| Chapitre 14 |
( Pas d'idée de média )
Etoile Sanglante parut étonnée, et regarda Griffe de Lion. Le guerrier doré hoqueta, comme s'il était surpris.
« J'étais même pas au courant qu'elle en avait ! affirma t-il.
— Oui mais vous avez été ensemble tout de même, cela signifie que ni le code du Guerrier ni le Code du Guérisseur n'a été respecté, remarqua la meneuse, les sourcils froncés.
— Mais je ne l'aimais pas ! protesta t-il.
— Quoi ?! » s'étrangla Poil de Chatouilles, en se levant d'un bond.
La guérisseuse repensait à tous les moments passés avec celui qu'elle avait toujours considéré comme son compagnon et secoua la tête, les larmes coulant sur ses joues.
« C'est pas possible ! Comment peux-tu dire une chose pareille ?!
— Et dire que quand Poil de Chatouilles me parlait de lui, elle le décrivait comme un miracle, quelqu'un qui lui a remonté le moral, qui lui as dit qu'il l'aime, qui ne lui as jamais crié dessus et avec lequel elle partageait les meilleurs moments de sa vie. Je doute qu'il ne ressentais rien pour elle, et elle ne mérite pas ça, c'est une super amie, confessa Pluie d'Étincelles.
— Je ne voulais pas... commença Griffe de Lion en haussant le ton.
— Peu importe si vous vous aimiez ou non, vous avez été ensemble, ce qui signifie que, comme l'a dit Etoile Sanglante, que le code a été éraillé, le coupa Etoile des Vagues en se levant. Dans tous les cas, ils seront bannis du Clan tous les deux. Mais à la fin du voyage, puisque nous ne sommes pas barbares au point de vous laisser pourrir dans les montagnes. Il n'empêche que vous devriez avoir honte d'ignorer le code. »
Poil de Chatouilles hocha la tête, une boule d'amertume coincée dans la gorge, alors que Griffe de Lion resta immobile, fixant le sol, les yeux plein de mépris. Demi-Cœur jeta un regard noir à son frère. Il est hors de question que je me trimbale avec un frère qui me noue le ventre de rancœur... Je peux pas accepter que quelqu'un ait fait ça, songea t-elle. Elle grogna et se coucha dans un autre coin de la tanière, bien loin de celui-ci.
Même quelqu'un sans cœur comprend que c'est horrible de faire ça à sa compagne, songea Nuage de Folie. Griffe de Lion est sans scrupules.
« En attendant, je souhaite bon repos à tous les Clans, dit calmement la femelle bleu-gris avant de se rouler en boule contre sa lieutenante et de s'endormir.
— Au tiens aussi, » répondit Etoile Céleste avant de se coucher à son tour.
Ce fut le silence, malgré quelques murmures encore échangés dans la tanière. Dont Nuage de Bourgeons et Leaf, qui parlaient de l'événement qui venait de se passer tel de vieux amis, tout comme Plume de Fouine et Valse de Lune. Désormais, Poil de Chatouilles s'était roulée en boule dans un coin avec ses chatons contre son ventre, et d'ici, Valse de Lune devinait ses pleurs. C'était vraiment irréfléchi de faire ça.
Plume de Fouine dormait à moitié et le guerrier ardoise comprenait à moitié ses mots. Il lui donna un coup de langue sur le museau et lui murmura :
« Il vaudrait mieux que tu te reposes. »
La femelle rayée hocha la tête. Le mâle gris se blottit contre elle. Plume de Fouine ronronna, comblée, et fourra son museau dans sa fourrure. Elle profita un moment de savourer cet instant qu'elle aurait voulu infini, son poitrail chaud et rassurant contre sa tête, où elle pouvait sentir son cœur battre la chamade, sa douce odeur agréable, ses moustaches lui chatouillant le haut de la tête et sa queue qui enveloppait, tel un cocon qui lui faisait ressentir sérénité et chaleur.
Alors qu'elle pensait qu'elle allait parfaitement bien dormir, installé confortablement contre un guerrier bienveillant, elle sentit ses forces la quitter, et ne sentait plus ses pattes, ni cet impression de vie. Elle frissonna de peur, et serra les dents.
Sentant la sensation désagréable qui la mettait à mal, Valse de Lune lui lécha le haut de la tête avec sa langue râpeuse et lui caressa lentement le dos avec sa queue. Plume de Fouine se détendit. Bien qu'elle sentait toujours cette douleur, elle était désormais moins intense. Valse de Lune était toujours là pour elle en ce moment. Elle lui chuchota à l'oreille :
« Je t'aime. »
Le guerrier ouvrit lentement les yeux, rougit un peu et ronronna de bonheur.
« Moi aussi, ma douce.
— J'avais tellement besoin de quelqu'un comme toi...
— Moi aussi, sache que je ne pourrais vivre avec quelqu'un d'autre. »
Plume de Fouine sentit une explosion de joie la submerger. Elle était avec quelqu'un qu'elle aimait, et lui aussi, que demander de plus ? Son compagnon lui donna des coups de langue affectueux sur la joue. Elle était pourtant toujours préoccupée par cette sensation de faiblesse qui augmentait au fil du temps. Elle avait demandé à la guérisseuse, mais elle ne semblait pas savoir. Elle n'était pas malade, n'attendait pas des chatons, mangeait et dormait suffisamment... Alors, que lui arrivait-il ? Au bout d'un moment, sans trop d'énergie, elle s'endormit d'un coup.
~°~
Plume de Fouine ouvrit un œil, puis l'autre, et se trouvait dans un endroit petit, elle reconnut la pouponnière, mais pas les odeurs. Elle aperçu près d'une grande femelle dorée une chatonne blanche rayée de brun qui lui ressemblait parfaitement, à lui en rappeler quelqu'un... Avec elle, une autre femelle de couleur or tout aussi petite, lui mâchouillait les oreilles. La guerrière sourit. Elles avaient l'air d'être sœurs... Elle entendit alors les deux chatons parler.
« Petite Lanterne, tu viens, on va jouer dehors ! miaula joyeusement la chatonne rayée.
— Attrape-moi si tu peux Petite Fouine ! » lança la dénommée avant de détaler.
Plume de Fouine se demanda si Petite Fouine était Cœur de Fouine quand elle était petite... Si c'était le cas, alors elle était dans une vision du passé ! Mais que faisait-elle dans cette vision ? Curieuse, elle suivit les chatonnes dehors pour voir ce qu'il allait se passer ensuite. Les deux femelles roulaient dans la terre, et se battaient, mais pour jouer, bien sûr. Elles riaient aux éclats.
La guerrière sentit une vague de mélancolie la submerger, se rappelant avoir joué maintes fois avec ses frères et sa sœur...
« On s'aimera toujours ! Pas vrai sœurette ? miaula Petite Lanterne.
— Ouiiii !!
— Petite Lanterne, Petite Fouine, venez donc c'est l'heure de la tétée ! appela celle qui semblait être leur mère.
— Oh oui j'ai faim ! » s'écria Petite Fouine en courant vers la pouponnière, accompagnée de sa sœur.
Plume de Fouine les regarda partir, les yeux emplis de tendresse. A vrai dire elle s'imaginait déjà avoir des chatons, elle les trouvait si mignons et adorables... C'est alors que quelque chose d'inattendu se produisit et la sortit de ses pensées. Tout vira au noir.
Puis, la lumière revint peu à peu, mais c'était toujours un peu sombre. Plume de Fouine s'approcha. Elle hoqueta. Petite Lanterne était étalée sur le sol, son petit corps tremblant. Petite Fouine rentra dans la petite tanière et s'assit près de sa sœur.
« Maman, Petite Lanterne dort encore ? Elle a l'air d'avoir froid... Tu penses que c'est à cause de la saison des...
— Tout est de ta faute ! cracha soudainement sa mère.
— Quoi ? Mais...
— Vas t'en ! Espèce de... de cœur de renard ! »
Petite Fouine ouvrit de grands yeux apeurés et elle baissa les oreilles. Elle eut, pour la première fois de sa vie, des larmes qui coulèrent sur ses joues. Puis, un grand chat brun arriva dans la pouponnière. Il prit Petite Fouine avec lui.
« Calme-toi, Graine de Tournesol, ce n'est encore qu'un chaton...
— Fragment de Roche... Elle a tué sa propre sœur !! s'étrangla la chatte dorée.
— Bon, viens, Petite Fouine, on va autre part, d'accord ? murmura t-il à l'attention de celle qui semblait être sa fille.
— D'accord... » couina la petite, tremblante de peur.
Il la prit par la peau du cou et s'assit dans un coin de la tanière des guerriers.
« Qu'est ce qu'il se passe, papa ? Pourquoi maman est en colère ? Pourquoi Petite Lanterne dort encore ?
— Oh tu sais... Petite Lanterne est... elle est partie.
— Elle reviendra un jour ? Elle est pas gentille de partir comme ça ! » s'offusqua la chatonne rayée.
Fragment de Roche eut un petit sourire amusé, qu'il effaça aussitôt.
« Elle ne peut pas, malheureusement...
— Pourquoi ? demanda t-elle.
— Elle... elle est morte, Petite Fouine. »
Suite à cette phrase, Plume de Fouine sentit ses larmes lui monter aux yeux et sa gorge se serrer. C'était tellement dur de devoir supporter ça, à ce jeune âge... Elle vit aussi Petite Fouine pleurer, ce qui lui serra davantage le cœur.
Elle se demandait toujours si c'était bien Cœur de Fouine et pourquoi elle était dans une vision si... sombre. Alors que la scène s'assombrissait, elle entendait encore les pleurs de la petite femelle.
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