Percy sous sa sandale en cuir ou l'inviter chez lui pour regarder un DVD avec un paquet de chips et une bière.
Enfin, il exagérait. Mais ça l'aidait à se rassurer, et vu l'ambiance tendue qui régnait dans la pièce, mieux valait tenter de se détendre en rigolant un peu.
Malheureusement, il perdit tout humour lorsqu'il croisa regard du guerrier, où il décela une lueur de méfiance - il cherchait évidemment à savoir à qui il avait affaire - et aussi d'intelligence. De beaucoup d'intelligence, plus que Percy en trouverait chez des personnes normales...
Ces yeux, cette couleur, cette intelligence... Il lui rappelait quelqu'un. Qui ?
Il était tant plongé dans ses observations qu'il remarqua à peine l'homme qui arrivait à son tour par une porte en face de celle d'entrée.
Percy détourna le regard du Spartiate pour observer le nouveau venu : au-dessus de ses sourcils bouffants s'étendait une large calvitie, assortie d'une courte barbe pointant sous son menton. Petit, un air calme, il contrastait avec le guerrier.
Lui non plus ne lui inspirait pas vraiment confiance. De toute manière, il n'avait pas l'intention de rester longtemps. Autant envisager le pire même : si jamais une circonstance quelconque le forçait à rester, il pourrait en profiter pour s'entraîner à l'épée. Le Spartiate l'avait assez respectable à la taille, et son petit doigt lui disait qu'il savait s'en servir. À peine arrivé, il cherchait déjà une issue.
On le dirigea vers la porte par laquelle était arrivé le petit homme. Celui-ci les suivit tandis que le piquet-sur-pattes lui faisait traverser une série de couloirs sombres.
Quelques grincements du plancher plus tard, le petit groupe s'arrêtait devant une porte qui avait pour inscription "COTUDER ORY". En se concentrant bien, Percy parvint à déchiffrer " DOCTEUR ROY " - décidément, sa dyslexie ne s'arrangeait pas.
Mr Piquet ouvrit la porte avant de s'écarter, afin de laisser entrer l'homme chauve et Percy - tout en faisant une énième courbette. Le petit bonhomme partit s'asseoir derrière le bureau croulant sous la paperasse qu'il dépassait à peine.
- Merci Raoul, dit-il.
Mr Piquet se retira, et Percy en déduisit qu'il était donc ce "Raoul". Au vu de ce qu'il y avait d'écrit sur la porte et par déduction, l'homme derrière le bureau devait être ce "Docteur Roy".
La pièce contenait un porte-manteau et un tableau de clés à côté de l'entrée, le bureau et une porte menant on-ne-sais-où. Derrière le bureau, le docteur tournait le dos à une haute fenêtre, qui donnait sur la cour dans laquelle Percy était arrivé.
Il pu voir que le Taxi était parti, trop tard pour faire marche arrière.
Dehors, il faisait de plus en plus sombre, la tempête avait l'air sur le point de se déchaîner. Bientôt, les arbres sur le côté ne tardèrent pas à tanguer eux aussi.
Ce docteur ressemblait à un psy, là était l'incompréhension : qu'on l'ait envoyé voir un psy dix ans plus tôt, il aurait compris. Sauf que la situation avait changé depuis, alors il devait avouer qu'il ne captait pas.
Mais que fichait-il ici ?
C'était une farce ou un test ?
Enfin flûte. Cet endroit inconnu ne lui plaisait pas. Une chose était sûre, il ne comptait pas y croupir longtemps, il préférait partir le plus rapidement possible. Histoire de ne pas se laisser le temps de créer des embrouilles...
Comme il en avait le talent.
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[Voilà, c'était mon premier chapitre. Bien sûr j'ai déjà écrit les autres, mais je vous laisse le temps de lire celui ci, de voir vos commentaires et voir si quelqu'un ( au moins un, je n'en demande qu'un !!!!) Veut connaître la suite (j'en suis au chapitre 14 à l'instant, mais seulement format papier) encouragez moi j'en ai besoin !
Et s'il vous plaît, parlez moi en commentaires ( même si vous trouvez ça nul) ne me laissez pas seule pitié j'ai besoin de présence humaine 😭)
À bientôt !]
{Waw, dire que ça 🔝c'est ce que j'écrivais à l'époque...
Aujourd'hui, toi petit lecteur qui t'aventure dans le monde hostile de mon écriture, sache que, même si tu ne veux pas terminer ceci, toute personne qui se donne au moins le courage de lire est ma petite étoile, cette personne qui fait toujours plaisir quand on voit qu'on peut être fier de son oeuvre. C'est pas toujours facile, et il n'y a que le lecteur qui fait vivre l'auteur.
Cette phrase est même pas francaise là roooh genre XD
Vote ? Ne vote pas ? Comme tu veux. N'ai pas pitié de moi, sois sincère, et si tu continue ce périple... enjoy !}
(Note à moi même : ce chapitre compte 1962 mots)
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