Les larmes de Sarah
Salle 219.
- C'est là ! dit Lauryne complétement à bout de souffle.
- On va se faire tuer, dis-je.
Bien qu'au fond je m'en fous, mais la mère de Lauryne est plutôt sévère.
- Je vois que la ponctualité ne fait pas partie des qualités de certaines personnes cette année.
Je reconnais tout de suite cette voix. Le jeune homme du métro. Mon cœur faillit s'arrêter mais le fait d'être essoufflée me permet de cacher mon malaise.
Nous nous excusons du retard.
- C'est la dernière fois, à la prochaine ce sera direction le bureau du CPE, installez-vous... séparément ! ordonne-t-il d'un ton froid
Ok, il a l'air sévère celui-là mais sa beauté le sauve. Mais je sens que ça recommence, cette boule au ventre. Je sens les larmes monter et ça ne passe pas inaperçu aux yeux de ma meilleure amie.
- Sarah ça va ? murmure-t-elle
- Oui t'inquiète, ça va...
- Sûre ?
- Oui, sérieusement ce n'est rien.
- Monsieur est-ce qu'on peut aller dans le couloir le temps qu'elle se sente mieux s'il vous plait ?
- Non ça va aller, je te jure, je n'ai pas envie de me faire remarquer le premier jour de cours s'il te plaît, dis-je presque en l'implorant.
- Votre amie a raison, prenez un peu de temps pour vous calmer, insiste-t-il.
- Bien Monsieur, dis-je de manière résignée.
- Ne m'appelez pas Monsieur !
Trop bizarre ce type, il est lunatique ou quoi ?!
- Bref, viens... me murmure Lauryne en me tirant par le bras vers la sortie.
- D'accord...
- Fais attention, ajoute-elle.
- Attention à quoi ?
- Ne fais pas comme si tu ne savais pas.
- Je ne vois pas de quoi tu parles mais ok.
Nous sortons et nous nous asseyons dans le couloir. Elle me laisse pleurer mais me prend dans ses bras. Je déteste être comme ça à la vue de tout le monde. Je parviens tout de même à me calmer rapidement.
- Ça va mieux ?
- Oui, dis je d'une voix un peu étouffée.
- Au fait, ce soir si tu veux venir dormir à la maison, y'a pas de soucis ma mère est d'accord, je lui ai demandée avant de venir chez toi hier soir.
- Merci.
- Allez, retournons en cours.
- Oui !
On se lève, je souffle un bon coup puis nous rentrons à nouveau en classe.
- Vous revoilà ! J'espère que ça va mieux Sarah, par contre je devrais vous retenir à la fin du cours.
- Oui Monsieur.
Il me fixe du regard mais sans méchanceté. Bizarre...
Le cours passe et la sonnerie retentit. Tous les élèves se sont dirigés vers la sortie pendant que moi j'attends les premières paroles du prof depuis ma place.
- J'ai eu pas mal d'échos de la part de mes collègues alors j'ai une question à vous poser.
- Je vous écoute, dis-je fortement inquiète.
- Est-ce vous, la fameuse jeune fille qui étiez dans un lycée général avant de venir ici l'année dernière ?
- Euh... oui c'est moi...
- Je vois... Je m'appelle Quentin, vous pourrez m'appeler ainsi en dehors des cours si on venait à se croiser, ce dont je ne doute pas et comme vous le constatez je serai votre professeur tout au long de l'année scolaire.
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