Chapitre 11 - Léxandre

— J'ai soif, annoncé-je en m'écartant des bras de Jules. Tu veux un truc avant de partir ?

Jules, déguisée en vampire, m'envoie un petit sourire. Elle secoue négativement sa tête. Pas besoin d'être devin pour comprendre ce qu'elle a. Elle est à la fois excitée et heureuse. Et je le suis d'autant plus.

Louis va me tuer. Quand il apprendra que j'ai ramené Jules chez moi et que nous avons couché ensemble, je ne serais plus que poussière.

Mais comment puis-je retenir ce que je désire depuis des années ? Je savais bien au fond de moi qu'être seul avec Jules n'était pas judicieux. Qu'on craquerait bien à un moment. Et que même les menaces de Louis ne m'atteindraient plus.

Je laisse Jules en retrait de la piste de danse. Ma tête tourne, par-dessus mon épaule, et je lui lance un coup d'œil. Elle me mate encore. J'en suis flatté. Il y a d'autres hommes ici. Elle pourrait se rincer l'œil. Surtout sur ce type, là. Celui en Tarzan avec sa gueule d'ange. Il n'a pas beaucoup de tissu. Son torse est surdéveloppé. Même ses cuisses sont musclées ! Et je ne parle même pas de ses bras ! Ce mec attire les regards. Je suis étonné que Stéphane l'ait accepté, étant peu vêtu. D'ailleurs, j'étais encore plus étonné de voir ce criminel à l'entrée de la fête.

Le Tarzan, recouvert uniquement d'une peau marron qui couvre son entrecuisse, ses fesses et l'un de ses pectoraux, lance des clins d'œil à tout-va. Il en fait un à Jules, qui lève les yeux au ciel. Elle passe ses iris bleus sur moi.

Et toc, dans sa gueule. Ça l'apprendra à séduire toutes les femmes, même accompagnées.

Au bar, je commande un sirop de menthe. J'ai besoin de me désaltérer. La chaleur de la pièce et des gens se mélange à l'exaltation qui règne dans mon corps. Je bois d'un trait le verre, le repose et me retourne.

Mon sang ne fait qu'un tour dans mes veines. Mes joues crament de honte et de peur. L'homme sous mes yeux s'approche de moi. Il dépasse Jules sans l'apercevoir. Ses iris sombres ne me lâchent pas.

— Besoin de toi, tout de suite, mec.

Son ton est dur. Je comprends la cause et tire une gueule monumentale. Fallait qu'il débarque maintenant ! Cinq minutes après, je filais bras dessus bras dessous avec Jules chez moi.

Bon, ce n'est pas plus mal. Débarquer chez moi et découvrir Jules dans mes draps aurait été pire !

— Le téléphone, ça existe, balancé-je en m'avançant.

Derrière, je vois Jules nous passer en revue. Ses sourcils se froncent sous la venue de mon ami.

— Justement, je pense que le mien est tracé, annonce Michael. On doit éviter de se parler, ordre de Louis.

Putain, manquait plus que ça ! J'espère que ça ne vient pas du policier qui nous aurait démasqués !

— Ok. Je te suis.

Jules m'a entendu. Elle brise les trois mètres qui nous séparaient et se positionne à côté de Michael. Ses iris bleus montrent sa déception.

— Tu t'es va ?

En biais, je remarque la réaction de Michael. Il écarquille ses paupières et ouvre en grand sa bouche. Son cerveau se met en marche au mauvais moment !

— Jules... Léxandre... Vous plaisantez ?

Son souffle est coupé. Il m'imagine avoir une relation avec Jules. S'il confie ses doutes à Louis, nous sommes morts.

— On vient de se croiser, mens-je du mieux que je peux.

Jules acquiesce de la tête. Elle est intelligente. Elle comprend qu'il vaut mieux garder notre rendez-vous secret.

— Ah, j'ai cru que vous vous fréquentiez en scred. Là, ç'aurait été le pompon.

Il rigole comme un idiot. Ses mots ôtent une grimace à Jules qui détourne la tête. Elle cache sa réaction, mais je vois bien que les mises en garde entrent dans sa tête.

Ce que je ne comprends pas est comme elle peut encore douter après les mots de Louis ? Il a avoué qu'il tuerait sa sœur et son pote. À moins qu'elle le voie encore comme son grand et merveilleux frère, je suis perdu. Ou peut-être pense-t-il qu'il plaisantait ?

Quoi qu'il en soit, elle réalise que la vérité est plus sombre qu'imaginée. Que Louis serait bien capable de se débarrasser d'elle.

Mais elle n'en connaît pas la raison. Nous, oui.

Si Jules découvrait les trafics de Louis, qui sont bien plus importants que la propre vie de sa sœur, il n'hésiterait pas une seconde. Selon Louis, avoir une quelconque relation avec elle nous porterait défaut. Elle finirait par tout découvrir, curieuse comme elle est.

— Bonne soirée, les gars.

Sans attendre nos réponses, Jules s'éloigne. Elle traverse la salle, bouscule quelque personne et disparaît dans les toilettes. Je me sens mal. Nous étions à deux doigts de passer une nuit de rêve. Une nuit que j'imagine depuis des années. Une nuit qui se serait gravée dans mes pensées.

Michael et moi quittons la salle des fêtes. Je lui en veux de gâcher cette soirée. Mon humeur est au plus bas. Je garde le silence tout en le suivant jusqu'au parking.

— Robin des bois, sérieux ?

J'ignore sa moquerie envers mon costume. Il est parfait !

— Tu fais la gueule ou quoi ? J'ai interrompu un truc ou je me trompe ?

— Tu te trompes. Je venais d'arriver. On s'est à peine dit bonsoir. Pourquoi t'es là, au juste ?

Mon ton est un brin sec. Si Michael s'en rend compte, il ne laisse rien paraître.

— T'as parlé d'une bagnole grise, la dernière fois. En sortant de chez une meuf, en fin d'après-midi, y en avait une qui m'a suivi. Par chance, je l'ai semé. J'en ai parlé à Louis, il m'a dit de venir te voir directement et de chercher des pistes. Lui n'en sait rien, mais pense qu'on serait des cibles à propos des ventes. Qu'on cherche à remonter jusqu'à lui.

Effectivement. La semaine dernière, quand je me suis rendu chez lui, il a tenu le même discours. Il ne sait pas qui pourrait me suivre depuis des semaines. Il y avait Rachel, qui n'a dit aucun mot durant notre conversation. Elle était en retrait, le corps couvert de vêtements épais et le visage maquillé.

Impossible de lui parler. Louis ne l'a pas lâché d'une semelle. Je me dis qu'avant qu'il soit trop tard, je lui parlerai. Elle fuira Louis pour sa vie.

Mes iris parcourent le parking et trouvent ma voiture. Celle de Michael est à plusieurs mètres.

— Putain ! m'écris-je en pointant d'un doigt une voiture grise. Regarde ça.

Je m'approche un peu pour comparer la plaque. Je tombe sur le cul. Ce sont bien les mêmes chiffres et lettres. La personne qui nous suit est présente.

— Faut y retourner. Il est là.

Je pense à Jules. La laisser seule était la dernière chose à faire. J'aurais dû réfléchir et donner rendez-vous à Michael un peu plus tard.

Mon bras est tiré en arrière. La main inconnue force jusqu'à ce qu'une petite silhouette apparaît dans mon champ de vision. C'est Jules. Apeurée qui s'accroche à mon bras. Sa respiration est saccadée. La peur s'insinue en moi et serre mon cœur. J'imagine déjà le pire !

À côté de moi, Michael cherche des yeux la raison de l'affolement de la jeune femme.

— Bébé, tu n'es pas encore partie ? lui demandé-je en jouant automatiquement le rôle de petit-ami.

J'ai vu ça dans un film. La nana qui se fait agresser et se jette dans les bras d'un inconnu pour se sauver.

Elle ne répond pas et se colle contre moi. Mes bras se referment autour de son corps, sous le regard sombre de Michael. Je hausse une épaule en signe de confusion. Il ne doit pas se faire de film.

Son menton m'indique de me retourner. Je ferme les yeux. Je sais déjà qui se trouve derrière moi.

Louis.

Dans un élan de courage, je lance un regard par-dessus mon épaule. Mes muscles se bandent sous l'homme qui se trouve au loin du parking. Stéphane. Il nous passe en revue, un sourire satisfait.

Je décolle Jules sur-le-champ. La peur me retourne l'estomac. J'inspecte son visage puis ses avant-bras. Rien. Aucune marque.

— Qu'est-il arrivé ?

Elle est incapable de répondre. Son regard se perd sur mon torse et sa mâchoire se crispe. Son mutisme m'inquiète.

Je lance un nouveau regard derrière nous. L'ami qui a entraîné Louis dans les ventes illégales et les trafics s'approche. À notre hauteur, il adresse un rire moqueur et continue sa route. Je ne le perds pas de vue. Il dépasse ma voiture sous la lumière du lampadaire jaune.

Les phares d'une voiture s'éclairent. Il s'y engouffre très vite. Ce n'est pas n'importe laquelle. Il s'agit de la voiture grise.

Sans un mot, Michael court jusqu'à la sienne. Il est décidé à le suivre et me laisse seul avec Jules.

Toutes les données se mélangent entre elles. Ce bordel me vrille. Stéphane, l'ami de Louis, me suit depuis des mois. Pourquoi ? Louis m'a-t-il menti ? Est-il derrière ce pistage ? Si ce n'est pas le cas, que me veut ce type ?

— Tu trembles, remarqué-je en frictionnant les bras de Jules. Veux-tu que je te ramène ?

Hors de question qu'elle rentre seule. Son état est bien trop préoccupant. Je m'en voudrais qu'elle ait un accident.

Jules ne daigne répondre. Elle ouvre ses bras et entoure ma taille. À nouveau contre moi, j'avise ma voiture en déposant ma mâchoire contre le haut de son crâne. Je dois ramener Jules. Mais j'ai peur. Peur que Stéphane dise à Louis le surnom donné à sa petite sœur. Qu'il se fasse des films et s'en prenne à Jules.

Je me suis déjà battu avec Louis. Et pas qu'une fois. Je sais me défendre. Mais je crains plus pour la vie de Jules – ou celle de ma mère – que la mienne.

— Allez, Vampirella, suis-moi.

Je l'attire jusqu'à mon véhicule. Elle se laisse faire, accrochée à mon bras. La première chose que je dépose est mon arbalète dans mon coffre. Jules s'assied côté passager et je prends place derrière le volant. Les clés dans le contact, j'attends avant de démarrer.

Non seulement je désire des réponses à mes questions, mais je veux être certain de sa santé. Je crains qu'il lui soit arrivé un truc grave et qu'elle le passe sous silence. Je suis prêt à attendre une nuit entière à l'hôpital, pour être sûr que tout roule.

Alors j'insiste. Et le silence répond. Son mutisme tord mes tripes. Il faut à tout prix que je sache la vérité.

— Jules, tu veux bien me dire ce qu'il y a ? persisté-je d'une voix douce.

Toujours pas de réponse. Je lui lance un coup d'œil. Elle m'observe avec de grands yeux pétillants.

— Je te préviens. Pas de réponse, pas de bisous.

Ma menace la fait sourire. Elle racle sa gorge, enfin décidée à me donner les faits passés.

— Je suis sortie des toilettes. L'ami de Louis était là, il m'a souri. J'ai continué ma route jusqu'à la porte d'entrée, sans me soucier de lui. J'ai à peine eu le temps de sortir, qu'il m'a tiré par les cheveux et m'a plaqué contre le mur. Je... je me suis défendue comme je pouvais.

Elle détourne son visage vers la droite. Ses émotions me transpercent. Ce connard l'a touché !

Ma main se dépose sur sa cuisse. Je resserre sa peau de mes doigts, en signe de soutien.

— Ça va, Léxandre. Il a commencé à remonter ma robe, mais j'ai profité de son inattention. Je l'ai frappé à la gorge et suis partie en courant.

Elle marque une courte pause, pour reprendre son souffle.

— Je t'ai vu de loin. Alors j'ai foncé dans tes bras. Je n'avais aucune autre solution. Je craignais qu'il me rattrape avant que j'atteigne ma voiture.

Le silence envahit l'espace. Je la contemple d'un œil nouveau, totalement subjugué.

— Tu es forte, la complimenté-je en remontant ma main le long de sa cuisse. Je suis sincèrement désolé de t'avoir planté. Mais je suis content que tu ailles bien.

Ma main glisse à sa joue. Sa peau est chaude. Je la caresse du pouce. Jules se laisse faire et ferme ses paupières.

— Ça va aller, maintenant. Tu es en sécurité. Je ne laisserai personne te toucher. Tu as ma parole.

Plus de peur que de mal. Même cette phrase est conne ! Jules va repenser à ce moment durant des semaines. Elle sera effrayée de sortir seule, de croiser certains hommes aux regards insistants.

Mais je suis confiant. Elle s'en remettra. Jules est solide. Elle s'est remise d'une rupture, de la perte de son père, de l'abandon de sa mère, avec force.

Par contre, un truc m'échappe. Pourquoi Louis a-t-il invité Jules à cette fête, sachant que son dangereux pote est présent. De mauvaises pensées affluent dans ma tête. Est-ce un coup monté par Louis ? Ou des aises que s'est prises Stéphane ?

J'irai, dès demain lui en toucher deux mots.

En attendant, je me repositionne sur mon siège. J'entreprends de mettre ma ceinture de sécurité, mais suis coupé dans mon élan. La boucle remonte jusqu'à la pince.

— Léxandre... Qu'est-ce que je ne sais pas à votre sujet ? Tu sais, sur la raison de votre emprisonnent...

Voilà l'une des questions qui ne méritent aucune réponse.

— Rien de grave, Jules. Le plus important maintenant est...

Elle me coupe. Sa main se pose sur mon avant-bras. Ses doigts se crispent.

— Je te fais confiance, chuchote-t-elle avant de déposer un fin baiser sur mes lèvres.

Je fonds.

Désormais, nous sommes seuls. Michael et Stéphane sont loin. Dimitri passe la soirée avec Dana. Quant à Louis, je ne connais pas son planning. Selon sa sœur, il avait une fête avec les gars. Je suppose qu'il assiste à un truc illégal. Comme d'habitude.

Ma main se faufile à sa nuque, sous ses cheveux courts. Me donner un baiser rapide ? Jamais ! Je l'oblige à le prolonger en la pressant contre moi. Sa réaction me réconforte. Elle s'accroche à mes épaules en soupirant de plaisir.

Comme un peu plus tôt dans la soirée, nos lèvres s'entrouvrent. Ma langue franchit la barrière de ses dents et trouve son trésor. Notre baiser est fougueux. Toute la tension retombe et se transforme en excitation.

Ma main agrippe sa hanche. Je serre sa chair entre mes doigts. Jules grogne et passe sa main droite dans mes cheveux. Plusieurs mèches sont tirées en arrière. Je gronde contre sa bouche de souffrance. C'est délicieusement douloureux.

Tout comme les conséquences. Je suis persuadé qu'elles en valent la peine. Que Jules en vaut la peine. Ce soir, des doutes me turlupinent. Louis, Stéphane. Un truc cloche. J'ai peur que la vie de Jules soit en danger, avant même que Louis découvre ma relation avec elle.

Parce oui. Aujourd'hui, Jules et moi sommes quelque chose. Je ne sais pas encore quoi, mais ça viendra !

Les doigts de Jules glissent à mon cou. Ils saisissent le bord de ma chemise verte et trouvent ma peau. Mes muscles se contractent sous sa première caresse. Elle est douce. La chaleur qui émane de sa peau m'attribue un frisson.

Je lui rends sa caresse. Ma paume de main file sous son corset et empoigne un sein. Son téton durci contre ma chair est jouissif. J'ai hâte de parcourir tout son corps de main de mains. De la découvrir physiquement. De la goûter.

Jules passe sa main sur mon torse. Elle caresse mes abdominaux, puis mes pectoraux dans une infime douceur. Sa main m'explore, avant de continuer sa balade jusqu'à mon bas-ventre. Instinctivement, mes muscles se raidissent.

Ma queue tressaute de désir, coincée dans mon sous-vêtement. La paume de main de Jules la frôle. Elle grandit, petit à petit.

Je respire difficilement par le nez. J'ai dû mal à me contenir. L'attraction entre nous est puissante. Ma queue bande et attend une seule chose ; nous contenter.

Nous mettons fin à notre baiser. Je suis essoufflé, excité et espère le reprendre au plus tôt. Chez moi, à l'abri des regards indiscrets. Quitte à crever, autant en profiter.

Le trajet jusqu'à mon appartement est douloureux. Lorsque nous arrivons, je bande à mort. J'ai imaginé des tas de situations. Par exemple, glisser mes doigts sous sa robe et lui donner du plaisir. Stopper la voiture sur le bord de la route et la prendre sans plus de cérémonie. Même l'implorer de me sucer pendant que je conduis.

Toutes ses idées en tête, nous glissons dans l'ascenseur. Il faut peu de temps avant que nos lèvres se retrouvent. Je serre son corps contre le mien. Comme si je désirais la garder pour toujours.

Stoppés par les portes de l'ascenseur qui s'ouvrent, nous nous décollons à contrecœur. Je l'entraîne à ma suite jusqu'à ma porte. Nous la passons, je la ferme à clé et me rue à nouveau sur elle.

Son dos heurte le mur de mon entrée. Mes lèvres embrassent sa joue, le creux de ses lèvres puis descendent sur le pourtour de sa mâchoire. Mes baisers humides la font trembler. Elle attache ses doigts à ma chemise. Assez brutalement, elle tire et déchire les boutons. Mais le sac en cuir pour les cinq flèches dérange.

Mes pas m'éloignent de son corps. Je retire le sac et le jette au beau milieu du couloir. S'ensuivent mes vêtements. Je me retrouve en boxer gris sous les pupilles pétillantes de Jules. Elle me dévore du regard. Et je brûle, heureux que je lui plaise. Heureux que Jules me voie plus que le criminel.

Sans perdre de temps, j'agrippe sa robe et la relève le long de son corps. Je la déshabille dans une lenteur calculée. Mes yeux parcourent son corps. Ses cuisses tremblent. Sa culotte m'appelle. Je prends sur moi et retire le costume.

J'avoue, j'ai galéré. La robe étant zippée par le dos, vouloir l'enlever était impossible. Entre mes mains qui tremblotaient et sa poitrine qui bloquait, le calvaire semblait sans fin ! Finalement, j'ai descendu la fermeture éclair et le tour était joué.

Je peux désormais profiter de son corps. Mes mains caressent ses formes. Ma bouche goûte à sa peau. Elle glisse sur sa chair en laissant des traces humides. À sa gorge, je la mordille.

Jules caresse mes cheveux, mes épaules. Elle tente de prendre les choses en mains, mais je mène la danse. Pour cette fois-ci.

Ma bouche atterrit entre ses cuisses, qu'elle entrouvre en soupirant. Je dépose sans attendre des baisers sur l'intérieur de ses cuisses. Je fais attention à ne pas toucher sa zone intime. Lorsqu'elle montre son insatisfaction, je lui concède un coup de langue.

Ma voilà à genoux, le visage enfouit entre ses jambes, à la donner du plaisir. Mes doigts se joignent à ma langue. Jules ondule son bassin, ses doigts tirant mes cheveux.

Je ne pourrais jamais me passer de ces sensations. Sentir son clitoris bander contre ma langue, la sentir jouir contre ma bouche. Tout ceci est tellement puissant, merveilleux. Je suis comblé.

Mes mains emprisonnent ses hanches. Je la retourne un peu trop brutalement. Elle plaque ses mains contre le mur et cambre ses reins. Elle s'offre à moi et je vais être digne d'elle.

Je vais commencer par ma force. Je dois me contenir, faire attention. Je m'en voudrais de la blesser à cause d'une impulsion mêlée à de l'excitation. Je me connais. Je suis un poil impulsif.

Ma langue retrouve son joyau. Mes doigts à ses hanches compressent sa peau. Je prends mon temps et la déguste avec appétit.

La soirée est loin d'être finie. Nous allons faire l'amour comme la première et la dernière fois. Comme si demain, plus rien n'existerait. Comme si Louis me rattraperait et mettrait fin à mon rêve.

— Capote ?

— Oui.

Ma bouche remonte. J'embrasse la courbure de ses reins, son dos et ses épaules. Pendant ce temps, ma main droite saisit un préservatif sur le meuble à côté. Je me félicite d'y avoir pensé avant de la rejoindre à la fête !

Je déchire l'emballage et enfile la capote. Jules attend, la poitrine contre le mur et les fesses en arrière. Elle glousse, se tord d'impatience. J'aime cet empressement. Qu'elle me désire et le montre.

La main à sa taille, l'autre qui tient ma queue, j'avance mon bassin vers le sien. Mon membre bandé vers le ciel atteint son entrecuisse. Je serre les dents, la respiration saccadée.

Nous y sommes. Impossible de faire marche arrière. Nos corps vont s'unir pour la première fois.

Avec lenteur, je glisse dans son vagin. Les muscles de mon corps se serrent, tandis que je gronde de plaisir. C'est le plus beau moment de ma vie. Le plus intense qui bat de loin d'adrénaline lors des moments illégaux.

Jules bouge son bassin d'avant en arrière. Elle se tient au mur et mène la danse. Ma main libre rejoint son clitoris. Mon index le caresse. Ça un effet considérable. Jules augmente la cadence.

Je prends le relais. Mes coups de reins sont d'abord lents. Je m'attarde plus sur son clitoris. Jules me le rend bien en haletant.

— Oh, mon...

Sa voix se coupe, prise d'un gémissement.

Nos corps jouent ensemble. Nos mouvements de hanche sont réguliers et nous procurent des sensations intenses. Nous gémissons à l'unisson.

Mais je n'en ai pas fini. J'enserre son corps contre le mien et la soulève. Mon membre toujours en elle, je parcours le couloir. Nous atteignons ma chambre. Je lâche son corps sur mon lit et me plaque au-dessus d'elle.

Nous reprenons ainsi notre première fois. Excités et heureux.

Nos ébats semblent durer longtemps. Quand Jules tombe dans mes bras, je soupire d'aise. Son visage se faufile au creux de mon cou. Nos jambes sont entrelacées, nos peaux scellées. Nous sommes comblés.

Cette nuit n'a rien avoir avec celle du mois dernier. Jules n'est pas bourrée. Elle ne dort pas dans mon lit par obligation.

Le lendemain matin, je me réveille le premier. Je décale Jules avec douceur et quitte ma chambre. Mon estomac ruine un potentiel réveil à deux en grognant. J'ai faim.

À ma cuisine, je m'active à cent à l'heure. Je nous prépare un plateau avec jus d'orange, fruits et viennoiseries. Malheureusement, je n'ai pas de fleur pour décorer. J'espère que ça ira, tout de même. Je suis déjà content de ne pas avoir renversé quoi que ce soit sur mon trajet !

Je rejoins Jules dans ma chambre. Elle dort encore à poings fermés. Je ne sais pas quoi faire. La réveiller ou attendre. Alors j'opte pour la deuxième option.

Mes iris la contemplent. Elle est éclairée par les faibles rayons de soleil filtrés par mes volets. Elle est magnifique endormie. Ses traits sont doux.

Elle ne ressemble pas à Louis. Ni dans son physique, ni dans son comportement ou sa façon de parler. Elle est à l'opposée. Ça me fout en l'air qu'elle soit pourtant mêlée à Louis.

— Léxandre ?

Tiens, elle est réveillée. Je lui envoie un sourire en désignant du menton le plateau que je tiens. Je dois avoir l'air d'un con. Je suis debout, au pied du lit avec notre petit-déjeuner.

— Bonjour, Jules. Tu as faim ?

Elle se redresse sur les coudes. Ses pupilles avisent le plateau. Une moue transforme ses lèvres.

— Oui, mais pas de ça...

Merde. C'est vrai que je ne sais pas ce qu'elle mange le matin. Je suis déçu de moi. J'aurais dû réfléchir avant ! Ça m'apprendra.

— Tu préfères quoi ? Café, Cappuccino, Thé ou même du lait ?

Jules râle en écartant mes draps. Sous mes yeux, son corps nu se déhanche. Elle se positionne devant moi et attrape le plateau.

— Ça à l'air délicieux, Léxandre, me rassure-t-elle en déposant le plateau au sol. Mais là, je te veux encore.

Elle enroule ses bras à ma nuque. Nos corps, tous deux nus, se collent. Je frémis à ce contact. Effectivement, ce petit-déjeuner est plus appétissant que la nourriture.

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