Chapitre 3
William se réveilla. Son petit déjeuner avait de nouveau été déposé sur son bureau. Il pensa au rendez vous et regarda l'heure sur sa pendule:
-« ...9h30...faut bientôt y aller ! »
Il se dépêcha de s'habiller. Il s'habilla comme hier en changeant juste sa chemise. Cette fois ci il fit attention de ne pas emporter d'objets de valeur avec lui. Il ne voulait pas se faire à nouveau dépouiller. Il regarda son plateau. Il avait un peu faim mais hésitait à prendre à manger. Non ! Tu es un enfant de rue maintenant !
Il se coiffa rapidement et descendit les escaliers. Ses sœurs lisaient un livre près de la bibliothèque et ses frères étaient sortis dehors s'acheter des confiseries et autres plaisirs de ce genre. Son grand père et sa grand mère étaient dans la cuisine en train de surveiller la préparation du repas.
Parfait ! Ils vont pas faire attention à moi !
Il hésita à laisser un mot quand même...finalement il laissa un mot uniquement pour sa grande sœur de 12 ans Grace. La seule de cette famille dont il était proche, il mit le mot sous son coussin et s'en alla.
Alors qu'il allait traverser la rue, il sentit une tape amicale derrière son dos:
-« Salut William ! »
Le rouquin se retourna. C'était son ami Charles qui l'avait aperçu de loin.
-« Tiens je te rend ton train ! Tu as oublié de le récupérer ! »
-« Ah ! Merci bien ! »
-« T'as raté de belles choses ! Au parc, ça grouillait de poissons dans la mare ! »
-« Tu as fais de belles prises ? »
-« J'ai perdu ma canne à pêche...et maman va me faire du poulet ce midi ! C'est beaucoup plus exquis que le poisson ! Et toi ? D'habitude tu t'habille correctement et là on dirait que t'as vu un fantôme ! »
William s'assit sur le bord du trottoir imité par Charles:
-« Je suis allé dans le quartier d'en face hier... »
-« OH PAR DIEU ! C'est vrai j'ai oublié ! Que je peux être sot des fois ! Alors narre moi ! Tu as trouvé ton vendeur de journaux ou c'est lui qui t'a trouvé ? »
-« ...J'ai été dépouillé par des habitants de rues... »
-« QUOI ?! Ils étaient dangereux ?? »
-« Plus ou moins... »
-« Ils étaient combien ?! »
-« Trois. Plus forts et plus grands que nous. »
-« Tu les as tous affronté ?! »
Le jeune garçon le regardait avec stupéfaction et admiration. William soupira exaspéré:
-« Non ! Seulement le plus jeune...les deux autres sont arrivés après... »
-« Ils t'ont pas égorgé ? C'est des copains de Jack l'Eventreur ou pas ? »
-« Ils m'ont demandé de quitter le quartier et... »
-« Et ? »
-« ...Ils m'ont proposé de me joindre à leur Clan. »
Son ami le regarda hébété.
-« C'est vrai je t'assure ! Si tu aimes Dieu, crois moi ! »
-« Pourquoi ils te proposeraient cela ? »
-« Je...je sais pas...je crois qu'ils manquent d'habitants... »
-« Moi je trouve cela étrange...si j'étais toi je me méfierais...le bébé des Moutabben a été enlevé une fois...on sait pas par qui. Ils l'ont menacé de le jeter dans la Tamise. Heureusement que Sherlock Holmes l'a retrouvé vivant ! Mais là Monsieur Holmes est en Irlande. Donc si tu te fais attraper c'est toi qui finiras dans la Tamise. »
William comprenait l'inquiétude de son ami. Il rigola légèrement en voyant Charles imitait le détective qui était son idole. Mais...quand ils les avaient rencontré ils avaient l'air vraiment sincères. Et ceux qui avaient enlevé le bébé n'avaient sûrement rien à voir avec ceux qu'il avait rencontré.
-« Pourtant j'ai confiance en eux...j'ai pris ma décision. Je vais accepter. »
-« Quoi ? Non ! »
Charles lui attrapa les mains en larmes.
-« William fait pas ça ! Si ça se trouve je te reverrais jamais ! Tu es mon seul ami ! »
-« Charles ne t'inquiète pas...dans tout les cas, que je reste n'aurait rien changé. Mes grands parents veulent déménager. Je serais quand même partit. Quand ils seront plus là, une nouvelle famille viendra. J'ai entendu dire qu'ils ont une fille. Tu t'entendras bien avec elle ! »
-« Mais c'est nul les filles ! Et ça sera pas pareil ! »
Le petit brun sanglotait. Alors William le serra fort contre lui:
-« Tu vas me manquer Charles...mais je dois partir. Je t'aime Charlie. »
-« ...Je t'aime aussi Billy... »
Ils se firent un câlin pour la dernière fois et William s'en alla enfin confiant vers sa nouvelle vie.
Ça n'avait pas changé d'hier, l'odeur était nauséabonde. Les gouttières étaient cassées et une flaque d'eau s'était formé près d'une maison. Il n'y avait toujours personne au début. En même temps ces maisons étaient détruites. Personne ne voulait habiter là dedans. Il s'installa sur un tonneau pour attendre quand il entendit un bruit venant du toit au dessus de lui. Il regarda mais ne vit rien, puis il sentit une dague contre son dos et il trembla légèrement effrayé. Une voix familière lui chuchota à l'oreille:
-« Tu as beaucoup à apprendre...même le plus petit des enfants se met automatiquement sur ses gardes dès qu'il entend un bruit. »
Le rouquin soupira de soulagement et se retourna. John, l'homme robuste d'hier rangea sa dague dans sa veste et attrapa le petit et le mis debout sur le tonneau pour qu'ils soient à peu près à taille égale.
-« Saurais tu me dire si je suis seul ? »
William regarda à droite à gauche. Il n'entendait rien, ne voyait rien. Il jeta un coup d'œil au regard de John pour voir si il fixait quelqu'un d'autre que lui. Rien non plus.
-« Cette fois ci...Jim et Vicky ne sont pas avec toi. »
-« Vrai. Mais je ne suis pas seul. »
-« Oh... »
Une silhouette se détacha de l'ombre. C'était un homme très fin, très grand...William n'avais jamais vu quelqu'un d'aussi grand depuis sa rencontre avec John. Ses yeux étaient noirs et fins, ses cheveux également. William reconnut tout de suite ce physique peu particulier. C'était un asiatique. Il y en avait de plus en plus à Londres. L'homme retroussa les manches de sa chemise blanche. Des quatre personnes qu'il avait rencontré, c'était la plus soignée.
-« Voici Jack. Il est britannique comme toi et moi...avec du sang irlandais de sa mère et du sang asiatique de son père...c'est le neveu de Vicky. »
Son neveu ? À quel âge la fratrie de Vicky avait eu cet enfant ? Ils avaient l'air d'avoir le même âge. Le grand individu s'accroupit et regarda le garçon:
-« Enchanté. J'ai beaucoup entendu parler de toi petit. »
-« Allez Jack...faut pas rester là. Oh..et...rappelle-moi ton nom ? »
-« Euh...William... »
-« Suis nous William. »
Les deux adultes escortèrent le jeune noble dans une ruelle.
Au fur et à mesure qu'ils avançaient, William entendait des bruits. C'était des gens qui rigolaient, criaient, des enfants qui couraient et un peu de musique. William sourit en entendant cette ambiance, c'était bien mieux que le calme, le silence et le sérieux de chez lui.
-« Vous êtes nombreux ! »
Les hommes rigolèrent fort à cette phrase enfantine:
-« Ne t'inquiète pas ! Tu retiendras vite le nom de tout le monde ! On privilégie les noms courts. C'est plus facile à dire quand un cogne est à nos trousses et qu'on a besoin d'aide. »
Ils rigolèrent à nouveau, William ne comprenant pas cette blague fit semblant et rigola doucement. Ils arrivèrent devant un portail en fer, John poussa le portail et William aperçu le camp.
C'était une grande clairière avec plusieurs maisons collées les unes contre les autres. Un homme faisait de l'accordéon sur des marches et les enfants dansaient au milieu. Ils étaient tous très mal habillés mais ils avaient l'air heureux. Quelques adultes fumaient un cigare qu'ils avaient sûrement volé mais ils s'arrêtèrent automatiquement en voyant les nouveaux venus. À ce moment là, William commença à avoir peur et se demanda s'il avait pris la bonne décision. Il fit soulagé en arrivant devant Vicky qui étaient assise sur une chaise en cuir qu'ils avaient dû récupérer sur une estrade qui avait encore le poteau d'un pendu. Ça devait être une estrade qui servait aux exécutions avant...ou...peut être qu'ils s'en servent toujours...la femme se leva et s'approcha du trio:
-« Il est donc venu ! »
-« Jack était pourtant persuadé du contraire ! »
-« Hum... »
La tante de ce dernier analysa le rouquin de partout:
-« Bon...que pensez vous de lui ? »
-« Il est encore légèrement enrobé à cause de la nourriture de son ancienne famille. Mais il ne lâche pas l'affaire, il a l'air robuste et plutôt intelligent. »
John regarda deux adultes qui s'insultaient au fond:
-« Ce qui manque dans ce clan... »
Vicky rigola elle aussi fort puis se calma et lança:
-« Je vais donc annoncer son arrivée au Clan ! »
Elle se réinstalla sur son fauteuil et fit signe à William de le suivre. Il monta sur l'estrade en gloussant espérant qu'ils n'allaient pas le pendre et regarda la clairière. Vicky cria:
-« Venez tous ! »
Tout le monde s'avança. Ils étaient encore plus nombreux que ce que William pensait. Ils regardaient tous William d'un air curieux, parmi le groupe il reconnu Jim qui croquait dans une pomme toujours en faisant mine de ne pas s'intéresser à ce qui se passait.
-« Le Clan du Tonnerre manque de Monte en l'Air...jamais nous n'avons eu aussi peu de Francs Tireur à former. J'ai trouvé un enfant qui a accepté de devenir Franc Tireur dans notre clan.
-« Accepté ?! Ce serait plutôt un privilège. »
William serra les poings. Il n'avait pas réussi à voir qui avait dit ça mais il restait aux aguets. Vicky fronça les sourcils. Plusieurs questions s'élevèrent:
-« D'où vient t'il ? »
-« Il fait partit de quel Clan ? »
-« Quels habits étranges... »
-« Regardez sa veste ! Elle a la marque du duc de Winchester ! Rupin un jour, Rupin toujours ! C'est un VRAI débrouillard qu'il nous faut ! Pas un gosse de riche qui va se la jouer et se plaindre quand il devra trouver son repas tout seul ! On ne veut pas d'une fillette ! »
William se retenait de répliquer. John s'approcha de lui et lui murmura:
-« Lui c'est Tom...il voit que tu trembles...ils le voient tous...il faut que tu leur montre que tu ne te laisseras pas faire... »
William ferma les yeux. Il avait raison. Il les rouvrit et balaya la clairière du regard. Il reconnu Tom au milieu. Un garçon d'une vingtaine d'année, brun avec un peu de barbe, maigre, de taille moyenne avec une cicatrice à la bouche et de grands yeux verts expressifs. Il sauta de l'estrade et se jeta sur le garçon surpris. Plus fort que lui, Tom jeta l'enfant sur le côté et se leva avec une barre, prêt à la lui enfoncer dans les côtes mais William roula sur le côté à temps, attrapa un morceau de verre et il se jeta sur le dos de Tom. Il l'attrapa et le jeta en avant et le plaqua au sol, il leva le poing prêt à le frapper:
-« Crève pourriture ! »
Au moment de le frapper, William coupa d'un cou sec avec le morceau de verre l'oreille gauche de Tom, puis il l'a lui agrippa et en se recevant le coup il l'arracha. Tom gémis de douleur et attrapa par la veste William qui se débattait, il était en train de l'étrangler. Tom secoua plusieurs fois l'enfant et le lança contre un mu et la veste finit par se déchirer. William était par terre, en chemise blanche avec le nez qui saigne et les côtes qui lui faisait atrocement mal. Il n'avait jamais autant souffert, Tom pris une dague et se prépara à l'égorger quand un cri retentit:
-« ARRÊTE. »
Tom soupira et lâcha la dague en se tenant l'oreille. William se releva difficilement. Vicky ramassa la veste et regarda le ciel:
-« Le Clan des Étoiles approuve notre choix. En défendant son honneur, ce jeune garçon a perdu son titre. Il est désormais libre de se joindre à nous en tant que Franc Tireur. »
Malgré ses blessures, il était fier. Le clan se mis à l'acclamer et a le féliciter. Vicky s'approcha de lui:
-« Ton nom ? »
-« William... »
-« C'est trop long et ça fait trop noble. Il te faut un diminutif... Tu t'appelleras désormais Billy. »
-« Ok... »
Jim lui sauta dessus:
-« Billy ! La classe ! Je connaissais un gars qui s'appelait Billy ! Une fois il a réussi à dépouiller la Reine ! Je te jure ! Attend je te raconte... »
William ou plutôt Billy n'écoutait pas les bavardages de son ami et regarda Tom rentrer dans l'une des maisons. Il s'approcha et regarda depuis la porte. Une belle jeune fille d'environ 17 ans était en train d'arrêter le saignement de l'oreille. Un homme qui semblait assez vieux observait dans la pénombre. Il buvait une bouteille d'alcool en même temps. Jim le regarda:
-« Penny est jeune et jolie...mais Scabs lui...n'est ni jeune ni beau... »
Un cri retentit. Le portail s'ouvrît. Un petit garçon asiatique lui aussi avec un œil au beurre noir et la tête qui saignait se tenait devant le portail en tremblant. Jim lança à Billy:
-« C'est Puck ! Que lui est il arrivé ? Où est Harry ? »
Vicky s'approcha du petit garçon et lui attrapa doucement la main en se mettant à genoux devant lui:
-« Puck ? Que s'est il passé ? Parle. »
L'enfant regarda toute la clairière centrée sur lui et dit d'une voix tremblante:
-« Archie est mort ! »
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