Charlotte m'a donné une chambre et pour l'instant j'étais seule.

Sous la douche, je soufflais, repensant à tout ce qui venait d'arriver.

Je ne sais même plus qui je suis, ou qui je suis sensée être.
En général face à l'inconnu, j'ai plutôt tendance à m'enfuir.

J'entends un bruit et je me retourne rapidement sur mes gardes. Je sors ma tête, poussant un peu le rideau, les sourcils froncés, le shampooing coulant sur mon front.

Rien.

- C'est rien, je suis sur les nerfs.

Je me rince et coupe l'eau. Je m'enroule dans une serviette et je sors de la douche. Je m'arrête dans mes mouvements en sentant quelque chose de perturbant dans l'atmosphère.

Je m'habille rapidement et je sors. À l'entrée de l'école, il y a deux gars qui sont en train de fumer. Je les ignore et avance en regardant le ciel.

- Si t'essaie de te barrer, c'est pas comme ça qu'il faut faire. L'un des deux rigole.

- Surtout en pyjama. Se moque l'autre.

- Et si vous fermiez vos gueules pour voir ? Je claque cinglante, ne lâchant pas le ciel des yeux.

Les rires cessent.

- T'a dit quoi là ?!

- Tu crois que tu parles à qui la nouvelle ?!

- À deux cons visiblement. Je réponds.

Ils s'approchent mais s'arrêtent en ouvrant grand les yeux en le voyant. La même créature qu'au mariage.

Et elle avançait tout droit vers moi.

- Putain mais barre toi !

Quatres adultes arrivent et regardent la créature.

- Mais ne la laissez pas là ! Dit Charlotte.

Je croise le regard de cette bête et le visage de Venus me revient. La douleur, la rage, le vide.

Il pousse un grognement et la colère bouillonnant en moi, je ne peux la contenir.

Mes mains forment des mini éclairs, que je ne contrôle pas du tout. Ils sont sauvages, versatiles et indomptables.

Tout comme moi.

- Sasha ! M'appelle Charlotte.

J'étais prête à me venger.

Je lève les mains et la foudre s'écrase. Il l'évite et je recommence plusieurs fois, m'énervant un peu plus à chaque tentative.

Ce que je ressens est indescriptible, comme si je me lâchais pour la première fois. C'est comme hurler les paroles de sa chanson préférée, ça fait un bien fou.

Je sens les vibrations, les champs magnétiques, l'électricité statique qui se balade autour de nous, je pouvais tout sentir.

Je me mets à flotter dans les airs, dans une colère noire et j'arrive enfin à le toucher.

Je me déchaîne et pousse un crie jusqu'à ce qu'il ne soit plus qu'un tas de cendres.

Je retombe au sol, vidée d'énergie, l'adrénaline revenant au point zéro.
Je souffle alors qu'ils s'approchent de moi.

- Là au moins, je suis sûre qu'il ne se relèvera pas. Je déclare en me tournant vers eux.

Charlotte me regarde choquée alors que je fais un bord, peinant à tenir sur mes jambes.

Je lève les yeux et remarque les centaines paires d'yeux me fixant à travers les fenêtres.

- Est-ce que ça va ?! Charlotte me demande inquiète.

- Ça va, je crois que je vais aller me coucher. Je fais un pas et manque de tomber.

Tadeo me rattrape et je lui lance un sourire narquois.

- Comme on se retrouve.

Il secoue la tête en souriant et m'aide à retourner dans ma chambre.