Chapitre 19 - partie 3
Et nous revoilà déjà pour la dernière partie du chapitre 19. Je ne suis pas satisfaite du choix de musique, cela changera peut-être par la suite ;)
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Thea Mareschal
Je quittai enfin le centre commercial d'un pas rapide, voulant instaurer le plus de distance possible entre Camille et moi quand les agents de sécurité le relâcheraient.
Avec ce que ma paranoïa avait provoqué chez moi il y a quelques jours, je pris garde d'emprunter d'abord des artères où les allées et venues des passants étaient fréquentes. Je restais néanmoins alerte, me retournant de temps en temps afin de vérifier si je n'étais pas suivie. Je stressais quand je voyais quelqu'un me suivre d'un peu trop près, ou déambuler un peu trop longtemps sur la même route que la mienne.
Quittant le centre-ville, je modifiai mon chemin habituel, privilégiant de petites rues et n'hésitant pas à rallonger encore mon trajet. Si quelqu'un me suivait réellement ce jour-là, et s'il y avait des chances qu'il me suive encore aujourd'hui, je devais le perdre.
Rapidement, les ruelles désertes instituèrent un climat effrayant autour de moi. L'idée de modifier mon chemin ne me semblait plus du tout comme étant judicieuse. L'air était froid, l'ambiance était sombre, le ciel couvert et les arbres, balançant leurs branches au gré des caprices du vent, me paraissaient menaçants.
Je sentis un mouvement d'air dans mon dos et un frisson fit se dresser les cheveux sur ma nuque.
Soudainement, j'eus la certitude que je n'avais pas rêvé ce jour-là, et malheureusement, j'étais également certaine que je ne rêvais pas en ce moment.
Je n'osais pas me retourner, car cela signifiait prendre compte de toute la mesure de la réalité, du danger. J'avais le sentiment que si je faisais face à ce qu'il y avait dans mon dos, la minuscule lueur d'espoir qui subsistait dans un coin de mon esprit volerait en éclat.
J'étais figée, prisonnière de mon corps engourdi qui refusait de faire un mouvement supplémentaire, aussi anodin fût-il. Mes muscles étaient douloureusement tendus, ma nuque envoyant des décharges de douleurs le long de ma colonne vertébrale.
Mes lèvres sèches refusaient de bouger et ma langue âpre était comme tétanisée. D'un geste brusque, j'enfonçai mes dents dedans afin de la réveiller, de me réveiller.
-Camille, Camille dis-moi que c'est toi.
Une caresse le long de l'arrière de mes jambes me fit glapir et un miaulement me parvint.
Un chat. Un putain de chat. Je m'accroupis pour caresser la bête, son ronronnement apaisait ma main tremblante. La chaleur revint progressivement le long de mes membres. J'avais tout imaginé, rien n'était réel.
Un rire nerveux me parcourut, et je me relevai péniblement pour reprendre ma route. La lueur d'espoir brûlait vigoureusement derrière mes rétines.
Je tombai sur un homme dont la silhouette amaigrie était accentuée par les longs vêtements amples et noirs qu'il portait. Ses cheveux sombres, peu volumineux et raides lui descendaient jusqu'au menton. Parmi les ténèbres naissantes, je ne pouvais voir son regard que j'imaginais à la fois vide et déterminé.
Dimitri Sullivan.
Ma lueur d'espoir s'éteint brusquement, submergée par une bourrasque de vent tandis que ses éclats dorés furent éparpillés par la fumée, engloutis pas l'obscurité.
-Nous devons parler.
Son timbre était rauque, abimé par les épreuves et le temps, peut-être la cigarette également.
-Dimitri...
Je reculai prudemment, ne voulant pas brusquer quoi que ce soit. La police, je devais appeler la police.
-Je n'ai pas tué Leah. Je suis sûr qu'au fond de toi, tu le sais. Jamais je n'aurais pu faire ça.
-Tu es malade Dimitri, tu ne sais plus ce que tu as fait ce jour-là.
-Viens avec moi.
-Non...
Ma voix n'était plus qu'un gémissement à peine audible, une supplique adressée au vent et à la nuit. J'enfuis discrètement une main dans mon sac à la recherche d'un de mes téléphones, n'importe lequel.
-Viens avec moi et je te prouverai que j'ai raison.
C'en fut trop. Mes instincts reprirent le dessus, l'adrénaline déferla dans mon organisme, et je pris mes jambes à mon cou. Je courais aussi vite que je pouvais, les bords de ma vision étaient flous, mon esprit comme absent. Je n'étais plus capable d'aucune action réfléchie. Dans ma course, j'essayais de composer le numéro d'urgence afin qu'on vienne mettre fin à mon calvaire quand cela me frappa. Comment arrivait-il toujours à me retrouver dans les endroits les moins fréquentés ?
Mon doigt passa rapidement en diagonale sur l'écran de mon cellulaire. Une griffe râpa légèrement ma pulpe, me confirmant qu'il s'agissait du téléphone piraté par Dimitri. Voilà comment. Il avait aussi piraté le signal G.P.S. de mon appareil.
Je jetai ce dernier de toutes mes forces contre un mur, me fiant au fracassement produit par la collision pour m'assurer s'il s'était bien brisé. À ce moment précis, je n'avais cure de tout ce qu'il contenait.
Je partis comme une flèche vers le centre-ville, car j'en étais plus proche que de la colocation. De toute façon, arrivé à ce niveau, je ne crois pas qu'elle aurait arrêté Dimitri. Il était trop déterminé, trop obnubilé par son besoin de me faire découvrir sa vérité pour se soucier d'une quelconque discrétion.
Ma poitrine me faisait souffrir, mon souffle était de plus en plus laborieux, mes jambes commencèrent à me lancer. Mon cœur battait avec force dans mes tympans, si bien que je ne pouvais pas entendre s'il me poursuivait bel et bien ou non. Ce n'était pas important, je ne pouvais pas prendre de risque, je devais atteindre quelque chose, quelqu'un. Je courais trop vite pour attraper mon autre Smartphone dans mon sac, j'avais jeté mon unique chance d'appeler les secours.
Je tournai court à un coin de rue et manquai de percuter un homme. Dans ma folie, je le confondu avec mon poursuivant. Je poussai un cri bref avant de tourner rapidement les talons pour emprunter une autre artère. Je n'avais aucune idée d'où elle me mènerait. Voilà un moment que je n'arrivais plus à distinguer les rues et les bâtiments de la ville, étant dès lors incapable de m'orienter.
Mes pas résonnèrent froidement dans la ruelle. Ma langue me brûlait, mon souffle se perdait. Je puisai dans mes derniers retranchements pour atteindre un petit parking et m'écroulai derrière une voiture.
Je tentai de reprendre mon souffle et de rassembler mes esprits afin d'aviser. Je ne pensais pas qu'il m'avait suivi jusqu'ici. Je fouillai dans mon sac à main pour en sortir mon cellulaire.
Mon sang se glaça. J'avais jeté le mauvais téléphone.
Je me relevai rapidement afin de reprendre ma course au plus vite. Un chiffon s'écrasa violemment sur ma bouche et mon nez. Je hurlai afin que l'on m'entende, mais ma tête se fit vaseuse. J'essayais de ne pas respirer, mais l'air vint à me manquer, mes instincts me forcèrent à inspirer, fort, et plusieurs fois.
Impuissante, j'observais le rictus carnassier de l'obscurité pendant que je sombrais dans les bras rieurs de l'inconscience.
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Donnez-moi vos avis sur ce dénouement, c'est super important pour moi et pour des modifications éventuelles!!!! Que va-t-il se passer par la suite? Que veut Dimitri?
Je vous dis à jeudi prochain pour un nouveau chapitre :)
N'oubliez pas de voter, commenter et partager si le coeur vous en dit ;)
Des bisous,
Clara
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