Promeneurs nonchalants,
La nature est sauvage.
Elle réserve sa rage
Au marcheur inconscient.

Regardez cet aspic
Venimeux et vicieux
Il s'approche insidieux
Et soudain, il vous pique.

Sa morsure est cruelle
Diffusant son venin
Par vos sangs, assassin,
Sa blessure est mortelle.

Il attaque votre cœur
Et massacre la joie,
Se nourrit de l'effroi
Provoqué par sa peur.

Plus loin s'enfoncera
Dans votre âme fragile,
Son poison qui mutile ;
Partout s'infiltrera.

Promeneuse avertie,
S'il croise ton chemin,
Ton bâton à la main
Écarte-toi et fuis !

Méfie-toi, car il feint.
Ses crochets acérés
Dans ta jambe plantés
Sonneraient ton tocsin.

Mon amie, par là-bas
Ne va pas sans escorte.
On te trouverait morte
La bête sous ton pas.

Jauge cette vipère
A sa langue fourchue.
Ses mots semblent vertu,
Mais ne créent que misère.

Farouche et dangereux,
Ses sifflements pervers
Font perdre tout repère
Et laissent malheureux.

J'ai connu sa morsure
Et l'on peut en guérir.
Mais autant en souffrir
Ne vaut pas qu'on l'endure.

Promeneur nonchalant,
Cet aspic qui s'agite,
Il vaut mieux qu'on l'évite
Que souffrir son tourment.

* À Jack