Chapitre 1

Il sautait de toits en toits. Courait partout, le vent londonien lui soufflait derrière la nuque. Il faisait des grimaces aux chevaux et grimpait aux arbres en observant ses grands parents et sa sœur Grace de loin. Ses cheveux roux bien coiffés étaient devenus ébouriffés et il attendait le bon moment pour sauter sur sa soeur et lui faire peur quand d'un coup...

William se réveilla. Il était sur son lit dans sa tunique blanche. Son petit déjeuner avait été déposé par la bonne sur une table. Le jeune rouquin se leva, attrapa son peignoir et mangea tranquillement son petit déjeuner. Tout en buvant son bol de lait il pensa à la sensation que lui avait procuré son rêve. Il ne s'était jamais sentit aussi libre et heureux. Il entendait depuis sa chambre ses grands parents. Le duc Harry de Winchester et la duchesse Wendy de Winchester s'étaient occupé de William et ses frères et sœurs Grace, Théodore, Firmin et Elizabeth. Il regarda par la fenêtre et observa un jeune garçon qui vendait désespérément ses journaux. Il soupira. Il avait besoin de sortir, il en avait marre d'être enfermé dans cette maison. Il s'habilla avec son short en soi, ses chaussettes hautes, ses souliers et sa tunique bleutée. Il descendit rapidement en s'assurant que personne ne le voit et sortit de la maison avec son jeu favori: un mini train rouge. L'enfant de 11 ans s'amuse avec devant sa maison en regardant passer les calèches et les femmes sous leurs longues robes. Puis il s'arrêta et observa l'autre côté de la rue qui menait vers un quartier en brique un peu moins jolie que le sien où avait disparu l'enfant aux journaux.
Il prit son jouet et se prépara à traverser la rue pour rejoindre cet endroit intrigué quand il fut tiré en arrière et manqua de se faire écraser par une calèche.
Déboussolé, William se tourna vers son sauveur.
-« Salut Charles ! »
Le jeune garçon aux cheveux noirs courts avec son chapeau s'accroupit devant lui. Il était très bien habillé également mais moins bien que William, son noeud était à l'envers. Il avait du s'habiller en vitesse.
-« Ne me dit pas que tu vas vers les maisons de travail ? »
-« Non ! C'est juste que j'ai vu un petit garçon...je vais juste jeter un coup d'œil ! Ça ne sera pas long. »
-« Tu peux toujours oublier l'idée que je t'accompagne ! Peter y est allé une fois. »
-« Cette grosse brute ? Depuis qu'il a 16 ans il fait son fier, ne sort jamais de chez lui et porte des habits aussi absurdes que coûteux ! Toujours avec son air superbe ! »
-« Si je t'assure ! Il s'est même fait dépouillé ! »
-« Alors ça c'était avant qu'ils préviennent les policiers. Maintenant y'en a toujours un avec lui dès qu'il sort. »
-« Dans tout les cas, il m'a expliqué qu'il y avait des personnes dangereuses là bas...des mendiants de rue avec de longs ongles qu'ils peuvent t'arracher un œil ! Des violeurs ! Des meurtriers ! Certains pensent même que Jack l'Éventreur se trouve parmi eux ! Même leurs enfants sont terrifiants ! »
-« Je vais juste m'assurer que tes affirmations soient vraies. Ça ne sera pas long. »
-« Je t'aurais prévenu. »
Charles récupéra le train de William et s'en alla avec tandis que son ami se demandait si il s'agissait encore de sottises enfantines venant de son ami de 10 ans et demi ou si il avait raison ? Soupirant, William traversa la rue en faisant attention cette fois et s'engouffra dans cette ruelle sombre.

William traversait ces quartiers, un éclair avait été dessiné à la craie sur le sol. Qu'est ce que cela signifiait ? Il n'y avait personne...quand d'un coup il entendit un bruit. Une porte en bois presque abîmée grinçait. La maison semblait vide. William s'approcha doucement de la porte:
-« Hé oh ! Y'a quelqu'un ? »
Hésitant, le rouquin commença à doucement pousser la porte quand il tomba par terre après s'être pris de plein fouet quelqu'un. Il sentit un morceau de verre se mettre sous son cou. Il gloussa, à la limite de pleurer. Il n'avait pas envie de se faire tuer. Il parvînt toutefois à distinguer son adversaire. C'était un jeune garçon d'environ son âge, brun bouclé avec beaucoup de poussières et de cendres sur lui. Une casquette trop grande et une veste avec les poches déchirées. Il avait une botte abîmée à un pied, l'autre était pied nu. Ses yeux étaient marrons, l'enfant était maigre et il avait des coupures aux mains. Le rouquin le reconnut, c'était l'enfant aux journaux. Toujours en tenant son morceau de verre, il lui cracha dessus:
-« Qu'est ce que tu fiches ici ? »
-« Je...je vous promet...je...prenez ce que vous voulez ! »
-« Espèce de tapette va ! »
Il arracha la montre en gousset de sa poche et vérifia si il avait autre chose avant de le relâcher:
-« Maintenant dégage avant que je te tue ! »
-« Oui merci... »
L'enfant commença à repartir tremblotant les larmes aux yeux tandis que son agresseur repartait avec sa montre. D'un coup, il s'arrêta et serra les poings. Il ne devrait pas se laisser faire. Cette montre lui appartenait ! Il devait la reprendre et montrer qu'il n'était pas une tapette. Il se retourna et sauta sur l'autre garçon et lui tira les cheveux. Le garçon déboussolé lui donna un gros coup de poing au visage ce qui le fit saigner du nez mais William répliqua avec une claque avant de se faire jeter contre un mur.
L'agresseur haletait, il rangea la montre et observa le rouquin. Mais au lieu de repartir à la charge, il ricana et s'assit sur un tonneau en lui lançant:
-« Pas mal ! Tu te défend bien pour un rupin... »
Toujours énervé, l'enfant se releva, le nez en sang et en le regardant de ses grands yeux verts:
-« Et je t'affronterais encore si il le faut ! »
-« Hum ? »
Il prit la montre et commença à l'observer attentivement en grattant l'or qui était dessus comme pour ignorer les propos du rouquin. Mais il continuait de lui parler sans le regarder:
-« Je m'appelle Jim ! Je suis un Franc Tireur du Clan du Tonnerre. Un futur Monte en l'Air ! »
Un Monte en l'air ? Un Franc Tireur ? C'est quoi ?
-« Qu'est ce qu'un mini duc comme toi fait dans ce quartier ? Tu sais pas que c'est dangereux ? »
-« Si tu es le plus grand péril qui me guette je crois que je m'en sortirais ! »
-« Mmm...tu causes vraiment bizarrement toi. T'as de la chance de ne pas être tombé sur un Monte en l'Air. Il t'aurais déjà égorgé ! Couic ! Comme Jack l'Eventreur ! »
Jack l'Eventreur ?! William commençait à se demander si il n'aurait pas dû écouter Charles...
-« Tu ferais mieux de rentrer chez toi. J'ai volé ce que je voulais. Tu es inutile maintenant. »
-« INUTILE ? Attend ! »
-« C'est la vérité. Vous ne faites rien de vos journées. Je t'ai vu depuis ta fenêtre. Tu sors jamais de chez toi. Tandis que moi même si je n'ai que 12 ans, j'ai vécu plus de choses que toute ta famille réunie ! Je suis un Franc Tireur. Je sers de filature, d'espionnage et de messager ! Et bientôt je serais Monte en l'Air ! Un cambrioleur ! Le rêve ! »
-« ...Alors tu ne l'es pas encore ? »
-« T'as pigé ! De loin ! On devient Monte en l'Air vers minimum 15 ans...sauf exceptions ! Et on devient Franc Tireur à 11 ans ! Tu es dans le quartier du Tonnerre ! D'où le symbole par terre, mais y'a d'autre quartiers d'autres groupes qui sont nos ennemis ! L'ombre, rivière, vent... »
-« Mais pourquoi tu veux pas plutôt habiter dans une belle maison douillette ? On t'apporte ton repas...tu tombe rarement malade... »
-« J'en ai vu des rupins malades ! Je veux pas finir enfermé comme toi ! Sauf si tu aimes cette prison ! »
Il baissa la tête. Il devait bien admettre que cet enfant de rue avait raison...
-« Je... »
-« CROTTE ! »
-« Quoi ? »
Jim était monté sur un toit.
-« Des membres de mon Clan ! Tu devrais filer ! Si ils te voient ils te tueront pour pas que t'aille cafter à la police ! Sauve toi ! »
-« O...ok... »
Il commença à s'enfuir mais tomba à cause d'un de ses lacets défaits quand il entendit une voix forte:
-« Que se passe t'il ici ?! »

William regarda les nouveaux arrivants. Il y avait un homme grand et robuste, roux et barbu avec lui aussi de la cendre partout et des habits déchirés. Ses mains étaient aussi grande que la tête du garçon. Ses yeux marrons fixaient Jim pendant longtemps avant de clamer d'une voix haute et forte:
-« Tu ne devrais pas être si près de ce quartier de riche Jim ! Imagine si des cognes t'avaient vu ! »
-« Je sais John...je suis désolé... »
William était plus intrigué par le deuxième individu. Une femme d'une trentaine d'année aux longs cheveux châtains avec déjà quelques mèches blanches. Elle avait une longue cicatrice dans le dos. Comme Jim, elle avait une casquette et portait des bottines à lacets. La seule chose précieuse chez elle était un collier argenté suspendu à son cou qui représentait une étoile. Ses yeux bleus fixaient William sans aucune émotion. Jim chuchota:
-« ...Vicky... »
-« C'est qui Jim ? »
-« Il est inoffensif ! Il ne fait partit d'aucun clan ! C'est un simple rupin ! »
Un simple rupin ?! L'enfant serra les poings et fronça les sourcils mais se ravisa quand il aperçu cette Vicky l'observant furieusement.
-« ...Tu es plutôt courageux pour un enfant de duc. »
-« ....Vraiment ? »
-« Oui. Nous vous observions. Nous voulions voir Jim si tu étais capable de dépouiller quelqu'un. C'était bien...il faut juste que tu sois un peu plus discret... »
-« M...merci... »
-« Quand à toi...jeune noble...tu t'es bien débrouillé. Je n'ai jamais vu des nobles oser récupérer leurs objets sans faire appel aux cognes. Tu es plutôt téméraire. »
-« Merci beaucoup... »
L'homme robuste s'interposa entre les deux:
-« Allons Victoria ! Ce n'est qu'un stupide enfant gâté ! Qu'il retourne chez ses parents ! »
William s'énerva et clama haut et fort:
-« Stupide enfant gâté ?! Je n'ai point de parents ! Je suis venu visiter vos lieux ! En quoi est-ce un sacrilège ?! »
Vicky le souleva par le col et le plaqua contre un mur en crachant:
-« Un sacrilège ?! Et en quoi est ce un sacrilège que dès que l'un de nos marmots pose les pieds dans votre ruelle il se fasse arrêter par les cognes ?! En quoi est ce un sacrilège d'être vu comme des bons à rien et d'être traité pire que les chiens ! En quoi est ce un sacrilège qu'on nous laisse dans cette misère ?! »

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