Point de vue de Sarah

Je n'ai qu'un petit mot à vous dire bien que cela fasse très mal. Je suis détruite. Si je pouvais mourir à force de pleurer je pense que je serais morte au moins une vingtaine voire une trentaine si ce n'est une quarantaine de fois... Mon Dieu... Pourquoi ? Juste pourquoi je perd toute les personnes en qui je tiens implicitement ou explicitement ? D'abord ma grand mère ensuite mon grand père suivi de ma meilleure amie de l'école primaire qui s'appelait Camille, mon ancien meilleur ami virtuel Swan, mes rencontres virtuelles Nina, Mina, Marjorie, Johanna, Léna, John, Alexandra, Jade, Kim, Yoann, Jules, Julia et maintenant Quentin... J'ai ce terrible sentiment de porter malheur à toute les personnes que j'aime... Je veux mourir comme ça je vais rejoindre Quentin. Je le savais que c'était un amour impossible mais comment je vais faire si il meurt... J'aurai sa mort sur ma conscience... Je suis tellement nulle. Je ne mérite absolument rien sauf mourir... Et d'un coup je me suis mise à pleurer et à me couper. Je me déteste sans moi il ne serait pas dans cet hôpital entre la vie et la mort.
À cet instant précis, j'ai alors commencé à éclater en sanglot et à tenter de sauter. J'étais à bout de tout ce que nous me faisons. Cet harcèlement, toute ses personnes qui me souhaitent la mort... je suis à bout ...

Soudainement j'ai vu que je recevais un grand nombre de message anonyme. Je vais vous en donner des exemples.

Inconnu 1 : Hey, bébé je vais te violer tu es ridicule.

Inconnu 2 : Saute tu ne mérite rien.

Inconnu 3 : Quand est ce que tu meurs ?

Inconnu 4 : Tu veux jouer avec ta lame ? Vas y joue avec ta lame et saute par la fenêtre.

Inconnu 5 : Tu veux faire le blue whale challenge ?

Inconnu 6 : C'est un défi juste trop bien ! Tu te donnes La mort. En plus ça tombe à pic car tu ne mérite rien.

Inconnu 7 : Je te vois pleurer, mais toi tu ne me verra jamais.

C'en était trop des sanglots ainsi que des larmes ont commencé à ruisseler tout le long de mon visage et je ne sais comment j'ai pu trouver le courage de déverrouiller mon téléphone pour jeter un œil à la date et l'heure. Nous sommes le vendredi 13 Mai et il est 13h13 j'ai pleuré plus de 2h30. Je me décide donc d'aller à l'hôpital ou se trouve Quentin à Paris dans le 14 ème arrondissement. Il est vraiment loin de chez moi cet hôpital mais bon qu'est ce que je ferai pour lui... Je cherche alors ma mère pour la prévenir mais juste avant j'enfile les premiers vêtements qui me tombent sous la main et je m'attache les cheveux en une queue de cheval haute, je me maquille légèrement et je décide de me mettre un jean Hollister avec un sweat primark et des baskets (en vérifiant que nous ne voyons pas mes très nombreuse marques de scarification.)

- Maman ? M'exclamais-je

- Oui ma puce ?

- Je vais à l'hôpital où Quentin se trouve... Dis-je en tentant de cacher mes sanglots

- D'accord... Tu as bel et bien pensé à tout ma belle ?

- Oui maman je sais mon passe navigo, ma carte d'identité, de l'argent, mon téléphone et ma carte bleu.

- Prend aussi ma batterie externe.

- Non maman ça ira... dis-je en pleurant

- Tu ne discute pas mon ange.

- D'accord maman...

Je suis alors parti pour marcher une dizaine de minutes et prendre la ligne 4 du métro. En arrivant à la gare qui me donnait accès à l'hôpital où se trouvait Quentin j'ai alors poussé un long soupir j'habite à deux arrêts du terminus et je dois allée jusqu'a la destination de cette ligne de malheur. De plus, le terminus a changé sous prétexte d'un colis suspect. Je me suis alors mis à marcher une bonne vingtaine de minute avant d'enfin trouver l'hôpital (j'en mettrai ma main à couper que l'adresse a été modifié ! Elle était bien plus proche de l'arrêt de métro quand j'étais petite !)

Je me suis ensuite précipitée à l'accueil pour demander les renseignements à deux jeunes filles qui m'avaient l'air bien sympathiques mais j'ai dû me tromper. J'ai pris mon courage à deux mains et je leur ai demandé la chambre de Quentin.

- Vous êtes de sa famille ?

- Non.

- Une amie ?

- Non plus...

- Une cousine éloignée ? Enchaîne cette dernière

- Toujours pas.

- Nous ne pouvons accepter votre visite alors... Dit la première en fronçant les sourcils.

- Dites moi au moins sa chambre.

- Non.

- S'il vous plaît... Dis-je en sanglotant

- Quand on vous dit non c'est non.

- MAIS S'IL VOUS PLAÎT JE REGRETTE À MORT C'EST MA FAUTE TOUT CELA, JE SUIS NULLE. JE NE MÉRITE RIEN SAUF MOURIR. LAISSEZ MOI DONC FAIRE UNE BONNE ACTION UNE SEULE AVANT DE MOURIR. Dis-je en ne retenant plus mes sanglots.

- Mais calmez-vous bon sang !!!

- Il est entre la chambre 100 et la chambre 134.

- Vous vous moquez de moi j'espère ?

- Non maintenant à vous de chercher. Lance cette dernière avec un sourire narquois.

Je me suis directement mise à courir dans tout l'hôpital en ne retenant plus mes larmes. L'homme de ma vie est entre la vie et la mort par ma faute et uniquement la mienne. Pourquoi ? Pourquoi je suis tellement pathétique comme jeune fille ? Je ne suis bonne qu'à détruire tout autour de moi. Pourquoi je ne meurs pas ? C'est vrai. Pourquoi je ne crève pas je mérite rien...

J'ai ouvert toute les portes sauf la 131, 132, 133, 134. J'ai donc commencé à les ouvrir une par une et lorsque je suis arrivée à la dernière chambre c'était une chambre deux places mais il n'y avait qu'une jeune fille. J'ai soupiré et je me suis mise à sangloter malgré moi.

- Pourquoi tu pleures ? Me demande alors la gamine.

- Pour rien...

- C'est pas bien de mentir... Dis moi ce que tu as...

- ce n'est rien de grave...

- Mon voisin de chambre me manque mais...

- Mais ?

- Rien... Dit la gamine en sanglotant.

- Ne m'en dit pas plus. Sangloté-je

The End