TIRE LA CHEVILLETTE ET LA BOBINETTE CHERRA*
«— Oh, mère-grand,
Pourquoi es-tu aussi austère ?
— C'est pour mieux garder mon mystère,
Mon cher enfant !
— Oh, mère-grand,
Pourquoi être aussi cachotière ?
— C'était pour vivre à ma manière,
Petit enfant.
— Oh, mère-grand,
Que ne t'aurait-on laissé faire ?
— On m'aurait fait vivre un enfer
Bien déplaisant.
— Mais, mère-grand,
D'autres pour toi ont bien souffert ?
— Chacun assume ses affaires,
Chacun son temps.
— Dis, mère-grand,
On t'a pourtant jugée vulgaire ?
— J'ai échappé à la misère,
Grand insolent.
— Mais, mère-grand,
Ce fut aussi bien mortifère ?
— Sans aucun doute pour ta mère,
Assurément.
— Ma mère-grand,
C'étaient pour plaisir, satisfaire ?
— N'est-ce pas aussi salutaire,
Mon garnement ?
— Et pour maman,
Étais-ce cadeau à lui faire ?
— M'apportait-elle un salaire,
Vil chenapan ?
— Et ton enfant
Te coûtait-elle cette galère ?
— Cela suffit, vas-tu te taire ?
Là, maintenant !
— Non, mère-grand !
Car il y eut aussi grand-père ?
— Sais-tu, il ne me plaisait guère,
Bien triste amant !
— Avortement,
Pourquoi alors fallut-il faire ?
— La honte en moi fut la première,
Sale innocent.
— Ma mère-grand,
Terrible héritage m'est laissé !
— Plaint-toi qu'il ne t'ait dévoré,
Mon cher enfant.
— Et, à présent,
Ces secrets, je dois les porter !
— Pars, je n'aime pas les pédés.
Alors, va-t-en !
— Ma mère-grand,
Cela était un autre temps ;
Il n'est plus jours des jugements
Trop contrariants.
— Mon petit-fils,
Quand dans la mort, l'âme se glisse,
Les plaies montent et resurgissent
De nos abysses.»
* À ma grand-mère
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