Et c'était tout. Plus de larmes, plus de cris. Le néant. Telle une assiète se brisant silencieusement. Chaque morceau de mon coeur anéantis par les souvenirs. Chaque souvenir écrasé par le suivant. Pleurer n'a plus la même saveur. Sûrement car il ne me reste plus rien a évacuer. Sûrement parce que le vide intérieur m'a déjà rempli. Pleurer n'a plus la même saveur aussi, sûrement car aucune larme ne vient seule. Sûrement car une unique larme contient les profondeurs abyssales de ma tristesse. J'aurai voulu être heureuse. D'ailleurs j'envie les gens heureux. Ils ont l'air si insouciens. Si heureux que leur bonheur ne leur suffit pas. La tristesse devient donc une distraction. Moi il ne me reste aucune ancre. Rien à quoi me raccrocher et aucune distraction. Aucune croyance et donc aucune espérance.

A la fenêtre il pleut. J'aimerai les regarder sans pleurer. Une dernière larme pour cet univers infiniment triste. Une dernière larme pour signer la fin de mes douleurs. Je ne souffre plus. C'est certainement la pire des souffrances.

Il fait froid. Mon corps tremble et des frissons parcours mon corps mais je ne bronche pas. J'ai connu la pétrification de mon coeur. Qui peut faire pire ?

22:27. Il me détruit. Sa voix, son regard. Je le hais. Je voudrai qu'il disparaisse.

23:00 J'ôte tout vêtement de ma peau. Il ne me reste rien. Juste cette sensation de pétrification par le froid. Encore des repproches. J'entends son souffle haineux. Je veux le voir disparaître. Ma main tremble et mes lèvres sont sèches. Je devrai certainement aller m'habiller. Mais je me sens bien. Assise par terre.

00:00. Sa voix me manque. Elle m'apaise. C'est sûrement l'unique son que je désire écouter. J'ai souri. C'est beau l'amour.

00:30 J'ai hurlé en silence. Ma tête me fait mal, mon corps est endormi. Je suis navrée...

00:45 J'ai laissé couler. Il y en avait un tas. Rouge. Un peu comme l'amour. Pardon.