Je retrouve Tadeo et il me regarde en fronçant les sourcils.

- Pourquoi j'ai l'impression que tu viens de te manger une droite en pleine gueule ?

- Parce que c'est le cas. J'ai eu un cours avec Zoran.

- Rassure moi, c'est pas lui qui te l'a mise ?

- Non, c'est son fils. Je souffle.

Je m'assieds en grimaçant, les courbatures commençaient déjà à me faire mal.

- Il m'a parlé d'un truc. Les menottes antimagi. C'est quoi ?

Il s'assied en face de moi.

- Des menottes qui t'empêchent de te servir de ton don. Et tu ne peux pas les retirer.

- Pourquoi on s'en servirait contre moi ? Zoran m'a dit qu'il fallait que je sache me battre au cas où. Pourquoi ? Je demande confuse.

- Quand les créatures sont arrivées sur Terre, les premiers gardiens aussi. Et disons que certains descendants se sont mit à servir ces créatures. Un peu comme des satanistes. Ils viennent, essayent de nous capturer en utilisant ces menottes et personne ne sait vraiment ce qu'ils font après. Tout ce que je sais, c'est que personne ne revient jamais.

- Waouh. Vous êtes encore plus bizarres que je ne l'aurais pensé.

Il rigole.

- Je te ferais dire que t'es comme nous.

- C'est pas faux.

- Alors, on commence ? Il demande. J'aimerai que tu te concentre, pour sentir tout ce qu'il se passe dans l'air autour de nous. Les protons, les neutrons, le champs magnétique, je veux que tu me dises tout ce que tu ressens.

Je prends une grande inspiration et me focus sur l'électricité dans l'air.

Je ressens d'un seul coup, une sensation de trop qui me dépassait.

- Concentre toi juste sur cette pièce Sasha.

Je resserre mon champs magnétique et je me concentre.

- Tout être vivant dégage de l'électricité, et laisse sa marque dans l'air autour de nous. Tu peux donc savoir si il y a quelqu'un dans une pièce avec toi, où encore plus loin, si il y avait quelqu'un ici avant toi. Me dit Tadeo lentement. Je sais que tu peux le faire.

- Il y'a une mouche qui tape contre la vitre. Je dis.

Il se tourne et sourit.

- C'est vrai. Continue.

J'ouvre les yeux en regardant autour de moi, je vois quelques silhouettes qui étaient présentes ici.

- Kenneth était là juste avant moi.

- C'est exacte. Il sourit de nouveau.

Je continue de rester concentrée et les silhouettes changent, je vois à présent Zoran, un peu moins grand, beaucoup plus jeune, avec des cheveux. Et il est en face de ma mère.

- Sasha ?

- C'est Zoran, et ma mère...

- Quoi ? Il fronce les sourcils.

D'instinct, je lui prends la main. Ses yeux deviennent violets et il arrive à voir ce que je vois.

- C'est impossible. Il chuchote. Comment t'a pu remonter si loin dans le temps ?

Je fronce les sourcils en sentant une perturbation dans l'air. De l'électricité.

Je lâche Tadeo qui n'arrive toujours pas à croire ce qu'il venait de voir.

- On est pas seuls. Je dis.

Il sourit.

- C'est bon Kaiden, elle t'a senti, montre toi.

Kaiden redevient visible et me lance un clin d'œil.

- Bravo. Il tape dans ses mains alors que je tente de retenir un sourire.

- Tu progresses plus vite que je ne l'aurais cru. Dit l'adulte. C'est incroyable. Très peu de gardien peuvent faire ça aussi aisément que toi.

Un sourire étire maintenant mes lèvres. J'étais contente d'avoir réussi l'exercice sans dérapages.

- C'est bon, tu peux y aller. Toi aussi Kaiden, merci pour ton aide.

- Ravi de pouvoir aider. Sourit le brun.

On sort tous les deux de la salle.

- C'était vraiment impressionnant. Il dit alors qu'on marche dans le couloir côte à côte.

- Merci.

- Tu dois vraiment avoir un immense pouvoir en toi. Parce que même Cantrell n'arrive pas à faire ce que tu viens de faire. Et pourtant ça avait l'air si facile pour toi.

- Tadeo sait me mettre en confiance. J'arrive à me concentrer avec lui, et bizarrement j'ai l'impression qu'il me comprend.

Il hoche la tête.

- C'est cool, j'suis content pour toi.

Je lui offre un sourire.

- Sinon, t'a quelqu'un pour le bal ?

Je fronce les sourcils.

- Quel bal ? Je demande.

- Le bal des gardiens. C'est comme un bal de promo, mais avec les gardiens connus qui viennent pour voir les petits bébés gardiens en formation. Faut te mettre sur ton 31.

- C'est quand ?

- Vendredi soir.

Je regarde devant moi quelques secondes en y réfléchissant. Une soirée ne peut pas me faire de mal. Et ça me permettra de me changer les idées.

- Ça te dirait de m'y accompagner ? Je le regarde de nouveau alors qu'il sourit.

- J'en serais ravi ma chère Sasha.