LA MANDRAGORE*

Douces passions des fleurs,
Connais-tu donc ton lit ?
Sur quelles puanteurs
Avons-nous fait magie ?

Prenons donc notre envol
Laissons notre malheur,
Préférons amours folles
Plutôt que nos terreurs.

Ce soleil qui brille
Est pour nous aujourd'hui.
Et ce merle à son trille
Chante pour notre vie.

Notre mal à sa source
Il doit y retourner.
Et vidons-en la bourse
Jusqu'au dernier denier.

De toutes ces fumures
En décomposition,
Donnons-nous un futur
Empli de floraison.

Pensons à la nature.
En ses terres de tourbes,
Végétal s'aventure
Vers volutes et courbes.

Dépassons les horreurs,
Notre tête dressons !
Soyons fier de l'honneur
D'où vient notre maison.

Son terreau est terrible,
Il n'est pas enchanteur.
Mais de lui, soyons libre
D'en éclore grandeur.

Affranchi de la honte
Allons nous épanouir
Que notre tige monte,
Que fleurs puissent s'ouvrir.

Peu importe la fange
Dont il faut se nourrir,
Ce qui compte, c'est l'ange
En nous, en devenir.

Et gardons modestie !
Erreurs en trompe-l'œil
Que rien ne justifie
Feraient tomber nos feuilles.

Apprenons sagement,
Guidés par la lumière,
À trouver l'élégant
Chemin qui nous rend fier.

Sans sombrer dans l'orgueil,
Ni plus qu'en nos misères
Retombant dans nos deuils,
Ils doivent rester hier.

Il est l'heure de naître
D'être beau, d'être grand
Sans malice ou paraître,
Être soi, simplement.

Et sachons, maintenant
Nos cœurs à l'unisson
Nous réjouir au présent
D'une heureuse chanson.

* À ma maman

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