Lettres secrètes

Annabeth, assise derrière son bureau, lisait encore une fois les lettres de Percy.

Elle ne comprenait jamais leur sens : elles étaient impersonnelles et n'étaient destinées à personne vraiment. C'était juste un texte sans histoire précise écrit sur une lettre et accompagné de suites de codes étranges que ne comprenait pas la blonde : "12-B-137", "21-H-144", "39-S-809"...

Elle avait cherché dans tout les dictionnaires ce que pouvait être ces codes, mais rien. Et quand elle lui a demandé a lui ? Un silence comme d'habitude.

Depuis que Percy est revenu de la guerre, il ne disait plus aucun mot. Annabeth lui avait dit de ne pas s'engager, que c'était dangereux mais le brun avait préféré suivre les ordres de son père et de s'enrôler dans l'armée. Avec le temps la blonde avait accepter le choix de son mari.

Pendant ses missions, il lui envoyait des lettres pour montrer qu'il était encore vivant, ces lettres par contre avait du sens : elles étaient touchantes pour la blonde et on sentait les sentiments du brun pour elle à travers ses mots. Chacune de ces lettres racontait la vie du brun dans les tranchées, l'horreur qu'il vivait tout les jours mais surtout il rassurait sa femme.

C'était un peu l'amour parfait entre eux : lui qui semblait heureux malgré qu'il soit au champ de bataille et elle qui travaillait dans la bibliothèque municipale. Mais le bonheur n'a pas durée : à partir du 26 Avril, Percy n'a plus envoyé de lettre. Plus aucune.

La blonde commençait à perdre espoir de le voir rentrer en vie, désormais elle avait peur de retrouver dans la boîte-aux-lettres un acte de décès envoyé par l'armée.

Le suspense ne dura pas longtemps. Une semaine après, la blonde reçut une lettre disant que "Votre mari a rendu assez de services pour notre patrie". C'était tout. Elle n'avait pas d'indications sur quand il rentrerait, si il était devenu aveugle ou des choses comme ça.

Pendant un mois, elle l'attendit.

Et ,enfin, un camion de l'armée se gara devant la maison des Jackson.

Et elle le vit. Après avoir passé plus d'un an sans le revoir. Il n'avait pas changé : pas de bras en moi, pas de d'amputations à vue d'œil ... La seule chose qui avait changé chez lui c'était son sourire. Il était faible, sans émotions et ,surtout, forcé.

En revanche, sa femme pleurait de joie et le serrait dans ses bras de toutes ses forces.

Au début, Annabeth ne comprenait pas pourquoi il ne réagissait pas. Elle sut pourquoi que quand le médecin de l'armée vint la rencontrer.

"Il a vu de nombreuses horreurs, Madame Jackson. Il a été "traumatisé". Le lieutenant a préféré le renvoyer chez lui , vous comprenez sans doute : "Pas de fou au champs de bataille"avait-il dit ! J'espère pour vous qu'il se rétablira car vivre avec une coquille c'est pas super..."

Rien de mieux comme explication ! Annabeth ne sut malheureuse jamais ce qu'il s'était passé : Percy ne s'était pas "rétablit".

Il ne disait plus aucun mot. Lui qui ,avant de partir à la guerre, avait envisagé de faire carrière dans l'écriture. Lui qui aimait le verbe et la prose ne disait plus rien.

Mais contre toutes attentes, Annabeth l'aimait encore plus et n'a d'ailleurs jamais cessé de l'aimer.

Seulement leur complicité d'avant n'était plus là : ils ne se parlaient pas , enfin Annabeth racontait sa journée tandis que lui l'écoutait sans rien dire ensuite.

Un moi après son retour, Annabeth reçut sa première lettre "codée" lorsqu'elle était à la bibliothèque.

Elle n'avait rien compris à celle-ci, c'est pourquoi que le soir venue, elle alla demander à son mari ce que signifiait les codes écrits dans la marge du papier.

Il n'avait rien répondu, il l'avait juste regardé tendrement en haussant les épaules avec un faible sourire : Percy devenait de plus en plus mystérieux.

Toutes les semaines , le mardi, le facteur lui apportait une nouvelle lettre en provenance de son mari, elle trouvait cela bizarre surtout que les lettres étaient froides et racontaient les horreurs de la guerre.

Là encore, elle lui demanda pourquoi. Aucune réponse, juste un haussement des épaules mais cette fois avec de la tristesse dans les yeux comme si elle manquait quelque chose. 

Avec le temps, Annabeth apprit à ne plus poser de questions à son mari : ne plus lui demander à qui il écrit des lettres chaque fois qu'elle est au travaille (La blonde l'avait surpris un soir  endormi sur une lettre en cours de rédaction, mais elle avait laissé passer... Chacun à le droit d'avoir des secrets), ne plus lui demander ce qu'il fait pendant  les dix minutes qu'il passe régulièrement à la bibliothèque le lundi...

Quand la guerre prit fin, Annabeth crut qu'elle aurait la chance d'entendre de nouveau la voix de son mari après de nombreuses années passées dans le silence. Apparemment elle eut tord. 

La routine reprit et pendant des années ce fut ainsi : une lettre le mardi et un mari qui ne dit rien. 

Seulement le quotidien de la blonde changea alors qu'elle passait la quarantaine. La bibliothèque dans laquelle elle travaillait devait fermer puisqu'il n'y avait plus de lecteurs.

Elle accepta la nouvelle avec tristesse : les livres lui permettaient de s'évader, d'oublier ses problèmes et ils la faisaient rêver. La mairie fit alors quelque chose dont la blonde s'en souviendra jusqu'à qu'elle finissent à six pieds sous terre : le conseil municipale ne voulait pas jeter tout ces livres d'auteurs réputées ou pas du tout, alors il décida de donner toutes la collections de ses ouvrages à la seule qui les lisait vraiment et avec passion : Annabeth. 

La blonde accepta ce généreux cadeau et stocka tout les livres à son domicile. Quelques années plus tard, contre toutes attentes, elle ré-ouvrit la bibliothèque de la ville : les livres doivent êtres lus par tous et ne pas être oubliés. Fier d'avoir de nouveau une bibliothèque, les habitants de la ville venaient en grande quantité se délecter de tous ces ouvrages. 

C'est pourquoi encore aujourd'hui, Annabeth travaille encore dans sa bibliothèque malgré son âge avancé.

Tout cela aurait put la réjouir, mais elle avait encore des mystères qui resteront à jamais  non résolus. Elle ne saura jamais comment son mari est devenu comme il l'était ni pourquoi il lui écrivait des lettres avec ce qu'il ressemblait le plus a des matricules de soldats tel que "04-T-203" ou "44-R-452". Elle aurait put le forcer à parler pour tout élucider mais c'était trop tard : Annabeth Jackson était devenus veuve il y a déjà une dizaine d'année. 

La seule chose qu'il la rendait encore heureuse c'était sa bibliothèque, mais surtout les dernières paroles de son mari, Persée (ou Percy) Jackson. Juste avant de la laisser vivre toute seule, le brun lui avait dit d'une voix qui avait beaucoup manquée à la blonde "Je t'aime Annie, lis les livres...". Encore un mystères pour elle : de quels livres parlait-il ? Pourquoi juste avant de finir sa phrase, il avait fermé les yeux à jamais... Nul ne le sait, en tout cas Annabeth avait cherché pendant des années des réponses à ses questions : sans résultat.

Seulement ce fut aujourd'hui qu'elle comprit tout, tout ça grâce à une petite fille de 10 ans qui demandait un renseignement. 

-Madame ?

-Oui, qu'est-ce-qu'il y a ? Tu veux emprunter ce livre ? demanda alors Annabeth en déposant les lettres codées qu'elle lisait.

-Non, je voulais savoir si je pouvais lire la lettre.

La jeune fille montra une lettre jaunies par le temps à la bibliothècaire.

-Et bien... Tu sais ma grande, tu n'as pas besoin de demander à lire une lettre si elle t'est destinée.

-Mais, c'est pas pour moi. J'l'ai trouvé dans ce livre.

La fille tendis le livre dans lequelle elle avait trouvé la lettre. Annabeth attrapa le livre, le scruta et déclara avant de lui redonner : "Repose donc cette lettre dans ce livre, le propriétaire reviendra la chercher."

-Merci madame, mais juste je le range où ?  Je comprend pas la méthode de classification.

-C'est normal, c'est une ancienne méthode qui date de la guerre. Veux-tu bien me repasser ce livre pour que je puisse t'aider ?

Une fois le livre entre les mains, Annabeth regarda le titre et la référence de celui-ci : " 12-B-137".
Cela lui disait quelque chose, mais elle ne sut pas quoi. En voyant la référence, elle eut une impression de déjà vu, une impression familière mais elle ne sut pas où elle l'avait déjà vu.

Puis en un instant, elle comprit.

-Montre la lettre, s'il-te-plaît.

-Tenez.

Annabeth saisit la lettre et l'ouvrit sous les yeux incompréhensifs de la jeune fille.
Les deux premiers mots lui fit l'effet d'une bombe atomique au niveau du cœur et approuva ce qu'elle pensait. "Chère Annabeth"

La vieille bibliothécaire retena son souffle et pria pendant deux secondes qu'elle n'était pas la "Annabeth" de la lettre. Pourtant la suite lui semblait parfaitement destinée :

"Je sais que c'est compliqué et bizarre de te parler et de te dire à quel point je t'aime par lettre alors que j'aurai put te le dire en face mais les horreurs de la guerre m'ont enlevé la parole. J'aimerai te dire des mots doux comme tu le fais pour moi mais j'ai peur de te faire mal en repensant à la guerre. Tu sais, c'était tellement l'horreur là-bas qu'on surnommé notre camp le "Tartare" : une fois dedans, on n'en sort pas. 

J'aurai peut-être dut faire comme les autres : mourir. Cela t'aurai évité d'avoir à me supporter comme je suis maintenant... Désolé de te raconter tout ça comme cela, mais je devais l'écrire. Ne t'inquiète pas, les suivantes que je t'écrirai seront comme celles d'avant.

P.Jackson"

Elle fixa encore la lettre pendant quelques minutes avant que la jeune fille, inquiète, la sorte de sa bulle. 

"Ça-va ? Vous pleurez."

Annabeth garda les yeux rivés sur la lettre tandis que son cerveau se mettait en marche.
Comment avait-elle put être aussi bête ?
Pourquoi n'avait-elle jamais fait le lien entre les suites de codes et les références des livres ? 

Puis son cerveau arrêta les questions.
Et elle pensa à ce qu'avait écrit son défunt mari "comme celles d'avant".
Elle ne mit pas longtemps à tout comprendre : chaque matricule représentait un livre dans lequel Percy déposait des lettres.

Pourquoi, après tant d'années, n'avait-elle pas trouver ? Percy avait trouvé le moyen d'échanger avec elle sans parler, et sans qu'elle quitte son lieu de travail. Pourtant elle ne comprit que maintenant mais elle ne pourrait jamais lui répondre.

Son corps se mit alors à bouger sans réfléchir. Elle prit sans réfléchir le paquet des lettres froides que lui envoyait son mari et , surtout, celles où il y avait les références des livres.
Elle couru jusqu'au centre de sa bibliothèque malgré son âge et les clients qui la regardaient bizarrement.

"Une lettre secrète, pour chaque matricule... murmura-t-elle pour elle-même"

Annabeth avait pris tout les livres qui avaient leur références notées sur les lettres et les avaient posée sur son bureau.
Puis elle commença à lire une par une toutes les lettres que son mari avait caché dans l'espoir qu'elle comprenne et les lise.
Les clients avaient compris qu'ils devaient la laissent seul et sortirent en silence.

Elle se retrouvait désormais seule, à lire des lettres vieille de plus de dix ans voir plus. Elle pleurait en silence et quand elle finit de lire la dernière lettre, elle les serra contre elle en murmurant un "Je t'aime" pour son mari.

Percy ne lui avait peut-être pas dit ses sentiments comme nous nous disons les nôtres, mais à sa manière , il écrivait des lettres d'amour à sa femme. Et cela une fois par semaine pendant des dizaines d'années.

Fin

(PS= Pas de moi les images 😂😂 Ni l'idée, c'est dans le Carnet de Cerise 😂😂)

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