24.
Je retrouve Tadeo dans sa salle et je m'assieds à côté de lui sur la pile de tapis.
- Comment tu vas ? Il demande après un silence.
J'hausse les épaules.
- Je sais pas vraiment. Je sais même plus quoi penser.
- J'imagine. Surtout que tu n'aimes pas vraiment Harrison.
- C'est un vrai connard. Je dis d'un ton froid en me tournant vers lui.
- Je sais.
- En plus on a le même don...
- Si ça peut te remonter le moral, on pense tous que tu es plus forte. Tu apprends encore.
Je le regarde de nouveau.
- Je me serai bien passée de tout ça.
- Tu ne m'aurais jamais rencontré. Tu n'aurais jamais rencontré Charlotte et Zoran. Tu n'aurais jamais su que tu a encore de la famille... Je fronce les sourcils. Et tu n'aurais pas tes nouveaux amis. C'est des petites choses positives auxquelles il faut que tu te raccroche.
Je secoue la tête.
- Oui, vu comme ça... Je sais plus vraiment quoi faire. Je soupire.
- Venus aurait su pas vrai ? Il demande en posant sa main sur la mienne.
Je souris nostalgique.
- C'était la plus blonde des blondes, mais étonnement, elle avait toujours des solutions de génie. Je sors mon téléphone et lui montre mon fond d'écran. Regarde, c'est elle.
Il regarde la photo en souriant.
- On était comme Thelma et Louise. Je glousse.
- Est-ce que ça fait toujours aussi mal ?
J'hoche la tête.
- La douleur reste toujours aussi présente. Elle ne diminue jamais, on s'y habitue. On apprend à vivre avec et au bout d'un moment ce vide en nous ne se fait presque plus ressentir, jusqu'à ce que tu passes à un endroit plutôt familier, ou que tu entends une chanson particulière. Là c'est comme si ça se réveillait. Mais au lieu de pleurer, tu souris en te rememorant les rires et les bons moments. Tu finis par oublier tout le mauvais et il ne reste que du positif. J'adorais vraiment Venus de tout mon cœur et je continuerai de le faire toute ma vie. Un jour je l'a retrouverai mais pour l'instant elle vit encore, dans mes souvenirs.
Il sourit.
- C'est très vrai ce que tu viens de dire. Et très mature, je suis fier de toi.
Je lui lance un petit sourire et il m'embrasse le crâne.
***
Je déroule la bande, dos au miroir en essayant d'y voir au mieux.
Deux cicatrices énormes montrent le bout de leur nez, en parallèle de ma colone vertébrale.
Les larmes me montent aux yeux en voyant mon dos déchiqueté de cette manière.
C'est comme si je pouvais encore sentir les griffes qui me tranchaient la chair.
- Sasha, est-ce que ça va ? Demande mon compère inquiet en toquant à la porte.
Mais impossible de lui répondre. Je les effleurais du bout des doigts en grimaçant, c'était encore à vif.
- Quelle horreur... Ma voix trembler alors qu'une larme roule sur ma joue.
Ma respiration se coupe et je suffoque, ne pouvant quitter mon reflet des yeux.
Je suis un monstre...
Qui veux de ça sérieusement ?!
J'enfile une veste en essuyant mes larmes, essayant de me calmer.
C'est comme si je ne reconnaissais pas le corps que je voyais.
J'entends toquer de nouveau, j'ouvre en larmes et je vois Charlotte me regarder bouleversée.
- Il n'y a que nous deux ma... Je ne la laisse pas finir que je l'a prends brusquement dans mes bras.
Elle reste stoïque une demi seconde avant de me serrer contre elle en faisant attention.
- Je suis là Sasha. Tu peux tout me dire.
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