| Chapitre 24 |

( Média : Cœur de la Vengeance ) 

                       Pelage D'écureuil ouvrit lentement les yeux, sous lesquelles des cernes marquaient sa fatigue et signalaient ses insomnies régulières. La nuit avait été bien courte pour elle, à vrai dire, elle culpabilisait énormément en voyant Patte de Ronce s'occuper seule de ses chatons... Elle regarda ses petits dormir, ceux-ci avaient désormais deux lunes, ils ne devaient pas tarder à ouvrir les yeux.
     Justement, Petit Geai remua et grogna en ouvrant un œil, qu'il referma aussitôt, aveuglé par les lueurs de l'aube. La rouquine parut amusée, visiblement, Petit Geai n'avait pas changé ! Petit Lion remua à son tour, et bailla, découvrant ses petits crocs. Alors qu'elle pensait que ce serait le premier à ouvrir les yeux, Petit Écureuil les ouvrit avant lui. Cette dernière cligna plusieurs fois des yeux pour s'habituer à la lumière. Elle aperçu en premier Petit Geai, roulé en boule près de sa mère. 
 «  Hé pourquoi tu dors à côté de MA maman ?! s'offusqua la petite rouquine. A l'attaaaque-euuuuuuuh ! » 
   Elle bondit sur son frère, qui ouvrit les yeux d'un seul coup, mais la flamme mauvaise qui dansait dans ses yeux, elle prit conscience qu'elle n'allait pas triompher longtemps. Il la repoussa en grognant, se leva et s'ébroua. Il toisa sa sœur du regard. 
 «  Toi alors... tu as osé me réveiller !!! Tu vas mourir ! » râla le chaton gris en lui donnant des petits coups de pattes. 
    Le bruit fit agiter les oreilles de Petit Lion, qui se décida à se réveiller. Il regarda autour de lui avec des yeux curieux, et secoua la tête pour admirer le paysage devant lui. Il regarda ensuite Petit Geai et Petit Écureuil, se donnant des coups de pattes incessants. 
 «  Vous êtes nuls ! Je vous bats tous ! » 
    Le chaton doré s'interposa entre son frère et sa sœur en les séparant d'un coup de patte. Petite Ronce se leva à son tour, et les regarda, sans comprendre. Il se tourna vers sa mère et prit peur. 
 «  Euuuh... bonjour ? fit-il. 
  — Bonjour Petite Ronce, ronronna t-elle, amusée, et réprimant un bâillement. Je suis Pelage D'écureuil, ta maman. 
  — Ohh ! Ah bon ? 
  — Oui ! 
  — Euh... euh bah enchanté ! » miaula maladroitement le jeune mâle, un peu confus. 
    Il se retourna, regardant à nouveau sa fratrie se donner des coups de pattes. 
 «  Et eux ? demanda t-il. 
  — Ce sont tes frères et ta sœur, Petit Geai, Petit Lion et Petit Écureuil. 
  — J'ai des frères et sœur ??? Mais c'est trop cool ! s'exclama t-il. Et euh... ça sert à quoi ? 
  — C'est ta famille, voyons ! Tu peux jouer avec eux, si tu veux ! » rigola la rouquine en lui donnant un affectueux coup de langue sur la tête. 

     Petite Ronce hocha la tête, et s'approcha, plein d'appréhension, de ceux qui composaient sa fratrie. Il les fixa un moment, hésita puis lança : 
 «  Euh salut ! » 
   Les trois chatons s'arrêtèrent et observèrent leur frère. 
 «  Salut ! répondit Petit Écureuil, qui ne pouvait pas trop bouger à cause de l'étreinte de Petit Geai qui menaçait de l'étrangler pour avoir perturbé son sommeil. 
  — Salut toi ! dit Petit Lion en le saluant d'un signe de queue. 
  — Vous allez bien ? 
  — Non ! Elle m'a réveillée ! railla Petit Geai en tirant la langue à Petit Écureuil.  
  — Ben retourne dormir ! rétorqua cette dernière. 
  — Maintenant que tu m'as réveillé je peux plus ! 
  — Meh ! 
  — ~Salut !~ » 
    Les quatre chatons tournèrent la tête, Petit Jais, possédant le double de leur âge, se tenait devant eux. 
 «  T'es qui toi ? interrogea Petit Lion. 
   — ~Votre demi-sœur, je m'appelle Petit Jais.~
   — Oh ! Tu peux parler dans mes pensées ?  
   — ~En effet.~
   — Trop forte ! Montre-moi comment tu fais ! 
   — ~Tu n'as pas ce pouvoir.~
   — C'est pas juste ! 
   — ~Sauf que ça demande beaucoup d'énergie et que je ne peux que parler que comme ça.~
   — Oh désolé ! s'excusa le chaton doré. 
   — T'es vraiment un cœur de renard ! gronda Petit Écureuil. 
   — Oui ben je savais pas... » 
    Petit Jais regarda les deux chatons s'éloigner, déçue qu'ils ne se soient pas plus parlés. Elle aperçu alors un guerrier gris moucheté s'approcher d'eux, se présenter et leur donner des coups de langues. Elle se souvenu que c'était son père, ils avaient le même, pourtant Plume de Granit semblait plus proches de ses demi-frères et sœur que d'elle et sa fratrie. Elle éprouva une pointe de jalousie, et s'éloigna.  

~°~

     Harpia revenait vers son père, Scelio, en larmes, comme à son habitude. Elle aurait espéré pouvoir s'entendre avec les chatons de Pelage D'écureuil qui avaient ouvert les yeux ce matin, mais maintenant, elle était emplie de désespoir. Elle était vraiment condamnée à vivre seule dans son Clan ? Que tous aient peur d'elle en la regardant ? Que tous soient blessés par sa faute ? Non ça elle ne pourrait pas le supporter ! Rien qu'à cette pensée, elle éclata en sanglots dans les pattes de son père, larmes qu'elle avait tellement versé depuis qu'elle avait ouvert les yeux. 
     Scelio planta ses griffes dans la terre, et lui donna des coups de langues sur la tête, ne sachant que faire pour sa fille, et très touché par ses pleurs. La petite femelle ne croyait plus en rien, pas même une seule once d'amitié de la part des autres, un seul sourire à lui décocher, un seul réconfort autre que son père. Elle n'en pouvait plus, elle couina à son père ce qu'elle avait sur le cœur : 
 «  Papa... j'en ai marre... je veux plus les voir... je pourrais plus supporter... je veux rejoindre le Clan des Etoiles... 
  — Ignore-les... souffla t-il, les larmes aux yeux mis par les paroles de sa fille. 
  — Mais j'aimerais tellement me faire des amis ! Je n'arriverais pas à vivre comme ça pour toujours ! Et tu ne seras pas toujours là pour moi... » 
    Le matou brun tigré ne savait plus que faire, Harpia était déjà consciente de ce qu'était la vie. Et ce, trop tôt... 
  

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