2/05/1998

Chers Maraudeurs,

Il y a de cela quelques années, nous étions de jeunes sorciers arrivant à Poudlard afin d'entamer notre première année d'étude de la magie, les uns et les autres avec différentes appréhensions, attentes et autres. Depuis ce temps là, nous avons grandis, ensemble, et je ne saurais vous remercier et vous serais éternellement reconnaissant pour tout ce que vous avez pu faire à mon égard. Être devenus animagis non déclarés pour moi, il fallait avoir le culot pour le devenir, et il ne faisait aucun doute que vous l'aviez mes chers Maraudeurs.
Après nos années à Poudlard, nous avons continués, toujours ensemble, plus ou moins tous les quatre, et nous nous sommes engagés dans l'Ordre du Phénix afin de nous battre pour une cause qui nous paraissait juste. Nous étions alors jeunes et pleins d'idées pour refaire le monde. A cette même période, tu es devenu père Carnedrue, d'un magnifique garçon qui nous rendait tous complètement sous le charme. Pourtant, tout ne s'est pas déroulé comme prévu, parce que tu te sentais trop en dessous de nous autres, Quedevers, parce que tu étais celui qui avait le plus de difficultés avec la magie et le moins de confiance en tes capacités, et il ne faisait aucun doute que tu en avais. Tu t'es donc enrôlé dans l'armée des Mangemorts pour assurer ta protection. C'est là que tu as dénoncé tes amis, faisant ainsi tuer par Voldemort celui qui fut ton meilleur ami, Cornedrue, marquant ainsi le début de la fin des Maraudeurs, jeunes sorciers au milieu d'une guerre bien plus grande qu'eux, et faisant interner un autre d'entre nous, Patmol, pour un crime qu'il n'avait pas commis. Finalement, tu disparus sans laisser de trace pour réapparaître quelques années plus tard sous le nom de Croutard, rat de la famille Weasley, et notamment de leur plus jeune fils, Ron, meilleur ami du fils de Cornedrue. Au terme d'une année compliquée avec moi au château, la vérité fut libérée, toi avec, mais surtout, Patmol eu enfin l'occasion de tisser des liens profonds avec son filleul. Il décéda aussi et tu finis par le suivre, cette année. Je ne sais pourtant pas si je suis heureux que le responsable du meurtre de mon meilleur ami soit mort à son tour, ou profondément attristé de la mort d'un autre de mes meilleurs amis, ou du moins, qui en fit parti. Mais cela doit déjà être la troisième fois que je te perds, de la même manière que j'ai perdu Patmol deux fois, une première fois en ce jour d'Halloween 81, la deuxième fois en apprenant ta culpabilité et finalement, lors de ta mort.
Mais jusque là, je ne dois rien vous apprendre de nouveau.

Et comme vous le saurez probablement déjà, la guerre est à nos portes, et ce soir sera scellé le sort des sorciers du Royaume-Uni. Une bataille se prépare, je le sens, je le sais. Et malgré mon fils et femme, je vais aller me battre, pour ce qui sera sûrement ma dernière bataille. Mais ce soir, je me battrai pour vous, pour mon fils, ma femme, pour Harry, pour mes amis, pour le monde des sorciers, pour moi et pour tous ceux qui y ont laissé leur vie, leur innocence, leur jeunesse, pour pouvoir espérer un monde où on n'aura pas peur de perdre nos proches à chaque pas.

Je veux que vous sachiez que je ne regrette pas. Je ne regrette pas ma vie. Je ne regrette pas de vous avoir rencontré. Je ne regrette pas ce qui m'est arrivé, à moi et à mes proches, c'est ainsi que cela devait se produire.

Finalement, et c'est peut être la dernière fois que cela arrivera, je vais vous dire que vous êtes les meilleurs amis dont j'aurais pu rêver, que je n'aurais même pas pu imaginer à vrai dire. Vous m'avez apporté énormément et pour cela, je vous en serai éternellement reconnaissant.

Alors oui, peut être ne mourrais-je pas aujourd'hui, peut être que cela arrivera, mais je me serais battu pour ce en quoi je crois au plus profond de moi.

Avec toute mon affection,
Lunard.

Il était prêt, prêt à tout pour aider Harry, et ses yeux, son corps, son âme, brillaient d'une détermination pure et profonde. Il cacheta sa lettre et y jeta un dernier coup d'œil émotif avant de la ranger dans un tiroir de son bureau et de retourner au salon pour profiter de sa femme et de son fils, prêt pour la bataille.

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Publié le 28/12/2020