Épilogue : Lettre 5
Ma chérie, mon adorée, ma petite Victoria.
Si tu savais comme je t'aime moi aussi ! Si je n'ai pas pu te répondre c'est qu'on me l'a interdit. Il y a longtemps, à peine deux jours après mon arrivée ici, j'ai eu le malheur de heurter le chef de la prison alors que je me rendais à la cantine. C'est un homme horrible et odieux. Furieux, il a ordonné qu'on m'interdise d'accès tout objet que je demandais. Si bien que lorsque j'ai demandé du papier et un crayon, ils me l'ont refusé. J'ai hurlé, j'ai frappé la portes de ma cellule mais ils n'ont rien voulu entendre. Et puis, il y a une semaine, je me suis cassée une jambe en glissant sur les dalles de la cours et hier, le médecin est venue pour voir si j'allais mieux. Lorsqu'il m'a demandé ce qui n'allait pas, je lui ai répondu qu'on m'avait interdit d'écrire à ma sœur. Et là, le médecin s'est mit en colère en hurlant qu'on avait pas le droit de me priver d'une chose pareil. Alors il a ordonné qu'on aille l'acheter du papier, un crayon, des enveloppes et des timbres. Comme c'était le médecin qui l'ordonnait, ils m'en ont apporté moins d'une heure plus tard. J'ai sauté dessus et à présent je t'écris cette lettre pour répondre à toutes celles que tu m'as envoyé.
Pour toi et Marie, je dirais qu'il faut que vous parliez toutes les deux. Je pense que ni l'une, ni l'autre n'a bien compris pourquoi elle n'a pas le droit de fréquenter l'autre. Et au pire, vous pouvez rester ensemble mais sans le dire à maman et sa mère. Comme ça, vous ne serez plus seule dans la cour.
Ton poème était magnifique et je tenais à te dire que je serai bientôt sortie de ce lugubre endroit et alors là, finis les cauchemars !
Et pour les dix ans de prison, elles ont été ma punition pour avoir été arrêté avec du cannabis dans le coffre de ma voiture. Ce sont des copains à moi qui l'avait mis dedans sans que je le sache. Quand la police a perquisitionné ma voiture, ils en ont découvert et comme mes potes avaient utilisés des gants, il n'y avait que mes empreintes digitales. Je n'avais aucune preuve de mon innocence et je n'ai rien pu faire pour ma défense.
Embrasse Maman si elle l'accepte. Je sais que ça doit être dur d'avoir une fille en prison...
Je voulais juste te dire que je t'aime et que tu me manques horriblement mon adorable Victoria. Et aussi qu'il ne me reste plus que un an à faire dans cet cellule grisâtre. Je t'aime de tout mon cœur.
Ta grande sœur qui t'aime plus que n'importe quoi ou n'importe qui sur terre,
Lucile.
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