Chapitre 8
- C'est magnifique, répondit Nessa en admirant la nuance parme des murs.
Secrètement Nessa adorait cette nuance de violet. C'était comme si l'homme d'affaire avait lu dans ses pensées.
- C'est l'une des plus spacieuse du manoir, vous avez le privilège de pouvoir admirer les jardins.
Nessa n'osait pas plonger son regard dans le sien par peur de fléchir. Alors elle se contenta de passait l'arche et se dirigea vers la fenêtre.
En effet, la vue était sublime.
- Merci monsieur Wolfkov, c'est absolument magnifique.
Elle entendit ses pas se rapprocher, son parfum viril vint lui chatouiller les narines.
- Je suis heureux de l'apprendre mademoiselle Blake.
Sa voix fut lente, comme si son accent avait le pouvoir de transformer les mots...de les rendre à la fois sensuel et dangereux.
- Je vous laisse vous rafraîchir un peu, déclara-t-il en s'éloignant ; Rejoignez-moi dans le salon loriquet vous serez prête je vous montrerais le reste du manoir.
Il ne lui laissa pas le temps de répliquer. La porte se referma, la laissant seule avec ses songes.
Une angoisse latente la submergea mais très rapidement celle-ci se mua en une excitation secrètement contenue. Elle ouvrit la fenêtre pour observer la vue splendide de cette végétation qui s'étendait sur des kilomètre. De plus elle avait vu sur un fleuve magnifique. De sa vie entière jamais Nessa avait osé rêver goûter ou bien approcher ce monde si opposé au sien.
C'est d'ailleurs pour cette raison qu'elle s'ordonna de se ressaisir immédiatement.
Son travail consistait à faire la cuisine elle n'était pas là pour rêver.
Elle referma rapidement les fenêtres et prit ses bagages pour enfiler une tenue plus décontracté. Il faisait chaud, l'été était proche. Alors elle enfila une robe évasée de couleur beige et quitta ses chaussures à talons contre une paire plus agréable pour marcher. Une fois prête, Nessa quitta la majestueuse chambre que lui avait attribuée son patron pour le retrouver au rez-de-chaussée.
Lorsqu'elle le vit, son cœur rata un battement. En pleine conversation téléphonique il n'avait pas remarqué sa présence.
Nessa en profita pour l'observer.
L'entendre parler en russe lui provoquait une décharge incontrôlable de frissons. En fait elle peinait à réaliser que cet homme avait fait de la prison ou bien même qu'il puisse appartenir à une famille de mafieux. Pourtant tout les signes étaient là, devant ses yeux. Ses lèvres menaçantes lorsqu'il parlait même quand il donnait l'air d'être amusé, sa carrure imposante, son regard autoritaire, sa voix naturellement rauque.
Tout les signes étaient bel et bien là...
Nessa se redressa avant qu'il ne se retourne. Il la vit et coupa court à sa conversation. Elle descendit le reste de l'escalier se donnant un air pressé pour qu'il n'ait aucun doute de sa présence depuis déjà deux bonnes minutes.
Il darda sur elle un regard qui la mit mal à l'aise.
- Vous êtes prête ? Demanda-t-il d'une voix plus douce qu'elle ne l'aurait cru.
- Oui, allons-y je suis prête.
- Allons d'abord voir les jardins, proposa-t-il en l'invitant à le suivre.
Nessa le suivit dans les jardins tout en mettant une certaine distance entre eux. Le manoir géorgien était encadré par deux sycomores majestueux. Bordé par une colline richement boisée, Nessa pouvait apercevoir le fleuve au loin.
- C'est le fleuve Hudson.
Réprimant un sursaut absurde Nessa leva la tête dans sa direction.
- Peut-on l'approcher ?
- Oui, mais pas toute seule.
- Pour quelle raison ?
Il lui offrit un regard troublant avant de lui répondre :
- Les pentes sont glissantes, je ne veux pas accident sur ma propriété.
Trouvant qu'il exagérait Nessa fut tentée d'insister.
- Si je comprends bien, il faut votre autorisation pour tout ?
- C'est exactement ça, affirma l'homme d'affaires fièrement.
- Et vous n'êtes pas fatigué ?
Il s'arrêta à hauteur du chemin de roses sauvages.
- D'être autoritaire ? Pas le moins du monde au contraire je m'en délecte.
Curieuse, Nessa eut envie d'approfondir la conversation. Peut-être qu'elle en apprendrait plus sur son passé.
- Vous avez été toujours comme ça ?
Il la regarda, impassible, une lueur mystérieuse dans son regard noir.
- Depuis toujours, du moins depuis que mon très cher père m'a inculqué quelques leçons qui m'ont fait comprendre que plus jamais je serais déshonoré ou trahi par quiconque.
Cette fois-ci sa voix fut dénuée d'émotions. Elle fut rêche, coupante. Quant à ses yeux, ils étaient vide.
Il passa un main ferme dans son dos pour remonter la pente et la guida à l'intérieur.
- Ne perdait pas ma confiance mademoiselle Blake, glissa-t-il en refermant la porte derrière eux.
Nessa frémit, les joues brûlantes.
- Je suis ici que pour quarante-huit heures, vous n'avez rien à craindre quant à ma confiance monsieur Wolfkov.
Il la contempla en silence avant d'esquisser un sourire.
- En effet je n'ai rien à craindre de vous, mademoiselle Blake, répéta l'homme d'affaires en allongeant son bras pour lui indiquer un long couloir.
Nessa se pinça furieusement les lèvres, agacée par ce mystère qu'elle ne parvenait pas à percer.
Pendant plus d'une heure, l'homme d'affaire lui fit visiter son manoir. Happée par l'histoire de ce dernier Nessa avait baissé la garde à plusieurs reprises...le laissant même s'approcher d'elle au point de sentir sa chaleur corporelle émanant de ce corps massif.
- Votre domaine est remarquable, commenta-t-elle lorsqu'ils rejoignirent la belle bibliothèque qu'ils avaient quittés plus tôt.
- Il l'est, affirma-t-il sans prétention.
Il s'installa sur le canapé en L tout en promenant son regard sur elle. Habituée, Nessa préféra l'ignorer pour passer à un sujet on ne peut plus sérieux.
- Pour le dîner, il faudrait m'indiquer ce que vous désirez...enfin je veux dire le menu. Est-ce qu'il y a des...
- La souris d'agneaux que vous m'avez présentée l'autre soir était un délice, la coupa-t-il sérieusement : J'aimerais la réintégrer au menu.
Heureuse de recevoir un tel compliment, elle ne put s'empêcher de sourire.
- Très bien, quoi d'autre ?
- Venez donc vous asseoir mademoiselle Blake, cessez d'être si craintive.
Avait-il remarqué sa nervosité ?
Cela ne faisait aucun doute. Elle s'installa sur le fauteuil en face de lui, serrant les genoux et mit ses mains dessus. Les yeux dans les yeux, un silence s'installa entre eux.
- Les entrées doivent se varier, certains de mes invités aiment se montrer difficile, commença-t-il enfin.
Nessa nota chacune de ses informations dans son esprit, déjà dans la hâte de commencer.
- Les desserts, je vous laisse libre cours à votre imagination.
- C'est parfait ! S'exclama Nessa incapable de retenir son excitation ; Vous ne serez pas déçu je vous le promets !
Il plissa des yeux tout en l'observant derrière ses deux fentes impénétrables.
- Je l'espère bien.
Il se leva soudain et contourna sa bibliothèque pour attraper un document sur le bureau en acajou.
- C'est votre contrat, expliqua-t-il en le posant sur la table en verre ; Si vous souhaitez le lire avant de le signer.
- Je vous fais confiance.
Nessa prit le stylo qu'il lui tendit et signa le bas de la page sans hésitation.
- Vous faites souvent confiance à des personnes que vous ne connaissez pas ? Demanda-t-il en récupérant le stylo.
Nessa haussa des épaules.
- Non, mais lorsqu'il s'agit d'un travail j'y vais tête baissée, sans me poser de question.
Soudain, l'air changea et lui parut électrique. L'homme d'affaires récupéra son contrat en le pliant soigneusement.
- Il est parfois préférable de s'en poser mademoiselle Blake, lança-t-il d'une voix grave, étrangement posée.
Nessa sentit un frisson la parcourir. Les lueurs amusées dans les yeux du russe ne lui inspiraient pas confiance. Il lui donnait l'impression qu'à partir de maintenant les choses seraient différentes.
Ce faisant des idées, Nessa secoua imperceptiblement de la tête et se leva pour lui tendre la main.
- Merci monsieur Wolfkov de m'accorder votre confiance.
Il vint glisser sa main dans la sienne puis referma ses doigts fermes sur les siens. Ignorant la délicieuse sensation qui venait de se figer dans ses reins, Nessa lui sourit pour tromper toutes émotions.
- Merci, de m'accorder la vôtre, répondit l'homme d'affaires d'une voix suave....
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