| Chapitre 28 |
( Média : Petit Lion )
Petit Écureuil bondit sur Petit Lion après qu'ils se soient défiés du regard un moment. Elle le toisa, les yeux pleins de malice.
« Moi, Etoile d'Écureuil, du Clan de la Plaine, et mon fidèle lieutenant Pelage de Ronce, vous défi ! Vous allez voir bandes de faces de poissons, mon Clan est le meilleur !
— Tu ne feras pas le poids face à Etoile de Lion ! répliqua le chaton doré. Moi et mon fidèle lieutenant... euh... Plume de Geai, on va vous vaincre en un coup de patte ! »
L'air gai du chaton ne semblait pas être partagé par son frère. Il faisait claquer sa queue contre le sol, les yeux à demi-ouverts. Petit Écureuil percevait son agacement infini. Ils ne faisaient que l'embêter.
« Pourquoi c'est toujours toi le chef, d'abord ? répliqua le mâle ardoise.
— Euh bah euh... Ben parce que maman a dit que j'étais né en premier, affirma t-il.
— Hé ! C'est moi qui est né en premier ! Menteur ! » rétorqua Petite Ronce, ses yeux ambrés jetant des éclairs.
Petit Geai poussa un soupir courroucé. Il regarda Petite Ronce, il était le portrait craché de sa tante. Quant à Petit Écureuil, elle était celui de sa mère. Et moi, je suis quoi ? se demanda t-il. Ne se prêtant pas à l'ennuyante querelle de ses frères et sœur, il aperçu Pelage d'Écureuil au loin. Cette discorde va s'arrêter lorsqu'ils auront des réponses ! Il courut vers sa mère.
« Dis, maman, lequel d'entre nous est né le premier ? » Il perçu une sorte d'amertume dans les yeux de la rouquine. Elle baissa la truffe vers le sol. « Votre sœur. Défunte sœur. » Le chaton parut surpris. Une sœur... défunte ?
« Son nom ? voulut-il savoir.
— Petit Houx. » Petit Houx ? Le nom de la mort-née semblait résonner dans sa tête. Il l'avait déjà entendu quelque part, mais où ? Il regarda sa génitrice, ses yeux brillaient d'un profond chagrin.
« Oh...C'est... Triste, qu'on ne l'ait pas connue.
— Elle aurait fait une guerrière très loyale... »
Elle semblait remonter à de lointains souvenirs, bien plus lointains que simplement son enfance. A quoi peut-elle penser ? Il agita les oreilles, comme s'il croyait qu'il pouvait entendre ce qu'elle pensait. Elle lui sourit, mais il devinait qu'au fond d'elle, son chagrin était permanent. Il ne savait vraiment pas quoi faire pour elle. Elle finit par s'éloigner lorsqu'elle fut désignée pour partir chasser. Petit Geai songea qu'ils seraient apprentis dans quatre lunes, et se demandait qu'est ce qu'il pourrait trouver passionnant dans ce rôle. Je pourrais toujours apprendre à faire taire Petit Lion quand il se croira encore au-dessus des autres, positiva t-il. Il rejoignit sa fratrie, qui se disputaient toujours autour d'une bagarre.
« Arrêtez de vous battre, ce n'est aucun de nous qui est né en premier. » Ils s'arrêtèrent tous net. « Qui, alors ? demandèrent-ils à l'unisson.
— Une sœur morte-née. Petit Houx.
— Ohhh... »
Les trois chatons s'arrêtèrent de parler, les yeux dans le vague. Petit Geai haussa les sourcils. Ce nom semble leur évoquer quelque chose, à eux aussi, se dit-il. Je me disais bien que je n'étais pas fou. Il réfléchit un moment afin de retrouver le moment où il pourrait avoir eu connaissance de ce nom, mais n'en trouva rien. Seul des profondes ténèbres semblaient voiler ses souvenirs.
Il secoua la tête, il avait l'impression de rêver éveillé ! Il se dirigea vers un arbre et se cramponna à celui-ci afin de s'y accrocher. Il grimpa jusqu'à la première branche, et d'un moulinet peu gracieux des pattes arrières, se hissa sur celle-ci. Il regardait les guerriers aller et venir, le ciel devenait iridescent. Il eut l'impression que deux autres chats étaient assis à ses côtés, mais en regardant, il n'y avait que lui sur cette branche. Il finit par descendre du frêne où il était perché et rejoignit ses frères et sœur pour la tétée. Evidemment, comme toujours, ceux-ci se bousculaient et se battaient pour avoir la meilleure place. Il soupira et dût se prendre la place qui restait. Peu lui importait la place, de toute façon.
~°~
Petit Geai se blottit contre sa mère, imité de ses frères et sœur. Pelage d'Écureuil regardait Patte de Ronce faire la toilette à ses petits pour ensuite se lover dans son nid de fougères et de mousse. La chatte brune préférait éviter son regard, elle ne savait que penser vis-à-vis d'elle. Elle ne la considérait pas comme une rivale, elle aimait trop sa sœur pour ça, et puis, c'était Plume de Granit, le crève-cœur, dans l'histoire. Patte de Ronce fourra sa tête dans ses pattes, elle ne voulait pas que ses chatons la voient pleurer. Pourtant, Petit Crépuscule entendait ses sanglots et percevait sa profonde tristesse, ça lui faisait de la peine. Dire qu'il ne pouvait rien faire pour elle...
Pelage d'Écureuil, quant à elle, culpabilisait de la voir comme ça. Mais elle ne savait comment considérer son compagnon. Il était son compagnon, mais, cela faisait du mal à sa sœur. Elle savait qu'elle se ferait du mal si elle ne le voyait plus. D'ailleurs, le guerrier gris moucheté était en train de dormir à son côté, la tête posée sur son flanc. Elle ne pût s'empêcher de sourire lorsque Petit Lion et Petite Ronce vinrent le voir. Petit Geai dormait déjà, et quant à Petit Écureuil, elle, semblait ignorer complètement son père. Petite Ronce la regarda, pourquoi semblait-elle mépriser son propre parent ? Cette question lui trottait en tête, pourtant, elle n'y trouvait aucune réponse. Il faut dire qu'au contraire des chatons de Patte de Ronce, eux, ne savaient pas que Plume de Granit avait brisé le cœur de leur tante.
Petit Jais, assis aux côtés de sa mère et lui donnant des coups de langues pour la réconforter, regardait ses demi-frères et sœur avec une pointe de jalousie. Eux, avaient un père, celui qu'elle aurait dû avoir. Mais au lieu de ça, il les ignorait. Petit Crépuscule semblait partager sa méprise, ses yeux jetaient des éclairs. Petite Chance, quant à elle, malgré sa cécité, ses yeux vitreux étaient très expressifs. La chatonne grise refusait de ressembler à quelqu'un comme son père, lui qui avait tant fait de mal à leur mère, c'était hors de question !
Petite Chance se cala une place entre son frère et sa sœur. Elle n'avait eu aucun autre incident de malchance depuis ce jour où elle était devenue aveugle, bien qu'elle trébuchait souvent. Elle savait bien qu'elle avait beau offrir de la chance aux autres, elle, elle n'avait rien. Elle ne leur demandait rien en retour, simplement que ça lui laissait un goût amère dans la bouche de savoir qu'on ne l'approchait que pour sa chance, et non pour être son amie. Elle bailla, elle était fatiguée.
« ~Bonne nuit, Petite Chance~. »
Celle-ci sourit, Petit Jais pouvait parler sans faire de bruit, c'était un des avantages. Elle devait sûrement avoir dit la même chose à Petit Crépuscule, puisqu'il lui répondit.
« Bonne nuit tout le monde, » murmura Petite Chance avant de s'endormir paisiblement.
~°~NDA~°~
Chapitre plutôt calme, ça change
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