Chapitre 21 - Partie 1
Thea Mareschal
Je me réveillais doucement, mon esprit était brumeux, voulant me faire à nouveau sombrer dans le noir, mais je me secouai mentalement. Je devais rester éveillée. Ma tête était lourde, mes muscles endoloris. J'avais froid, il y avait des courants d'air dans la pièce où je me trouvais. Je me forçai enfin à ouvrir les yeux.
Mes bras ainsi que mes pieds étaient ligotés à la chaise en bois sur laquelle j'étais assise. J'étais dans une pièce carrelée, elle ne possédait aucun meuble, aucune décoration et les murs bruts étaient sales. L'unique fenêtre dont le verre était devenu brunâtre avec le temps et l'absence de nettoyage se trouvait à proximité du plafond, ne me permettant aucunement de voir les environs.
J'étais désorientée et je n'avais aucun moyen me permettant de me situer dans le temps et l'espace. Il faisait sombre, le rayon de lumière qui filtrait péniblement à travers le jour ne m'atteignait pas, me laissant dans la pénombre. Mon air était saturé de poussière, respirer m'était ardu et chaque inspiration m'irritait péniblement la gorge.
Machinalement, j'essayai de lever mon bras, mais ce dernier était retenu au niveau du poignet. Je baissai les yeux sur la corde. Le chanvre, effiloché par endroits me grattait furieusement la peau. Je jouai des poignets afin d'assouplir le cordage, mais j'échouai lamentablement.
Je commençais à paniquer, privée de mes mouvements, je n'avais le contrôle sur rien. Une bouffée de chaleur me traversa le dos et l'affolement prit le contrôle sur moi.
-Il y a quelqu'un ?
L'absence de réponse finit de me précipiter dans les bras épineux de la terreur.
-À L'AIDE ! AU SECOURS !
Je hurlais encore et encore, gonflant mes poumons au maximum avant d'expulser mes cris brusquement dans l'espoir que quelque chose, que quelqu'un m'entende.
Seul l'écho de mes mugissements se répercutant sur les murs délabrés me parvenait en retour. Mes forces s'amenuisaient progressivement aux côtés de mes larmes. Je ne sais pas combien de temps je clamai ma présence, quémandant de l'aide, priant pour que je me réveille. Je sombrai, les bras accrochés aux mollets de l'espoir qui s'évertuait à s'éloigner de moi.
***
Je n'avais aucune idée du temps qui s'écoulait. Étais-je ici depuis une heure ou deux ? Deux jours ? Ma bouche était sèche, mes lèvres gercées. J'avais soif, tellement soif qu'elle prenait le pas sur la faim qui me tiraillait le ventre depuis quelque temps. Combien de temps ? Je n'en savais rien.
Ma tête reposait contre ma poitrine, ma nuque n'avait plus la force de la porter. Mes poignets étaient brûlés par endroits à force de tirer sur cette foutue corde, couverts de bleus à d'autres. Mon pantalon quant à lui commençait à trouer au niveau de mes chevilles.
Je hurlai encore un peu, plus par habitude que par réel espoir que quelqu'un m'entende avant de m'abandonner à nouveau dans un état de semi-inconscience.
***
J'étais plus éveillée qu'absente. Incapable d'articuler quoi que ce soit tellement ma déshydratation devenait sérieuse. Mon pantalon était trempé au niveau de l'entrejambe et une odeur d'urine mêlée à la poussière environnante agressait mes narines. Je ne savais plus à quel instant je m'étais faite dessus ni combien de fois cela s'était produit. J'étais sale et je devais avoir l'air misérable. Mais être pouilleuse était le cadet de mes soucis en ce moment. J'avais tellement soif. J'étais tellement fatiguée.
Le faible rayon de soleil qui perçait timidement à travers la vitre sale m'indiqua qu'on était en journée. J'étais désormais certaine que cela faisait au moins deux jours que j'étais là, seule et ligotée dans cette maudite pièce carrelée.
Je devais sortir de cet endroit, le manque d'oxygène allait prochainement avoir raison de moi, si la déshydratation et la faim ne s'en chargeaient pas avant.
Une recrudescence d'énergie me gagna. Je me débattis de toutes mes forces afin de me libérer, poussant des mugissements de bête blessée, espérant ameuter quelqu'un. On devait me chercher, ce n'était pas possible autrement.
Dans mon agitation frénétique, la chaise sur laquelle j'étais ligotée bascula sur le côté. L'accoudoir en bois me cisaillait furieusement les côtes, ajoutant encore une désagréable sensation à mes douleurs multiples. J'en avais tellement que mon cerveau était incapable de se concentrer sur toutes à la fois. Ce n'était plus qu'un ensemble d'irritations et de souffrance irradiant dans la totalité de mes membres.
La tête sur le sol glacé, mordant littéralement la poussière, je ne me sentais plus moi-même.
***
On retrouve enfin Thea!!!!
Alors, vous avez hâte d'avoir la suite de ce chapitre? Vous n'êtes pas à l'abri d'une surprise dans le courant du weekend!!!!
Des bisous,
Clara
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