Chapitre 18 - Partie 2
Je suis affreusement en retard!!! Pour ma défense, j'ai voulu publier hier, mais une coupure de courant généralisée m'en a empêché. Vous avez déjà vécu plus de 6H sans électricité? Franchement, on est perdu!!!
Voici la partie 2 du chapitre 18, je vous l'ai dit, on change radicalement d'ambiance!!!!
N'hésitez pas à lire avec la musique (elle est là pour ça :p )
Je continue mes mises à l'honneur...aujourd'hui j'ai envie de mettre aft_er1
qui a eu l'extrême gentillesse de venir sur mon histoire après que je lui en ai fait la demande (Dieu sait à quel point c'est rare) et qui ne cesse de commenter depuis pour mon plus grand bonnheur!!! Alors, du fond du coeur...merci à toi!!!
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Thea Mareschal
J'étais dans le centre-ville afin de me réapprovisionner en vivres, mais surtout en caféine, quand le ciel se mit à pleurer. Il inondait le sol de ses grosses larmes et abreuvait les pavés qui récupéraient ce qu'il ne pouvait boire en des flaques difformes qui allaient faire la joie des chiens et des chats errants.
Je me hâtais de finir ces maudites courses pour vite rentrer avant que le crachin ne se transforme en torrent.
Mon sac à dos de courses sur les épaules, j'en profitai pour sortir mon vieux portable de ma poche et de parcourir ce qu'il contenait. J'allais devoir jeter tout ça, je ne pouvais pas prendre le risque de récupérer les photos et les messages de mon téléphone. On ne sait jamais ce que cela permettrait à Dimitri de faire...pirater mon nouvel ordinateur, mon nouveau téléphone ? Je remontais tout le flux de mes photos jusqu'il y a trois-quatre ans. Leah était sur beaucoup d'entre elles, prenant mon appareil pour prendre notre groupe d'amis en photo, car le sien était plat, m'obligeant à sourire et à recommencer une dizaine de fois notre selfie sans jamais effacer tous les clichés qu'elle considérait comme ratés. Nous nous ressemblions beaucoup, le même blond, la même carnation faisant tomber nos cheveux de façon identique autour de notre visage.
C'était déjà beaucoup, mais la ressemblance ne s'arrêtait pas là. Nos lèvres inférieures étaient légèrement plus pleines que celles du dessus, nous possédions des pommettes similaires. Le seul moyen qu'avaient les inconnus pour nous différencier était la couleur de nos yeux. Les siens étaient d'un gris perle tandis que les miens étaient d'un gris vert clair.
Je ronchonnai quand je m'éclaboussai violemment les mollets en marchant par inadvertance dans une flaque. Le jour tombait doucement, et avec cette pluie ainsi que le nez sur mon téléphone portable, je ne voyais plus très bien où je mettais les pieds.
Alors que je frottais énergiquement mes collants dans l'espoir vain de les sécher un peu, je vis une ombre passer au-dessus de moi. Surprise, je fis rapidement un tour sur moi-même afin d'en déceler l'origine. Personne. J'étais seule dans la rue qui faisait office de liaison entre le centre-ville et l'un des quartiers résidentiels. Tout le monde s'était déjà réfugié dans les bâtiments.
Maugréant toujours contre le vent et la pluie, je repris mon chemin, non sans noter un petit serrement au creux de mon estomac.
Un nouveau contraste obscurcit les vieux pavés auprès de moi. Alerte, je vérifiai que j'étais bien seule dans cette artère, mais ne repérai personne d'autre. Prudente, je traversai la rue piétonne afin de m'éloigner de ces effets d'ombrage qui m'angoissaient.
Un frisson me parcourut alors que l'énorme flaque d'eau de pluie brunâtre que je contournais s'assombrit de manière significative, à nouveau sans raison apparente. Je m'arrêtai un instant afin d'observer ce phénomène d'un peu plus près, de tenter de comprendre. Les lumières des réverbères s'allumèrent de concert en clignotant brièvement, et je tressaillis. Le jeu d'ombre se fit soudainement plus vif, renforçant significativement la terreur qui prenait plaisir à me grignoter le ventre.
Je me retournai, apeurée, lorsqu'un bruit métallique surplomba le bruit des bourrasques et de l'eau. C'était une cannette que le vent trainait sur les pavés, mais soudain, je ne me sentais plus aussi bien entourée et aussi en sécurité qu'il y a quelques dizaines de minutes. J'étais esseulée et je me sentais épiée dans cette maudite artère.
L'ombre qui avait pris les contours d'une inquiétante silhouette sur l'eau sale se troublait irrégulièrement par la multitude de gouttes qui venait abreuver la petite mare.
Une voix rauque me parvint, il me semblait qu'elle prononçait mon prénom. Elle me glaçait le sang tandis que je frissonnais sous la pluie qui ruisselait sur mes vêtements désormais trempés.
-Camille ? osais-je prononcer d'une toute petite voix.
-Camille c'est toi ? répétais-je comme pour m'assurer que c'était bien lui.
Mais seuls les plic ploc de la tristesse des nuages me répondaient.
J'eus l'impression que mon prénom se répercutait une nouvelle fois sur les bâtiments à l'architecture morne. Il ne m'en fallut pas plus pour achever de me paniquer. J'entamai une course effrénée dans les rues résidentielles, manquant plusieurs fois de tourner au bon carrefour, et rallongeant sensiblement le chemin qu'il me restait à parcourir. Chacune des maisons était pareille, les mêmes barrières, toutes les haies taillées de façon homogène, les configurations urbanistiques étaient identiques. Ce paysage qui n'en finissait pas défilait toujours plus flou sur les coins de mes yeux. Je m'enfonçais dans l'inconnu. Mes oreilles pulsaient sous la cacophonie ahurissante de la pluie, de la bise et de mon souffle laborieux tandis que ma langue me brûlait à force de haleter sous l'effort.
Je profitai d'un moment de lucidité pour tenter d'appeler les flics. Mon téléphone, que je tenais toujours en main, avait l'écran humide. Mes doigts tentaient de le déverrouiller sans grands succès alors que je courais toujours. Je pris le temps, dans ma course, de l'essuyer sur le bas en haut de ma cuisse qui avait été mieux protégé de l'eau camouflé sous ma jupe.
J'arrêtai de courir afin que la personne qui m'aurait au bout du fil me comprenne un minimum, craintive je vérifiai si j'étais toujours suivie.
Rien si ce n'était la violence du vent, mon souffle saccadé et cette maudite pluie.
Ma paranoïa m'avait-elle fait rêver ? Je trouvai un muret afin de m'asseoir, n'ayant cure qu'il soit mouillé. Mes vêtements et mon sac à dos étaient tellement trempés qu'ils pesaient lourd sur mon dos. Je tremblais de peur et de froid, l'adrénaline m'avait quittée ne laissant sur son passage qu'une infinie lassitude et le sentiment de m'être faite berner.
Je n'avais quand même pas pu rêver tout ça, c'était trop gros. Les ombres trop réelles, la terreur trop palpable, les échos de mon prénom trop emplis de promesses sinistres.
Et pourtant, dans le cul-de-sac qui m'avait arrêté, il ne subsistait rien de tout cela. Mon instinct était soulagé, mais fatigué, tandis que ma raison craignait pour ma santé mentale. Le numéro d'urgence que j'avais fini par composer n'avait plus de grande utilité désormais, mieux valait ne pas surcharger plus que nécessaire le centre d'appels. Et pour raconter quoi ? Que j'avais vu des ombres et que je me sentais suivie, en danger ? Je fus prise d'un bref sanglot. C'était ridicule. J'étais ridicule.
Je lançai mon application G.P.S. afin qu'elle me guide jusqu'à notre colocation, car je n'avais aucune idée jusqu'où ma déroute m'avait emmenée. Mon portable m'indiqua que j'en avais pour encore vingt minutes de marche. Frigorifiée, je me remis laborieusement en marche, pestant contre mes colocataires dépourvus –tout comme moi- de voiture et de permis de conduire.
La pluie torrentielle reprit de plus belle.
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Alors, un peu angoissé?
Demain, Thea ira se réchauffer, après toute cette pluie, c'est mérité!! Seulement, quelque chose me dit que cela ne se passera pas comme prévu....
Comme d'habitude, n'hésitez pas à me régaler de vos commentaires et à laisser un petit vote si le coeur vous en dit :)
Des bisous,
Clara.
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