| Chapitre 9 |

( Média : Petite Ronce ) 

                   Petit Lion se réveilla tranquillement, et alors qu'il se préparait à faire une toilette, Petit Geai lui donna un coup de patte sur l'épaule. Le chaton doré se retourna, interloqué. Le chaton gris soupira, il était temps que son frère devienne un peu plus sérieux ! 
 « Quoi ? maugréa le mâle doré. 
 —  Ben je sais pas il y a une prophétie, t'assumes un peu ! » Petit Lion haussa les épaules et continua sa toilette.
 « Hé tout doux frérot y'a pas le feu au lac là ! Je viens de me réveiller et... 
 —  Après tu vas parler avec Petite Spirale et Petit Érable toute la journée ! Comme d'habitude ! La prophétie est bien plus importante ! 
 —  Rooooh c'est bon j'ai comprit ! » 
   Petit Lion suivit son frère en baillant. Le sérieux et le renfrognement constant de Petit Geai l'ennuyait. Il ne peut pas rire un peu des fois ? se demanda t-il. De toute façon il est associable et introverti... Difficile pour lui de se faire des amis. Ils descendirent la plaine et s'assirent près d'un chêne en contrebas. D'ici, ils n'entendaient même plus les guerriers d'humeur matinale parler entre eux, et à peine les insultes que se disaient Etoile Sanglante et Vent Mauvais — et oui, déjà de si bon matin, ils réveillaient tout le monde en s'injuriant. 
 « Bon, on teste, voir quels pouvoirs on a, c'est ça ? demanda le chaton doré. 
 —  Pourquoi pas, marmonna son frère. Tu veux commencer par quoi ? 
 —  Ce serait trop cool si le Clan des Etoiles nous donnait le pouvoir de voler comme les oiseaux ! 
 —  N'importe quoi ! Qu'est ce que tu va t'imaginer ? A quoi cela nous servirait dans notre rôle d'élu ? » 
   Trop tard, le chaton doré, n'écoutant pas son frère, grimpa sur l'arbre. Petit Geai le suivit, commençant un peu à paniquer. Petit Lion pourrait bien se blesser comme ça ! 
 « Petit Lion, écoute-moi ! Et on ne sait pas voler ? 
 —  Qu'est ce que t'en sais ? protesta t-il en sautant sur la première branche. 
 —  Et toi, qu'est ce que t'en sais ? 
 —  Y'a qu'un seul moyen de le savoir ! » 
   Petit Lion se tint sur la branche en regardant le camp avec fierté. Si je peux voler, alors je pourrais attraper les oiseaux plus facilement ! songea t-il, son impulsivité ne le prévenant en aucun cas du danger qu'il courait. Petit Geai arriva sur la même branche que lui et cria : 
 « Petit Lion ! Attention tu vas te blesser ! Ne bouge pas ! » 
  Le mâle doré, porté par ses pensées, ignorait ce qu'il disait. Petit Geai l'attrapa par le bout de la queue pour l'empêcher de sauter dans le vide. Petit Lion jeta un regard noir à son frère. 
 « Lâche-moi ! grogna ce dernier. 
 —  Mais tu vas te blesser ! 
 —  Ben non si je sais voler ! 
 —  Mais si tu sais pas tu vas te blesser ! 
 —  C'est la seule façon de savoir si je sais voler ! » 
   Petit Lion sauta de la branche sans crier garde, et Petit Geai ne pût le rattraper, il n'avait qu'une touffe de poils de sa queue entre les crocs. Le chaton doré se laissait porter par le vent, pensant pouvoir s'envoler, mais le contraire se passa ; la branche était trop basse pour qu'il ait le temps de retomber sur ses pattes, il s'écrasa au sol. Petit Geai descendit de l'arbre et accourut vers son frère. Petit Lion était inconscient sur le sol et le chaton gris devinait sans mal qu'il s'était fracturé quelque chose. Sans hésiter, il l'amena d'urgence à Pluie d'Étincelles. 

~°~

    Petite Ronce bavardait avec Petit Écureuil, sa sœur. Il devait sûrement être le dernier de ses frères à lui parler encore. Il savait que si elle n'avait pas pleuré la mort de leur père, Plume de Granit, ce serait pour une bonne raison. Il tenterait par tous les moyens de découvrir pourquoi. Il trouvait sa sœur très sympathique et dotée d'un optimisme hors-du-commun, c'était une personne agréable avec laquelle on pouvait parler de tout et de rien. 
 « Moi je trouve qu'on est aussi inséparable que notre mère et notre tante, en plus on leur ressemble beaucoup ! remarqua Petite Ronce. 
 —  C'est vrai ! » s'exclama la rouquine en jetant un regard en arrière. Patte de Ronce et Pelage d'Écureuil discutaient, installées sur leurs nids de fougères.
 « C'est cool qu'elles soient devenues proches depuis la mort de Plume de Granit, ajouta t-elle. 
 —  Oui ! D'ailleurs en parlant de ça, pourquoi n'a pas tu pleuré la mort de notre père ? 
 —  J'ai déjà entendu les chatons de Patte de Ronce parler de lui quand ils étaient un peu plus jeunes. Plume de Granit les ignorait alors qu'il était leur père, et en plus, avait fait du mal à leur mère. C'est détestable, il ne méritait pas autant de larmes ! » 
   Le chaton brun parut étonné, mais aussi choqué. Savoir que son père avait fait de si horribles choses de son vivant la renfrognait. Dire que lui et ses frères avaient été si proches de lui... Il en était dégoûté, à présent. Il comprenait à présent pourquoi il avait vu Patte de Ronce pleurer bien des soirs. 
 « Je comprends mieux... Ah, si j'avais su, Petit Écureuil, si j'avais su... soupira t-il. 
 —  T'inquiète, c'est pas grave ! Au moins tu me comprends, ça me réconforte. » 
  Les deux chatons se sourirent et continuèrent de se promener dans la plaine. Petite Ronce s'arrêta soudainement, les yeux dans le vague. La chatonne rousse s'arrêta et regarda son frère, interloquée. Elle craignait que quelque chose n'aille pas bien. Le chaton tigré commença à tousser comme s'il recrachait ses tripes, les yeux écarquillés par la douleur qu'il ressentait à la gorge et son impression de faiblesse. Il commençait même à baver, et ses yeux ne furent plus que deux petites fentes.
  Petit Écureuil recula, apeurée. Elle tremblait de peur, alors que son frère tremblait comme s'il perdait contrôle de lui-même. Il écumait de la mousse et s'étranglait presque avec. Trop émotive et en panique, la rouquine s'évanouit. Pluie d'Étincelles accourut pour voir Petite Ronce, entouré bientôt de tout le Clan, alerté. La guérisseuse, les yeux ronds, ne comprenant pas ce qu'il se passait. Nuage Sombre, l'apprentie guérisseuse, eu beau essayer de trouver une solution, elle ne trouvait pas. C'était impressionnant cet agissement soudain, les guerriers avaient la peur au ventre. C'était même traumatisant pour les plus jeunes, en particulier les chatons à qui on ne laissait pas voir, et les apprentis. Petite Ronce finit par s'évanouir à son tour, ne pouvant presque plus respirer. 
 « Il est possédé ! » s'exclamèrent les guerriers, horrifiés par ce qu'il venait de se passer. 

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