Chapitre 10
Bonsoir à toutes et à tous! On se retrouve pour ce jeudi-chapitre qui va continuer de traiter l'un de mes thèmes subsidiaires tout en préparant le cadre des deux chapitres à venir...Saurez-vous deviner lequel?
On change de point de vue (je n'aime pas vous prévenir...mais certains se sont retrouvés trop perdus malgré mes indices :/) ...cela dit je ne vous dit pas qui c'est...vous le saurez bien assez tôt ;)
N'hésitez pas à commenter tout au long du chapitre ;)
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Andréanna Lambert
J'étais au téléphone avec l'un des responsables du club dans lequel allait s'organiser mon premier événement sous la société « Andy'Vent ». Un jeune groupe de musique m'avait contactée pour se faire connaître dans cette ville « jeune », mais ne savait pas comment s'y prendre. Je leur avais proposé de louer une boîte de nuit et de la transformer en salle de concert le temps d'une nuit. Les bars ne collant pas du tout à leur style rock. Ils avaient besoin d'une foule dans une fosse pour se déhancher, pas de deux pelés trois tondus assis autour d'une table à discuter entre eux ! Ils avaient été séduits par mon idée et je me retrouvais occupée de gérer mon premier projet en tant qu'indépendante...et avec un responsable peu compréhensif au bout du fil !
-Puisque je vous dis que cela a déjà été décidé ! Nous avons payé pour louer votre club demain soir, vous ne pouvez pas tout annuler la veille, monsieur Gomez !
Parce que oui, monsieur Gomez, l'un des gérants de la boîte de nuit que j'avais louée voulait tout annuler sous prétexte que c'était le jour de la semaine où il faisait le plus d'entrées. Un mercredi ! Foutaises, les clubs font leurs meilleures soirées les vendredis et samedis. Seulement, dans cette ville universitaire, la plupart des étudiants rentrent chez eux le weekend laissant la ville dénuée de tout éclat de jeunesse...juste les petits vieux...et les tout jeunes.
Je tapotais mon bureau de mon crayon – qui avait tenu malgré ses mauvais traitements-, agacée par ce gérant qui n'en avait pas l'étoffe.
-Écoutez monsieur Gomez, j'ai mis les pieds dans toutes les boîtes de nuit de la ville et de ses environs pour cet événement. J'ai bien vu ce qui se passait, vous captez un public toujours de plus en plus jeune qui n'a pas de quoi se payer vos cavas et cocktails hors de prix et qui ne remplit vos clubs que le weekend le laissant mort la semaine. Vous êtes ouverts depuis moins d'un an, cela aurait dû attiser la curiosité de la clientèle, mais vous avez mal joué votre coup. Je vous propose une formule innovante encore jamais proposée ici. Je vais vous attirer un public différent, fidéliser votre clientèle et vous permettre de faire du bénéfice supplémentaire sur les boissons consommées pendant l'événement. Vous avez tout à y gagner !
J'avais à peine fini ma tirade que la porte de ma chambre s'ouvrit à la volée sur un Gabriel en sueur...et en colère !
- Garce ! Tu t'es bien gardée de me dire que Camille était un IL et pas un ELLE !, vociféra-t-il.
Je n'entendis pas la réponse de Gomez à cause de ses jérémiades à la con. Je lui intimai de la fermer d'un claquement de langue agacé et en pointant le téléphone à mon oreille du bout de mon crayon.
-Pouvez-vous répéter, monsieur Gomez ? Oui ? Bien, nous sommes d'accord, ajoutez de la bière à votre liste. Oui, je doute que le budget de la clientèle de demain se permette de faire une soirée entière à coup de cocktails de mauvais gout. Oui, vos cocktails sont de mauvais gouts, pauvres en alcool et de piètre qualité. Monsieur Gomez, ce sont des étudiants, ils boivent beaucoup plus que vos enfants prépubères du weekend. Ajoutez de la bière bas de gamme moins chère ainsi que vos bières habituelles et cela sera beaucoup plus rentable pour vous ! Oui, je prends toujours une commission sur les consommables, je vous ramène déjà une toute nouvelle clientèle. Non, ce n'est pas négociable ! Au revoir monsieur Gomez.
Je raccrochai, agacée. Je devais encore appeler le groupe pour vérifier que tout était prêt et les bénévoles qui s'étaient proposés pour voir où en était la vente de billets...bien que je ne devais pas trop m'en faire à ce sujet ; ça allait marcher. Donnez la possibilité à des passionnés de la fête et de la musique d'entrer dans un club à moindre prix, avec les consommations qu'ils ont lors de leurs soirées estudiantines et un nouveau groupe à écouter et soyez sur de faire salle comble.
J'allais composer le numéro que le groupe m'avait donné quand Gabriel rappela sa présence d'un raclement de gorge.
-Andréanna
Visiblement, lui aussi était agacé.
Je souris intérieurement à l'idée que j'aie pu détenir une information à ce point importante pour qu'il se mette dans un état pareil. C'était mon meilleur ami, mais avoir la capacité de faire sortir de ses gonds monsieur le roi de l'indifférence était...jouissif !
Je jubilais, mais bon...je ne savais pas à propos de quoi. Tout mon agacement était dirigé vers monsieur Gomez L'Incompétent et n'ai pas entendu de quoi il en retournait. Juste qu'il était en colère, et c'était déjà bien assez !
-Je suis à toi. Mais fais vite.
-Tu ne m'as pas dit que Camille était un garçon.
-Un homme.
Il grimaça.
-Si tu le dis.
-Je ne sais pas, j'aurais dû te le dire ?
-Oui !
Et là, il se trahit. Sa réponse était venue beaucoup trop rapidement, avait claqué beaucoup trop sèche dans ma chambre.
Je poussai un sifflement admiratif. Gabriel m'offrait une facette de sa personnalité que l'on ne voyait pas assez souvent. Je m'en délectais. Gabriel l'indolent se transformait sous mes yeux en Gabriel le capricieux.
-Dis-moi Gabe, je ne pensais pas que cela te ferait sortir de tes gonds, l'aurais-tu rencontré ?
-Il sort avec Théa renchérit-il, accusateur.
-Si tu parles, fais-le pour m'apprendre quelque chose.
Je fis tourner ma chaise de bureau sur elle même puis l'arrêtai brutalement, afin de profiter momentanément du tournis que cela me donnait. Certaines personnes étaient juste malades, mais moi, cela me permettait de m'éclaircir les idées.
-Je ne le sens pas, souffla-t-il.
-Tu t'attendais à quoi ? A ce qu'on la retrouve et que rien n'ai changé ? Mon pauvre, depuis CE jour tu sais bien que TOUT a changé. Plus important encore ELLE a changé. Elle a évolué, elle s'est créé une nouvelle vie, sans vous.
-Sans nous, tu veux dire.
-Sans vous. Elle m'a invitée, je fais partie de cette nouvelle vie, pas vous. Enzo et toi ne faites qu'interférer avec ce qu'elle a choisi.
-Tu sais pourquoi.
-Dimitri, oui. Mais vous pourriez vous contenter de faire ça de loin. Je me tue à vous répéter que le mieux est de prévenir la police.
-Tu es naïve Andréanna. La police ne peut rien faire en l'état actuel des choses. Dimitri ne l'a pas encore approchée, il ne fait que rôder autour des lieux qu'elle côtoie sans jamais entrer dans son champ de vision.
Je me pinçai l'arrête du nez. Autant ne pas s'aventurer sur un terrain que je ne maitrisais manifestement pas, même si je n'étais toujours pas enchantée de leur façon de tout cacher alors que, si c'était aussi grave qu'Enzo et Gabriel le laissaient penser...cela n'était plus de notre ressort à nous, civils.
-Soit. Camille tu disais ?
-Je ne le sens pas !
-Il m'a pourtant l'air très bien. Le petit-ami parfait même. Gabriel, nous avons été absents de sa vie pendant trois ans. C'est long. Et au vu des événements, elle avait besoin d'une main tendue pour qu'elle puisse se relever. Camille a été là, pas nous.
-Il y a quelque chose dans son regard qui ne me plait pas. Une forme de possessivité malsaine.
Je ne comprenais pas. Je ne comprenais pas pourquoi Gabriel me jetait tous ses doutes sur Camille à la figure alors que d'ordinaire il était du genre à s'en moquer comme le ferait un souverain cupide envers son peuple criant famine.
« La façon qu'il a de te regarder ».
Les paroles d'Arthur me revinrent en mémoire. Mes yeux s'agrandirent de surprise alors que les pièces du puzzle- qui n'était pas difficile, je dois l'avouer- se mettaient en place dans mon esprit.
Merde.
La porte de ma chambre alla à nouveau violemment heurter le mur en s'ouvrant sur une Thea bouleversée. Décidément, c'était ma journée. Si cela continuait je ne donnais pas cher de ma peau...ni de celle de mon mobilier.
Elle allait parler quand ses yeux se posèrent sur Gabriel, planté au milieu de ma chambre. Ce dernier avait revêtu son masque d'indifférence alors que ma Thea laissait libre cours à sa colère.
-Toi ! siffla-t-elle. Te rends-tu compte des emmerdes que tu m'as causées avec ton comportement de sale merdeux arrogant ?
-Monsieur fleur bleue s'est mis en colère ? Ça fait beaucoup de bruit un chihuahua qui aboie ? Ça mord peut-être ?
-Putain Gabriel ! Il a cru que je le trompais ! Je ne l'avais jamais vu comme ça.
-Il a fait « ouaf » ? railla-t-il.
J'étais témoin d'une dispute qui ne me concernait pas, mais à vrai dire je n'en étais pas tellement étonnée. Ce n'est pas comme si je n'avais jamais joué l'arbitre entre leurs disputes incessantes. Chacun rajoutant toujours plus d'huile pour former un joli feu de joie allant jusqu'à brûler notre oxygène et nous faire suffoquer sous leur colère dont l'étendue était aussi infinie que la connerie humaine et l'intensité aussi puissante qu'une explosion nucléaire.
Et à tous les coups, c'était moi qu'on envoyait au casse-pipe.
Mais je n'avais pas le temps, j'avais un événement sur les bras et une tonne de choses à régler. Je n'allais pas laisser leur querelle pourrir mon projet professionnel.
-Si vous souhaitez continuer comme ça, à votre guise, mais faites-le en dehors de ma chambre !
-Tu ne comprends pas Andy ! Se défendit Théa. Camille il...
-C'était de ça que tu voulais me parler ?
-Oui, enfin, oui et non. Je me sentais observée sur le chemin du retour, mais cela doit surement être ma paranoïa et mon anxiété qui me jouent des tours. Camille et moi ne nous sommes pas quittés en très bons termes...cela doit être ça.
Je glissai un regard accusateur à Gabriel, lui comme moi devions nous douter que ce n'était pas sa paranoïa qui la mettait sur le qui-vive.
Elle leva un bras pour se gratter l'arrière du crâne, embêtée par ses propos et sa manche glissa sur son bras. Une empreinte de doigts violacée ceignait son poignet délicat.
-Théa comment t'es-tu fait ça ! criai-je.
Elle sursauta, ne comprenant pas trop où je voulais en venir. Je sautai de ma chaise de bureau pour attraper son avant-bras.
-Ah ça ? Merde.
-Tu ne les avais pas tout à l'heure, glissa Gabriel, et cela ne peut pas être moi qui t'ai fait ces marques.
Une colère différente de celle qu'il présentait à l'instant, plus sourde, transparaissait dans sa voix.
-Ce n'est rien, je marque rapidement, c'est tout.
Elle arracha sa manche à ma poigne et cacha ses bras dans son dos.
-Bon, vous aviez l'air occupés...je vous laisse.
Je me promis de la harceler au sujet de ces hématomes.
Elle faillit ressortir pratiquement aussi vite qu'elle était entrée, mais Gabriel comme à son accoutumée, eut le temps de répliquer.
-Passe mon baiser à Camille.
-Oh, ne t'en fait pas Gabe, je le lui glisserai sous l'oreiller.
Elle referma la porte et ne vit pas la réaction de Gabriel. Mon Dieu ! Cela valait tout l'or du monde. J'éclatai de rire, c'était la deuxième fois dans la même journée que je voyais Gabriel déstabilisé. Mais cette fois-ci, je croyais bien que cet échange entrera dans mon Top 10 des meilleurs mouchages de l'année. Peut-être même des décennies. Ce n'est pas comme si cela lui arrivait souvent.
Je me repris pour observer mon ami, toujours sous le choc, et sous la colère, pour ne pas changer.
« La façon qu'il a de te regarder ».
-Gabriel, serais-tu jaloux ?
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Et voilà, il est déjà l'heure de ce quitter pour cette semaine!
A votre avis où vont se passer les 2 chapitres suivants?
L'histoire prendra son premier tournant bientôt et cela va aller crescendo...j'espère que vous avez votre petit coeur bien accroché ;)
On retrouve Thea la semaine prochaine ;)
N'oubliez pas de laisser un petit vote et un petit commentaire afin de me donner votre appréciation, c'est toujours important pour me permettre de m'améliorer!
Je vous fais des bisous!
Clara.
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